C'est Twig qui nous a fait partager sa passion pour Oscar Wilde. Je ne connais pas trop cet auteur, j'ai dû essayer de rentrer, sans y parvenir, dans le "Portrait de Dorian Gray", et feuilleter "La ballade de la geôle de Reading", mais sans plus. Je n'ai pas dit mon dernier mot et je sens qu'il faut insister. Je viens de prendre à la bibli LA biographie que lui a consacré Robert Merle. Là, je me sens moins seul, je crois que c'est Salomé qui, comme moi, a tout lu de Merle. Enfin, TOUT lu, il m'en manquait un, justement la thèse qu'il a écrit sur Wilde, et je suis en train de combler ce trou.

J'ai eu beaucoup de plaisir de lecture avec Merle. C'est quelqu'un de sérieux, c'est un universitaire, avant d'écrire il se documente, il s'immerge dans son sujet, il interviewe des spécialistes, des mecs qui savent de quoi ils parlent (pour "La mort est mon métier", sur les camps d'extermination, il s'est farci le procès de Nuremberg, a rencontré des nazis, des rescapés...) et ensuite, il se met à rédiger, et son style est simple, direct, agréable : on se régale. Tout est bon, mais j'ai particulièrement apprécié "L'île" (sans doute parce que ce mythe m'est cher) et "Malevil" (un monde post catastrophe nucléaire. On s'y croirait). Ce gars a quand même eu le prix Goncourt pour son PREMIER bouquin (si on ne compte pas sa thèse) "Week-end à Zuydcoote" !!

Revenons à Wilde. Il truffait ses livres de formules et de bons mots. En voici quelques-uns :

- Nous avons beaucoup de points communs avec l'Amérique, excepté, bien entendu, la langue...

- Le travail acharné est simplement le refuge des gens qui n'ont absolument rien à faire.

- La mauvaise poésie émane toujours de sentiments authentiques.

- Les jeunes d'aujourd'hui sont tout à fait monstrueux, ils n'ont pas du tout de respect pour les cheveux teints.

- Quand les gens sont de mon avis, il me semble que je dois avoir tort.

- La démocratie ? Des coups de bâton donnés au peuple, par le peuple et pour le peuple.

- Il réussira à coup sûr merveilleusement : il pense comme un tory et parle comme un radical.