La jeune femme bulgare du dernier billet de laurent.

Sur le corps de mon frère, mort pour une femme, le tueur avait disposé un bouquet où figurait cette phrase : « Dîtes-le avec des fleurs ». Nous n’avons jamais trop compris à quoi correspondait ce geste.

Samedi. Fabrice Luchini, adepte prolixe d’une féminité instinctive et artiste, écoute quelques secondes. Il écoute malgré lui cette femme expliquant la réalité. Que les mots furent longtemps l’apanage des hommes, dans le religieux, dans le politique comme dans le social ou l’intime. Bien sur, il y eut des exceptions.

Il arrive aux femmes de mourir sous les coups d'un compagnon. Comme s’il fallait les faire taire. La colère, la haine, irrépressibles. Alors que les hommes sont pourtant capables d'une infinie douceur.

Nous vendons des armes aux pays qui paient rubis sur l’ongle. Le sens des valeurs dans une démocratie. Et pourquoi pas le fusil dans le panier de la ménagère ? Nos chasseurs s’en servent, non ? Quoi de plus naturel que de mettre un pistolet en plastique dans les mains d’un enfant pour Noël ? Je n’ai jamais compris cela non plus.

J’ai lu la haine pour les anorexiques, pour les nantis, pour les étrangers, pour les homosexuels, pour les mères célibataires. Parfois j’entends « et on tuera tous les patrons ».

J’ai lu aussi : « Il n’y a plus qu’une solution pour éviter le pire. Refuser toute forme de violence, quoiqu’il en coute. »