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mardi 14 avril 2009

Tant-BourrinDans mon blizzard mental

Encore une petite excursion dans le monde merveilleux des auteurs-compositeurs-interprètes.

Mais avec l'appui ô combien précieux de Songsmith pour la musique, vu que compositeur... hem... je ne le suis pas vraiment.

Mais en faisant du talk-over plutôt qu'en poussant la note, parce qu'interprète... hem... je ne le suis pas vraiment.

Mais en essayant d'y mettre du texte-appeal, parce qu'auteur... hem... c'est à vous de juger ! :~)




Dans mon blizzard mental

Paroles : Tant-Bourrin
Musique : Tant-Bourrin (bien aidé par Songsmith !)


Téléchargeable directement ici

Dans mon blizzard mental,
Au milieu des décombres
Du sens fondamental
De ma vie, est une ombre,

Un éclat, un semblant
Ou plutôt une esquisse
Qui s'affine en tremblant
Dans un jeu de prémices.

Ce cocon hasardeux
Sans fin se remodèle
Dans le feu vaporeux
D'une intime chandelle,

Se fait chant puis saison,
Se transforme en nuage
Et dévêt la raison
De son dernier feuillage.

Détissant de ses mains
La gangue évanescente,
Un corps parait soudain
Comme une aube naissante

Et ce corps est le tien,
Ma superbe chimère,
Et ce corps-là détient
L'innocence primaire.

Tu t'approches de moi
Jusqu'à mêler nos souffles,
A unir les émois
Que nos coeurs emmitouflent,

Et mon âme en jachère
Sent glisser, clandestines,
Aux confins de ma chair
Tes envies serpentines.

La pulpe de nos doigts
Prend alors la parole,
Et tous nos sens ondoient
Comme vapeurs d'alcool.

Puis, je veux t'allonger,
Nue de toute amertume,
Avant que de plonger
Ma corne dans ta brume.

Mais mon blizzard mental
Brusquement se réveille,
Et son souffle fatal
Déchire ton soleil,

Efface ton regard,
Lacère ton image,
En me laissant, hagard,
Au soupir des mirages.

Je t'écris, depuis lors,
Chaque jour mille lettres
Dont chaque mot t'implore
De bien vouloir renaître.

Et j'inscris lentement
L'adresse sous le timbre :
Mon amour firmament,
Au zéro, rue des Limbes.

dimanche 12 avril 2009

Mam'zelle KesskadiePlus jamais le mensonge

Ils ont fait l’amour une première fois en disant que ça serait la dernière, qu’ils seraient perdus. Il firent l’amour une deuxième fois en se jurant qu’ils cesseraient ce jeu fou.

Ils arrêtèrent de vouloir compter dès la troisième.

Vers la fin du mois, comme ils s’étaient vus à chaque jour, ils avaient perdu le sens de l’interdit et retrouvé celui du jeu.

C’est ce qui les perdit. Il riait, elle aussi. Dans leur petit village, personne ne riait comme ça, sauf les jours où l’alcool pouvait couler, comme au yum kipour, aux noces, mais , entre deux sabbats, le troisième jour de la semaine, dans l’après-midi, des bruits de rire …….. de quoi alarmer le bon peuple.

On les découvrit, elle et lui, dans les bras l’un de l’autre. Elle la femme de Joachim, lui, le frère de Jonas, deux adultères.

Le bon peuple la tira hors de la maison par les cheveux sur la place publique. Justement celui qui se donnait des airs de connaître la loi mieux que le grand sanhédrin était là. Alors, jubila le bon peuple besogneux, celui qui parlait d’amour et de pardon, de quoi parlerait-il enfin devant le flagrant délit ?

Elle attendait, prostrée, le jugement. Elle connaissait la loi. Elle connaissait son époux, elle savait son devoir.

Fille d’hébreux, fille obéissante, fille qui avait fermé les yeux sur le prochain, fille qui avait ouvert son cœur plutôt que la loi.

La voici femme publiquement pécheresse, femme qui avait menti à sa famille sur ses allées et venues, femme qui mentait à son mari le soir en se fermant les yeux pour l’accouplement, femme qui mentait à ses enfants en leur disant sa croyance en la loi.

Femme adultère. Femme à qui jeter la pierre, femme à tuer pour ne pas que vive la déviance aux dictats millénaires.

