Je me consacrais, totalement décontracté, à la lecture de ma revue préférée, "Le journal de Mickey", dont je suis le plus fidèle abonné (ma carte du Club Mickey porte le N° 137 et tous les titulaires de N° plus petits sont malheureusement décédés ;-(, snif...), quand la nouvelle que j'attendais avec impatience me sauta aux yeux et y resta agrippée de longues minutes. Le Playb' , mon idole, mon modèle, entamait une tournée de conférences internationale, et une date était consacrée à Marseille. De plus, le sujet, " Architechtonique en conseil de claques des carte-mères possessives au tour de table cousconsensuel", judicieusement choisi, me passionnait depuis le berceau. Je contactai son tour-opérator et lui expliquai que s'il m'obtenait une entrevue avec ce Grand Homme, afin que je puisse lui présenter mes hommages, il ferait de moi le plus heureux des hommes. La réponse fut positive et je courus acquérir une tenue complète à la "Halle aux vêtements" afin de ne pas lui faire honte avec ma salopette salopée et mes sabots fourrés de paille d'orge.

Le jour béni arriva enfin, et Le Playb', arpentant la scène avec énergie, nous régala d'anecdotes hilarantes et de théories aussi brillantes qu'originales, ponctuées de grands gestes passionnés qui soulignaient l'urgence de ses propos. La maîtrise de son sujet, son charisme hypnotique, son sens naturel de la pédagogie faisait que les idées s'écoulaient comme par gravité, de son cerveau supérieur, dans le notre, nettement en contrebas... Il appartenait à ces esprits lumineux qui vous éclairent et vous font paraître moins sots que vous n'êtes, par la simple pureté de leur verbe. Evidemment, ce n'est qu'illusion, et, la conférence terminée, nous continuons à ne pas tout comprendre. Sur sa magistrale conclusion "Certes, il en faut pour tout l'égout, mais certains ont vraiment des goûts de chiottes...", nous lui fîmes une ovation debout, en hurlant sur tous les tons : "Rajoute !", et, pas fier, il revint pour nous raconter la dernière de Simon Benchetrit-Larivière. Mauvaise affaire pour le proprio de la salle qui dut faire nettoyer tous les fauteuils trempés.

Après avoir laissé passer un délai poli, nous le rejoignîmes dans sa loge où, d'aiguille en fil de la conversation, nous nous découvrîmes une passion commune pour les cochonnes. Lui et sa femme n'avaient pas encore dîné, Margotte et moi non plus, et pour continuer cette intéressante conversation, il nous proposa aimablement de nous mettre en quête d'un resto "pas cher", crus-je comprendre. Comme ils avaient l'air de savoir ce qu'ils voulaient, nous leur emboîtâmes le pas. Une fois assis, par association d'idée avec la discussion sur Julie que nous venions d'avoir, je commandai machinalement une assiette de charcuterie. Le serveur, et d'ailleurs Le Playb' et sa moitié aussi, me regardèrent si bizarrement que je commençai à me douter d'avoir mis les pieds dans le mauvais plat. Je pédalais vigoureusement dans la semoule pour essayer de me désensabler. Margotte me donnait de grands coups de pied sous la table en me soufflant : "CASHER, Saoulfifre ! Tu es dans un restaurant Casher..."

Ha bon ! Alors je vais prendre un couscous...

Bien sûr, il n'y a pas grand chose de vrai dans ce fatras. Mais j'ai pris mes précautions : la vraie rencontre, je l'ai faite filmer avec un portable par Margotte, et la voici. La vérité si j'mens !

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