Et si on se refaisait un petit jeu ?

(chœur des lecteurs et lectrices : oh oui, oh oui !!!)

Merci de votre enthousiasme qui me fait chaud au cœur.

Eh bien, puisque vous en redemandez, puisque l’humeur reste décidément aussi ludique en ce début d’automne que durant la période estivale écoulée, je vous propose donc un nouveau petit amusement.

En voici le principe : une bande de chanteurs s’est camouflée dans un petit texte agreste que j’ai écrit spécialement pour vous. Pour les démasquer, il vous faudra détecter leur présence phonétique dans le texte (une lecture à voix haute pourra donc vous être particulièrement utile). Sachez en outre que les artistes en question, pour mieux passer inaperçus, ont laissé leur prénom au vestiaire (« Alphonse Machin » devient « Machin » tout court) et que les groupes se sont départis de leur article éventuel (« Les Bidules » deviennent « Bidules »). Notez encore qu'un artiste, même si son nom revient plusieurs fois, ne compte que pour 1. Notez enfin que seuls les artistes francophones participent à notre jeu, mais qu’en revanche la palette temporelle est très étendue : certains artistes ont fait le bonheur de vos grands-parents, d’autres font celui de vos enfants…

Un bon exemple valant mieux qu’un long discours, oyez donc la phrase suivante :

« Le forestier bat l’avoine dans la ferme que régit Annie (et Nanard aussi). »

Lisez-là à haute voix… Vous avez repéré les quatre chanteurs ou groupes masqués ? Si oui, bravo ! Si non, matez plutôt :

« Le forestier bat l’avoine dans la ferme que régit Annie (et Nanard aussi). »… Le Forestier, Balavoine, Reggiani, Rossi… Capito ?

Retenez donc que les noms doivent être perçus de façon phonétique (j’insiste lourdement) : peu importe l’orthographe. Ils peuvent être éclatés sur deux ou trois mots consécutifs, voire être à cheval sur deux phrases. Ils peuvent être très courts et se tapir dans une seule syllabe nichée au sein d’un mot. Bref, les chanteurs, chanteuses et groupes peuvent se camoufler partout dans le texte qui suit…

Petite indication : il y en a 85 à trouver (si je ne me suis pas moi-même trompé dans mon décompte)… Quel sera votre score ? Qui en trouvera le plus ?

Voilà le texte !


Voilà, lisez bien… Il était une fois, en amont du fleuve, près de la forêt, dans un vaste champ fort pentu, un gentil bouseux très attachant répondant au doux nom de Saoul-Fifre et deux amis à lui. Le trio, debout près de la barrière qui permet de franchir la haie, profite de l’air doux, en restant au frais, à l’ombre du tronc d’un grand chêne (à moins que ce ne soit du frêne), près du clapotis d’une fontaine.

Les deux amis, Charles et Gain, sont de ceux devant qui il ne faut pas laisser traîner une bouteille : Charles boit et Gain se bourre la gueule souvent. Oui, il se la bourre vilement, jusqu’à rester là, béat, rougeoyant, dans une extase vibrante. Mais jamais Gain, même en extase, n’avouera qu’il boit. Hélas, le Gain d’aujourd’hui, regard fadasse, insipide, une brelle vêtue de haillons aux coutures usées, n’a plus rien à voir avec ce que fut Gain hier, brillant officier en Indochine, bien coiffé, ravissant jeune et galant homme, montant au front sans peur de la mort. Anne, sa compagne, le tire désormais comme un boulet. En voilà une qui aura bien mérité son coin de paradis, l’Anne !… Garnement, le Charles était aussi frais et innocent, piaffant d’être un grand pour devenir berger. Charles est-il berger aujourd’hui ? Non, hélas, des vœux, il ne reste rien, la vie casse les plus beaux rêves : il n’a pas suivi la voie qu’il voulait suivre, la maladie d’alcool l’a rattrapé. Pas si facile d’être un héros. Si le corps dit son envie, la tête ne suit pas. Et le voilà aujourd’hui, malade, amorphe, véritable baudruche ambulante, honni par tout le monde. Nos compères échangent des propos à la mord-moi-l’nœud, se remémorant des épisodes de leur chasse aux vagins, quand ils étaient jeunes :

- La Nicole est à Paris, maintenant. Quand je repense à tout ce jus versé pour elle…
- Je paierais cher pour la revoir, la Nicole…
- Tu paieras que dalle, elle est chère, trop chère pour toi !
- Je me souviens, elle t’a une de ces façons de te ferrer : elle te fait te défagoter nerveusement, elle te fait profiter de ses bras, seins, sexe, elle se cabre, elle renaude, mais sans te lâcher la viande, jusqu’à ce que mousse ta quiquette.
- Oui, elle était comme ça, la Nico : chiante, mais si t’avais frais, elle se chargeait de te réchauffer !
- Ah, si mon nougat rose n’était pas si mou !…
- Bon, c’est pas tout, ça, va falloir aller faucher l’avoine…
- Oui, mais tes meules de foin risquent de prendre la pluie. Bâche-les d’abord, car l’eau, c’est mauvais pour les récoltes…
- Boaf, je me sens cossard, doucement ! J’ai une envie de dormir abyssale !
- Va dormir, alors, au lieu d’aboyer !
- Eh, les gars, vous croyez que si je rasais ma barbe à ras, je lui plairais encore, à la Nicole ?

Ainsi parlaient les trois poivrots, pendant que près de là, l’âne de Saoul-Fifre broutait tranquillement dans la plaine voisine.


Les réponses sont à envoyer IMPÉRATIVEMENT PAR MAIL. Tout envoi de réponses dans les commentaires sera passible de représailles terribles dans un bain de sang.

Pour communiquer vos réponses, vous pouvez :

  • soit m’indiquer la liste des artistes que vous avez identifiés dans leur ordre d’apparition (histoire d’éviter les listes aléatoires à la Prévert) ;
  • soit (solution préférable et pour vous, et pour moi) charger le fichier Word suivant et mettre en rouge (ou surligner) les endroits où vous repérez un nom, comme dans l’exemple ci-dessous :

« Le forestier bat l’avoine dans la ferme que régit Annie (et Nanard aussi). »

...et me renvoyer le fichier modifié.

Vous avez jusqu’à vendredi (le 30 septembre 2005) midi pour envoyer vos réponses.

A vos marques ? Prêts ? Partez !