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mercredi 10 janvier 2007

Saoul-FifreJe m'étonne moi-même

Dites donc, mais c'est que je suis super louette ! Malin comme le singe mon ancêtre ! Je vous le dis tout net : je n'ai absolument pas envie de pondre un œuf ou quelque texte que ce soit ce soir. C'est l'anniversaire d'un souvenir douloureux, j'ai un peu d'acné sénile au bout des doigts et pour couronner le tout, on vient de m'identifier une allergie à l'écriture impromptue de billets.

Non, n'insistez pas.

À la place, je vais emmener Margotte au restaurant. Et puis, soyons fous, tiens, je vais rester manger en sa compagnie ! La belle doche va garder les nains... Et qui qui va oser me faire la moindre remarque ? Personne, pas même ce garde-chiourme de Tant-Bourrin !

Bien joué, non ?

'tain, j'en reviens pas comme j'ai joué fin sur ce coup là.

Allez, une 'tite photo de consolation. C'est-y pas mignon des pomponettes qui co-couvent ?

mardi 9 janvier 2007

ManouInfo ou intox ? (2)




Il paraitrait que François De WITT (dans une émission radiophonique du 8 janvier) préconise la privatisation totale d’EDF sous prétexte d’un gain de 85 milliards d’euros pour la nation.

Bien sur, on peut vendre tout et n’importe quoi pour que la nation s’y retrouve. D’ailleurs, pourquoi ne pas tenter de vendre nos meilleurs conseillers financiers (dont François De WITT) ? Ce serait peut-être l’occasion pour eux de se rendre compte si, oui ou non, l’herbe est vraiment plus fraiche dans le champ du voisin. Il n'est pas certain qu'on en tire grand chose.

En attendant de rencontrer François de Witt au bord du canal Saint-Martin ou dans un champ irlandais, je me dis que:

- La nation se met le doigt dans l'oeil s'il elle imagine pouvoir continuer à proposer à ses particuliers des tarifs d’électricité parmi les plus bas d’Europe en cas de privatisation d’EDF.
- Abandonner les choix énergétiques à la seule sphère privée tient de l'obscène voire du grotesque particulièrement dans un contexte environnemental délicat.
- Le patrimoine professionnel des 10 familles les plus fortunées de France avoisine les 80 milliards d’euros. Voilà aussi une somme qui pourrait rendre d’importants services à la nation. Mais cela est une autre histoire.
Quoique.

Et je remets le son.

lundi 8 janvier 2007

Tant-BourrinAh bin, je comprends mieux !

Je vous avais parlé, dans un billet précédent, de l'incroyable prolifération des Oui-Oui dans notre appartement, prolifération d'autant plus inexplicable que j'avais mis en place un contrôle très strict pour éviter l'introduction clandestine de nouveaux Oui-Oui dans celui-ci.

Las, tous mes efforts se sont révélés vains : leur nombre ne cesse de croître, tant et tant que j'ai finalement dû renoncer à en tenir le décompte.

Ne pouvant toutefois me résoudre à cet échec et fermement décidé à en avoir le coeur net, j'ai eu la bonne idée d'installer une caméra de surveillance dans le salon, afin d'espionner la population ouiouiste en mon absence.

Bingo ! Regardez plutôt ce que j'ai découvert dans les enregistrements : c'est assez instructif !


Oui-Oui se tape Mirou, apparemment consentante, sous l'oeil
de Petit Ours Brun et de ses congénères, visiblement intéressés


Et ça y va à la manoeuvre !


Tsssss... toutes ces saletés devant des enfants
auxquels cela va donner de mauvaises pensées !


Et encore, je ne vous ai pas mis la bande-son ! Vous entendriez ça,
tous ces grognements de jouissance d'ourse en chaleur !


Toute la lubricité du monde dans ce regard torve !


Bien, je pense qu'il n'est pas utile de chercher plus avant pourquoi les Oui-Oui croissent et se multiplient, j'aurais dû prévoir un coffre à jouets masculins et un coffre à jouets féminins bien séparés et fermés à clé pour éviter ce genre de désagréments.

