Le problème des promesses c'est que, soi-disant, on est tenu de les tenir. Ya quand même une catégorie socio-professionnelle, nos amis politiques, qui s'en bat l'œil frénétiquement avec un éventail importé du Danladesh, de ce genre de principes moraux ? Mais, chance pour vous, je suis un gros plouc et, chez les paysans, une parole donnée a encore de la valeur nomdedju !

Je vous ai promis un billet, le voici. Promesse moncul, c'est surtout pour que Blutch ferme enfin sa grande gueule, hein ? Je sens bien que si je ne m'exécute pas il va continuer à grognasser, grommeler, rabâcher, ressasser, radoter ad libitum, comme savent si bien le faire les seniors, voyez comme je sais rester poli ?

J'avais envie de vous rappeler au bon souvenir de La Poule.

Sur ce blog, je pense être le plus "charnel" des billetistes. Très tôt, j'ai essayé de rencontrer nos commentateurs. Par mail, je baissais le masque, révélais ma véritable identité, me renseignais sur la leur, la région de leur domicile, leur lançais des invitations chez nous ou bien leur annonçais notre passage chez eux. On se parlait par mail de nos vacances et, quand celles-ci nous rapprochaient, chacun faisait le petit détour nécessaire, le petit effort pour aller voir de l'autre côté de l'écran la tronche de l'autre.

En fait la communication uniquement virtuelle m'a toujours gonflé. Elle encourage l'ambigüité, il y manque le clin d'œil, qui ne sera jamais remplacé par un rigolus. Le nombre de pugilats rédactionnels sur les réseaux sociaux qui n'auraient pas pu avoir lieu face à face ! Dans la vraie vie, il y a les gestes, les sourires, l'odeur, le regard, le toucher et tous les petits riens qui font qu'un être est unique alors qu'une phrase a pu déjà être écrite ailleurs.

Bien sûr il faut que l'autre aussi souhaite briser la glace et nous rencontrer. Un de mes plus beaux échecs sur ce plan fut la grande Elisabeth, dont le blog "Les analectes" nous faisait pisser de rire, à TB et à moi. J'entame une correspondance par mail avec elle, je lui donne mon nom, mon adresse, on parle d'Algérie, je lui envoie des photos et elle : rien. Puis j'apprends son vrai nom, par curiosité mal placée, et la voilà qui se vexe suite à un de mes billets des plus anodins, à part qu'il était très bien écrit, comme d'habitude. Elle m'a agoni d'injures, c'était de ma faute, j'avais franchi la ligne rouge de son anonymat, j'ai plus moufté et nous sommes repartis chacun vers notre destin, dos à dos.

Epictete aussi tenait à son secret. Je n'ai jamais su son nom, on se parlait par téléphone, je suis passé 3 fois à Toulouse (il habitait Blagnac) en lui donnant rendez-vous dans un resto au bord de l'autoroute. Il s'est défilé à chaque fois, avec des excuses bidons.

J'aimais beaucoup les cahiers de Zabeth, de Martine, et on a pas mal communiqué, surtout pour nos jeux. Là non plus, on n'a pas réussi à se rencontrer mais faut dire que ses deux points de chute, Nantes et la Somme, ne nous ont pas du tout aidés. Autant Andiamo passe régulièrement devant chez elle sans le savoir ?