Le christ répondit : « Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre. »

Puis ils se trouvèrent seuls, elle et lui.

Elle n’osait pas bouger. Elle était encore sous l’emprise de la loi.

Lui, il lui demanda : « Où sont ceux qui te persécutaient ? »

Elle répondit : « Ils sont partis. »

Et lui de dire : « Va et ne pèche plus. »

Elle de se lever et de marcher jusqu’à sa maison. « Ne pèche plus , pourquoi aimer est-il péché, Monseigneur ? »

De l’habitude qu’elle avait depuis son enfance de se taire, elle n’avait pas osé poser la question. « Pourquoi permet–on aux prostituées et empêche-t-on une femme de donner son corps à celui que son âme aime ? Où est le péché ? »

Son mari l’attendait, outré. « Tu m’as menti ! »

Indéniablement, elle ne pouvait pas nier. C’était mal, elle le reconnaissait sans un mot, en reprenant la besogne.

Elle revit Jésus de Nazareth, elle revit le visage du frère de Jonas…

« Je ne mentirai plus, je ne pécherai plus » dit-elle.

Mais elle partirait demain avec celui que son cœur aime.

Non, elle ne mentirait plus.

jeudi 9 avril 2009

AndiamoElle est là !

Depuis un bon moment, je voyais pousser sur les toits, ancrés aux cheminées, d’étranges râteaux, signes extérieurs de l’arrivée récente de la TELEVISION.

Nous sommes dans les années cinquante, dans ce quartier de Drancy dont je vous ai souvent parlé. Ça n’est pas encore une forêt d’antennes qui a envahi nos toits, non c’est un arbuste par ci, un autre par là. J’ai une douzaine d’années, les seuls écrans que j’aie jamais vus trônaient dans les vitrines des revendeurs en électroménager, ou marchands de radios comme nous les appelions, nous les mômes.

Il fallait nous voir agglutinés devant la vitrine du revendeur des six routes de Bobigny, le jeudi après-midi, vers seize heures, il y avait des petites émissions destinées aux enfants, une boutique fabuleuse ! LE poste de télévision, trônant au milieu des postes de radio "à lampes", des moulins à café électriques ou des premiers robots ménagers.

Par contre, les émissions commençaient assez tard dans la semaine, pas avant dix-huit heures !

Avant, cela s’affichait : "la mire" représentant un cavalier, et servant au réglage du téléviseur pour les professionnels, le quidam n’aurait jamais osé toucher à un quelconque réglage, hormis les énormes boutons mis à sa disposition au devant de l’appareil, les autres réservés aux techniciens bien à l’abri derrière un cache, pas touche !

J’ai inséré l’image de cette fameuse "mire" avec son sigle : RTF, radio télévision Française. Il faut vous l’imaginer avec les coins extrêmement arrondis et non pas à 90 degrés comme représentés.

Les parents de mon petit voisin Daniel, dont je vous ai très souvent parlé, ont eu la télé bien avant nous, alors parfois le jeudi après-midi, il m’arrivait d’aller regarder des émissions pour la jeunesse, seulement les jours de pluie ou de grands froids, parce que les journées de grand soleil, ou de temps supportable, je préférais, et de loin, la rue et mes copains.

Un truc me revient : un chien nommé tabac, assez facétieux sorte de grosse peluche, auquel il arrivait des aventures en compagnie d’enfants. Vous voyez ça aujourd’hui, appeler un chien TABAC à la téloche dans une émission destinée à la jeunesse ?

Eh bien ça ne nous faisait pas cloper précocement, une taf par ci par là, bien sûr, mais je n’ai fumé régulièrement qu’à dix-huit ans, quand j’ai commencé à travailler.

Et puis, aux environs de ma seizième année, la sœur de mon père, qui se trouvait par le plus grand des hasards être également ma tante, nous a offert une télévision !

Je le revois encore ce téléviseur : un Ducretet-Thomson, habillage en acajou, bandeau en matière plastique blanc sur le devant, des gros boutons moletés pour le réglage de l’image, point de télécommande bien sûr, c’est venu beaucoup, beaucoup plus tard, et puis à quoi bon ? Il n’y avait qu’une seule chaîne, la deuxième chaîne est arrivée en 1962 si ma mémoire est bonne.

