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vendredi 28 décembre 2012

AndiamoLes contes revus par Andiamo (II)

Les 3 petites cochonnes

Il était une fois, dans une cité bien craignos de la banlieue nord, la cité Lénine pour ne pas la nommer, il était une fois disais-je trois jolies filles qui répondaient au doux prénoms de : Pipeaute, Grougnotte et Culotte.

Ces trois jeunes filles aussi douces que belles occupaient des postes bien pénibles. Pipeaute était « ripeuse », c'est-à-dire qu’elle aidait au déchargement des camions à « Garonor », Grougnotte était « hôtesse de caisse » dans une grande enseigne « AUCHCLERCROISEMENT » pour ne pas la nommer, et enfin Culotte était apprentie coiffeuse chez Louis Jean VIDDA !

Il n’y a pas de honte à exercer de telles professions, mais enfin elles se rendaient bien compte qu’elles s’échinaient pour des clopinettes !

Un soir, alors qu’elles regardaient un programme insipide à la téloche du genre : « Navarro j’écoute », Pipeaute, la plus jeune, eût une idée…

- Putain, qu’est-ce que j’en ai marre de m’user les gants à décharger les bahuts ! Tant qu’à décharger quelque chose, autant que ça me rapporte !

- D’accord avec toi sœurette, déclarèrent en cœur ses deux frangines, puis elles croisèrent leurs mains en guise de pacte.

Dès le lendemain, Pipeaute alla au marché aux puces de Saint-Ouen et s’acheta une tenue « de combat » : micro-jupe en vinyle de huit centimètres, bas résilles, bottes cuissardes en vrai faux cuir à talons de douze centimètres, et perruque « afro » rousse.

Puis elle alla pratiquer des furtifs de portes cochères, dans le quartier du Sentier, rue d’Aboukir, dans le très populaire IIème arrondissement. Mais les habituées du coin ne la virent pas d’un bon œil, et vu qu’elle leur chourait tous leurs michetons, rapport à son panorama pas dégueu, elles se mirent à trois ou quatre pour lui flanquer une rouste !

Un peu en loques, elle se réfugia chez Grougnotte la sœur cadette. Celle-ci un peu plus avisée s’était acheté un camion-caravane (camping-car pour les Français) et officiait sur les boulevards des Maréchaux à la porte Dorée (pour les puristes, c’est aussi la porte Picpus, à l’angle du Boulevard Soult et de l’Avenue Daumesnil).

Elles se relayaient gentiment, un coup (si j’ose dire) pour toi, un coup pour moi. Jusqu’au jour ou une bande de malfaisants, des Yougos, leur tombèrent sur le râble et leur flanquèrent une avoinée auprès de laquelle les sévices de la rue d’Aboukir faisaient figure de gourmandises.

Abandonnant leur camion-caravane, elles se réfugièrent chez leur sœur aînée Culotte. Cette dernière, un peu plus au parfum des techniques de marketing modernes, officiait à domicile.

Pour ce faire, elle avait mis en place un site en ligne : « www.mignardises.com ». Elle s’était bien aperçue, qu’un petit « CLIC » pouvait largement valoir un grand CLAQUE !

Bien sûr les michetons faisaient quasiment la queue (si j’ose dire) afin de partager les faveurs ô combien avisées de la belle. Son site était au bord de la saturation et elle ne pouvait pratiquement plus fournir. D’ailleurs le potard du coin lui faisait des prix de gros sur les capotes ! C’est dire… Si j’étais un tant soit peu vulgaire, je dirais qu’elle fumait du centre d’accueil !

Alors elle eût une idée géniale.

- Dites voir sœurettes, si on s’associaient ?

- Excellente idée, répondirent en cœur Pipeaute et Grougnotte, mais il faudrait que l’on change de raison sociale et que nous trouvions un nom plus convenable à notre officine.

Après bien des consultations et hésitations, le choix fût porté sur : Madame Claude

Pourquoi me direz-vous ? Et bien ceci en l’honneur de la capitale mondiale de la pipe : Saint-Claude !

lundi 24 décembre 2012

Tant-BourrinDe beaux cadeaux pour les fêtes malgré la crise

La crise est là, sournoise, tapie dans l'ombre, tel un tigre que l'on tient par la queue et qui, d'un coup de griffes, fait tomber les têtes de ceux qui par malheur passent à proximité.

