Il fait froid, il fait gris, il pleut, il grésile, il neigeouille sur Paris, on se croirait presque chez Freefounette et trois escortboys font le pied de grue et les 100 pas sous les galeries des belles rues de la Rive droite où les commerces de grand luxe s'alignent sans discontinuer.

Ce soir les idées ne se bousculent pas au portillon sous ma plume et je me contente de rebondir sur le commentaire de Françoise ainsi que de faire un clin d'œil au dernier billet de Mademoiselle Dusk , experte en babyfaces s'il en est.

Dans cette famille, c'était une tradition masculine de faire commerce de ses charmes, et ils étaient là tous les trois, le grand-père, son fils et son petit-fils, frigorifiés, à échanger leurs souvenirs et leurs expériences en attendant la cliente. La palette de leur offre étant large, ils pouvaient satisfaire toutes les bourses, même les plus modestes.

Le plus jeune, un grand Apollon tout maigre avec l'œil cerné de l'étudiant insomniaque, affirma d'une voix décidée que, "crise ou pas crise, il ne fallait pas brader les prix et que personne ne l'avait vu sucer une moule pour moins de 150 €."

Le pépé se récria : "Mais ça fait 150 000 centimes de francs, au moins, mais tu es fou, mon pauvre petit !"

Son fils le reprit : "Mais non, papa, tu t'embrouilles encore avec les roros, mais c'est vrai qu'à son âge, quand je les avais bien léchées et qu'elles me donnaient de quoi m'offrir une bonne assiettée de pot-au-feu chez Gégène, je m'estimais suffisamment payé !"

Le vieux secoua la tête en soupirant : "Elle est bien difficile à satisfaire, votre jeune génération. Moi à mon époque, un broute-minou en hiver, j'étais déjà sacrément content de pouvoir me glisser le nez dans un endroit tout chaud..."