... ou bien La terre est bleue comme une orange , l'un et l'autre se dit ou se disent. C'est d'Eluard. La seconde, hein ? La première, elle est de Marcel, Marcel c'est un vrai poète, tu verrais les conneries qu'il nous sort quand on joue aux boules, je sais pas où il va les chercher, mais quand il a un petit coup dans le nez, il nous fait pisser aux brayes, le salaud !

Bon alors, j'ai hésité à publier ce billet vu que Abs, que je voulais embaucher comme interprète a calé devant la hauteur de la tâche. J'ai pas tout compris, mais je crois qu'elle considère qu'un poème, ça se met pas en musique. Quand même, l'avis d'Abs, ça m'a fait réfléchir, mais je me suis fait donner l'autorisation tacite par tous les courageux prédécesseurs qui n'ont pas eu peur de déposer des notes sur les plus grands textes : Ferré, Ferrat, Brassens, Beaucarne, Kosma, Debussy... Ho et puis on s'amuse, merde ? Ils s'amusaient pas, les poètes ? Eluard qui prêtait Gala à Max Ernst, c'était sérieux, ça, peut-être ? Quand elle en a eu marre, elle est partie dépuceler Salvador Dali, qui était nettement plus rigolo

D'aucuns se demanderont pourquoi je parle de Gala, c'est parce que c'est elle qui a inspiré ce poème à Eluard :

L'amoureuse

Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.