Il portait une culotte, une paire de vieux sabots,
Une veste toute usée avec un canard sur le dos.
Son tracteur qui ronflait comme un troupeau de cochons
Semait la luzerne dans toute la région.

Jamais il ne se coiffait, jamais il ne se lavait,
Les ongles pleins de fumier mais sur sa bedaine il avait
Un tatouage avec un foie vert sur la peau blême
Et juste à l'intérieur, on lisait « l'pinard, moi j'aime »

Il avait une grosse cochonne dont le nom était Julie,
Qui avait de beaux jambons, une belle truie de son âge,
Mais tout le monde savait bien qu'il aimait, c'est ainsi,
Son putain de tracteur bien davantage...

Il portait une culotte, une paire de vieux sabots,
Une veste toute usée avec un canard sur le dos.
Son tracteur qui ronflait comme un troupeau de cochons
Semait la luzerne dans toute la région.

Et Julie, la pauvre truie, en grognant, le supplia,
Elle semblait lui crier « qui va m'aimer si tu t'en vas ? »
Mais ses grouiiiks furent perdus, les larmes pareillement
Dans le bruit de la machine et du tuyau d'échappement.

Il laboura comme un diable avec des jurons de bouseux,
Quand il mit le turbo, ce fut comme un éclair de feu :
Le moteur explosa dans un bruit assourdissant
Et quand on débarrassa les fragments...

On trouva sa culotte, une paire de vieux sabots,
Une veste toute usée avec un canard sur le dos.
Mais plus rien de son tracteur et plus rien de ce pochtron
Qui semait la luzerne dans toute la région.