Nous allumions le poste un peu à l'avance, le temps qu'il chauffe, il s'écoulait un bon moment avant qu'il ne s'allumât.

Je nous revois, mes parents, mon frère ma soeur et moi, fixant le rectangle tout noir, attendant que l'écran magique s'illumine...

Vous n’avez pas idée de l’évènement que c’était ! L’arrivée du cinéma chez soi ! Il faut dire que ces postes étaient extrêmement coûteux, le poste plus l’installation de l’antenne représentaient trois à quatre mois de salaire pour un ouvrier ! A l’époque.

Alors que dire d’un réfrigérateur, une voiture ou un lave-linge ? Nous n’y pensions même pas !

Le journal télévisé présenté par Claude Darget, Léon Zitrone, Georges Decaunes (le papa d’Antoine), mon père s’installait confortablement devant l’écran, sortait sa blague à tabac, remplie de "gris" ou, les jours fastes, de "scaferlati supérieur" appelé plus communément le bleu (en référence à la couleur du paquet).

Puis il tirait du cahier OCB, ou RIZ LA CROIX, une feuille de papier à cigarettes (ça remue des souvenirs !) et s’en roulait une calmement, posément, un coup de léchouille sur le mince filet de colle, petit pincement entre le pouce et l’index de chaque extrémité de la clope, il tirait de sa poche un briquet à essence en laiton, frottait la molette, la flamme jaillissait, accompagnée d’une volute de fumée bien noire, il tirait la première bouffée… Une quinte de toux, c’était la rançon du fumeur invétéré qu’il était. Mais bon, à cette époque, quasiment TOUS les hommes fumaient !

Ainsi on attendait avec une certaine impatience l'émission "trente-six chandelles", présentée par Jean Nohain et André Leclerc. J’y ai vu débuter Fernand Raynaud, Raymond Devos, Annie Cordy, et bien d’autres…

Des invités prestigieux : Maurice Chevalier, Tino Rossi ou encore Luis Mariano... TAIN c'est la rubrique "nécrologie" que je suis en train de vous faire !

Et surtout en 1963 l'émission de Jean-Christophe Averty : les raisins verts, sans doute la première émission qui s'est servie des "trucages" électroniques, MONSIEUR Averty faisait de la télé lui ! Et non pas du music-hall, ou du théatre en format réduit. Et lorsqu'il a passé des baigneurs en celluloïd à la moulinette... LE scandale ! Des bébés à la moulinette, ça grinçait des dents dans les chaumières, j'avais déjà lu mon premier Hara-Kiri, personnellement je me suis bien marré, il avait fichu un sacré coup d'plumeau ce Jean-Christophe là !

Les présentateurs en smoking, et même en "frac" avec la queue de pie ! On était bien loin des tenues décontractées, voire cradingues. Tout compte fait, c’était une façon d’aller au spectacle, s’endimancher comme on disait alors.

Sur le petit écran, l’étrange lucarne chère au canard enchaîné, c’était le grand chef cuisiner Raymond Oliver, flanqué de la speakrine Catherine Langeais, qui concoctaient des plats dignes des meilleures tables. Mon père notait scrupuleusement les recettes, mais quand ce cher Raymond commençait à émincer des truffes, ou à faire rissoler du foie gras, il abandonnait : trop cher pour moi, lâchait-il tristement.

Eh oui ! Nous avions des speakerines : Jacqueline Joubert ( la maman d’Antoine Decaunes), Jacqueline Caurat et Catherine Langeais. Les Huet, Fabre, Peysson, et autres sont arrivées bien plus tard, je vous ai cité les pionnières.

Des femmes "bustes", bien sagement assises, cadrées au niveau des épaules, jamais plus bas ! Ah la la ! Ça ne nichonnait, ni ne cul montrait en ce temps-là ! De la tenue, je me souviens de la gentille Anne-Marie Peysson, speakerine, enceinte, elle présentait "intervilles" avec Guy Lux et Simone, les producteurs l’avaient assise dans une sorte de guérite, on ne lui voyait QUE la tête !

Ah ben tu penses, montrer un joli ventre rond à la télé, quelle horreur ! Pourtant quoi de plus beau qu’une femme enceinte ? Tous les hommes craquent à la seule vue d’un bidon bien arrondi !

