Blogborygmes

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samedi 24 septembre 2005

Tant-BourrinPABLO v0.1

Amie lectrice, ami lecteur, tu vas assister en direct à une expérimentation unique, une première mondiale qui va bouleverser la face de la blogosphère universelle. Cale-toi bien dans ton fauteuil, ouvre bien les yeux et profite du spectacle exceptionnel qui va suivre.

En effet, je vais tester pour la première fois devant toi un plugin (c'est-à-dire un petit bout de programme ajoutant de nouvelles fonctionnalités) particulièrement innovant pour Dotclear (l'outil de bloguage que nous utilisons et recommandons d'ailleurs chaudement à tout le monde), plugin que je viens de mettre moi-même au point.

Ce plugin est destiné à assurer le pilotage automatique d'un blog, aussi l'ai-je goupilement baptisé PABLO, pour Pilote Automatique de BLOg.

En effet, il existe déjà des plugins extraordinaires sous Dotclear pour faciliter la vie des blogueurs, tels la planification de billets qui permet de mettre en ligne un billet à l'heure et à la date voulues, ce qui est très pratique pour continuer à assurer la mise à jour du blog même pendant les vacances. Mais encore faut-il avoir préparé les billets en question à l'avance.

J'ai souhaité aller encore plus loin.

En effet, quel blogueur n'a pas un jour été victime d'une panne d'inspiration, l'amenant à se dire en son for intérieur : "ah, s'il y avait un pilote automatique sur mon blog pour prendre le relais quand la flemme d'écrire me prend !"

Eh bien, c'est chose faite : I did it ! J'ai conçu PABLO, le plugin qui, une fois activé, fait une analyse sémantique et stylistique de vos billets précédents, décortique les thèmes abordés, et produit sans aucune intervention humaine des billets puissants, indiscernables de ceux écrits de votre main. PABLO peut en outre assurer l'animation du blog en réagissant aux commentaires.

Bref, avec PABLO, il est possible de lâcher son blog plusieurs jours sans qu'aucun des visiteurs ne s'aperçoive de votre absence. Le rêve !

Bon, assez palabré, j'active le plugin, vous allez voir un billet se composer sous vos yeux...

*Clic*

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vendredi 23 septembre 2005

Saoul-FifreLis tes ratures

Que veut le peuple ? Du pain, du vin, du boursin et des jeux... Que veut Blogborygmes ? Le bonheur du peuple. Bon, le pain, ça fait des miettes, le vin, je me le garde, le boursin, Tant-Bourrin se l'est baffré, alors, je vais vous faire un jeu. Étant aussi nul en html que la dernière fois, j'ai choisi un quizz lire et taire, heu... litre et verre, non : hic ether... un truc sur les livres, quoi ?

J'ai copié le début des livres, ya de tout, des classiques, des récits, des contemporains, comme la dernière fois, j'ai essayé de prendre des tubes, des bouquins qu'ont cartonné en ventes, tout de suite, et sur la durée... Allez, c'est parti ! Je serais pas chien : que vous trouviez l'auteur ou le titre, ça vous fait un point. Si vous trouvez les 2, vous avez droit à cette petite flamme brillante dans les yeux du jury, comme d'hab... Et bien entendu, ON NE TRICHE PAS !!! PAS DE GOOGLE !!!

ET ON NE RÉPOND PAS DANS LES COMMENTAIRES POUR LAISSER JOUER TOUT LE MONDE ! ON ME MAILE

1) En août, dans nos pays, un peu avant le soir, une puissante chaleur embrase les champs. Il n'y a rien de mieux à faire que de rester chez soi, au fond de la pénombre, en attendant l'heure du dîner. Ces métairies que tourmentent les vents d'hiver et que l'été accable, ont été bâties en refuge et, sous leurs murailles massives, on s'abrite tant bien que mal de la fureur des saisons.

2) L'été craonnais, doux mais ferme, réchauffait ce bronze impeccablement lové sur lui-même : trois spires de vipères à tenter l'orfèvre, moins les saphirs classiques des yeux, car, heureusement pour moi, cette vipère, elle dormait.

