La Bretagne, la Bretagne, bon oui, c'est vrai, c'est joli.

Mais de par chez moi, la mer est belle aussi. Oh, bien sûr, elle est moins grosse que l'océan. Elle gronde moins, elle boulègue moins. Elle fait de toutes petites marées, légères comme des pets de nonne, que presque presque on les sent pas...mais l'oeil observateur voit bien que tout à l'heure, té, la mer était à un mètre de la serviette, et que maintenant elle la lèche avec gourmandise...C'est une marée méditerranéenne, oui môssieu.

En plus, la mer, chez moi, elle est chaude. Mais quand je dis chaude, c'est vraiment chaude. On peut y rentrer tout d'un coup sans devenir rouge comme un gratte-cul, ou blanc comme un aïguo boulido. On fait pas des exploits chez nous quand on se baigne, à vouloir rentrer tout d'un coup dans un congélateur...C'est pas comme la mer du Nooord, chère à certains, qui fait toujours ses 17-18 degrés, et monte à 20 pour célébrer la mort du pape. Bon d'accord, des fois, l'eau chaude de par chez nous, ça fait un peu venir les méduses, et alors on peut se retrouver avec une espèce de stoquefiche gluant collé à la jambe, qui nous fout des cloques et des élancements que si c'était un Italien, il pleurerait, comme disait ma grand-mère (qui s'y connaissait en Italiens, bien avant que les comiques du ballon rond n'inventent le faux tacle où l'on se roule sur la pelouse pour jouer le pénalty en se tenant la jambe et en grimaçant comme la Madone des sept douleurs) Comment ça, j'exagère ? Comment ça elles sont trop longues mes phrases ?

Sinon, les bateaux, chez nous, les petits, hein, les individuels, ça s'appelle des pointus. C'est joli comme tout, ce nom-là, vous ne trouvez pas ? Ça t'a un petit côté espiègle et polisson, un peu fureteur comme les regards des hommes sous les jupes des filles. Le plus célèbre pointu de tous les temps, c'est celui de Monsieur Brun, le Pitalugue, un bateau un peu jaloux, qui penche du côté où il va tomber. Les pointus, c'est toute la beauté des petits ports de pêche, des calanques, des petites criques, avec leurs belles couleurs de bois peint, assorties aux robes des demoiselles qui aiment se promener sur les pontons, le dimanche. Rien qu'à les voir, on sent la poutine, la rascasse et la bouillabaisse. On entend les gabians se disputer des restes de sardines, quand il n'y a plus dégun sur le port.

Et les peintres (et pas que ceux du dimanche, d'ailleurs) ils les aiment beaucoup, ces pointus. Ils en font des tableaux que les Parisiens appellent des marines.

Moi je me suis contentée de faire une photo. Et, sans exagérer, je trouve qu'elle fait son petit effet...Si j'arrive à la publier, avec l'aide d'un boss de l'informatique (TB si tu nous regardes...) promis, je vous la montre. Mais là ça m'escagasse de me battre contre un fichier jipègue trop volumineux. Alors en attendant, je vous en file une de contrebande.

Edit. du 8 septembre TB ayant eu l'amabilité de m'apprendre à pêcher, je peux enfin publier ma photo.Vala, vala...