La machine à ramasser les amandes en sec. Je l'ai fabriquée avec mes petites mains et un gros poste à souder ya 8 ans environ, on a fait 3 récoltes avec, et j'ai été rattrapé par le progrès : le matériel évolue tellement vite que je me suis associé avec un ami pour en avoir une "à tapis roulant", et puis là, on a acheté une "toute en un" qui est extraordinaire. D'un chantier à 5 personnes, on en est arrivé à travailler tout seul. Et sincèrement, je préfère. Ces machines sophistiquées sont tellement dangereuses que nous avons eu 2 accidents et moralement, ça m'a salement secoué. S'il m'arrive quelque chose et que je suis seul en cause, c'est plus facile à assumer...

Enfin, ma machine était cool et pas inquiétante pour un sou : on faisait la récolte en famille. J'exploitais des enfants sans contrat de travail. Un bon Coup de Pouce à l'Emploi, mais s'ils n'étaient pas sages, je les renvoyais à la maison sans éprouver le besoin de me justifier, et avec un bon Coup de Pied à l'Echine si nécessaire. Des bons CPE comme on les aime.

Déroulement du chantier. 1ère photo, le tracteur s'est arrêté au droit de l'amandier, on a déroulé le filet de 8 mètres de côté autour du tronc (il est fendu jusqu'au centre) et ce que je tiens à la main est un secoueur de branches pneumatique qui est relié par le tuyau rouge au compresseur d'air qui est à gauche. Sur la droite, on voit le second tracteur qui fait marcher l'écaleuse (qui enlève la peau, et non la coque de l'amande)

2ième photo, Margotte et les enfants tiennent les 2 parties du filet bien tendues, et la machine enroule le filet avec un moteur hydraulique. Les amandes tombent dans les caisses, et le tracteur amène la machine devant un autre arbre.

3ième photo, on voit un peu les détails : à l'arrière de la machine, il y a 2 roues dirigeables qui permettent de prendre les virages un peu raides, pour passer d'une rangée à la suivante. J'ai adapté une direction récupérée sur un vieux "poney" Massey-Ferguson, et son train avant (inversé puisque les roues sont derrière le siège). On voit le palier et son roulement à billes, le moteur hydraulique qui fait tourner le rouleau est à l'avant, le train de caisses...

Bof...etc, quand il a vu ce binz chnauzé, la dernière fois qu'il est venu chez nous, est tombé en arrêt devant, comme un chien de chasse. Il l'a photographié sous toutes les coutures, et pourtant, le spectacle n'est pas trop réjouissant : ce truc obsolète est abandonné dans une "baragne", en train de rouiller, il a l'air tout nu sans son filet, mais c'est le témoin d'une époque. Ces amandiers, je me rappelle bien leur âge, puisque Margotte portait notre premier né dans son ventre quand nous les avons plantés.

Il parait qu'on ne peut pas être heureux sur terre si on a pas planté un arbre. Notre tempérament inquiet nous en a fait planter 600, pour avoir un peu de marge. Je touche du bois (d'amandier), pour l'instant, ça se vérifie.