3) Ceylan, décembre 1936. - Le voici celui qui vient de débarquer : tout seul, tout blanc, tout honteux, tout désemparé, harcelé par ceux qui vendent, par ceux qui promettent, par ceux qui implorent, par ceux qui le veulent mener au temple de Bouddha ou à la maison des femmes.

4) Il y a aujourd'hui trois cent quarante-huit ans six mois et dix neuf jours que les parisiens s'éveillèrent au bruit de toutes les cloches sonnant à grande volée dans la triple enceinte de la Cité, de l'Université et de la Ville. Ce n'est cependant pas un jour dont l'histoire ait gardé souvenir que le 6 janvier 1482. Rien de notable dans l'événement qui mettait ainsi en branle, dès le matin, les cloches et les bourgeois de Paris.

5) Colin terminait sa toilette. Il s'était enveloppé, au sortir du bain, d'une ample serviette de tissu bouclé dont seuls ses jambes et son torse dépassaient. Il prit à l'étagère de verre, le vaporisateur et pulvérisa l'huile fluide et odorante sur ses cheveux clairs. Son peigne d'ambre divisa la masse soyeuse en longs filets orange pareils aux sillons que le gai laboureur trace à l'aide d'une fourchette dans de la confiture d'abricots.

6) Le 25 septembre 1937, un courant de perturbations circulant de Terre-Neuve à la Baltique dirigeait dans le couloir de la Manche des masses d'air océanique doux et humide. À 17h 19 un souffle d'ouest-sud-ouest découvrit le jupon de la vieille Henriette Puysoux qui ramassait des pommes de terre dans son champ, fit claquer le store du Café des Amis de Plancoët, rabattit brutalement l'un des volets de la maison du docteur Bottereau en bordure du bois de la Hunaudaie, tourna huit pages des "Météores" d'Aristote que lisait...

7) L'adjudant retraité Chalumot approcha le briquet de sa cigarette, tordit le cou pour préserver de la flamme ses longues moustaches, puis, clignant l'œil à cause de la fumée, épousseta le revers de son veston. Au contact des rubans multicolores rayonnant autour de la boutonnière, sa main se fit plus caressante; et ravi, le menton au creux de l'épaule, il contempla ces derniers attributs d'une gloire ancienne. Le petit arc-en-ciel des décorations était à jour : médaille militaire, croix de guerre, croix du combattant, médailles du Maroc, de la victoire, des blessés, Dragon d'Annam...

8) C'était une journée d'avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith, le menton rentré dans le cou, s'efforçait d'éviter le vent mauvais. Il passa rapidement la porte vitrée du bloc des "Maisons de la Victoire", pas assez rapidement cependant pour empêcher que s'engouffre en même temps que lui un tourbillon de poussière et de sable.

9) La gifle a été si forte que je ne m'en suis relevé qu'au bout de treize ans. En effet, ce n'était pas une baffe ordinaire, et pour me la balancer, ils s'étaient mis à beaucoup. Nous sommes le 26 octobre 1931. Depuis huit heures du matin, on m'a sorti de la cellule que j'occupe à la Conciergerie depuis un an. Je suis rasé de frais, bien vêtu, un costume d'un grand faiseur me donne une allure élégante.

10) Un bâtiment gris et trapu de trente-quatre étages seulement. Au dessus de l'entrée principale, les mots : Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central, et, dans un écusson, la devise de l'Etat mondial : Communauté, Identité, Stabilité.

jeudi 22 septembre 2005

Tant-BourrinINPI-toyable !

Qu'il en a assez de voir, Monsieur Lambert,
Défiler ces chercheurs un peu agités
Avec leurs découvertes révolutionnaires
Qu'ils viennent à son bureau faire breveter !

