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samedi 10 septembre 2005

Tant-BourrinUn billet pour le lapin rose

Il est des sujets lourds et graves dont il est difficile de parler.
Celui-ci en est un.
Qui touche à l'indicible.
Indicible comme la souffrance qui m'envahit tous les jours.
Tous les jours, sauf le week-end, car je ne prends pas le métro le samedi ni le dimanche.

Pardon ? Je suis trop mystérieux ? Vous ne saisissez rien de ce que je raconte ? Attendez, j'en viens au coeur du sujet, vous allez vite comprendre.

Voilà, chaque jour ouvrable, je prends le métro pour aller travailler. Et chaque jour, ce spectacle terrifiant s'offre à mon regard, collé sur la vitre de toutes les portes de toutes les rames de la RATP.

Terrible image en vérité que celle-ci, vous en conviendrez.

L'homme est ainsi fait qu'il a en lui cette chose étrange que l'on appelle "compassion". Quand je dis "l'homme", évidemment, je veux parler des hommes un peu plus raffinés, un peu plus civilisés, un peu plus sensibles, bref un peu plus parisiens et un peu moins bouseux que la moyenne.

Or donc, disais-je, certains, dont je fais partie, ont cette compassion chevillée au corps, cette étrange capacité à souffrir avec celui qui souffre dans sa chair, à pleurer avec celui qui pleure, à se couvrir la tête de cendres dès que quelqu'un a un pet de travers dans le monde.

Aussi le spectacle quotidien de ce pauvre lapin rose se faisant pincer très fort les doigts dans une porte de métro fait-il saigner mon coeur et monter les larmes à mes yeux.

Car j'imagine.
J'imagine le désarroi de ce jeune lapin, la main tranquillement posée sur la porte pour assurer son appui, riant, rêvassant peut-être, heureux d'être dans la plus belle ville du monde, pur et innocent, et dont l'existence bascule soudain dans l'horreur.

L'horreur d'un claquement sinistre.
L'horreur d'une douleur qui déchire les nerfs.
L'horreur et l'incompréhension qui se lisent dans le regard abasourdi du jeune lapin rose.

Souvent, je dois détourner les yeux, fixer le sol de la rame pour masquer maladroitement mes larmes, et essayer compulsivement de penser à autre chose. Mais en vain : même les yeux clos, l'image du lapin rose émerge peu à peu de mon maelström neuronal, se précise, envahit tout mon espace crânien.

Mille questions me taraudent alors... Qu'es-tu devenu depuis ce jour funeste, petit lapin ? As-tu perdu des doigts ? As-tu retrouvé l'usage complet de ta main ?

Heureusement, c'était la main gauche. Les statistiques sont là pour me rassurer : les gauchers ne représentent que 15% environ de la population. Il y a donc 85% de chance pour que ce tragique accident ne t'ait pas laissé un terrible handicap quasi insurmontable. Mais un doute m'envahit : la proportion de gauchers est-elle la même parmi les lapins que chez les humains ? Je tremble subitement d'effroi en réalisant que je n'en sais fichtre rien.

J'ai peur.
J'ai peur pour toi, petit lapin.
Peur de ce qu'il a pu advenir de toi depuis ce jour épouvantable.
As-tu réussi à surmonter ce trauma abominable ? Ou au contraire traînes-tu désormais cette blessure dans ta chair, cette cicatrice dans ton âme, ce doute et cette peur permanents qui doivent être les tiens ?

Oui, j'ai mal et pleure pour toi, frère lapin.

Ma décision est prise : je vais écrire à la RATP pour leur demander de bien vouloir retirer cette image terrible de leurs rames. Vouloir prévenir de tels accidents est louable en soi, mais le pouvoir traumatique du spectacle de ce pauvre lapin rose est trop choquant. Oui, je vais leur écrire ça.

Mais pas tout de suite, après manger, car le repas est prêt et j'ai grand appétit.