Non, je ne parle pas de la crise de foie mais d'un sujet autrement plus grave : la crise économique. Oui, la crise qui grignotte insidieusement le pouvoir d'achat et transforme les carosses en citrouille, les princes charmants en chômeurs longue durée alcooliques et les châteaux luxueux en HLM sordides.

Or voilà, les fêtes de fin d'année arrivent et avec elles la cohorte de cadeaux à prévoir pour toute la famille. L'an dernier, cela vous avait coûté un bras et, ce coup-ci, c'est l'autre bras, les jambes, les yeux et la peau des fesse qui risquent d'y passer, vu que la crise ne vous a pas épargné.

Dans ces conditions, comment préserver l'esprit de Noël et offrir de beaux cadeaux sans pour autant plonger vos comptes dans le rouge cramoisi ? Blogborygmes est là pour vous aider... Suivez le guide !

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vendredi 21 décembre 2012

Saoul-FifreLa corvée des faire-part

Branle-bas de combat, on va avoir un gosse en bas age dans la maison pour Noël ! Et pas n'importe quel age, un peu plus de 2 ans, l'age où ils touchent à tout, où ils expérimentent, où ils savent exploiter votre moindre baisse de garde pour s'échapper là où ils ont bien compris que vous ne voulez pas qu'ils aillent. Planquez tout ce qui est à moins de 1 m de hauteur ! Mettez les produits dangereux et les outils coupants en haut des armoires, sous clefs ! Barricadez les escaliers !

Enfin, toujours est-il que ça nous fait gamberger à l'époque où nos 3 gosses n'étaient pas des grands dadais rebelles à tout et propres à rien. Ça devrait jamais grandir et nous, on devrait pas vieillir, je sors pas de là, n'insistez pas, c'est mon dernier mot. Donc, minute-nostalgie, je me suis souvenu du premier faire-part concocté pour la naissance de Gaston, notre premier fils. Je m'étais fendu d'un poème, dis donc, dans le but de rendre joli youkaïdi le fait qu'il soit sorti avec un peu d'avance sur la date prévue. Il avait pas plu à tout le monde, le poème, une naissance, c'est sérieux, nom de dju !

Alors, voilà la bête (Anne va encore râler qu'on lui a pas envoyé) :

Superbébé est né
Il sait déjà roter :
Un petit bien poli
Du moins en Algérie...

Le cul bien sec sur son alèze
Content de lui et des jurés
Il vient de se gagner à l'aise
Le concours des bébés balèzes
Catégorie "Prématurés".

Superbébé est né
Il sait déjà parler :
Un exemple, en latin,
Il sait décliner "Oinnnn".

Quand son bib' sort du frigidaire
Ou qu'on s'amuse à lui fair' "Bouuuh !"
Faut subir son vocabulaire
D'où sort-il ces mauvais's manières
Avec des parents aussi doux ?

Superbébé est né
Il sait déjà jouer
A la machine à traire
Ou bien au bib-poker.

Qu'on utilise un pèse-lettres
Pour Monsieur, par économie
Ou qu'on lui glisse un thermomètre
Comme il se refuse à en être
Monsieur est vexé pour la nuit.

Superbébé est né
Il sait déjà chanter
Aussi fort que Johnny
Et pendant tout' la nuit.''

Et puis ensuite il convenait d'envoyer les faire-part avec un petit mot personnel à ses "contacts", ni les mails ni Facebook n'existaient encore, époque de merde :

Bon ben je vais m'y mettre. Oui ! Je sens que maintenant je ne devrais plus tarder. Il me semble que l'inspiration me sort, ça va venir. Le gosse a 5 mois bien tassés, Saoul-Fifre, tu te dois d'envoyer ce paquet de faire-part, on ne les a pas photocopiés pour rien ? C'est ton lot, c'est la loi sociale qui veut ça, tu n'y échapperas pas ! Il fallait réfléchir avant. Bon d'accord mais lentement, alors...

Mes très chers cousins dont un par alliance,

Nous sommes très heureux de vous annoncer la très venue au monde de notre très fils Gaston survenue il y a maintenant un peu plus de 5 mois en la maternité du Gué Tautroux. Il est petit, il est très beau, il sent bon le pipi chaud...