Moralité : Lambert est gavé de bonnes inventions

mercredi 21 septembre 2005

Saoul-FifrePutains de mouettes

L'agriculture ne rapportant guère (sauf exceptions), je suis devenu pluriactif, comme beaucoup de mes collègues. En début d'année, je fais le vitrier, et à la fin, paysan. Mais comme mon épouse adore la bonne odeur de l'humus et déteste l'odeur dégueu du mastic, ma sexualité est, elle aussi pluriactive : au printemps, je m'astique, et à l'automne, je la bourre... Bon, je sors. Non, finalement, je reste. C'était juste pour vous dire que c'est l'automne, que je laboure, que ma chienne Jade suit mon tracteur et qu'elle peut pas piffrer les mouettes :

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mardi 20 septembre 2005

Tant-BourrinUne histoire dont VOUS êtes les auteurs !

Oui, vous avez bien lu le titre : je compte bien vous faire bosser, chères lectrices, chers lecteurs, au travers d'une expérience particulièrement audacieuse de billet collaboratif. En d'autres termes : j'ai la flemme d'écrire moi-même, alors au boulot !

Je vous propose donc d'élaborer une belle histoire à plusieurs mains et plusieurs claviers : je vais juste vous en proposer le début, quelques lignes à peine, et chacun d'entre vous pourra intervenir en ajoutant quelques lignes à son tour, un rebondissement, un dénouement à l'histoire. Bref, un cadavre exquis narratif, koâ !

Dans la pratique, c'est très simple : partez de la fin de ligne de la contribution précédente (vérifiez pour cela le dernier commentaire), et continuez l'histoire ! Evitez quand même de rédiger une tartine de 200 lignes : le risque serait grand que quelqu'un d'autre travaille en parallèle et poste sa contribution AVANT vous (je serais strict : en cas de contributions écrites en parallèle, seule la première postée sera prise en considération). Bref, des contributions courtes de moins de dix lignes sont préférables !

J'éditerai régulièrement le billet pour y ajouter vos contributions (en précisant bien sûr le nom de l'auteur de chaque partie), ce qui permettra de lire l'histoire en un seul bloc. Je me réserve quand même, en cas de contribution de mauvais esprit ou conduisant l'histoire dans une impasse, le droit d'invalider une contribution. Ne discutez pas, c'est comme ça, na ! En revanche, il est bien entendu possible d'apporter plusieurs contributions, à condition qu'elles ne soient pas consécutives...

On commence l'histoire ? Allez, c'est parti !


Il était une fois, sur une terre battue par un vent à la con, dans la lointaine Provence, un paysan quelque peu porté sur la dive bouteille. A tel point que nul oncques ne le vit autrement que rond comme une queue de fourche à fumier et qu'on l'appelait pour cela Saoul-Fifre. La ferme de ce bouseux mal dégrossi tournait tant bien que mal : les sillons décrivaient des sinusoïdes et le produit des vendanges étaient bu avant même que d'être mis en fût. Or, voilà qu'il arriva : un beau jour...


[contribution d'Audalie]

...alors qu'il se rendait à pied à SA messe dominicale (c'était pourtant un mardi, mais les vrais chrétiens ses amis n'attendent pas le dimanche pour communier !), goûtant inlassablement à la fraîcheur des poèmes de Raoul Ponchon qu'il se récitait en boucle, il fut confronté à l'impérieuse nécessité d'hydrater cette gorge desséchée par le vent -Bon sang, c'que ça souffle aujourd'hui !

Il s'assit sur le bord du chemin...


[contribution de Tant-Bourrin]

... et déboucha un litron de gnôle, cette gnôle à 80° qu'il distillait lui-même secrètement dans sa cave et qui lui servait accessoirement de carburant pour son tracteur.

"Ah, ça fait du bien par ousque ça passe" se dit-il, et il s'envoya une seconde rasade dans le gosier.

Mais il faillit s'étrangler de saisissement quand une voix s'éleva derrière lui...


