Andiamo, tu n'as pas encore compris que c'est toi le boss, dorénavant.

Tu nous fais force appel du pied pour nous remettre au boulot mais le bureau dictatorial t'ouvre grandes ses portes. T'as plus qu'à signer au bas de l'ECC, Échange Conventionnel de Contrat, nous ya belle lurette que nos paraphes y sont apposés et attendent le tien.

Mais tu insistes, mauvais bougre, alors ça c'est typique du gars qui a passé sa carrière comme salarié, salarié de haut niveau sans doute mais tu n'arrives pas à te visualiser comme nouveau patron de presse. Mais puisqu' on te dit qu'on te refile toutes les actions contre une drachme symbolique ? Un peu d'ambition, que diable !

Bon maintenant, tu te débrouilles, tu fais passer les entretiens d'embauche aux apprentis billetistes, aux photographes de chatons et de plantes en pot, enfin je dis ça mais si ton inclination naturelle te porte plus vers le style Françoise Hard-X Fillipachi ou Cloclo, te gêne pas. Tu leur donnes le moins possible en leur faisant miroiter une formation bidon et une possible évolution indexée sur le nombre de clics, tu inondes d'encarts publicitaires toute cette fucking place disponible inutile sur la gauche et aussi en bas à droite et t'es le roi du monde.

Et tu arrêtes les allusions lourdes comme quoi on serait des fainéants.

Mais on n'est pas encore à la retraite, nous ! La vraie vie à ses exigences et ses raisons ! Tu vois, sincèrement, je peux te parler sincèrement ? Je préfère passer un week-end à écouter Célestine imiter le rossignol, à discuter et rigoler avec des copains autour de plats faits maisons voire d'une omelette aux truffes blanches (oui je vous nargue tous) plutôt qu'à aller vérifier sur les blogs si tous les internautes sont pas en vacances !

Bon mais en plein cagnard, vas-tu me dire ? Oui, là je reste à l'ombre si possible mais je préfère lire, à tout prendre... Tiens : "Les mouchoirs rouges de Cholet", de Michel Ragon. Du souffle épique, du sang mouillé de poésie car oui le peuple rêve, espère, raconte, se bat pour ce à quoi il croit...

Allez, pleure pas... Tu l'as eu, ton billet ?

Et puis profite que personne nous regarde et fais-moi un bisou baveux, grand fou !