Les premiers polars écrits pour la télé, je pense aux "cinq dernières minutes", avec en vedette Raymond Souplex (qui se souvient de l’émission de radio : "sur le banc" avec le même Raymond Souplex et Jeanne Sourza , deux clodos qui à la manière des chansonniers commentaient l’actualité).

Souplex jouait l’inspecteur Bourrel, flanqué de son adjoint Dupuis, et le fameux "bon Dieu mais c’est bien sûr", quand notre inspecteur préféré, coiffé de son inséparable galurin, venait enfin de résoudre l’énigme.

La première histoire proposée, je la cite sans l’aide d’internet oui oui, s’intitulait "la boîte de pastilles", l’histoire d’un mec, qui pour se débarrasser de sa belle-mère lui prépare des pastilles très peu consommables, il a tout de même des facilités, puisqu’il travaille dans un labo pharmaceutique, (ne me demandez pas la recette : je ne l’ai pas !).

"La tête et les jambes", présentée par Gravillon jolie flaque, pardon Pierre Bellemare. Un concurrent devait répondre à un questionnaire (la tête) tandis que son co-équipier, un sportif (les jambes) connu ou non, à chaque chute de l’ intello, devait le repêcher en effectuant un exploit : saut en hauteur, la barre montant à chaque épreuve, tir à l’arc, ou encore levée de poids.

C’était aussi "l’homme du vingtième siècle" présenté par Pierre Sabbagh. Plusieurs concurrents confrontés à un questionnaire. C’était aussi "cinq colonnes à la une", un magazine d’actualités présenté par des "pointures" du journalisme : Pierre Dumayet, Pierre Desgraupes, Pierre Lazareff et Igor Barrère. On était bien loin de la star ac’ et des brebis goualeuses !

Dans une de ces émissions, j’ai vu un chien à deux têtes, la seconde lui avait été greffée sur le cou ! C’était une expérience menée par les soviétiques, chacune des têtes aboyait ! Ces images m’avaient choqué.

J’ai bien sûr vu débuter Michel Drucker en journaliste sportif, j’ai vu le bon et brave Roger Couderc et ses "petits", tu aurais vu Albaladejo et Spanghero ! Tu parles de colosses oui ! Le catch tous les vendredi, l’ange blanc, Guettier, Delaporte l’infâme. Le journaliste Claude Darget qui s’était pris un pain parce qu’il avait osé dire que c’était du chiqué !

Cette télévision-là, toute tremblotante, débutante, avec ses interruptions momentanées de l’image, que vous voudrez bien excuser.

Pour nous faire patienter sont venus les interludes : poissons dans un aquarium, moulins en Hollande, tournant incessamment, et plus tard le petit train rebus…

Cette télévision paraîtrait bien désuète de nos jours, les images se sont beaucoup améliorées, la qualité des programmes également, quoiqu’en pensent certains. Bien sûr, il faut choisir ses programmes, ne pas avaler les émissions du style : caca-prout ou la vie vue à travers le trou d’une serrure !

Nous n’étions pas un public difficile, nous étions peu habitués à recevoir des images, dans le meilleur des cas, nous allions au cinoche une fois par semaine, je parle pour les jeunes, car je n’ai guère vu mes parents se rendre dans une salle obscure, ils n’en avaient pas les moyens.

Alors l’arrivée du cinéma chez soi a été une énorme joie, qui a tout de même permis à bon nombre de gens de découvrir le monde, et je ne crache pas sur ce que j’ai beaucoup aimé.

Voici ce à quoi ressemblaient nos téléviseurs dans les années cinquante, ne vous marrez pas, les écrans mesuraient déjà 42 cms, alors que la génération précédente possédait des écrans de 36 cms seulement ! Et les images en noir et blanc... Bien sûr.

Pour les cinéphiles (et les autres) : quelle image d'un film qui connu un certain succès à son époque est présente sur l'écran ?

-Un p'tit coup d'pouce : le film est sorti en : 1959... J'avais tout juste 20 berges !

-Qui a dit : "quel vieux c.." ?

mardi 7 avril 2009

Saoul-FifreSur la route de mes fesses

Quand le soleil se rapproche dangereusement de l'horizon, un ressort déclenché par l'instinct me fait me lever et je lance à la compagnie avec laquelle je suis pourtant en train de partager de conviviales agapes apéritives une phrase du genre : "Je vais m'occuper de mes poules", ou bien : "Mes poules m'attendent", ou encore : "Vous connaissez pas mes poules, vous, elles aiment pas que je leur pose un lapin !".