Non ça va pas, ils vont me classer dans la branche psychotique de la famille, il faut que je me recentre sur une tonalité concrète :

Rrrraaaahhhh.... Qu'il est mognon le Gaston ? Il a fait caca dans sa coucouche ! Bravo ! Bravobravobravo ! Ouh mais c'est que y avait longtemps ! Ça fait quinze jours au moins ? Bravo ! Un beau caca il a fait notre Gaston ! Bien dur ! Mais il faut le faire plus souvent le caca ! Sinon papa et maman ils sont inquiets ! Hein Gaston ? Où ça passe tout ce qu'on te donne ?? Si ça ressort pas, le petit ventre il va faire "boum" ? Boumboumboumboum le petit ventre ! Et ça fait mal quand ça fait "boum" ! Bravo ! Mais il faut nous en faire beaucoup des beaux cacas comme ça ! Beaucoupbeaucoup !

Bon c'est mieux, c'est nettement plus réaliste, ça sent le vécu et je vous rassure tout de suite comme je sais que vous avez la compassion facile : tout s'est normalisé et même, comme c'est surtout moi qui le changeais, je trouvais qu'il en rajoutait un peu.

Il est trop gros le caca de Gaston ? Et trop mou ? Et trop jaune ? Il faut en faire beaucoup moins du caca, Gaston... Ça coûte bonbon en couches à papa ... etc ...

mardi 18 décembre 2012

AndiamoLe violon sur le pré

Ils étaient trois, trois petits enfants, ils n’allaient pas glaner aux champs comme dans la chanson.

Il y avait une fille et deux garçons. Le plus jeune avait neuf ans, l’aîné douze ans et, entre deux, juste au milieu, leur sœur.

Ils passaient leurs vacances en Auvergne, leur Maman les accompagnait. L’après-midi se passait en pêche aux vairons, en tentative d’attraper une pauvre grenouille et, quand ils y parvenaient, ils la relâchaient bien vite : courageux les Parigots, mais pas téméraires, des fois que ça morde ?

En baignades aussi dans ce qu’ils rebaptisaient le fleuve Amazone (deux mètres de large à tout casser, le fleuve Amazone de leur enfance) rempli de piranhas, de crocodiles et surtout d’anacondas énooooormes et extrêmement voraces.

L’heure du goûter arrivait, la Maman sortait d’un grand panier d’osier pain de campagne en tranches, carrés de chocolat ou confitures, un peu de beurre conservé dans un pot de grès, mais non pas celui du petit chaperon rouge, je vous vois venir !

Ils avaient faim, les minots, après une journée pareille. Alors commençait la cérémonie. La Dame, très jeune elle n’avait pas trente-trois ans et déjà trois grands enfants ! Elle s’asseyait dans l’herbe, les jambes sagement repliées sous elle, sa robe disposée en corolle afin qu’elle ne se froissât pas. Puis elle saisissait un grand écrin en bois verni, l’ouvrait précautionneusement, il était garni de feutrine rouge, je m’en souviens encore, elle en sortait un violon, puis délicatement saisissait l’archer, enduisait les crins de ce dernier de colophane afin qu’il glissât mieux sur les cordes.

Pendant un moment, elle accordait l’instrument, tournant les petites clefs prévues à cet usage, elle réclamait le silence, car il faut une oreille exercée pour mener à bien l’opération, et elle avait « de l’oreille » comme on dit.

Puis elle commençait à jouer, les enfants oubliaient les tartines, les yeux rivés sur les doigts qui vibraient sur les cordes, elle fermait les yeux pour mieux s’imprégner de la musique, elle commençait toujours par ceci : La méditation de Thaïs de Jules Massenet.


Immanquablement, les trois durs avaient de grosses larmes qui coulaient sur leurs joues… Durs les Parigots, mais pas trop !

Alors, afin de leur redonner le sourire, elle enchaînait : Le concerto pour violon en ré majeur de Brahms, c’est enlevé et le sourire revenait.


Puis, le goûter avalé, ils retournaient à leurs jeux. Au retour, c’était la dispute à celui qui porterait l’instrument merveilleux.

Elle a joué de moins en moins, la Dame, ses doigts devenaient plus gourds, « moins déliés » comme elle disait.