[contribution de Saoul-Fifre]

- "Mais que le bon dieu me tarabuste les sphincters si ce n'est pas là le beau, le sobre, pauvre mais travailleur Saoul-Fifre ! Que fais-tu donc là, bienfaiteur de l'humanité ? Tu te désaltères un peu, tu as bien raison, avec le cagnard qui nous grille le cigare, c'est ça ou bien direction le caveau familial, prématurément... Enfin, je cause, je cause, mais je passais voir si, par hasard, tu ne pouvais me prêter ta carriole et ta jument comtoise, au prix où est l'essence ...! ?


[contribution de Manou]

...J'ai besoin de me rendre au SUPER U le plus proche afin de m'approvisionner en OMO. Le Docteur Schneider m'a recommandé 3 lessives quotidiennes.....D'ailleurs si tu pouvais aussi me prêter 100 € (en avance sur ta cotisation à l'AMPT), je te serai éternellement reconnaissant (éternellement....faut pas pousser quand même...). On fait comme ça ? sans rancune Saoul-Fifrounet?"


[contribution de Antenor]

Quand soudain, et sans prévenir, arrive en trombe une Fiat Jardin, femme au volant, dr Schneider conduisant. "Mes sieurs, pour aller tout droit, est-ce que je continue ?" Répondez urgemment, j'ai un patient dont le somatique ne va pas très bien. J'ai diagnostiqué une dépression hostile, le cas est très rare. Montez donc avec moi, mes deux gaillards, chemin faisant vous m'expliquerez : cela sera amusant. Sitôt dit, sitôt fait... voilà que nos deux compères...


[contribution de Tant-Bourrin]

...se retrouvent embarqués dans la Fiat Jardin du Dr Schneider qui, à peine les portières claquées, démarre à fond de train dans un hurlement de pneus et de poussière. "Ce qui m'embête surtout, Messieurs, c'est que c'est justement le jour où j'ai une urgence que je n'arrive plus à remettre la main sur mes lunettes. Faites-moi signe si je pars sur le bas-côté..."

Les deux compères n'eurent pas le temps de déverrouiller les portières pour sauter précipitamment en route : un platane, bêtement placé là où le Dr Schneider croyait voir une ligne droite, se chargea de les éjecter violemment de l'habitacle.

Saoul-Fifre frotta son crâne de poivrot endolori et constata les dégâts...


[contribution d'Audalie]

... Il reprit rapidement ses esprits et se précipita vers le véhicule ; enfin, ce qu'il en restait. Angoisse : dans quel état allait-il les retrouver ?

Saoulfifre fut rapidement rassuré : là, sur la banquette arrière, les fromages de chèvre et les précieuses bouteilles qu'abritait sa fidèle besace étaient intacts ! Dieu soit loué !

"Un p'tit coup pour la...route !" La route ! L'accident ! Cette femme, Antenor ! Tout lui revenait soudainement. Mais où étaient-ils, ces deux compagnons de mauvaise fortune ? Aucune trace !

Le degré d'alcool de son breuvage préféré lui jouait-il des tours ? Ou était-ce ce soleil ? Ce vent ? Avait-il rêvé ? Il y avait bien cet amas de tôle...

Il se laissa lourdement tomber à l'abri d'un olivier et ferma les yeux. Lorsque soudain, un petit coup sur l'épaule le fit sursauter. "Mon brave..."

Non, ce n'était pas possible ! Mondieumondieumondieu ! Quelle journée !

Cette voix ! Cette condescendance pour les ruraux ! Cet accent de parisien faussement raffiné !

Non, pas lui !.....


[contribution de Saoul-Fifre]

Tant-Bourrin !!! Que faisait-il là alors qu'il n'hasarde jamais un pied hors du périphérique ? Téléportation, kidnapping, toutes les hypothèses devenaient plausibles. Le pauvre, on le sentait en manque de sa dose habituelle d'oxydes de carbone, il était tout bronzé, mais comment, comment avait-il obtenu cette belle couleur ? Sûrement pas dans son bureau climatisé... Non, vraiment , quelque chose clochait dans cette histoire... Tant-Bourrin ? En Provence ? À pied (alors qu'il se sent tout nu sans son métro ou à la limite, son RER) ? Ce n'est strictement pas envisageable. Ça défie toutes les lois de la logique et ne répond à aucun raisonnement normal.

