Dernier billet de l'année, à moi l'horreur : 31 décembre, ô joie, ô allégresse, je hais ce jour.
Vivement l'an prochain qu'on reprenne les affaires courantes.

Mais conscient qu'un minimum de socialisation est un mal nécessaire, j'irais donc socialiser.
Cette année pas mal de jeunes rejoignent notre groupe initial : parait qu'on rigole plus, et surtout que la bouffe est meilleure.

Cette partie relative au jour d'aujourd'hui évacuée, place au sujet du jour, LE SUJET qui agite tous les esprits évidement. L'attentat contre Benazir Bhutto, qui m'a donné envie de vomir ? Perdu. La libération des otages en Colombie ? Perdu. Non, ce qui agite les esprits, c'est évidement l'interdiction de fumer dans les lieux publics.
Regardez la une des journaux demain, et mesurez la taille des titres. Je jette pas l'opprobre, je fais pas mieux.
Comme triste excuse je connais pas personnellement ces dames. En outre, dans le cas de Mme Bhutto, même si je suis bon en puzzle, c'est mal barré.
J'ai par contre eu fumé, beaucoup, et très jeune, comme mon excellent confrère Andiamo (qui le racontait ici même dans un billet pas si lointain dont je vous recommande la lecture, je mets pas le lien, bossez un peu).

Et comment j'en suis arrivé à ce sujet, voilà qui vous intéresse, hein ? Finalement non, soyez charitables, ne me répondez pas.

J'étais donc assis sur le tabouret du bar à Loreleï, d'un geste noble touillant le bouillant thé, les yeux plissés par la fumée des cigarettes fumées alentour, un hémisphère branché sur les conversations pré-réveillon, l'autre folâtrant dans des pensées profondes: le billet à écrire pour demain, le popotin de Loreleï génialement moulé dans son jean (plaisir d'esthète, Loreleï préférant les filles, je m'absous d'office de toute pensée conjugalement incorrecte), quand, dans les volutes, j'ai revu :
Les gitanes maïs piquées aux grands parents, à dix ans.
Le foin avec les copains, fumé roulé dans du papier journal.
La première "boum", et le paquet de royal menthol en une après midi. Royale nausée en prime.
L'apprentissage, et les gitanes sans filtre.
L'armée, fauché, le tabac à rouler, drum in my reality, avec des trucs pour rendre le reality plus rigolo dedans.
La valse des blondes, un gout immodéré pour la camel sans filtre.
Fumer est un péché mortel, et j'ai beaucoup péché. Je me suis repenti, sans en tirer aucune fierté, d'ailleurs.
Le plaisir était parti, restait juste l'addiction, et se priver d'un truc qui ne fait plus plaisir, c'est relativement simple.
Alors une dernière taf, yeux dans les braises, on l'écrase un matin après le dernier café.
Et l'idée assez jouissive que dans 20 ans, nanti de poumons touts neufs et d'une envie retrouvée, on pourrait très bien recommencer une belle histoire d'amour avec la nicotine et sa copine caféine. Encore 7 ans à tirer.

Ça vous fait la jambe belle et lisse, je sais. Mais j'ai un message à transmettre.
Une jolie fille café au lait qui m'a chargé de vous dire qu'en ces temps difficiles pour vous, fumeurs invétérés, il y a une solution.

C'est à toi Céleste :



Sur ce dernier déplorable billet, je vous souhaite une bonne fin d'année à toutes, et tous :)

lorent