Ce billet s'adresse à vous, frères salariés, qui trimez du matin au soir pour un salaire de misère, au taquet dès sept heures du matin et qui ne relâchez la pression qu'à vingt et une heures passées. (Saoul-Fifre, en tant que travailleur autonome, tu n'es pas concerné, tu peux retourner à tes semis de luzerne)

Oui, vous qui vous usez la santé pour un employeur qui saura bien vous manifester sa gratitude en vous flanquant à la porte comme un malpropre le jour où il n'aura plus besoin de vous.

Bref, vous qui passez vos journées entières devant un écran d'ordi et ne trouvez plus le temps de vous occuper de votre blog.

Vous vous apercevez un jour que vous n'avez rien de prêt pour votre billet du lendemain, mais vous êtes scotché au boulot jusqu'à une heure vraisemblablement plus qu'indue. Vous aimeriez bien, entre deux coups de fil, prendre cinq minutes sur votre temps de travail pour torcher un mauvais billet vite fait (votre piètre lectorat mérite-t-il de toute façon mieux que ça ?).

Mais voilà : la configuration de votre bureau est toute pourrite : vous êtes assis de trois quarts dos par rapport à la porte. Toute personne surgissant dans l'encadrement de celle-ci a donc une vision certes imparfaite car oblique, mais vision tout de même sur votre écran.

Dans ces conditions, comment faire pour préparer votre billet discrètement tout en donnant une impression d'activité professionnelle intense ?

On peut certes taper son billet au beau milieu du document Word vachement important sur lequel vous travaillez d'arrache-pied depuis trois jours, mais il faut alors être extrêmement prudent quand, le billet fini, on en fait un couper/couper pour l'insérer dans son blog.

Il faut en effet prendre garde à ne point laisser traîner quelques scories dans votre document Word d'origine : mon directeur a ainsi été relativement surpris de tomber, il y a quelque temps, sur la formule suivante dans une de mes notes, destinée au Conseil d'Administration : "l'organisation transverse et la recherche systématique de synergies améliorent les paramètres opérationnels du projet dans ton cul" (il faut dire que je venais de préparer ce billet). J'avoue que cela m'a valu alors quelques menus soucis.

Voilà pourquoi j'ai développé depuis lors une autre technique beaucoup plus sûre, quoi que fort simple, dont je vais vous faire profiter...

Appelons ça la technique du caméléon.

L'idée de base est de préparer votre billet non pas directement sur votre blog (les connexions internet peuvent être fliquées, soyez prudents !), mais dans un simple fichier texte que vous n'aurez plus qu'à copier dans votre blog, le soir, à la maison.

Ouvrez un document de travail hyper sérieux de la mort qui déchire sa race, document sur lequel vous allez être censé travailler.

Ouvrez ensuite votre bloc-note, et dimensionnez la fenêtre pour la ramener à une taille toute riquiqui. Voilà, parfait.

Vous constatez alors un léger problème : la petite fenêtre de votre bloc-note reste trop visible à l'oeil nu. En particulier, la barre de titre (d'un bleu très foncé en général), tranche bien trop sur votre document de travail en arrière-plan.

Lancez alors l'opération camouflage : allez dans votre panneau de configuration, choisissez "affichage", puis "apparence", et choisissez une couleur, pour la barre de titre active, similaire à celle du fond de votre document (blanc en général). Vous pouvez également éclaircir la nuance de gris utilisée pour les menus, l'ascenceur, etc.

Pour peaufiner le camouflage, masquez la barre des tâches de Windows, positionnez la fenêtre du bloc-note sur le côté de l'écran le plus éloigné de la porte... et voilà !

Cliquez sur l'image pour l'agrandir sauf si vous êtes presbyte

Vous pouvez désormais travailler tranquillement sur votre fichier texte : on ne voit quasiment rien à distance. Gardez néanmoins toujours le pouce gauche à proximité de la touche "Alt". Si quelqu'un s'approche trop de vous, il vous sera plus aisé de faire un "Alt"+"tab" rapide et discret qui fera disparaître votre fenêtre bloc-note en arrière-plan.

Vous n'aurez donc plus d'excuse pour ne pas livrer au monde entier le fruit quotidien de vos pensées les plus profondes.

Merci qui ? Merci Blogborygmes !