Il faut être con tout de même ! Se faire parachuter sur une île déserte, avec pour seuls bagages sa bite et son couteau, et encore pour les dames il ne reste que le couteau...

Et là, ça les amuse de crever de faim et de soif !

J'ai connu une Dame qui a été élevée dans sa prime jeunesse sans eau courante à la maison, ni élestricité. La flotte ? Un robinet à dix minutes à pied, l'éclairage ? Une lampe à acétylène ! Evidemment pas de télé ! Et ce à la porte de Paris ! L'eau courante est arrivée dans les années 50 seulement, dans ce coin.

Pourquoi aller si loin ? Bien sûr, le côté paradisiaque des îles aux plages de sable blanc, la fausse famine, la dure lutte pour la survie ! Tout ça est bidonné bien sûr, j'en parlais avec une amie, elle connaît un caméraman à la télé italienne, le soir c'est bonne bouffe, et dodo à l'hôtel, en fait ils tournent un film, donnant l'illusion de la réalité, mais vous n'êtes pas dupes non plus ?

Alors voilà, si on leur proposait un truc du genre : on vous colle à 5 ou 6 dans un logement comportant une pièce, plus cuisine (si, si nombre de copains vivaient ainsi dans mon quartier) pas d'eau courante, le robinet au bout de la rue, pas d'électricité, un chiotte pour deux étages de l'immeuble, soit pour 4 appartements ! Là aussi j'ai connu vous marrez pas, ça c'était la réalité, pas de la téloche bidonnée, le soir l'appartement se transformait en dortoir, bonjour l'intimité !

La musette sur l'épaule à 6 heures du matin, au boulot dans une usine bien crade pendant 10 heures, 6 jours par semaine, le dimanche quand les gosses étaient à la messe, une chaloupée à mèmère en cachette de Clémenceau ! Pour joindre les deux bouts il fallait faire le grand écart, et ne pas être trop gourmand pour passer entre deux feuilles de paie ! Le trajet maison usine sur un vieux clou, ou un bus bringuebalant à plate forme, la gamelle dans la musette et le "jacquot" en guise de carburant. "Et donne au travailleur l'honnête verre ou brille un peu d'oubli divin", merci Paul pour ces verres... EUH vers !

Tiens c'est vrai quand j'y songe, il n'y avait pas d'obèses dans ma banlieue après la guerre !! Je pense que c'était dû au régime saute corde infligé alors, avec tickets de rationnement et tout le toutim.

Putain c'est vrai que je suis un dinosaure, j'ai même connu les tickets de rationnement !

N'allez pas croire que je regrette ces temps anciens, quand on est gamin on ne se rend pas compte, dès l'instant qu'on a l'estomac rempli, des billes dans les poches tout va bien. Nous étions bien logés, mes parents louaient un pavillon avec jardin, salle d'eau, toilettes, mes parents, ma sœur avaient leurs chambres, mon frère et moi faisions chambre commune, j'aimais bien, tous les soirs ou presque, c'était la bagarre, mais bon ! Mon père d'un OH ! Crié du bas de l'escalier, interrompait nos jeux un peu bruyants, puis c'était le calme avant le gros dodo, le chien au pied du lit bien sûr !!

Tiens il me revient une anecdote, quand mon fils était à la maison, j'allais le secouer 3 ou 4 fois afin de le réveiller le matin, mon père chaque matin du bas de l'escalier menant aux chambres, me lançait un : "OH" ! Et c'est tout, si je ne me levais pas, tant pis j'étais à la bourre !... Ô tempora ô mores !