Dites, ça existe les pilules pour ourse ?

dimanche 7 janvier 2007

Saoul-FifrePleine puberté

C'était pas facile, dans les années 60, moi je vous dis que çà ! Pour obtenir des infos. Les copains, il fallait même pas y penser, ils étaient encore plus ignares que moi. Et personne t'aidait, hein ? Le système tout entier était d'une solidarité sans faille avec les parents. J'allais à la bibliothèque du collège, je repérais un livre au titre prometteur, je sais pas, moi, au hasard : "L'Éducation sentimentale", je le posais sur le bureau de la dame, avec ma carte, la dame levait les yeux, bon, c'est vrai, j'étais petit, ça mettait pas d'huile de couille dans la relation, et elle me lançait, condescendante :

- "Mais tu n'as pas vu la pastille "3 ième", mon petit ? Tu n'auras le droit de lire ce livre que dans 2 ans..."

- "Ha bon, et pourquoi ?

- "Tu n'as qu'à demander à ta maman..."

La honte, quoi ? Tous ligués contre les honnêtes chercheurs de connaissance sur le cul. Le Larousse. Ha, parlons en, du Larousse ! En te rapprochant discrètement d'un groupe de grands, t'as réussi à capter un mot potentiellement "sexe". L'air niaiseux du gars qui le prononce, le rire agricole qui secoue les copains, sont des signes qui ne trompent pas. Tu reviens à la maison, et tu cherches "masturbation" dans le pavé de celle qui sègue à tous vents (hein, Byalpel, qu'on se sent plus intelligent ?). n.f. Action de se masturber. D'accord. Et dessous, t'as "masturber". v. Se livrer à la masturbation. Et merde ! Tout est verrouillé, je vous dis.

À force d'astuce et d'observation, tu subodores que "baiser" fait partie de ce lexique dont tu souhaites pénétrer les arcanes. v. Embrasser. Baiser la main de la reine. Et re-merde ! Je les aurai, je les aurai... Ne pas se décourager. Je ne prévoyais pas du tout de me décourager, mais bon, la recherche stagnait. Comme disait de Gaulle, mais à l'époque, je ne risquais pas de citer de Gaulle à la maison, c'était encore plus connoté "foutre-pipi-caca" que Sœur Soupirs des Anges se faisant administrer le Saint Sacripant dans le Fondement de la Doctrine, enfin, comme disait Mongénéral :

- "Des chercheurs qui cherchent, on en trouve... Mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"

Nous avons d'ailleurs là une très belle antimétabole, c'est un traité de rhétorique par le sourire qui me l'a appris, mais revenons à notre compulsif goût bien adolescent pour les mots sales. Alors je me rabattais sur l'Encyclopédie Familiale Larousse. Encore elle. Antenor ne va pas faire long feu sur ce billet, mais non, c'est pas elle, il s'appelait Pierre, reviens ?

Hygiène de la femme. J'avais vaguement rêvé d'une photo de nénette à sa toilette, mais j'en ai été pour mes frais. Les fiançailles ? Hé hé, c'est émoustillant, ça, les fiançailles... Voyons voir.

"Acte grave entre tous, l'un de ceux qui réclament la liberté la plus entière, qui font appel à la volonté la plus précise, qui exigent la prise la plus nette de responsabilités. Il n'est guère que l'obéissance mûrement réfléchie à une vocation religieuse ou l'acceptation parfaitement lucide de la mort qui soient des actes aussi révélateurs de la noblesse de l'homme"

Bon ben tout ça n'apporte guère d'eau à mon moulin.

J'ai continué à feuilleter, mais le cœur n'y était pas. Et le cul non plus, d'ailleurs. Et puis j'ai fini par tomber là dessus, coincé entre un truc bien paranangoissant sur les maladies vénériennes et un couplet sur les méfaits de l'alcoolisme, passage qui, je me le rappelle et je m'en souviens, m'avait laissé complètement indifférent.

RÔÔÔÔ, bé ça aura été largement suffisant pour initialiser un beau petit rêve bien chaud pour le petit 6 ième que j'étais ?

Mais c'était pas très "sexe", les sisties... Un peu la dernière année, peut-être ?

samedi 6 janvier 2007

ManouLes rêves de l'oie blanche




Aucune trace de violence, de politiquement correct ou de sectarisme quelconque dans ces extraits oniriques bénéficiant d'une unité de lieu et d'action exceptionnelle.

Rêve 1

Accoudée au bord d’une piscine, j’en regarde l’eau très bleue. D'importantes vagues l’agitent comme s’il s’agissait de la mer. En retournant vers mon siège, je m’aperçois que je suis nue et que tout le monde me regarde. Pas de serviette à l’horizon. Alors je m’allonge par terre et tente de me recouvrir imparfaitement à l’aide d’une chaise en plastique blanc.