Je n'ai jamais compris pourquoi, mais ces remarques anodines d'un brave éleveur de volailles allant nourrir et enfermer sa basse-cour pour la nuit a le don de faire s'esclaffer tous les présents.

Bizarre, non ?

Moi ce qui me fait rire aux éclats d'Ubu, c'est par exemple cette chorale .

Quand il s'agit de La poule, avec une majuscule, je n'emploie plus le pluriel : elle est unique.

Il y a déjà un moment, elle m'a envoyé par mail un simple titre : "Sur la route de mes fesses", avec injonction pressante d'écrire une parodie du tube mythique d'Eddy Mitchell . Craignos, bien sûr, de s'attaquer à ce monument, mais ça ne se refuse pas.

Commença un boulot d'écriture sous angoisse, ce sacré Eddy, parolier lui-même, venant lire par dessus mon épaule, la nuit, les insanités que je couchais sur le papier, et un énorme boulot musical surtout, car les fichiers-son de play-back trouvés sur internet, calibrés pour des mâles timbrés comme Sardou, Halliday ou Mitchell ne convenaient pas pour accompagner les gazouillis de femelle pinson de cette perfectionniste de La poule.

Avec Chouchou au bombo, au charango, aux cocos et à la quena, et elle à la guitare sèche, au trombone, aux maracas et au güiero, ils nous ont concocté un blues, ou un azules, plutôt, comment pourrait-on dire, qui balance, qui swingue, qui roule avec autrement dé sensualidad que l'original.

À danser à deux, avec un ou deux ti-ponchs dans le nez de préférence.

Paroles et musique originales de Tom T. Hall

1ère adaptation : Eddy Mitchell
2ième : Saoul-Fifre

La vapeur te sortait du nez
Et puis ton regard zig-zaguait
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Et c'est pas pour me vanter
Mais la perspective m'émoustillait
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Tu viens vers moi
Tu soupèses dans ta main ton manche
L'attente me dure
D'aller me percher sur ta branche

Tu roules des hanches, sans pudeur
Et je sens monter en moi la moiteur
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Jusqu'au sang, je me mords les joues
Pour ne pas t'avouer mes remous
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Dévale en moi
Tu sais que tu as carte blanche
Suffoque-moi
Déclenche en nous une avalanche

T'as le droit de me boire, de m' fumer
De m'fouiller de la cave au grenier
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

T'es mon bouc-hémisphères préféré
Oh oui j'aime te sentir passer
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses ...

Pour les ceusses qui veulent s'amuser à s'enregistrer, voici la version instrumentale, jouée avec le souffle et les petits doigts de La poule et de Chouchou. Merci à eux.

dimanche 5 avril 2009

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre XV)

(lecture préalable des chroniques précédentes conseillée)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin retrouve goût à l'amour

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait, misérable et frissonnant, dans la froidure d'un hiver médiéval qui semblait ne jamais devoir prendre fin.

En tête, le Chevalier de Tant-Bourrin, passablement éprouvé par ses dernières aventures, le regard comme fou, la face agitée de tics nerveux, le dos voûté, chargé de toute la misère du monde, bringuebalait dans son armure de plus en plus déstructurée, l'aura définitivement en berne.

Derrière, loin, loin derrière, son écuyer Saoul-Fifre, dont l'aura de mouches flamboyait dans l'aube naissante, cahotait au rythme du pas de sa bourrique, l'air inquiet, visiblement aux aguets.

Il faut dire que les relations du Chevalier et de son serviteur s'étaient légèrement refroidies depuis leur toute dernière péripétie. Entendez par là que le Chevalier, désormais amputé de la Dame de ses pensées, la gente mais un peu trop leste Calcinée du Grozosiau, n'avait plus qu'un seul but : attraper son écuyer, l'étrangler proprement, le passer au fer de son hachoir qui chante, en faire de une bouillie informe et la donner à manger au premier chien errant venu.

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vendredi 3 avril 2009

Mam'zelle KesskadiePremier jet, sans jeu de mot

Elle s'en fut faire des courses, la ménagère au gros cul, ballotant son panier autant que ses fesses.

