Je ne vais pas vous la jouer façon Gabin : JE SAIS QU’ON NE SAIT JAMAIS !

D’abord parce que c’est vrai et puis où serait la surprise, hein ?

Alors je préfère la jouer façon nostalgie, tout en douceur, j’ai choisi une bien jolie musique, signée Monsieur GAINSBOURG, et interprétée par une bien jolie personne, c’est vrai que JANE BIRKIN était magnifique !

Je les entends déjà les amateurs de bien nichonnées : elle est comme les cathédrales, ses saints sont à l’intérieur !

Quel vilain jeu de mots ! Quelle horreur, je leur réponds aux ceusses en manque de mamelles maternelles : quand la poitrine est menue, nous sommes plus près du cœur.

Et puis quand elles sont plutôt gâtées, je leur dis : abondance de biens ne nuit pas !

Je fayote ? Bien sûr, Mesdames je vous aime toutes… ou presque.


Ch'tiot crobard : Andiamo 2009


Cette chanson me rappelle si bien les chanteurs des années soixante, les années "vingtaine" pour moi, alors bien sûr il est toujours joli le temps passé !

Quand j’avais dix ans, je ne savais pas ce que ça représentait dix ans, j’étais un môme et je resterais toujours un môme.

Tout au long de sa vie, on a l’impression de vivre des moments figés, on n’a pas l’impression qu’un jour on sera grand, encore moins que l’on sera papa, quant à grand-père, alors là carrément de la science-fiction !

Et puis, et puis, on est arrière-grand-père sans savoir pourquoi (j’ai bien une petite idée tout de même).

Vingt ans…

Pour tout bagage on a vingt ans
On a l’expérience des parents
On se fout du tiers comme du quart
On prend la vie toujours en r’tard…. ETC

LÉO FERRÉ bien entendu !

Alors là ! On a tout vu tout connu, si, si je vous assure, on a vu : le triangle d’or, les bas jetés sur un fauteuil, une fille sans son soutif, on l’a envoyée en l’air (du moins le croit-on), on sait tout, vous dis-je !

On a le cul sur une Vespa ou une moto, on est le roi, quelques sacotins dans les glaudes pour te payer une placarde dans un guinche à rombières, le tango, la rumba, les slows, les mimis humides, la roucoulade à trois thunes, et c’est le grand amour d’une soirée ou deux, les virons aux halles, la tronche embuée par le muscadet sur lie, l’haleine de cow-boy après la soupe à l’oignon et les gauldos, un « WRIGLEYS » à suçailler, et tu retrouves ton souffle de bébé !

La vie est belle, Pimprenelle !

Soixante-huit, personne ne s’y attendait, surtout pas moi, Paris désert, sans voitures, les gens à pied ou à vélo, on parle à des inconnus… Etrange : serait-on devenus civilisés ?

Bref interlude, puis le coup de génie : on réapprovisionne les pompes à essence, et HOP tout l’monde à la campagne, un Grenelle pagaille, un p’tit coup de rallonge pour tout le monde, vite rattrapée par l’inflation la rallonge !

On déverrouille les turnes à chagrin, les salopards en casquette : AU TAF !

Trente berges : le poil dru, les cheveux coupe « afro » les moustaches style Jean Ferrat, la barbe, du poil partout, un abomifreux homme des neiges, cols « pelles à tarte », pat’ d’eph’, CLARKS aux pieds, il n'a pas encore neigé sur yesterday, sur mes ronces ça commence ! Marié, deux mômes, j’suis responsable moi, Môssieur.

Quarante balais : on recommence, autre vie, j’suis tout neuf ou presque, j’ai rasé ma moustache, plus de barbe, une coupe de douilles "raisonnable", non mais je ne vais pas jouer les soixante-huitards attardés, des fois !

Cinquante, j’en ai pris un coup, un demi-siècle !

Ca fout la pétoche ! Les premiers copains de mon âge qui s’en vont, trop tôt, trop vite, des précurseurs, des pionniers en quelque sorte.

Peut–être, en tout cas ça me fait prendre vraiment conscience de ma précarité, un funambule qui a paumé son balancier, un mort à crédit comme l’a écrit Céline.

Soixante ?

Alors on maquille le problème.
On s' dit qu'y'a pas d'âge pour qui s'aime.
Et en cherchant son coeur d'enfant.
On dit qu'on a toujours vingt ans !

Et toujours LÉO.

J’ai eu beau chercher mon cœur d’enfant, le mien était bien nase déjà ! Je me suis rendu compte que je n’aurais plus jamais vingt berges…. Et puis merde !

Des petits enfants tout megnons megnons, qui te font oublier que tu n’as plus l’âge de jouer aux osselets, ou au jeu des sept familles.

Dans la famille Petits Pois je voudrais…

Encore une décennie, non, non j'voulais pas ça !

Alors maintenant : I AM THE SURVIVOR !

J’ai un copain qui, afin de me rassurer, sort un mètre à ruban de sa poche, l’étire, pose l’ongle de son pouce gauche sur soixante dix, pose l’ongle de son pouce droit sur soixante dix sept (moyenne de vie pour un homme) et déclare : t’as vu ce qu’il te reste ?

Entre les deux ça ne fait pas lourd, faites-le, surtout pour les anciens, vous verrez c’est impressionnant !

Il a dépassé les soixante-dix sept, il fait du rab mon Pierrot, et tant mieux.

Mais bon, c’est comme ça, la camarde, je l’emmerde, elle est la plus costaud, elle le sait, moi aussi, elle sait que je le sais, si elle pouvait rater un train ou deux avant de venir me cueillir, je ne m’en porterais pas plus mal, et elle non plus !

Allez une dernière poilade, à soixante balais on se dit : TAMALOU ?

A soixante dix : TUSAIKICÉKÈMORT ?

NON NON NON, Andiamo n’est pas mort
Car il déconne encore !

Bon anniversaire à TANT-BOURRIN : ^@}%¤¤!!/;? ans aujourd'hui (ou presque)