Rêve 2

Je me trouve seule dans une salle de réunion. Une femme entre et me demande de lui faire l’amour. J’obtempère. Puis nous nous rhabillons. Un homme ouvre alors la porte et dit à la femme : « Tu t’es encore laissée tenter. » La femme lui répond : « Elle n’y est pour rien, c’est moi qui lui ai demandé ». Ils sortent tous les deux en refermant la porte.

vendredi 5 janvier 2007

Tant-BourrinLa vérité sur le Souf' (suite)

Il y a quelque temps déjà, je vous avais narré ma petite expédition commando destinée à dégonfler la baudruche Saoul-Fifre (d'un point de vue pseudo-culturel, s'entend, c'est une image ! Parce que pour ce qui est de la bedaine...).

Or donc, constatant qu'il la ramène toujours autant, j'ai à nouveau organisé une petite opération d'infiltration visant, cette fois, sa bibliothèque (prétendument emplie de la crème du bon goût littéraire).

Pour ce faire, un complice a attiré Saoul-Fifre hors de chez lui en se cachant dans les fourrés et en imitant le cri du cubicube de pinard. Une fois la place libre, je m'y suis introduit et j'ai enfin pu voir de visu la bibliothèque du Souf'... Eh bé, ce n'est pas glorieux !

D'ailleurs, pour vous en convaincre, j'ai photographié quelques-uns des bouquins qui s'y trouvaient. Jugez plutôt...



















Maintenant que ses lectures sont sur la place publique, j'en connais un qui va peut-être la mettre en veilleuse maintenant, non ?

jeudi 4 janvier 2007

Saoul-FifreL'Île des Bouches-du-Rhône

Il est de bon ton de se moquer d'Enrico Macias, de ses chansons dégoulinant de bons sentiments altruistes mais qui jurent un peu avec les poignées de portes en or de son appartement parisien, de son mondialisme du cœur un peu cucul la praline, mais s'il n'avait pas existé, les 2 millions de rapatriés qui ont déferlé sur la métropole en 62 n'auraient pas tout à fait eu le même moral. En chantant son Algérie, notre Algérie, et en rencontrant ce succès incroyable auprès de vous "les patos", il nous a redonné la fierté, nous a consolé de la perte de notre pays.

"Les filles de mon pays", "Paris tu m'as pris dans tes bras", "Guitare, guitare...", "Poromponpéro", "Les gens du Nord", c'est chouette, c'est consensuel, c'est dansant, c'est gai et dynamique, bravo ! Mais notre chanson chérie à nous, la famille, et je pense aussi la chanson importante pour tous ces pieds-noirs agriculteurs, qui, comme tous les paysans du monde, ont un rapport très possessif à la terre, c'est cette chanson absolument phénoménale qu'est l'île du Rhône :

Des années après, des frissons nous parcourent systématiquement à l'écoute de ce morceau. L'auteure officielle, Anne Huruguen, a fait très fort : elle a décrit exactement les sentiments que nous ressentions, elle a mis le doigt là où ça faisait de l'effet, elle a enfin dit l'abandon, le courage du recommencement, mais surtout l'inquiétude, la confiance mise à mal, le "jamais chez soi nulle part"...

L'ÎLE DU RHÔNE (Paroles: A. Huruguen / Musique: E. Marouani, E. Macias)

On s'en allait, chassés par le cyclone
Et sur la route on nous avait jeté
Mais quand on fût près de l'île du Rhône
On a compris qu'on était arrivé
On a compris qu'on était arrivé

L'île du Rhône semblait nous attendre
L'île sauvage, douce à l'homme oublié
On a percé sa glaise humide et tendre
Pour y planter nos tentes et nos pommiers
Pour y planter nos tentes et nos pommiers

Que c'était bon d'arracher les broussailles
Nos mains faisaient reculer la forêt
Quand notre terre nous ouvrait ses entrailles
Que c'était bon d'y planter nos pommiers
Que c'était bon d'y planter nos pommiers

Etes-vous fous nous disait le village
Connaissez-vous le Rhône de chez nous
L'avez-vous vu quand il est par l'orage
Gros de la Saone et qu'il pleut sur le Ventoux ?

L'avez-vous vu dans ses grandes colères
Plus dangereux qu'un archange brutal
Tous les cent ans, la chose est légendaire
Quatre ou cinq fois il nous fait bien du mal...

