Trois billets en trois jours, je me suis trouvée exceptionnellement inspirée !

Hélas, que je me suis dit, qu'est-ce que je pourrais bien raconter au quatrième ?

Encore une fois, je me suis inquiétée pour rien.

Que je vous rassure aussi, de ce pas, sur mes prodigales aventures.

Le père ramenait les enfants dans une heure.

Bénissant le peu de temps libre qu'il me restait, je me suis étendue telle la Belle au bois Dormant que 100 ans de sommeil parut un jour, espérant qu'une heure m'en paraîtrait autant.

C'est à ce moment que le téléphone sonna. D'accord, c'est du prévu, mais on me connait, j'ai la foi envers et contre toutes communications.

Deux fois. Il insistait le bougre.

Eh bien, c'était ma bougresse de fille aînée qui m'annonça que, pour le temps que son père serait en dehors de la ville, elle revenait au foyer maternel.

Je vous demande la question suivante : que cherchez-vous en premier quand il faut reloger une sixième enfant dans une maison de quatre chambres où il y a déjà cinq enfants et leur maman ?

A) un lit disponible ?
B) une pièce fermée disponible ?
C) une boîte de papier mouchoir disponible ?
D) un aller simple pour le premier avion disponible dans la première destination disponible ?

Toutes ces réponses sauf D parce que je n'ai plus de disponibilité sur ma carte de crédit.

Crucifix rebondisis semper, comme dirait ma meilleure chumme. Filia semper, Mater en calvaire.

Bon, toujours est-il que je cherchais une motivation pour faire le ménage de la chambre de lavage. Mais non, je ne mettrai pas ma fille à coucher sur la sécheuse, elle a passé l'âge d'y dormir, c'est un autre usage qu'elle fera de son dessus avec un autre homme que son père, mais n'entrons pas dans les usages parallèles des électro-ménagers et gardons le focus sur le déblayage de la seule pièce à porte fermée disponible dans la maison.

Sachez, c'est le principe des vases communicants, sauf que ce sont des pièces d'une maison. On commence par vider la chambre à lavage pour la remplir de stock afin de remplir d'un lit la seule pièce disponible, etc, etc, etc..... Donc, dans la poubelle extérieure sont remisés les balais Swiffer, Mr Net et inconnu, qui n'ont servi qu'une fois chacun depuis quatre ans, sont congédiés. Ensuite, la boîte des cadeaux glanés pour les bas de Noël que je voulais descendre restera dans ma chambre. Voyons voir ce qui reste de place dans mon garde-robe, dans le fond, voyons voir ce qui peut se replacer sous le lit, ça tombe bien, y a de la place laissée par les moutons que j'ai balayés ce matin.

Mon coffre à outils et toutes les vis, clous et autres ferrailleries que je garde au-cas-où que cette fois ça ferait (non, je ne jette pas, c'est tout du neuf acheté mais qui ne s'est pas avéré être l'article qu'il aurait fallu qu'il soit). Où ? Ah oui, la chambre froide. Qu'y a t il dans la chambre froide ? Les bottes d'hiver. Que ça tombe bien, il va en falloir bientôt, exit de l'étagère, certaines à la poubelle,de vieilles pantoufles, mais à qui ont-elles pu appartenir, je n'ai quand même pas eu autant de pantoufles à mettre sous mon lit... bof, poubelle. Rien de rien, je ne regrette riennnnnnnnnnnn...

Fifille arrive. Elle a décidé qu'elle viendrait me donner un coup de main dans ma situation de femme monoparentale ! C'est si gentil....

Donc, parce que j'ai passé le PM à préparer sa chambre avec son aide, merci, je n'avais pas le temps de faire le souper. J'ai donc acheté de la pizza toute faite. Oups, il faut attendre 25 minutes qu'elle soit prête. Pas de problèmes, que je me dis, ça fait longtemps que je voulais remplacer l'autre phare avant de mon Echo qui s'est éteint depuis un mois. Je promène son remplaçant dans le coffre depuis trois semaines, c'est ce qui s'appelle, une intégration graduelle. J'ai laissé le temps à la pauvre ampoule de se faire à sa nouvelle famille, et moi, à l'idée que j'allais répéter l'exploit de remplacer un phare avant.

Parce que je l'ai déjà fait avec succès, vous saurez.

Donc, en attendant ladite pizza, je me mets en train de changer la défunte pour la nouvelle. Il fait un peu sombre dans le stationnement, mais de toute façon, on ne voit jamais rien de ce qu'on fabrique quand on fouille dans un moteur, c'est bien connu. Et même si je le voyais, je ne saurais pas plus de quoi il retourne, alors...

Or, j'ai sous-estimé l'inconscient universel du Soi global de l'homme et de sa génétique programmée à la mécanique.

J'avais pas commencé depuis trois minutes, que v'là t-y pas un type à casquette qui vient s'enquérir du motif qui me poussa à relever le capot plutôt que le bas de ma jupe.

"Ben, qu'il dit, il faut commencer par dévisser ça."

"T'es malade, je lui répond, j'ai changé l'autre et j'ai pas touché à rien" (de ce qu'il me montrait).

Il m'a cru. Mais comme l'ampoule était réticente à sortir de son orbite, tel un œil qui refuse obstinément de quitter son crâne natal, il a voulu y mettre la patte.

Il n'y mis pas que la patte, il y mit aussi l'ampoule et me dit : est-ce ce qu'on appelle le travail au noir ?

J'ai bien ri, et avant qu'il songe à rebrancher, je lui tendis le caoutchouc qu'il ignorait.

Nous fûmes une équipe du tonnerre.

Cependant, je me demande. Est-ce mon charme féminin ou le charme de la machine qui attira l'inconnu ?

Probablement celui de mon Echo, parce qu'il disparut aussitôt que la lumière fut.

C'est ce qui me fait soupirer devant la perspective de ma quarante-neuvième année.... Y aura-t-il encore des pantoufles d'hommes à mettre sous mon lit ?

Je vous jure que je suis capable de trouver de la place pour les ranger, sans problème.