La dernière fois que je l’ai entendue jouer, elle avait environ quatre-vingts ans. Puis, petit à petit, la Dame s’est recroquevillée, elle s’est voûtée. A la fin, on aurait dit qu’elle se mangeait elle-même, il n’en restait plus comme on dit, mais, toujours l’œil vif à plus de quatre-vingt-dix ans, elle lisait sans lunettes, l’esprit affûté comme un rasoir coupe-chou ! Et puis à quatre-vingt-douze ans, elle s’est envolée légère comme un arpège, sans faire de bruit…

Elle s’appelait comme moi, plutôt c’est moi qui m’appelait comme elle, c’est normal dans la même famille.

samedi 15 décembre 2012

Tant-BourrinBrouillon de culture (13)

Vos neurones s'encrassent de nouveau d'avoir passé trop d'heures devant la télé ? Il est grand temps de vaporiser dessus un petit coup de "Brouillon de culture", la soude caustique de l'intellect !

Pour les grosses tâches nouveaux sur ce blog qui n'en ont jamais entendu parlé (si, si, il paraît que ça existe, ces choses-là !), voici de quoi aller vite vous remettre à niveau (mais vu la profondeur de leur crasse, qu'ils n'oublient pas de respecter les paliers de décompressions !) : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 et 12.

Ce treizième numéro va vous porter chance, puisque vous allez avoir le bonheur de découvrir quatre immenses chefs-d'oeuvre de la Littérature, piochés au hasard dans mon immense bibliothèque. Allez hop, tous chez vos libraires !





Trois zobs dans un Petit Bateau (sans parler d'Lucien)- Jezobe Q. Jezobe

Contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, ce roman comique n'a rien à voir avec un quelconque éloge de la pédophilie. Il narre les aventures cocasses de George-Harris-Jérôme, un jeune homme qui, en raison des radiations d'une centrale nucléaire proche, est né doté de trois pénis. Le héros a d'ailleurs non sans humour baptisé chacun d'eux à partir de son prénom multiple : George, Harris et Jérôme.

Ses pérégrinations pour trouver l'âme sœur donnent lieux a de nombreuses scènes comiques (le plus généralement : une fuite de la donzelle accompagnée de cris horrifiés quand celle-ci voit le loup... ou plutôt la meute de loups).

Un jour, coup de théâtre : lors d'un examen médical, on lui découvre un quatrième pénis, passé inaperçu jusque-là car il est nécrosé. Faute de rallonge à son prénom, il décide de l'appeler Lucien, en hommage à son grand-père Popaul.

Enfin, dans un ultime rebondissement, l'histoire se termine sur un happy end : George-Harris-Jérôme finit par découvrir la plénitude sexuelle avec une boule de bowling.





L'avis devant soi - Emile Acharge

Ce roman a marqué l'histoire de la littérature française, puisque son auteur, Emile Acharge, a été récompensé du prix Con gourd, alors qu'il l'avait déjà reçu vingt ans plus tôt sous son vrai nom de Romain Tarif.

Madame Imposa, une vieille perceptrice à la retraite, a ouvert une pension pour ses jeunes confrères qui se sont mis "à penser de travers", autrement dit des agents de recouvrement des impôts victimes de nervous breakdown à force de devoir ingurgiter des palanquées de réformes fiscales (généralement, la mise en place de nouvelles niches). Totaux, un jeune percepteur ébranlé par l'avis d'imposition modèle C141-6578b revu de fond en comble par rapport au modèle C141-6578a, raconte sa vie chez Madame Imposa, qui devient pour lui une vraie mère qu'il aime de tout son cœur. Il accompagnera celle-ci jusqu'à la fin de sa vie, sans oublier toutefois de prélever 40% sur la tranche supérieure de ses économies après sa mort.





Les porte-ukulélés m'enterrent - Michel Houellechèque

Ce roman raconte les destinées croisées de deux demi-frères, issus d'une mère permissive en matière musicale, puisqu'elle fait régulièrement des bœufs impromptus proches de la cacophonie avec des musiciens de passage.

L'un des demi-frères, Michel, a une vie musicale quasi-inexistante et n'a soufflé dans une flute à bec pour la première fois qu'à l'âge de trente ans. De fait, la chose le laisse froid. La seule émotion musicale profonde qu'il est jamais eue remonte à l'époque où sa défunte grand-mère adoptive jouait pour lui de son ukulélé.