Les autres, la rencontre s'est faite naturellement, simplement, convivialement. Manou était en congés avec sa famille à deux cent bornes d'ici, elle a fait le détour, Calune, qui détestait pourtant conduire, a embarqué sa Calunette pour faire son Orléans-Limoges comme d'autres ont remonté l'Orénoque en pirogue, même Tant-Bourrin a relevé le défi, combattu sa timidité à mains nues, lui a fait toucher les épaules pour enfin trouver le courage de traverser le périphérique et de s'enfoncer dans la province sombre et abhorrée. Twig et son Loïc Sécheresse de l'époque (ils sont séparés) sont descendus en Limousin me remettre "La fille au loup" , œuvre unique que j'avais gagné dans un concours truqué. Enfin, j'imagine, vu que je ne gagne jamais rien. Avec Nathalie, on s'était donnés rendez-vous au Mont-Dore , où elle faisait du camping en famille. Une autre fois, elle avait rendez-vous à Sète avec Freefounette and Co, c'est pas loin, Sète et puis on adore la ville de Brassens, par contrat, et on y est allé. Byalpel était venu aussi en Limousin, avec SA femme, finalement, c'est pratique, Limoges, pour un parisien, un coup de Capitole, et hop ! Mais la vraie première fois, c'était à Marseille, dans un restaurant louche, un restaurant à lobby . Andiamo connaissait le chemin de la Provence, lui, puisque son frère était quasiment mon voisin et il sauta, non pas sur mais avec Andiamette, dans le TGV . Françoise aussi s'annonça, un jour qu'elle avait une conférence à donner sur Marseille et nous allâmes chercher l'écrivain-journaliste à la gare. Très simple, très tout-terrain et pas prise de tête pour un sou, la star ! Croukougnouche, nous sommes allés voir une ses expos de peinture près de Montélimar et kiki y'avait comme amatrice d'Art ce jour là ? Célestine en personne, qui se la pétait avec ses mitaines qu'il faisait même pas froid, dis donc ? J'ai pensé qu'elle avait une maladie de peau. Cassandre est passée nous voir gentiment en Limousin et nous a renvoyé l'ascenseur en nous hébergeant la fois où nous avons "fait" la Fête des lumières à Lyon. Scoutoujours, lui, habite en Guyane mais je l'ai connu aux scouts, j'étais même son chef , mais personne ne m'obéissait, alors ? Blutch et sa Blutchesse, ils ont répondu "Présents" à mon appel à la mobilisation générale lors du départ en guerre contre le Gros Gros Cochon, et ils ont bien mérité de la batterie (de cuisine). Oncle Dan et sa copine (on se lève pour Danette !) nous ont accueilli dans leur antre Jurassien, contrée verdoyante où se niche Pontarlier, capitale de la Fée Verte, justement. Et sont descendus un peu plus tard se frotter à nos cactus de Barbarie et à notre gros rouge-maison. Grosse impression sur Margotte. Pascal itou n'a jamais craché sur une petite rencontre dans la vraie vie . Ah on a mangé avec Audalie, aussi. Si j'en ai oublié, je viens de me faire des ennemis pour la vie, mais non, le Maréchal, je ne lui ai jamais rendu visite, je l'ai juste eu au téléphone et on a échangé des filets garnis. Mais je crois qu'il a rencontré Manou et Pascal. Salomé non plus, j'ai perdu le mail de Chutney, notre petite sœur blogborygmienne, Abcisse, on s'est ratés, Ophise, le nom de la rue où Isophe, son mari, avait sa boutique, m'est sorti du crâne quand j'en ai eu besoin (rue de la forge royale), etc ...

Et puis La Poule et son coq d'Alarc'h (ou son "manchot empereur", comme elle préfère) se sont échappés quelques heures de leur poulailler de Bressuire. De nombreuses volailles de qualité à Bressuire, c'est à un coup d'aile de Marans. Et il se trouve que j'ai de la famille en Vendée, ma mère en particulier, 93 ans aux olives, non, ce n'est pas du tout génétique, je n'arriverai jamais jusque là, je m'ennuierais, tu penses ? Bon et on passe donc souvent devant, ya une sortie "Bressuire" sur l'autoroute qu'on prend. Du coup c'est pas dur de s'arrêter. Et une fois même, j'ai fait exprès car La Poule exposait ses œuvres en terre cuite, elle m'avait prévenu. J'avais deux de mes gosses avec moi, et pas Margotte, c'est bizarre car en principe elle est toujours derrière (comme chantait Salvador). La Poule s'était mise en frais de cuisine, nous a régalé et puis après le repas, ils nous ont amenés voir l'expo. Superbe. Mon disque dur de l'époque étant HS, je vous demande de me croire sur parole mais j'ai réussi à sauver deux petits films que j'ai fait. Car, cerise sur le gâteau, ils nous ont imprompté un super concert de musique sud américaine. Un poulailler qui sait recevoir !

Enjoy !

Et un autre film, si vous en avez pas marre, parce que eux, c'est pas des petits.