On a gardé les amarres à nos barques
Car si le Rhône nous donne encore vingt ans
Chaque matin, chaque heure est un miracle
Le sirocco n'en laissait pas autant
Le sirocco n'en laissait pas autant

Regardez-la, c'est notre île cantique
C'est un poème, un bouquet de couleurs
C'est notre terre et c'est notre Amérique
L'eau de ses bords fait le tour de nos coeurs
L'eau de ses bords fait le tour de nos coeurs

Car tous ces jours où l'on courbait l'échine
Pour préparer le sol de nos pommiers
On avait tant, tant besoin de racines
Que c'est aussi nos vies qu'on a planté
Que c'est aussi nos vies qu'on a planté.

Enrico recherchait son public et ne voulait surtout pas passer pour un aigri, mais là, il se lâche, sous couvert de métaphores :

On s'en allait, chassés par le cyclone, et sur la route on nous avait jeté...

L'île sauvage douce à l'homme oublié...

Notre île à nous fut d'abord dans le Périgord, et c'est vrai que si le départ est dur, l'arrivée sur une nouvelle terre à défricher est belle :

On a compris qu'on était arrivé : l'île du Rhône semblait nous attendre...

C'était aussi une île : il fallait traverser un pont sur un petit ruisseau, la Lidoire, pour arriver chez nous, un endroit plus isolé (étymologie exacte du mot île), tu meurs... Cette notion d'île, de terre environnée, protégée par l'eau, m'a poursuivi toute ma vie. J'ai phantasmé sec sur les voyages au long cours en solitaire, sur le concept ridicule du "bon sauvage" habitant les îles sous le vent où des vahinés disponibles viendraient m'apprendre le bonheur. Des auteurs un peu plus sérieux comme Victor Ségalen et ses "Immémoriaux", Robert Merle et son "Île", "Sa majesté des mouches", de William Golding, R.L. Stevenson, se sont chargés de rabattre un peu mon enthousiasme romantique...

J'ai vécu un an dans "le château de l'isle", dans le Haut-Médoc. Là aussi, il suffisait de passer le pont pour venir chez nous...

J'ai bien entendu écrit mon hommage à celle qui a tant occupé mes pensées. Je ne suis pas du tout content de ce texte mièvre et mou, mais bon, puisque j'aborde le sujet, pas de chance : vous n'y coupez pas !

Mon île à moi
L'île au bout du vent
Combien de fois
Tel un petit enfant
Je t'ai pleurée,
Serrant les poings ?
Nulle ne m'a consolé
Tu es si loin
Aux alizées...

Mon île à moi
Je te sens souvent
Auprès de moi
Belle navigant
Tes poissons bleus
Tes coquillages
Me lavent le fond des yeux
Dans ton sillage
Si sinueux...

Mon île à moi
Princesse sirène
Je te tutoie
Tu sourcilles à peine
Je salivais
Sur ces trésors
Qu'on ne peut arracher :
Lueurs d'aurore
Sur toi penchées...

Mon île à moi
Tes rivages blancs
La nuit, m'envoient
Tes beaux goélands
Qui, d'un coup d'aile
Par dessus l'onde
Me posent à l'archipel
Quelques secondes
Une étincelle...

Mon île à moi
Tout au bout du quai
Dans quelques mois
Je m'embarquerai
Déjà j'entends,
Incantatoire
Ta brise pianotant
Un air du soir
À quatre vents...

Mon île à moi
Entends cet appel
Tu m'attendras
Sur la passerelle
J'aurai crevé
Toutes les vagues
Et je m'imprégnerai
D'arômes, d'algues
Et de beauté...

Et aujourd'hui aussi, je me suis trouvé une île ! Il faut passer un pont pour venir chez nous. Mon beau-père disait souvent : "Ils sont trop cons. On a qu'à faire sauter le pont et déclarer la "République du .... indépendant" !" Pour la Fête de nos 10 ans de mariage, j'avais repris l'idée et dessiné ceci sur les faire-parts.

On en sort pas...

Que c'était bon d'arracher les broussailles, nos mains faisaient reculer la forêt, quand notre terre nous ouvrait ses entrailles, que c'était bon d'y planter nos pommiers

Nous, c'était des amandiers (c'est quand même plus adapté), mais l'idée est la même. Et la conclusion également.

On avait tant, tant besoin de racines que c'est aussi nos vies qu'on a planté

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