J'aime pas les villes, c'est physique. Ça pique les yeux, ça sent bizarre, les villes c'est plein de gens dedans, et les gens j'en vois trop, alors souvent, j'ai du mal.

Ou plutôt si, j'adore les villes, mais pas y vivre, y passer en coup de vent, visiter son histoire, y chercher l'idée que je m'en étais faite, ne pas la trouver, découvrir autre chose, et rencontrer des humains.

Et y a des villes dont tu tombes amoureux, sitôt tes pieds posés sur son bitume, ça m'est arrivé, une fois.

Où je vis, il fait chaud, même l'hiver. Aujourd'hui, à 5h ce matin, il faisait 10°C, et 17°C l'après-midi, un climat tropical, je vous dis, pour une fin février. Cuit à point tout au long de l'année, quand je pars, je cherche la fraîcheur, me parlez pas des Seychelles, mais une virée sur la banquise, j'en rêve.



Parfois, chez British airways, tu as du bol, et ton voyage classe éco se termine dans un fauteuil première classe, c'est cool, tu manges dans de la porcelaine, champagne et petits fours, t'en oublierais presque ton jean et tes baskets tellement confortables, quoiqu'un un peu décatis.

Mais parfois chez British airways t'as pas de bol, et tu arrives à Dorval, aéroport de Montréal, Québec, Canada, avec juste la moitié des bagages. C'est gênant, vu qu'à Nice au départ il faisait quasiment 20°C, t'as laissé la grosse veste dans la valise bleue, celle ou y avait la trousse de toilette, celle qui stagne quelque part aux environs de Londres.

C'est gênant du fait qu'il fait -20°C, là, en sortant de l'aéroport. Tu voulais la fraîcheur, tu débarques dans un congélateur. Direction Jean Coutu, y racheter une brosse à dent, un shampoing douche, un peigne. Vu notre réputation de réfractaire à la savonnette, surtout pas donner prise à cette légende urbaine. Dire vous, s'entendre dire tu, trouver ça agréable.



Trouver le gîte du passant réservé, se faire encore tutoyer, trouver ça de plus en plus sympa. Premier repas dehors, à peine arrivé, déjà placé, la carte, un sourire, un grand verre d'eau en prime. Vite servi et bien servi. T'es définitivement plus en France. Demander l'addition, faire un savant calcul pour payer le service, arrondir au-dessus pour la réputation nationale, et même ainsi trouver ça plus qu'honnête.

Rentrer se coucher de bonne heure, vu que ton horloge interne, elle dit que t'es déjà au milieu de la nuit, que demain tu veux être en forme pour accueillir ta valise bleue, découvrir l'autochtone, son biotope, et le smoked meat de chez Schwartz.


A demain donc...