- Hippo, tu lâches la grappe au général pour une mission américaine.

- Quoi! tu veux m'envoyer aux States... Tu sais qu'on n'y est pas attendu avec des fleurs, dans ce pays de fous.

- Qui te parle d'aller sur place? Tu vas sur une affaire où tout est classifié secret-défense et ils ne sont pas prêts à déclassifier les éléments d'enquête. Alors tu suis ta petite méthode de recouper ce qui est paru dans la presse.

- Et c'est quoi ton enquête?

- Kennedy

- l'écrivain?

- Non, John Fitzgerald et là, tu t'abstiens de me demander s'il s'agit de la chanteuse.

- Mais tout a été dit sur son assassinat, tout et n'importe quoi d'ailleurs.

- Alors tu gardes le tout et tu gommes le n'importe quoi.

- je prends avec moi Chavez-pas car comme tous les latinos, il maîtrise parfaitement la langue de l'envahisseur économique.

Rapport d'Hippolyte Tayze à la Commissaire Genveut.

Commissaire, je vais devoir étendre quelque peu cette enquête, et commencer par le début. 5 août 1962 Mort de Marilyn Monroe. Conclusions de l'enquête: suicide probable aux barbituriques...

Tu vas encore me bassiner que ce n'est pas ce que tu m'as demandé, que je vois le mal partout, que la théorie du complot à bon dos et toutes ces sortes de choses. Mais d'abord JFK est devenu très patient depuis qu'il est mort, donc il attendra, ensuite, tu écoutes les faits, rien que les faits:

Au milieu de la nuit du 4 au 5 août, sa gouvernante Eunice Murray appelle le psy de Marilyn qui trouve la star inconsciente, plusieurs boîtes de barbituriques vides près d'elle et la main sur le téléphone. Ca, c'est une des versions officielles. A partir de là, rien n'est plus urgent que de faire le ménage dans la chambre et c'est 5 heures après la découverte de la star inanimée que le duo de branques se décident à appeler la police et les secours... Ça semble assez courant ce genre de retard dans le cas de mort arrangée.

Premiers constats du légiste: Dans l'estomac de Marilyn, il n'y a ni poudre, ni trace de cachet de barbituriques. Il n'y a pas non plus de verre à proximité du lit. Reste la solution de l'injection, mais pas trace non plus de seringue, donc pas d'auto-injection du poison.

Détail troublant: Depuis sa relation avec JFK, Marilyn était sur écoute téléphonique. Donc rien de plus facile pour savoir si et qui elle a pu appeler dans cette nuit-là. Mais c'est con comme tout, la fiche a été perdue....

Autre détail troublant: Marilyn avait une image de blonde écervelée qui lui pesait énormément. Après deux mariages catastrophiques, en partie au moins voulus pour la pub autour du "produit" Marilyn, elle épousa rien moins qu'Arthur Miller. En 1960, elle s'offre un tour de manège avec Yves Montand (que je ne vois pas non plus perdre la tête pour une dinde) Donc non, Marilyn n'était pas une dinde.

Après son divorce d'avec Arthur Miller, elle devient la maîtresse de JFK. Kennedy aimait à parler de choses sérieuses entre deux coquineries. Il expliquait donc à Marilyn les enjeux et les arcanes du pouvoir. Élève méthodique et appliquée, Marilyn prenait des notes sur un petit carnet rouge qui ne la quittait jamais. C'était histoire de ne pas énerver John en ayant oublié les leçons précédentes... Il y avait une tradition bien établie dans le duo des Kennedy, c'était de refiler à l'autre la maîtresse dont on s'était lassé. Peu de temps avant ou après son pathétique "Happy birthay Mister Président", le 19 mai 62 John donne le clap de fin, Bob prend la relève dans le lit de Marilyn et va jusqu'à envisager de divorcer pour elle. C'était moins de 3 mois avant sa mort et 18 avant celle de John.

https://www.youtube.com/watch?v=k4SLSlSmW74

Qu'aurait-elle pu révéler si elle avait vécu lors de l'assassinat de JFK? On le saura lorsqu'on aura retrouvé le petit carnet rouge...

La dernière théorie en date serait que Marilyn a été assassinée sur les ordres de Bob Kennedy, par le psy qui aurait pratiqué l'injection, parce que dans le petit carnet rouge, Marilyn aurait noté des faits et anecdotes sur les Kennedy. Sachant que la presse décortiquait déjà tous les faits et gestes des Kennedy, je ne vois pas l'intérêt de tuer Marilyn pour récupérer un carnet dévoilant ce que la presse savait déjà...

La théorie se tient si l'on excepte le contenu du carnet et le commanditaire qui était en plein coup de foudre pour la star. C'est rare qu'on assassine celle qui vous envoûte...



Par contre, imaginer les mêmes commanditaires que pour la mort de JFK, ça deviendrait cohérent. Et là, les pistes ne manquent pas, je t'en reparlerais prochainement, parce que tu vois là, je suis tombé sous le charme de Norma Jane Baker, la femme, celle qui est sans ses artifices de dinde blonde platinée. Car vois-tu, la brunette en a assez bavé de devoir jouer la conne...

Pour savoir qui a tué Marilyn, il faut savoir qui a flingué JFK .

- Et réciproquement.

- Merci Maître Pierre et bons baisers de partout.

Pour Hippo Tayze, Blutch