1ère partie : le fruit béni du jardin des délices

La banane est un fruit oblong, jaune, savoureux, fondant sous la langue, qu'il est préférable d'éplucher avant consommation. Son goût délectable s'accompagne d'un apport calorique maousse costaud. Ainsi, il y a une différence sensible entre "faire un régime" et "se faire un régime (de bananes)".

La banane ne pousse pas sous nos latitudes. C'est un fruit tropical, cultivé notamment aux Antilles. Aaaaaaaah !... (soupir)... Les Antilles !... (re-soupir)... Allongé nonchalamment sur une plage de sable fin et doré... Les pieds délicieusement rafraîchis par le doux clapotis d'une mer d'un bleu intense à 25°C... Un verre de jus de goyave glacé dans la main gauche... (gros soupir)... Un petit creux naissant dans l'estomac ? Qu'à cela ne tienne ! Inclinez légèrement la tête en arrière, ouvrez la bouche, et hop ! Une banane mûre à point, divinement parfumée, vous tombe dans la bouche !... C'est ça, les Antilles (très gros soupir)... En tout cas, c'est ce que me disait tout le temps mon ami Frédo, hélas disparu prématurément pour s'être allongé un jour par erreur sous un cocotier et non un bananier...

Mais voila-t-il pas que je m'égare quelque peu... Reprenons nos esprits, et revenons au coeur du sujet !


2ème partie : un élément essentiel de la vie culturelle de notre société

La banane, de tout temps, a constitué une inépuisable source d'inspiration pour les artistes. Ainsi, on peut citer quelques-uns de nos plus grands poètes :

Quand reverrai-je, hélas ! de ma petite banane
Fumer la cheminée...

Joachim du Bellay

Sois sage, ô ma Banane, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici.

Baudelaire

La Terre est bleue comme une banane.

Paul Eluard

La chanson française doit également à la banane quelques unes de ses plus belles pages. Citons cette oeuvre immortelle du début du siècle : "J'aime la banane parce qu'il n'y a pas d'os dedans". Le nom de son interprète m'échappe (était-ce Dranem ?), mais, en tout cas, il était doté d'un sens de l'observation très développé.

Comment ne pas évoquer également "le temps des bananes" et ces vers si remarquables :

Quand il reviendra le temps des bananes,
Du gai rossignol, du merle siffleur, ...

Et comment passer sous silence l'énorme tube de Line Renaud : "Ma banane au Canada"?... On pourrait ainsi multiplier à l'infini les exemples, mais je ne souhaite pas m'étendre sur le sujet (surtout lorsqu'il est question de Line Renaud).

Enfin, les humoristes doivent eux aussi énormément à la banane, ou, plus exactement, à sa peau. Que de générations se sont esclaffées à la vision de ce gag vieux comme le monde, comme en témoignent les peintures rupestres découvertes dans la grotte de Lascaux représentant un homme de Neandertal (le Belge des Cro-magnon) glissant fortuitement sur une peau de banane préhistorique (l'observateur attentif aura d'ailleurs remarqué, sur la paroi opposée de la grotte, une variante de ce gag : la glissade sur une crotte de mammouth) !


3ème et dernière partie : Partout, partout, des bananes

Vous êtes cernés par les bananes (et vous ne vous en rendez peut-être même pas compte) !

Les rockers arborent fièrement leur banane gominée, et fument de la peau de banane séchée pour trouver l'inspiration. Les généraux exhibent avec ostentation leurs bananes accrochées sur l'uniforme (si, si ! Vérifiez dans votre dictionnaire habituel...). Les pare-chocs des vieilles voitures sont pourvus de bananes en caoutchouc. Les électriciens ont des fiches bananes plein les poches, et des hélicoptères-bananes sillonnent le ciel... Bref, bananas everywhere !

Et j'allais en oublier ! Depuis quelques années sont apparus des petits sacs se fixant à la ceinture, appelés usuellement "bananes". Outre leur commodité, ils procurent un agréable sentiment de sécurité. En effet, s'il est facile de voler son sac à main à une dame, il est beaucoup plus difficile de lui tirer la banane !


Conclusion

Voilà, voilà... J'en ai fini avec ce merveilleux sujet. J'espère que désormais vous regarderez les bananes d'un autre oeil...

Heu... Après relecture de ce billet, je commence à me demander si je n'aurais pas besoin de vacances, moi !