L'autre demi-frère, Bruno, est au contraire un obsédé musical qui souffle et gratte sur tout ce qui fait de la musique. Apogée de cette vie musicale minable et sans relief, Bruno fait un séjour dans un camp new solfège et y rencontre Christiane. Ils font des duos à répétition, de façon mécanique et dépourvue d'émotion. Ils se lance ensuite dans une quête musicale effrénée en participant à des bœufs forcenés avec des musiciens allemands. Mais la maladie rattrape Christiane qui perd l'usage de ses doigts. Incapable de se servir d'un manche de guitare, elle préfère se donner la mort.

La frustration de Bruno le conduit aux confins de la folie et du suicide. Pendant ce temps, son demi-frère Michel, après avoir longuement réfléchi sur l'inanité de la musique, se lance dans des travaux scientifiques qui vont révolutionner à jamais le monde de la musique : il parvient à fabriquer des clones d'ukulélés à très bas coût. Le prix des instruments sur le marché devient si bas que les musiciens en viennent à les considérer comme des instruments jetables. Les porte-ukulélés, roadies qui accompagnent les musiciens dans leur déplacements en transportant leurs instruments, se retrouvent pour le coup au chômage. Un groupe d'entre eux se vengent en fracassant le crâne de Michel avec un hélicon, puis inhument discrètement son corps dans une fosse d'orchestre.





Les femmes, ça fiente - Molle-hier

Cette pièce en cinq actes et en alexandrins est l’œuvre de Jean-Baptiste Pot-Collant, mieux connu sous le surnom de Molle-Hier (surnom qui lui avait été donné de par son habitude de consigner par le détail l'état de ses déjections chaque fois qu'il allait à la selle).

La pièce narre les fortes dissensions au sein d'une famille apparues après que la mère (Philamotte), sa belle-sœur (Brènegrise) et sa fille aînée (Arimmonde) se soient entichées d'un faux savant ambitieux (Pticrottin).

Celui-ci a été introduit dans la famille sur un malentendu (un erreur dans la rédaction d'une petite annonce) : les femmes recherchaient un guide spirituel spécialisé en eschatologie, alors que Pticrottin est Docteur honoris causa es-scatologie. Malgré cela, Pticrottin a très vite subjugué les trois femmes par ses talents hors du commun : outre sa capacité à interpréter l'air d'au clair de la lune avec ses flatulences, il est surtout capable, par un contrôle millimétrique de ses sphincters de déféquer des étrons en forme de vierge Marie.

Le reste de la famille - à savoir Chissale (le mari de Philamotte), Arpic (le frère de ce dernier) et Henptipette (la cadette des filles) - est plus circonspect et le soupçonne surtout d'en vouloir à l'argent.

Henptipette est courtisée par Chitendre, après que le jeune homme se soit détournée de sa sœur Arimmonde, lassé par sa névrose obsessionnelle pour les matières fécales. Les deux amoureux souhaiteraient se marier. Chissale et Arpic sont favorables à ce mariage, mais les trois femmes de la famille, Philamotte en tête, s'y opposent : elles veulent d'Henptipette épouse Pticrottin, pour asseoir l'alliance avec le spécialiste de l'anneau.

Heureusement, Arpic parvient à démasquer la malhonnêteté de Pticrottin : celui-ci se promenait en permanence avec des crottes de chiens fraiches dans une poche et un moule de la vierge Marie dans l'autre ; ses sphincters n'étaient donc pour rien dans l'accomplissement du prétendu miracle.

Henptipette peut donc enfin se marier avec Chitendre et devenir son ébouse. On leur jette du riz à la sortie de l'église en raison de ses vertus constipantes.

mercredi 12 décembre 2012

Saoul-FifreLa Fête de la verge

M'enfin, Andiamo, j'ai pas dit "la fête à ma verge", nonon, une vraie fête, le long du quai (et non "le lait du con"), dans la belle ville de Sète (et non "dans l'eau d'vaisselle de bite"). C'est Croukougnouche, toujours fourrée dans les bons plans, qui nous a prévenus de ce coup-là, elle qui fait partie de longue date de la mouvance du Lieu noir et de la Compagnie Cacahuete . Et sincèrement, elle et son mari Vincent méritent vraiment la médaille des Relayeurs de Convivialité, je fais la grève de la faim tant qu'ils ne l'ont pas obtenue.

Enfin, non, juste un petit régime.