D'autant plus que mon épouse a préparé un bon civet. Mmmm, je m'en lèche les babines par avance ! Miam !

vendredi 9 septembre 2005

Saoul-FifreFermez livres et cahiers ! Interrogation écrite !

Vous ne trouvez pas que ce mois de septembre sent encore un peu les congés ? Chutney vient juste de rentrer des Galapagos. L'été, dans son élan, continue de glisser sur son aire... Et si, pour entretenir encore un peu l'illusion, on se faisait un autre "jeu de plage" ? Allez, respirez à fond, ça sent l'iode et le varech pourri, vous êtes à La Baule et vous faites un jogging avec le beau Dominique de V. Elle est pas belle, la vie ?

Comme je suis bien incapable de vous pondre un quizz avec lien mp3 et tout et tout, j'en ai fait un avec du texte. Des paires de vers tirés de tubes de la chanson française. Et quand je dis tube, c'est tube ! J'ai vraiment cherché "LA" chanson attachée à un ou une interprète (indice de taille, et qui fera plaisir à Elisabeth, il y a autant de femmes que d'hommes). Le défaut du truc, c'est que les paroles des tubes sont publiées sur le net, donc, N'ALLEZ PAS CHERCHER SUR GOOGLE, ce ne serait pas drôle... Pas de morceaux obscurs d'auteurs-compositeurs avec guitare, barbe, lunettes et harmonica. Juste un peu vieux, les tubes... On va voir si vous écoutez AUSSI les paroles.

1) Pas une fleur, et pas de pleurs,
au moment de l'adieu.

2) Fermez, fermez,
Votre cage à double clé...

3) Le menu que je préfère,
C'est la chair de votre cou.

4) Lequel de nous deux s'est lassé
de l'autre le premier ?

5) Je te revois souriante,
Assise à ce piano-là.

6) Ils ont frappé si fort
Qu'ils peuvent frapper encor.

7) Ta musique est plus jolie
que tout le ciel de l'Italie

8) L'alpiniste et son beau pic à glace
magnifique au dessus des Grandes Jorasses.

9) Tant que l'amour inondera mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains

10) J'ai peur que tu sois sourd
J'ai peur que tu sois lâche

Voilà, c'est noté sur 10, à l'ancienne. Il suffit de trouver le titre des chansons. Et de me les envoyer par mail , comme d'hab, pour laisser les autres chercher tranquillement. Fermeture des bureaux de vote samedi soir à 23 h. Le 10/10 est possible. Si plusieurs réussissent le Grand Chélèm, le cachet de la poste fera foi (ou pas. C'est pas mal, les ex-aequos, aussi ?). Bonne chance ! Faites craquer le podium !! Le (ou la) vainqueur, hum..., enfin, celle ou celui qui vaincra, aura droit à l'estime générale !!!

jeudi 8 septembre 2005

Tant-BourrinHistoire énigmatique et édifiante

JFK est tombé il y a bien longtemps
Mais on n'a jamais pu éclaircir cette affaire.
Et aujourd'hui cela suffit, il est grand temps
De chercher à enfin tirer les choses au clair.

Pour cela, on exhume les restes du défunt
Que l'on offre à la truffe de chiens au flair perçant
Dans l'espoir de trouver un indice, un parfum.
Et la moralité ? Kennedy mort qu'on sent !

mercredi 7 septembre 2005

Saoul-FifreC'est à 300 bornes, Toulouse.

7 à 300 ! Born to loose...

