Rapa Nui (la grande lointaine), Mata Ki Te Rangi (les yeux tournés vers les étoiles) ou encore Te Peto O Te Henua (le nombril du monde) sont les noms Pascuans de l'île de Pâques.

Imaginez ce caillou de 117 km², un triangle de 23 km de base, et 11 km environ de haut, pas plus.

Terre perdue au milieu de l'océan Pacifique, à 3700 km des côtes du Chili (auquel elle appartient) et à 4000 km de Tahiti, un îlot battu en permanence par les vents, deux plages seulement, pour le reste, des falaises, quelques moutons et des chevaux sauvages se disputent l'herbe rare.

Peu d'arbres, quelques palmiers, dans ce qu'on appelle "des jardins", creux abrités du vent, ce vent qui après des milliers de kilomètres sans obstacles, vient se fracasser sur cette terre du bout du monde, cet îlot de nulle part.

C'est bien sûr une île volcanique, trois volcans, dont l'un, le Rano-Raraku, qui a servi pour tailler les Moaïs, ces grandes statues faites de lave et de sang, celui des Pascuans.

Parfois regroupées sur de grands socles de pierre appelés "Ahus", toutes ont le regard tourné vers l'intérieur de l'île.

Ces Moaïs sont là pour protéger, pour veiller sur ces survivants, venus sans doute des archipels polynésiens, à bord de grandes pirogues à double balancier.

Ils ont plus que survécus, puisque l'île a compté jusqu'à vingt mille habitants ! Elle était fertile, comme toutes les îles volcaniques, et comptait beaucoup plus d'arbres, et peut-être même des forêts !

Que s'est-il passé ? Est-ce qu'il fallu abattre beaucoup d'arbres, afin de pouvoir acheminer les statues de plus en plus colossales ? L'une d'elles, inachevée, et présente sur les flancs du Rano-Raraku (éteint aujourd'hui), prête à être détachée, mesure dix-huit mètres et pèse deux cents tonnes !

On dénombre pas moins de 887 statues, dont 288 ont été transportées.

Le plus imposant Moaï érigé mesure près de dix mètres et pèse soixante-quinze tonnes !

Quels moyens devrait-on employer aujourd'hui pour transporter pareille masse, sur des kilomètres, puis l'ériger ? Les Rapa-Nui l'ont fait !

En 1831, sous Charles X, il aura fallu un mois et demi à des Français pour faire parcourir les quatre cents mètres qui séparaient Louxor du bateau devant rapporter l'obélisque à Paris.

Cet obélisque, il est vrai, pèse deux cent trente tonnes, mais enfin, les moyens n'étaient pas les mêmes, et que dire des techniques ? Sûrement beaucoup plus sophistiquées elles aussi.

Enfin ces isolés ont mis au point une écriture appelée "Rongo-Rongo" qui donne encore pas mal de fil à retordre à nos plus éminents linguistes et décrypteurs de tout poils !

Et puis, sans savoir pourquoi, cette très brillante civilisation, s'est achevée, les Moaïs ont été jetés à terre, d'autres quasiment terminés, sont restés accrochés aux pentes du volcan, beaucoup enfin, en cours d'acheminement, sont restés face regardant le ciel : Mata Ki Te Rangi... Les yeux tournés vers les étoiles, l'eau de pluie stagnant dans leurs orbites, le ciel s'y reflétant, leur donne vie.

Certaines études récentes privilégient la thèse de deux années de sécheresse consécutives, pour étayer cette hypothèse : les courbes de croissance de restes d'arbres, retrouvés sur place.

On imagine la famine, certains diraient "disette", le mot est plus gai (Gilbert Cesbron), on parle même de cannibalisme ! Les conflits, les révoltes, ce travail inhumain requit par les religieux, à savoir la fabrication, l'acheminement, et enfin l'érection de ces statues de plus en plus colossales, au fur et à mesure des années qui passent.

Rapa-Nui n'est-elle pas une projection, un avertissement en miniature, de ce que pourrait devenir notre planète ?

Rien qu'un tout petit gravier paumé dans l'immensité de l'univers, parmi des milliards de galaxies, comptant elles-mêmes des milliards de systêmes solaires !

Un magnifique vaisseau spatial, avec l'air, l'eau, la lumière, la bouffe, tout ceci se renouvelle, se recycle, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, merci Monsieur Lavoisier !

Seulement, seulement... Petit hic, un tout petit ennui, une broutille, le grand Barbu, n'a pas prévu les éboueurs ! On ne peut pas tirer la chasse non plus ! Et à force de faire grossir notre tas d'excréments de toutes sortes, notre bonne vieille planète a envie de dégueuler... Mais où ?

Où répendra-t-elle sa gerbe magnifique ? Avec, en vrac, nos boutanches plastiques, nos déchets radios z'actifs, nos pesticouilles, nos OGM, nos gaz z'à effet de serre, nos partiCULes, émanant de nos moteurs z'à combustion interne.

Et enfin, quand nous déciderons-nous à boucher le trou du cul des vaches et des bouffeurs de cassoulet, tripous, choux, Andalous, et autres engendreurs de flatulences intempestives, qui nous méthanisent notre belle atmosphère... Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai .....

Une solution qui en séduirait plus d'un, serait la "TERRAFORMATION" de la planète Mars, afin de la rendre habitable pour les Terriens, les plus fortunés bien sûr, ou alors pour les heureux bénéficiaires d'un jeu télévisé "gagnez votre voyage Terre-Mars, aller".

J'avais déjà essayé dans un précédent billet : "ma p'tite école", de vous faire gagner un voyage "Terre-Lune aller", les gagnants n'ont jamais retiré leur lot... Comme quoi !

Et puis sur la planète Mars, une belle boule toute neuve, on pourrait recommencer nos conneries : plastisation, atomisation, merdarisation, etc. La liste n'est pas exhaustive, vous pouvez la compléter : à l'aide d'un feutre écrivez sur votre écran tout ce que vous souhaitez ajouter, je laisse un espace à cet effet.














Voilà j'espère avoir laissé suffisamment de place !

Un peu pessimiste... Non beaucoup, mais c'est mon droit.



Un AHU :


Et puis un autre, crayonné vite fait, je n'ai pas résisté !

    Dessins Andiamo