Quand la brume,comme un pavé,s'écrase
sur cette ville qui a fait table rase
de ses bonheurs devenus des épaves,
je me réfugie dans un coin de la cave...

Je partage leur loi, avec de gros cafards.
Je frémis aux lueurs qui m'effarent.
La poussière, en recouvrant mon mal,
me semble alors bien moins banale.

Cette ambiance aux liqueurs dégueulasses,
je la préfère à ce crachin rapace.
J'attends, au dessous des hommes à quatre pattes,
le dos tordu pour qu'ils me ratent...

En silence,j' attends les clameurs des savanes,
les océans,les marées de bananes,
le soleil, avec arme et bagage
qui reviendra un jour de son voyage.

Ma terreur,devant ces couleurs fades,
est un acte magique en cascade.

Puis je remonte à l'air pur, sans mon masque,
et la brume, désemparée, s'efface.