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samedi 8 décembre 2012

AndiamoMa communion solennelle

J’en vois qui se marrent déjà : l’autre mécréant qui va nous parler de sa communion ! Autrefois, quand t’étais minot, t’avais pas le choix : t’allais au caté, tu faisais ta communion et tu fermais ta gueule ! C’était comme ça pour la plupart d’entre nous ! Élevé dans la religion catholique, apostolique et romaine… Amen.

Ça me faisait carrément tartir, j’avais tout de même un pote ou deux dont les parents badigeonnaient les murs à la barbouille noire « US GO HOMME », c’était à la mode après la guerre, les Ricains étaient venus nous libérer, merci pour tout, mais maintenant : caltez ! Ils étaient comme ça, les cocos, reconnaissants… mais pas trop. Ben oui, y causaient pas patois les vieux de mes potes, alors des fois le « H » y restait dans l’pot, ou bien y’avait un « M » en trop ! Mais le pot, c’est eux qui l’avaient, mes potes, biscotte y z’allaient pas au caté le jeudi.

Putain, cavaler à l’aut’ bout de Drancy pour écouter le cureton me raconter des trucs incroyables ! Le p’tit Jésus qui marchait sur la baille, ou bien il levait les bras au ciel...

- Tu fais quoi seigneur ? demandait Saint Pierre.

- J’amorce, mon bon Pierre… J’amorce.

Et crac ! La pèche miraculeuse, les filets pleins à craquer d’ablettes et de goujons ! Plus que dalle à picter ? Une tite prière et HOP du pinard à la place de la flotte ! Il tombe sur un atigé des gambettes : un p’tit massage sur les rotules et le v’là qui cavale comme une autruche. C’est bien d’être le fiston de Dieu ! Et sa Maman toujours vierge ! Tu sais, moi, à dix ans, j’savais pas bien ce que ça voulait dire « vierge » ! T’as beau avoir fait ton éducation sexuelle dans la rue, à dix balais, on n’était pas encore bien fufute et puis y’avait pô internènette et « minous.com » pour te coller au parfum.

Bien sûr on avait des frangines, alors on n’ était pas tout à fait crétins, on avait bien vu qu’à la place de not’bout d’mastic elles avaient un joli sourire d’avril, en long le sourire, pas en large !

Et puis y’avait aussi le mec qui s’était mis face à la mer rouge ! Moi, j’imaginais une mer de résiné, ça m’foutait les j’tons, alors le curé il nous disait :

- Moïse, il écarta les bras et la mer s’ouvrit, alors les Hébreus traversèrent à pieds secs. Je soupçonnais un peu l’arnaque, ayant déjà pataugé au bord du canal de l’Ourcq où on allait se baquer étant minots, en cachette de Clémenceau bien sûr. Les bords du canal, c’était gadoue, tas d’boue et tout l’toutim ! Alors après avoir écarté la mer rouge, ça devait vachement patauger dans la vase, non mais des fois. J’étais pas costaud en histoire sainte, mais en baignades prohibées, fallait pas m’la faire, je suivais mon frangin qui n’avait peur de rien, alors j’me déballonnais pas, il m’aurait traité de chiasseux !

Donc je me prépare pour la communion, j’avais onze ans, j’avais tout fait ça comme y faut, j’étais le der à y passer, mon frangin, ma frangine y étaient passés avant, fallait pas que j’déconne, on comptait sur moi !

Le jour arrive, en juin comme toutes les communions. En juin à Pantruche, ça ressemble parfois à octobre ou novembre, si tu vois ce que je veux dire, c’est l’automne qui s’attarde ou qu’est en avance, c’est selon !

Il tombait des hallebardes, bien sûr toute la famille était là… Mais NON, y’avait pas Georgio le fils maudit, chez les Ritals la famiglia c’est sacré. Il ne fallait surtout pas bouffer car on communiait pour la première fois ! Va expliquer ça à un gamin de onze ans, je crevais la dalle ! Et dans un réflexe intempestif et blasphématoire, je chope un morceau de sucre et je l’engloutis ! Ma mère catastrophée, à l’époque elle croyait toutes les conneries ecclésiastiques apostoliques et romaines qu’on lui racontait, plus tard son fiston l’a fait changer d’avis.

