Trackbacks

Aucun trackback.

Les trackbacks pour ce billet sont fermés.

Commentaires

1. Le mardi 16 avril 2019 à 10:59, par Celestine

Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée. Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise, deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure. À mesure qu’ils approchaient du sol, les deux jets de plomb liquide s’élargissaient en gerbes, comme l’eau qui jaillit des mille trous de l’arrosoir. Au-dessus de la flamme, les énormes tours, de chacune desquelles on voyait deux faces crues et tranchées, l’une toute noire, l’autre toute rouge, semblaient plus grandes encore de toute l’immensité de l’ombre qu’elles projetaient jusque dans le ciel. Leurs innombrables sculptures de diables et de dragons prenaient un aspect lugubre. La clarté inquiète de la flamme les faisait remuer à l’œil. Il y avait des guivres qui avaient l’air de rire, des gargouilles qu’on croyait entendre japper, des salamandres qui soufflaient dans le feu, des tarasques qui éternuaient dans la fumée. Et parmi ces monstres ainsi réveillés de leur sommeil de pierre par cette flamme, par ce bruit, il y en avait un qui marchait et qu’on voyait de temps en temps passer sur le front ardent du bûcher comme une chauve-souris devant une chandelle.
Sans doute ce phare étrange allait éveiller au loin le bûcheron des collines de Bicêtre, épouvanté de voir chanceler sur ses bruyères l’ombre gigantesque des tours de Notre-Dame.
Victor Hugo, Notre Dame de Paris

2. Le mardi 16 avril 2019 à 18:44, par Saoul-Fifre

Merci à vous. Notre Dame de Paris, premier roman du Grand Victor que j'ai lu en version intégrale. Vous pouvez brûler son livre, on a la version numérisée pour la réimprimer, là, pour le bâtiment ça va être plus dur, la charpente en question, c'étaient des compagnons du devoir, les francs-macs de l'époque, qui l'avaient fignolée. Les compagnons existent toujours, mais fera t on appel à eux à nouveau ?

Moi aussi, ça m'a marqué, ce petit feu de bois de cagettes, merde c'est un poil tôt pour le feu de la Saint jean ! Notre Dame j'ai pas rit..

3. Le mardi 16 avril 2019 à 19:42, par Andiamo

Célestine : merci de cette piqûre de rappel, Esméralda n'a pas mis le feu que dans le cœur de Quasimodo. ];-(

Saoul-Fifre : il y a des jours où j'aurais aimé savoir pleurer ];-(

4. Le mercredi 17 avril 2019 à 00:20, par Blutch

En se faisant bombarder par des armes françaises, je pense que les Yéménites n'en ont rien à secouer de cet incendie.
Eux ce sont leurs vies qui sont incendiées avec la complicité des Français.

J'aurais voulu pouvoir étudier les énergies de cette église. Comme son équilibre sera gravement modifié, c'est foutu. C'est la seule chose qui soit regrettable, car elle va retrouver un nouveau toit, qui risque bien d'être, comme à Chartres après son incendie, reconstitué en charpente métallique.

Ce qui, au demeurant, est une absurdité car en cas d'incendie, une charpente métallique s'effondre plus rapidement que si elle est en bois, à fortiori en chêne.

Ce sera juste quelques années de patience et, comme toujours, une souscription publique qui paiera la restauration.
Bernard Arnaud a déjà promis 200 millions, ce qui, pour lui, représente le prix d'un café en terrasse à Paris pour un épargnant qui a 3000 Euros sur son livret A.

Je sais que je suis chiant à vouloir toujours tout comparer, mais devant les drames, je n'ai aucune notion de la distance pour les relativiser.
Les drames dont la France est coresponsable me dérangent plus qu'une simple perte matérielle, même si cette perte est chargée de symboles.

5. Le mercredi 17 avril 2019 à 10:25, par Andiamo

Blutch : je vais résumer : au moment où j'écris, les riches font de la surenchère, en conclusion : laissons payer les riches, et ceux qui veulent vraiment faire un don, envoyez vos (gros) chèques à Blogbo, qui me les fera suivre... Amen (ton flouse). ];-D

6. Le mercredi 17 avril 2019 à 12:10, par BISCUIT

quelle bande de nazes...

7. Le mercredi 17 avril 2019 à 13:01, par Andiamo

Biscuit : et tu les connais bien !!!

8. Le jeudi 18 avril 2019 à 21:35, par Chinou

Un post tout en retenue, émotion. Je me contente de ces quelques mots et ne veux surtout pas entrer dans les polémiques de tous ordres.

9. Le vendredi 19 avril 2019 à 08:15, par Andiamo

Chinou : Merci, la polémique c'est comme la rumeur ou un incendie : ça commence par trois fois rien, ça enfle, gonfle, se répand, et rien ne l'arrête !
à Paris ce matin il fait très beau, tant mieux pour ceux qui ont en charge la mise en sécurité de la petite chapelle de l'île de la cité.

10. Le mardi 23 avril 2019 à 12:00, par françoise

Andy, tu peux aller te promener sur le quai: vu de face, Notre Dame n'a pas changé, à part la flèche écroulée. Et pour la partie brûlée, c'est interdit de passage, super protégé. Ne te prive donc pas de promenade.

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.