Nous n'avons pas la télé, mais je suis cependant demandeur de bons films, le soir, auprès des décideurs médiocres (adjectif formé à partir du mot "médias"). Enfin, de bons films, selon les goûts bizarroïdes des ados... Ce soir, c'est bon : ya "Retour vers le futur 2", et mes 3 drogués du petit écran ont bavé toute l'après-midi à l'idée d'aller le regarder chez leur mère-grand. J'ai demandé à l'aîné s'il ne préférait pas que je lui loue le DVD "Départ vers l'avenir", mais l'esprit ligueur de ces 3 petits salopiots a pris une forme de rébellion à base d'ironie : ils préféreront crever que de laisser échapper l'esquisse d'un sourire à mes meilleures blagues...

L'intérêt du truc, c'est l'accès libre à l'ordinateur que ça va m'ouvrir pour la soirée, ce qui se fait de plus en plus rare. Il m'arrive d'être obligé de l"enpanner" à distance afin qu'ils appellent le seul "réparateur" de la maisonnée : moi.

Cette aprèm', l"ado à permis" nous en a fait une bonne : il m'a piqué 25 € pour faire le plein de sa R5 (enfin, c'est son argent, mais quand j'en aurai besoin, il ne sera plus dans ma sacoche...), et arrivé à la station-service, il a confondu les litres et les euros, et, au moment de payer, il n'a plus eu assez !! Il nous a donc appelé au secours avec le fixe de la station et moi, je l'aurais bien laissé mariner dans sa situation pendant un moment, mais sa mère a eu pitié, et est allée lui porter le complément...

Association d'idées, à 16 ans, j'avais fait un coup de ce genre à mon frère aîné. Nous travaillions ensemble dans le petit port de Miramar (pas loin de ce Cannes qui fait tant bander Antenor ), nous tenions le shipchandler, la station d'essence, le slip (pente pour mettre à l'eau les bateaux), et comme nous vendions de la corde, j'avais appris à faire des épissures pour les plaisanciers... J'étais lycéen, c'était un job d'été, et j'étais descendu en train de Bordeaux, en mettant la peugeot 103 en bagage accompagné. Un dimanche, mon jour de congé, je me dis : c'est vraiment trop con d'avoir fait tous ces kilomètres, d'être aussi près de Saint Tropez, et de pas y aller... Et je pars à la cité des seins nus ! Je rappelle que nous étions en 72, et que les moeurs de l'époque n'avaient rien à voir avec ceux de Manou aujourd'hui, mais j'ai toujours été pro-changement.

Et je pars comme ça, sans réfléchir, en maillot de bain sur ma mob. En fait, St Trop, c'était pas trop près : j'y arrive au bout d'un temps fou, je traverse la ville, je suis les flèches "plage de Pampelonne" (j'avais de la culture), et, arrivé à l'entrée de la plage, la peugeot tombe en panne d'essence !!

J'avais pas un rond sur moi, j'ai été obligé de mendier une pièce pour pouvoir téléphoner à mon frangin qui m'a pourri copieusement (on le ferait à moins), mais je peux affirmer, le menton haut : "J'ai vu les starlettes à poils sur la plage de Pampelonne, moi, messieurs-mesdames !"

Enfin, tout ça pour dire que les Deschiens se font pas des chattes, et que j'ai rien à reprocher à mon fils dans la lune...