Je suis un cigare havane
Originair’ de Cuba
Où entre deux champs de cannes
J’suis né d’un plan de tabac

Dans mon coffret luxueux
A la douc’ senteur boisée
J’étais peinard et heureux
Jusqu’au jour où j’l’ai croisée

Ell' venait d’sortir de boîte
Et arpentait le frottoir
Je m'suis senti dev’nir moite
Malgré la fraîcheur du soir

C’n’était pas un’ cigarette
Mais elle était bien roulée
Non, c’était une allumette
Mais ell’ m’a tourneboulé

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête

Pourquoi me suis-je attardé
En cet instant éphémère ?
Elle m’a juste regardé
Et il y a eu un éclair

Bien qu’ayant la bague au doigt
Mon cœur s’est fait brasero
Prêt à rejouer, ma foi
Le mariag’ de Cigaro

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête

Et j’ai plongé dans le gouffre
Je m’suis laissé allumer
Cet amour sentait le soufre
Il est parti en fumée

Car ell’ s’est vite assombrie
A fermé ses yeux de braise
Puis m’a quitté sans un bruit
En dansant la Havanaise

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête

Le vent salé de septembre
A balayé mon parfum
Il a emporté mes cendres
De moi il ne reste rien

Gare au feu, gare aux émois
Il ne faut pas mégoter
Etre fumé, croyez-moi
Nuit grav’ment à la santé

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête



Comme je n'avais aucune envie d'écrire en ces heures sombres, j'ai ressorti une énième vieillerie du fond du tiroir, un texte de chanson hélas jamais mis en musique. S'il y a des amateurs... (je prends 50% des royalties)