Le pou, c'est ainsi que j'avais surnommé ma Fiat 500, la cinquecento. Je l'avais acheté suite à la mort (de profundis) de ma R8 kittée "Abarth". Dans les années 60 on avait coutume de dire : un lièvre ? C'est un lapin qui est passé chez Abarth !

En 1969, j'avais 30 ans ! j'étais parti explorer la France profonde avec une jolie fiancée... Qui a dit que je l'explorais aussi ? Elle ronflait bien, la R8, pas la jolie fiancée, puis à Châlons-sur-Marne, dans une côte, je rétrograde en troisième, je pousse le moteur dans ses derniers retranchements afin de doubler un bahut un peu trop limace à mon goût, et badaboum ! Les bielles, follement éprises d'indépendance, se mettent à cogner vilain, vilain...

Je me suis traîné jusqu'au garage le plus proche, et là, pour une poignée d'images à la tronche Bonapartiste, j'ai abandonné ma fidèle compagne.. La R8 hein, pas la jolie fiancée, nan mais !

Rentré à Paris par le premier train, je me suis mis en demeure de trouver une voiture, j'ai ameuté un peu tout le monde afin de remplacer ma vaillante Renault. Les fonds de tiroirs bien ratissés, j'ai réuni assez de thunes pour acheter une Fiat 500 : MON POU !

Rouge, il était rouge, le dernier des poux rouges ! Une boîte à crabots, c'est à dire que les vitesses n'étaient pas synchronisées, pour rétrograder : double débrayage impératif ! pour monter les vitesses double pédalage recommandé.

Un joli jour d'été, je roulais en ville avec ma jolie fiancée, quand tout à coup deux motards de la police nationale m'encadrent à un feu rouge.

Description de la jolie fiancée : 21 ans, brunette, mini jupette à ras du paradis, dans cette voiture très basse elle avait pratiquement les genoux sous le menton ! Si j'étais vulgaire, je dirais qu'on aurait pu lire le numéro de série du moteur, mais ça n'est pas mon genre, vous me connaissez !

Discrètement, je lui glisse à l'oreille : "ne bouge pas, ne change rien, ils se rincent l'œil, mais ça vaut mieux qu'une contredanse !"

L'un des deux lardus me demande de descendre, j'obtempère... Alors il fait le tour de la bagnole avec moi et déclare froidement :

- Si je voulais je me ferais un fric fou avec cette bagnole : pneus usés, un phare fracassé, un feu rouge nase ! Il se place face à la bagnole, et me dit en me faisant un clin d'œil : "mais j'en connais un qui ne va pas s'emmerder ce soir" !

Je l'ai regardé, on s'est marrés, et il arrêté la circulation afin de me laisser repartir !

L'histoire est vraie, un peu enjolivée par le souvenir, comme quoi moins les jolies Demoiselles ont de tissu sur elles, plus on fait des économies !

Fiat cinquecento, image internet.