Elle a tout raconté au curé, ma brave Maman. Ça l’a fait sourire, ce brave curé, il n’était pas trop borné et même plutôt sympa. Et puis il avait dû en voir d’autres le sapeur dans sa vie, quand les autres l’ont lâché il s’est retrouvé bien seulabre pour monter là haut ! Alors mariner un moment les ribouis dans le sucre, ça ne devait pas l’affoler.

Ils l’ont vachement lâché, Pierre, Paul, Jacques et les autres….

- KI Ksè KI CONNAÎT JESUS DE NAZARETH ? qui demandait le centurion en Araméen-Latino-Arabique à la sauce couscous.

- De Nazareth ? qui répond Pierre, faut changer où pour Nazareth ?

- Du Jésus, j’en ai vu à Lyon qui disait Paul, mais il était pas casher !

Et après ça on m’a fait gober que c’étaient des saints…

Enfin on part, on nous avait rassemblés sur la place de la mairie, face à l’église, chacun un cierge à la main. Au bout de trois pas, le mien se casse en deux ! Il pendait lamentablement comme une vieille quèquette… Désolée qu’elle était ma pauvre Maman, moi ça m’faisait marrer !

La flotte avait détrempé mes vêtements, mon premier costard et mon premier futale long, la veste était bleu marine, elle avait déteint sur le brassard… Faites pas des yeux de merlan frit, on portait un brassard blanc en forme de croix, le brassard commençait à se teinter de traînées bleuâtres… Ma-gni-fique !

Et puis c’était bien, tous ces communiants et ces communiantes, nous n’étions pas en aube alors, les mecs en pantalon, les filles en robe, et là tu voyais tout de suite le niveau social. Les riches avec des toilettes somptueuses, les petites ressemblaient toutes à des minis mariées, oui je t’assure. Vu que chez moi, pour passer ente deux feuilles de paye, fallait s’faire vachement mince, ma mère avait tout confectionné, pas maladroite, j’avais fière allure, à part le cierge à la con et la couleur qui dégueulait, mais ça allait bien avec moi qui n’en avait rien à foutre !

C’est ce jour là que ma grand’mère m’a offert ma première montre. Elle portait la boîte comme l’évèque le Saint sacrement, j’aurais préféré de la thune pour aller au cinoche avec mes potes ou acheter des ICHE LIFFE - on ne prononçait pas « High Life » -, des cibiches qui n’existent plus, vendues par paquet de dix clopes.

Et pis y’a eu l’hostie… C’est un peu dégueu au goût, et pis ça colle, ça adhère au palais, DÉFENSE de toucher avec les doigts ! Péché MORTEL, MORTEL le péché ! Alors tu joues des mandibules, tu ressembles à un Ricain en train de bouffer son sème sème gum, ou alors on dirait l’cul d’ta sœur quand elle monte une côte à vélo ! T’as les mandibules qui vont un coup à gauche, un coup à droite. Et puis une fois avalé, ça cale pas, t’as autant la dalle.

Chez nous, ça s’était bien passé, par contre chez la voisine…. Avant la communion, on faisait une retraite pendant deux ou trois jours. On partait de neuf heures à seize heures dans un joli parc où créchaient des frangines, celles avec des cornettes. Alors ce parc de Drancy il a changé de blase au gré des élections, mais oui, c’était un peu Clochemerle, Drancychovski…

D’abord le parc des sœurs, puis il s’est appelé Parc Jacques Duclos, un député Coco des années cinquante, z’avez pas connu, vous êtes trop petits. Et maintenant, c’est le parc « Ladoucette », du nom de la première occupante des lieux, une baronne qui soit dit en passant avait fait beaucoup pour la ville, quand c’est bien il faut le dire aussi.

Oh ! C’était plutôt marrant la retraite, on récitait bien quelques prières, on nous refaisait un peu de caté, le midi on bouffait son panier repas préparé par les Mamans, et l’après-midi on jouait dans ce grand parc.

Mais la voisine, elle avait fait « la bleue ». La retraite ? Lapuche ! Alors quand le matin elle est arrivée en tenue de communiante, le curé a refusé de lui faire faire la dite communion ! Putain le bordel, toute la famille était là ! Ils ont tout de même fait le repas mais sans la communiante qui s’était pris une avoinée de première. Confirmation et communion en même temps : le premier « kit » en somme !

(ch'tiot crobard Andiamo 2012)

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