Trois ans en arrière, presque jour pour jour, nous avons pu constater que tous nos supports musicaux, si fermes et solides en apparence, perdent toute tenue et toute dignité si on les présente à la chaleur d'une flamme. Il a suffi d'un simple échauffement au niveau de l'alimentation de notre chaîne stéréo, pendant notre absence, pour qu'un mini-sinistre se déclare et suffise à faire fondre tous nos vinyles, tous nos cédés et nos cassettes qui étaient, bêtement en l'occurrence, mais logique et couramment pratiqué, rangés tout autour, à portée de main.

Alors on cherche à se refaire, petit à petit, avec quand même un peu les boules. Certes, c'est l'occasion de renouveler le stock, de découvrir des nouveautés, de s'ouvrir à l'actuel. Certes, cela a correspondu à la démocratisation du gravage, à la facilité du téléchargement en "plus pire que pire", en français dans le texte, mais un cédé reste un bel objet, avec sa maquette et son livret contenant les paroles des chansons, et puis il faut bien que tout le monde vive, comme dit la belle-mère à Byalpel ...

Mon fils N° 1, qui me connaît comme si je l'avais fait, a donc glissé pour moi sous le sapin un cédé de Fersen, le N° 4 avec le cheval. On y trouve aussi une allusion à son lointain ancêtre, ami de Marie-Antoinette, qui organisa (mal) la fuite à Varenne. Le bestiaire très fourni de cet auteur est une des raisons pour laquelle j'aime Fersen.

Oiseaux, hirondelles, crocodile, mouettes, vers blancs, rossignol, sardine, moineau, chien, oiseaux, lions, chats, poissons, pigeons, cheval, corbeau, cygnes, grue, papillon, Poisson, canasson, cheval, jument, toutou, papillons, oiseau, loup, gazelle, ours, souris blanche, chat, ver, gorille, grue, boeuf, belette, blattes, insectes, mite, araignée, chien, rat, mouettes, cloporte, hibou, cochon, roses pachydermes, éléphanteau, colombe, rennes, lion, abeille, moucheron, fourmi, sangsue, morpion, mouche, mule, bique, âne, lapin, crapaud, chameau, souris, chien, bourdon, cafard, chauve-souris, baleine, papillon, chat, puce, chient, chouette, ver, mulot, araignée, poule, Chat botté... et je n'ai pas encore écouté son dernier "Le pavillon des fous" (2005)

Son N° 4 est mon préféré. En tout cas, il contient la chanson de lui que je préfère. "Dugenou" est une merveille, un bijou, un conte de Noël émouvant, elle parle au cœur de tous les élèves qui étaient plus poètes mots-dits que winners au sourire carnassier... Si vous ne la connaissez pas, ne ratez pas la version Live dans son album "Triplex". J'ai eu la chance de voir le gonze l'interpréter en public et je n'étais visiblement pas le seul à avoir un faible pour cette chanson. Croyez-moi, je me méfie férocement de tout phénomène de foule, de toute fan-attitude, de tout suivisme. Je suis un individualiste forcené vraiment pas à l'aise en groupe. Et bien je me suis vu hurler à en perdre la voix, avec le restant du public :

Mon p'tit Luuuu
Ma colooooombe
Mon Jésuuuuus
Mon loukoooum
Ou ma fèèèèèèèèèèèèèèèève

...pour consoler l'adorable jeune Thomas boutonneux, timide et moqué par les filles...

Un autre truc qui me fout les boules et "me casse les couilles", comme répète à l'envi ma fille de 13 ans à propos de tout et de n'importe quoi, est que "Dugenou" n'apparaîtra jamais dans une compilation des "100 chansons les plus belles du siècle" !

Et pourtant...