Est-ce qu'un extra-terrestre s'est emparé de son esprit, pris possession de son corps ? Un extra-terrestre non dégoûté, alors,...


[contribution de Tant-Bourrin]

...amateur de sensations fortes.

Mais Tant-Bourrin paraissait normal, quoiqu'un peu exalté. Aucune trace de trépanation ou autre expérimentation animale de la part de petits hommes verts.

"En vérité je te le dis, dit Tant-Bourrin, je suis l'envoyé de Dieu !"

Saoul-Fifre exorbita ses yeux comme un loup de Tex Avery...

"Oui, continua Tant-Bourrin, car cette nuit, j'ai entendu dans mon sommeil Sa voix qui me disait « Tant-Bourrin, il faut que tu reviennes en Provence ! »"

Tant-Bourrin fronça le sourcil, en proie à une intense cogitation. "Heu... à moins que j'ai mal compris, peut-être a-t-il dit « il faut que tu reviennes en équipe de France ! », je ne suis plus très sûr finalement"...

Il en était là de ses réflexions quand soudain...


[contribution de Saoul-Fifre]

... une grosse voix grogna au dessus de lui, qui disait :

"Ho, et mon message, tu vas oublier ma commission, c'est lou souleu qui t'a tapé sur la coucourde ?"

"Heu non, j'y venais justement..." répondit hypocritement Tant-Bourrin, comme à l'accoutumée...

"Bon, Saoul-fifre, y a Dieu, là-haut, qui a remarqué que t'es toujours en train de m'inviter en Provence, et il a remarqué aussi que je freine toujours des quatre fers, et comme il est omniscient, il sait que c'est à cause des frais du voyage, alors voilà : il m'a payé le voyage...!"

"Hé bé dis donc, si je m'attendais à celle-là ! C'est une bonne nouvelle ! Ça s'arrose ! Qu'est-ce que tu prends ?"

"De la Badoit. Et Anténor et la Schneidre, qu'est-ce qu'on en fait ?"

"Tu vois bien qu'ils sont morts. Laisse, les mouettes vont s'en charger..."


[contribution de Manou]

La Scheidre : pardon mais je m'inscris en faux... c'est pas parce qu'on est mort qu'on a rien à dire... et je reste dans cette voiture quoi qu'il arrive... dieu, bien qu'omniscient est vraiment radin, donc je t'engage à vérifier la présence (dans ta bourse) du don (a priori virtuel) qu'il t'aurait fait dans un accès de délire improbable.

Et comme personne ne me le demande, moi je prendrais bien un litre de Mercurey...... merci la compagnie.... :) ce sera 100 euros...


[Au suivant ?]

lundi 19 septembre 2005

Saoul-FifreLa Grand-messe de onze heures

Hier, nous étions Dimanche, et je me suis donc rendu à la messe. J'entend d'ici le Tant-Bourricot soupirer : "Le souf' a encore pété les plombs..." Et bien non, très cher, ma tête est pour quelque temps encore en équilibre stable sur mes épaules, et je te répète avec force que je serais vraiment malheureux comme les pierres s'il m'arrivait de rater une seule fois ma messe dominicale.

J'aime aller à cette messe car l'on y communie aux deux espèces. Ce n'est pas de ces eucharisties non démocratiques où l'on doit se farcir, la gorge sèche, le spectacle d'un curé se sifflant son ciboire en suisse. Les croyants présents sont invités à concélébrer "de bibu" le miracle de la transsubstantiation. Il est grand le mystère de ces foies, imbibés, ramollis par l'alcool, et remplissant pourtant leurs fonctions ! Et l'hostie ! Non seulement ce n'est pas de ce pain azyme pas franchement catholique, c'est du vrai pain, fraîchement sorti du four, mais il est creusé en forme de fougasse, et garni avec plein de bonnes choses, de la sauce aux oignons de pissaladière, de la ratatouille... Et le sermon, peuchère, il n'y en a pas qu'un, on se relaie, on fait des concours de discours !