Elle s'en fut maussade, humeur de ses nuits sans sommeil et sans baise.

Arrivée parmi les étalages de fruits et de légumes, v'là t'y pas l'italien, chantant ténor, qui étalageait le concombre tout en étalant son propre cucurbitacé tout en graine montante sous le tablier.

La ménagère, en mal de salade, sentit la vinaigrette qui s'agitait.

L'italien, tout en brassant ses laitues romaines regorgeant d'eau, jeta un coup d'œil gourmand sur les pommes de laitue qu'avançait l'acheteuse affamée.

Mine de rien, elle s'arrêta devant les tomates, les caressa de son majeur savamment, les enroba avec une soudaine ardeur d'une main caressante, les frotta contre sa jupe si près du bourgeon qui germait d'en dessous, qu'on n'aurait pas été surpris d'en voir le jus sortir.

L'italien, chantant toujours ténor, s'approcha, et, hypocritement désintéressé, se pressa contre le derrière mou et dodu, trouvant le lit parfait pour y nicher le sarment mâle. Il lui souffla, toujours de sa voix de ténor : elles sont tendres et juteuses, mes tomates, si près de l'oreille de la cliente, que celle-ci eut un spasme et rejeta la tête contre lui.

"Comme vous les tâtez, mes tomates, comme vous savez les flatter." susurra-t-il

La pauvre, n'en pouvant plus d'émois qui ne pouvaient à peine se retenir, glissa loin de la torture du bâton qui l'émoustillait.

Elle s'arrêta devant les melons, bien ronds, et les soupesa pour en apprécier la fermeté. C'était l'appel qu'attendait l'étalagiste pour revenir planter sa tige dans le tiède sillon que les fesses lui présentaient tout en remontant, sous la veste de l'acheteuse, une main dont le geste appréciait autant la rondeur mamaire que la ménagère, celle cantaloupe.

Quel melon ne fut plus désirable et plus tâté que celui qu'elle finit par mettre dans son panier.

L'italien, n'étant pas au bout des ressources de ses envies cultivées, l'entraîna à choisir un concombre qu'il avait si savamment mis en valeur.

La ménagère le prit entre ses deux mains, le roula précautionneusement. Puis, elle en appréciait le bout de son index. Elle le frotta entre ses seins pour en faire luire la pelure et le caressa d'un geste de va et vient , qui jadis, avait fait jaillir bien des semences..

Puis, elle le mit dans son panier, délicatement, et murmura : "que de fermeté je sens dans vos produits"

L'autre, sentant le fruit mûr à point, lui chuchota : "c'est grâce à la méthode de maturation que nous avons dans nos garde-mangers." et, enrichit son ardeur à dire : 'Vous plairait-il de m'accompagner à l'arrière que je vous en montre le secret?"

Il lui montra si bien et avec tant d'éloquence, que le boucher fut attiré par les exclamations du duo, ténor et soprano. Ne voulant pas être en reste, il lui fit gouter de son saucisson.

Le poissonnier, quant à lui, lui ouvrit la moule et le pâtissier rajouta une touche de crème fouettée au festin impromptu.

Le gérant, quant à lui, s'assura que la dame était bien satisfaite et le patron, qu'elle fut bien servie.

Toute guillerette de tant de provisions inopinées, elle s'en revint t'à la maison.

On ne sait pas ce qu'elle cuisina pour le dîner, mais on sut, que pour une fois, elle dormit les poings fermés en rêvant de faire chaque jour son marché.

mercredi 1 avril 2009

CaluneC'est trop bien

Enchanté par son premier passage sur blogbo, Juju m'avait confié qu'il souhaitait poursuivre sa participation au grand oeuvre blogborygmique (et blogborythmique), la question étant : après avoir déclamé en exclusivité sa passion pour Chelon, quel sujet allait-il bien pouvoir aborder à présent ?!

Il fallait trouver quelque chose à la hauteur de sa première intervention : ça n'était pas de la tarte, et il s'en alla les poings dans ses poches crevées (c'est une image) chercher l'inspiration dans un lieu bien connu des penseurs torturés : le musée Rodin. Et voici ce qu'il vit (après avoir salué le saint-patron des penseurs torturés) :

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