Tiens aujourd'hui, j'ai pensé à toi, Epictete. Je pense souvent à toi, j'ai de nombreuses raisons de penser à toi, mais disons qu'aujourd'hui, j'avais une raison supplémentaire : la secrétaire de la mairie de mon petit village m'a téléphoné hier pour m'annoncer un décès et la cérémonie était ce matin. Hé oui, ça se passe comme ça, chez les ploucs. J'arrive, noir de monde. Comme je ne fous jamais les pieds au village, c'est l'occasion de taper la causette, de voir des gens que je ne vois qu'une fois l'an, pour ce genre de rassemblement consensuel (les morts sont tous de braves types). Ambiance bon enfant, il pleuvait des trombes d'eau, après cet été sec, tout le monde le prenait bien et avait le sourire. Longue queue calme pour aller dire nos mots de condoléances. Les miens furent brefs :

- "je pense à t'apporter tes amandes, Nicole..."

Et je sors de l'église. Je me faisais une joie de suivre le cortège sous la pluie, un peu comme dans la chanson de Brassens (sans refrain) "La marche nuptiale" :

Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes,
comme pour emmerder le mort, coûte que coûte.

J'étais un des derniers sur la place et je commençais à me dire :

- "la pluie leur fait bien peur, à tous ! On va être déguns à suivre le corbillard.", quand quelqu'un s'approche et me demande :

- "Pourquoi tu restes à te mouiller, grand couillon ?"

- "Hé bé, j'attends pour le cortège ?"

- "Mais il y en a pas, de cortège, moun beu, les croque-morts, ils filent sur Orange..."

- "Ha ouèille ? Ils l'incinèrent, le Claude ?"

- "Et vouèille, c'est comme ça, maintenant..."

Et voilà, mon bon Epictete, comme ils nous privent, sans nous prévenir, de nos menus plaisirs ! Je m'étais préparé spirituellement à une petite visite pédestre au cimetière ( belle vue, d'ailleurs : dominante, bien dégagée), et où ils me la mettent ? Tu l'as dit, tu l'as bien dit, Epictete..., pas autre part !

Je crois que j'ai "Les funérailles d'antan" qui traîne dans un CD. Je vais aller me le reécouter. Et je te conseille d'en faire autant, brave et honnête Epictete !

mardi 6 septembre 2005

Tant-BourrinPoèter un bon coup, ça fait du bien !

La lecture des plus grands vers de la poésie française vous donne des frissons à l'âme. Vous brûlez d'envie de versifier vous aussi toute la flamme qui vous habite, de pétrir pied à pied toute la beauté du monde, de faire rimer l'indicible avec l'insondable...

Mais voilà, chaque fois que vous vous installez devant une feuille blanche, un crayon bien calé dans la main, la muse vous fuit. Les rimes qui vous viennent sont aussi enivrantes qu'un vieux fond de Champomy frelaté. Vos vers sont du genre lombric à fumier. Vos pieds chaussent du 2. Bref, ce que vous écrivez, ça craint un max, et ce n'est pas avec cela que vous allez briller dans les salons littéraires.

Qu'à cela ne tienne : Blogborygmes vient à votre secours ! Voici en avant-première mondiale (en fait, en avant-seconde, vu que j'avais créé ce truc pour un site perso insignifiant, aujourd'hui défunt) l'outil qui fera de vous l'égal des plus grands poètes que la terre ait jamais portés.

Choisissez, pour chaque ligne, le vers qui vous inspire le plus dans le menu, et c'est tout ! Il n'y a plus qu'à admirer le résultat et à se laisser imprégner de la fulgurante magnificence qui émane de votre poème !

Merci qui ?

Merci Blogborygmes !






 

Tant-BourrinWow, je lis le podium ! (2)

Comme promis, voici les résultats et les réponses du nouveau nouveau grand jeu-concours de l'été. Bravo à toutes celles et ceux qui ont participé, même si vous avez été globalement en dessous de tout !

Voici donc le podium.

La grande vainqueuse, avec un score magistral de 13/20, est... (roulement de Tant-Bourrin (oui, je sais, je l'ai déjà fait, celui-là, mais je ne peux pas m'en empêcher))... Elisabeth !!! qui conserve son titre d'une courte -mais bien remplie- tête d'intellecte. Un grand bravo à elle !

