Les bonnes résolutions se ramassent-à-la pelle, disait la chanson.

À moins que ça soit les feuilles d'automne.

Mais c'est pas encore la saison, donc, faut se contenter des bonnes résolutions. Entre autres, je me suis promis de maigrir pour mes cinquante ans. J'ai un peu de retard sur le calendrier, mais c'est quand même pas ma faute si les jours filent plus vite que mes efforts, n'est-il pas ?

Et je me suis également promis, cette année, de faire un effort pour l'environnement. À commencer, les fameux sacs de plastique. J'apporte mon sac recyclable partout, chez Jean Coutu, partout, je vous dis. Quand j'oublie, eh bien je refuse le sac.

Dommage collatéral : pour l'auto, n'est-ce pas, rien de plus pratique que le sac de plastique. J'en manque. Alors, il y a quelques petites choses qui traînent dans le fond de l'auto, dont les bouteilles d'eau en plastique que je veux mettre dans le bac de récupération à mon arrivée.

Or, à mon arrivée, je dois aussi emporter ma sacoche, les sacs d'épicerie recyclables, et autre menus objets. En général, je sors vite de l'auto parce qu'il est cinq heures (17:00 pour les européens, ici, le soir, on mange tôt. Ceux qui prennent le repas du soir à 20"00, on dit qu'ils mangent à l'heure des français. c'est tout vous dire). Et qu'il faut faire le souper. Vous voyez le topo ?

Bref, il devrait y avoir un drive-in pour les trucs à recycler. Ça serait chouette, han ?

Autre considération pour l'environnement, les cordes à linge reviennent à la mode. Ça tombe mal, j'en ai une. J'haguis étendre le linge. Ouiiiiiii, je sais, ça sent siiiiiiiiiiiii bon et tralalallllaaaaaaa. Moi, je trouve que la marque en vente d'assouplissant fait aussi bien l'odeur, mais c'est pas bon chic bon genre de dire ça.

Alors, j'ai décidé d'au moins commencer par les draps. J'ai donc étendu mon couvre-matelas, qui prend du temps à sécher dans le sèche-linge (c'est le français de France pour sécheuse). Après trois semaines, j'ai conclu qu'il avait eu le temps de sécher, de se faire relaver à l'eau de pluie (il parait que c'est très doux) et de ressécher. Bref, je suis allée le récupérer et diantre... il me semblait un peu gris. Je l'ai donc repassé à la laveuse et, comme il pleuvait, mis dans la sécheuse. Il me semble ici que pour l'environnement, je n'avais pas très progressé.

Mais perdre une bataille, ce n'est pas perdre la guerre ! Donc, je lave les draps de mon lit. Mes beaux draps rouge sang. sont assez beaux ! Et ils restent beaux. je vous dis les filles, pas une tache ne parait sur cette qualité de couleur. ok, les gars, faites pas cette tête là, de toute façon, c'est pas vous qui lavez. Donc, ça ne me fait rien de les montrer aux voisins. Mais je m'abstiens encore pour mes soutiens gorges, j'ai peur que le vent qui s'engouffrerait dans les bonnets DDD vainquisse les écrous qui retiennent vaillamment la dite corde à linge.

Eh bien, au bout de quatre jours, j'ai pris mon courage à quatre mains, et je suis allée ramasser le drap contour qui était tombé, la tête d'oreiller qui l'avait suivi, le drap plat qui avait résisté et j'ai tout remis dans la laveuse. Comme j'étions songeuse sur ma capacité de gérer les draps et la corde à linge en même temps, j'ai mis le savon dans le même récipient que l'assouplisseur. Pas grave, j'ai mis la laveuse à deux cycles de rinçage au lieu d'un seul.

Le doute m'assaille. Devrais-je choisir une autre bataille pour l'environnement ?

Heu, pour les sacs de plastique, ça va assez bien sauf quand ils proviennent du frigo. C'est qu'ils servent de suaire à des aliments, qui fussent jadis vivants, mais là, l'état de décomposition des végétaux me fait douter de la vie après la mort. N'osant troubler le repos de ces êtres, je n'ouvre pas leur tombeau. Donc, tout à la poubelle.

Le compost ? Ah ! j'y songe aussi ! Surtout que je pourrais faire un beau compost à l'aubergine. Oui, oui, j'ai une fixation. j'achète régulièrement des aubergines, c'est si joli. Et je les jette aussi régulièrement. Je ne douterais point qu'à la fin, ce soit un compost auvergnat.

Mais nooooooooonnnnn, j'en ai déjà fait du compost, vous saurez ! D'ailleurs, il est dans le fond de la cour, en arrière du jardin dont les mauvaises herbes témoignent de la fertilité indubitable de la terre. J'oserais pas y ajouter le compost, de peur de faire pousser une espèce végétale mutante qui envahirait la planète. Et comme dans les films, le mutant écrase la première maison venue parce que le héros sauveur est pas encore mis au courant qu'il a quelque chose à sauver, soyons précautionneux.

Avez-vous vu le film, Men in black ? la Coquerellet géante envahit le corps du fermier propriétaire du champ dans lequel il atterrit . Il se promène donc, comme s'il était le fermier, mais en réalité, c'est pas lui. Vous suivez ? Donc, si vous me rencontrez et que je vous parle d'autre chose que de mes malheurs, que je vous annonce que j'ai réussi à faire des économies, que je suis bien dans ma peau de célibataire, n'hésitez pas, flinguez-moi !

Par contre, si j'ai des trucs dans un sac de plastique, attendez un peu, c'est peut-être une mini-bataille perdue pour l'environnement.