Pitié !

Vraiment je vous supplie de me croire : je suis absolument ravi du petit congé de blog que je me suis offert. Je suis tout à fait désolé qu'il n'ait pas duré plus longtemps. C'est pas compliqué, l'idée même d'écrire un petit billet à 3 € 6 écus vite fait sur le coin de l'archou ne m'a pas effleuré une seule seconde.

Par contre je vous imaginais parfaitement, une larme au coin de l'œil, les mains croisées, tristes, et le jour pour vous était comme la nuit. Cela paraît à peine croyable, mais cette image me réjouissait, me transportait d'allégresse. J'étais assis, l'esprit aussi vide que l'agenda de François Bayrou et je pensais à vous qui attendiez bien inutilement le texte que j'ai, que nous avons la faiblesse de vous pondre à heure fixe.

Voyez dans quel état vous met le moindre petit retard dans la pisse de copie, la souffrance qui en résulte ? Ce n'est pas un service que nous vous rendons de vous donner de si régulières habitudes. Vous considérez nos rendez-vous épistolaires comme un dû et voilà : un petit lapin déposé délicatement, en manière de farce, et ce sont les furies des grandes eaux de Versailles qui se déclenchent ...

Le cerveau le plus consciencieux, le plus décalé, n'est pas à l'abri d'une crampe de création qu'il lui faut tirer nettement, dans une prise de repos décomplexée, une sieste dont toute culpabilité se trouvera bannie, le balancement du hamac rythmant seul l'absence absolue de remords car le courage est l'apanage empanaché de l'esprit lucide, assumant de manière égalitaire ses luxuriances comme ses abstinences.

Je serai de retour quand vous recevrez cette carte. Nous nous sommes tellement éclatés que je n'avais vraiment pas la tête à écrire aux poteaux restés à Paname ou ailleurs. Bisous quand même.