Le deuxième, ou plutôt les deuxièmes, avec un score potable de 12/20, sont Audalie, Alarc'h, Saoul-Fifre et Matthieu. Une fille et puis trois garçons, donc (tiens, c'est le titre d'une chanson de Vassiliu). Bravo, mais faudra vous surpasser la prochaine fois ou avoir recours à l'EPO.

Respect pour Frédérique qui, bien que consciente que son score allait être piteux, a quand même concouru pour l'honneur. Evidemment, avec 7/20, elle ne risquait pas faire de l'ombre aux autres.

Et enfin, voilà ce que vous attendez tous derrière votre écran : les bonnes réponses !

  • Yves Simon - J'ai rêvé New York
  • Georges Moustaki - Le Métèque
  • Hervé Vilard - Capri c'est fini
  • Gérard Manset - Il voyage en solitaire
  • Taxi Girl - Cherchez le garçon
  • Maxime Le Forestier - Education sentimentale
  • Jean Ferrat - Les belles étrangères
  • Claude François - Même si tu revenais
  • Graeme Allwright - Il faut que je m'en aille
  • Michel Polnareff - Qui a tué Grand-Maman ?

J'entends d'ici le frappement des paumes de main sur les fronts et les exclamations "mais c'est bien sûr, comment n'ai-je pas reconnu ça ???"

La prochaine fois, vous tâcherez de vous nettoyer les oreilles avant d'écouter !

lundi 5 septembre 2005

Saoul-FifreL'Homme de Gros-Moignon

Tenez : une chanson ! Enfin, un texte qui n'a pas encore de musique. Si ça intéresse quelqu'un de mettre des notes là dessus, on s'arrangera toujours pour les royalties...

Je suis un homme des cavernes
J'tue mon mammouth hebdomadaire
Çui qui veut m'confisquer l'gésier
Je lui stopp' l'envie dans l'gosier.
Nous vivons l'âg' des dents pointues,
J'suis champion du lanc'ment d'massue,
Je n'aim' pas qu'on touche à mon plat
Et je n'ai pas à dire pourquoi.
J'aim' le steak d'auroch bien saignant
Et la salad' me fait gerber.
Les légum's, c'est pour les feignants,
C'est du pré-mâché pour bébés.

Je suis un gueulard des cavernes
Et je percute un tronc creusé,
Je gratt' six bouts d'intestin grêle
Super tendus, prêts à craquer.
Je suis mon propr' impressario :
Je pouss' de grands cris gutturaux,
La tribu s'approch' en grognant,
Fascinée par tout mon boucan.
Quand j'ai fini mon numéro,
Je suis fêté comme un héros :
Tous les mecs me port'nt en triomphe
Et les seins de leurs femm's se gonfl'nt.

Je suis un homme des cavernes
Mais ma meuf ador' les essais :
J'descend lui brouter la luzerne,
C'matin, j'vous dis pas la rosée…
Ell' m'expliqu' avec un cri du cœur
Que c'est l'heur' du p'tit ramoneur
Et à pein' je lui touill' la tasse,
Jouit-hin, jouit-hé, jouit-en-josas…
Des mots, des soupirs, des murmures :
Ell' tomb', j'la ramass', ell' est mûre,
Puis ell' me vid' le narghileh,
La fumée la fait pas tousser.

C'est un' vraie femme des cavernes,
C'est à l'amour qu'ell' doit ses cernes,
Quand je bois cul sec ses tisanes,
J'ai la banan' d'un quadrumane.
Quand la lun' est rond' aux deux bouts,
Ma femm' dégag' de drôl's d'odeurs,
Je lui saut' dessus sans tiédeur,
Les jours en roug', eux, sont tabous.
Mais si, déchiqu'té au Sauternes,
Je rentre, complèt'ment saoul,
A quat' patt's, la braguett' en berne :
Ell' chang' de grott', un point, c'est tout…

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