J'arrive en avance, car ce n'est pas poli de déranger ses frères crétins quand la messe est commencée, et pourtant j'ai bien l'impression que tout le monde est déjà là, les enfants de chœur, les enfants de marie, réunis autour de la sainte table. Je dépose le baiser de paix sur toutes les joues, et un plateau de fromages de chèvres de Margotte au centre de la table. Les burettes sont déjà alignées, débouchées, et comme la chasse est ouverte, le tableau du matin est exposé, faisans, perdreaux, lapins, et chacun des fidèles repartira avec sa pièce de gibier à cuisiner.

Notre hôte, notre officiant, notre maître de cérémonie s'est levé très tôt pour faire chauffer le four à bois, et la veille, a pétri assez de pâte pour rassasier tous les pratiquants habituels. Il s'affaire autour de la grand bouche brûlante, surveille le thermomètre, recentre les pains avec sa longue pelle. Il trouve quand même le temps de surveiller la vacuité des verres, de refaire les niveaux... L'unanimité se fait dans la petite communauté : le sang du christ de cette année est un sacré millésime ! Il est festif, chaud, avec un très net goût de fraise, comment du raisin peut-il se transmuter en fraise ? Encore un miracle bien réel que la science refusera d'entériner...

La conversation (et nos têtes) se mettent à tourner autour des souvenirs des vendanges et de la vinification de l'année dernière. Ces journées de travail intense, gai, convivial, avec toujours cette pointe d'angoisse, toujours la même : le vin sera t-il bon cette année ? À la grâce de Dieu... Depuis que j'aide (je ne suis qu'apprenti initié) tous ces adeptes de Bacchus, une qualité extraordinaire a toujours été au rendez-vous, qui nous permet de ricaner peu charitablement de la plupart des Bordeaux et autres Bourgognes. Ils savent faire un vin entièrement naturel. Même le soufre, accepté en agriculture biologique, est proscrit par ces grands prêtres de la vigne, descendants du vieux Noé.

Le pain est cuit à point, notre hôte nous met de force 2 boules à chacun dans les mains, quelques bouteilles pour tenir jusqu'à Dimanche prochain, les chasseurs distribuent leur gibier...

"Bon, alors, tu nous téléphones quand tu veux vendanger ?"

"Et vouaille !"

Ite missa est.

dimanche 18 septembre 2005

Tant-BourrinLe pouvoir de Josette

VROOOOOOOOOOOOOOO !

Rugissement de l'aspirateur qui va et vient sur la moquette, heurtant - BLONK ! - le pied du lit ou - SCHTACK ! - le coin de la table de chevet.

VROOOOOOOOOOOoooiiiiiiiOOOOoooiiiikkk !

« Et zut ! Il a encore laissé traîner ses chaussettes sous le lit ! »

Josette éteignit l'aspirateur. En effet, elle l'avait bien deviné, une chaussette de son sagouin de mari avait été à moitié aspirée par la roto-brosse, provoquant un début d'asphyxie chez le pauvre appareil ménager.

« Ah, décidément, c'est pas ma journée, se dit-elle, d'abord ce mal de crâne épouvantable depuis ce matin et qui refuse de passer, même après avoir avalé trois kilos d'aspirine... Et puis la machine à laver qui refuse de démarrer - saloperie de bordel de mécanique de merde à la noix ! - et ce screugneugneu de dépanneur qui peut pas venir avant jeudi !... Marre, marre, marre !... Et maintenant, cette (CENSURÉ) de chaussette qui ne veut pas sortir ! C'est pas vrai, à la fin ! »

DRiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiNG !

« Allons bon ! Qu'est-ce qui se passe encore ? Qui c'est qui vient m'emmerder, encore ? » Elle se dirigea d'un pas vigoureux vers la porte d'entrée, prête à mordre...

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