Blogborygmes

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samedi 24 mars 2007

ManouIrena Sendlerowa - (Claire Soarès)




Le nom de mon grand-père figure parmi d’autres noms, allée des Justes, à Paris. Ce soir, dans le Courrier International, je suis tombée sur cet article.

Simplement juste

L'Oskar Schindler polonais est une femme, et elle habite dans une maison de retraite. Contrairement à l'industriel allemand, elle n'a jamais eu à sa disposition de moyens matériels et financiers. Pourtant, cette ancienne employée de la santé publique a sauvé deux fois plus de juifs des horreurs de l'Holocauste. Près de 2 500 enfants ont échappé au ghetto de Varsovie et à une mort quasi certaine dans les camps de concentration grâce à Irena Sendlerowa, aujourd'hui âgée de 97 ans, présentée pour le prix Nobel de la Paix.

M"'' Sendlerowa a transporté des bébés et des enfants juifs dissimulés dans des sacs, les a fait passer par des canalisations ou les a cachés sous des civières dans les ambulances. Puis ils ont été placés dans des familles d'accueil non juives, où on leur a donné de fausses identités, appris à parler polonais et à ânonner des prières chrétiennes afin de leurrer la Gestapo. "L'instinct de survie nous pousse à nous sauver nous-mêmes. Elle, elle a sauvé les autres", affirme Elzbieta Ficowska, l'une des rescapées. Alors que l'Europe sombrait dans la guerre, en novembre 1940, Elzbieta et près de 400 000 autres juifs polonais étaient parqués dans une zone à peu près de la taille de Central Park, le ghetto de Varsovie.

Dans la Pologne occupée, quiconque aidait les juifs risquait la peine capitale, ce qui n'a pas suffi à dissuader l'employée des services de santé, qui, par ses fonctions, était autorisée à pénétrer dans le ghetto. "On m'a élevée dans l'idée qu'il faut sauver quelqu'un de la noyade, quelles que soient sa religion ou sa nationalité", explique-t-elle. Au beau milieu du tumulte de la guerre, Irena eut la présence d'esprit de dresser une liste méticuleuse de ceux qu'elle aivait sauvés, afin de leur permettre de retrouver les leurs plus tard. M"' Sendlerowa recopia soigneusement les informations concernant chaque enfant sur du papier à cigarettes, en deux exemplaires pour plus de sécurité. Ces précieuses données furent ensuite conservées dans deux bouteilles de verre scellées, enterrées dans le jardin d'un collègue.

Mmr Sendlerowa travaillait sous les auspices de Zegota (une organisation secrète soutenue par le gouvernement polonais en exil), mais elle était la seule en charge de la protection des archives des enfants. Ce qui n'allait pas sans risques. Elle frôla la catastrophe en octobre 1943, quand une escouade de soldats nazis débarqua chez elle à l'aube, mit la maison sens dessus dessous et emmena Irena au siège de la Gestapo. Des officiers la torturèrent afin de lui extorquer des informations, allant jusqu'à lui briser les os des jambes et des pieds, mais elle resta muette.

"je porte encore sur moi les cicatrices de ce que ces 'surhommes allemands' m'ont fait à l'époque, raconte-t-elle. j'ai été condamnée à mort... mais, à part ça, j'étais aussi rongée par l'angoisse à l'idée que la seule trace de ces enfants disparaîtrait si je mourais." Ses collègues de Zegota réussirent à corrompre un officier allemand, qui accepta de fermer les yeux sur son évasion en échange d'un sac de dollars. Elle fut dès lors contrainte de vivre dans la clandestinité, sous de fausses identités, dans l'impossibilité de rentrer chez elle.

Claire Soarès

vendredi 23 mars 2007

Tant-BourrinLa machine à réveiller les morts

Après des années et des années de recherches, Artur Bontin avait fini par découvrir le secret de la vie.

Certes, il eût été incapable de créer de toutes pièces une quelconque forme de vie, mais il avait réussi à mettre au point la plus extraordinaire invention de toute l'histoire de l'humanité : une machine à réveiller les morts.

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jeudi 22 mars 2007

Saoul-FifreSonia

La journée de « travail » des cabres ne commence qu'à 11 H 30, à l'heure du « Grand Lâcher », mais démarre sur les chapeaux de roues, intensivement, à la saison des glands, qui sont un peu les calissons d’Aix ou les nougats noirs d'Allauch des chèvres.

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mercredi 21 mars 2007

ManouCeci n’est pas une montre




Cet objet m’a été transmis par le seul, l’unique, le merveilleux Michou. J’ai pour mission d’en faire un billet (On peut toujours compter sur Michou) puis de le confier à un autre bloggueur qui devra à son tour en faire un billet.

La chose de couleur rose parait avoir été maltraitée. Verre cassé, bracelet absent. Elle n’émet pas le tic-tac que l’on serait en droit d’attendre d’elle. Elle reste surtout insensible à mes recettes malgré plusieurs bains dans de l’engrais pour bonzai. Je la crois issue d’un croisement entre une lampe de bureau et un malabar à aiguilles. Nous ne réfléchissons pas suffisamment au mode de reproduction d’une lampe de bureau et d’un malabar à aiguilles, englués que nous sommes dans le rythme quotidien.

Je suis très attachée à ce que cette chose soit heureuse les quelques jours qu’elle passera avec moi. Demain je l’emmène sur le toit de la grande arche de la Défense visiter l’exposition « passé et futur dans le présent de l’architecture guatémaltèque ». Je compte ensuite l’utiliser comme projectile avec mon lance-pierre pour abattre les pigeons du parvis nécessaires à mon repas du soir.

Si vous êtes intéressé par cette chose, si vous désirez ardemment la tenir entre vos mains, si vous souhaitez écrire sur elle un billet comme jamais personne n’a su en écrire jusqu’à ce jour, racontez-moi un peu vos motivations profondes et je me charge du reste.

La chose qui tient la chose rose n'est pas à transmettre. Il s'agit aussi d'un cadeau de Michou dont je ne saurais me défaire sans raison profonde.

mardi 20 mars 2007

Tant-BourrinLa chanson emmêlée

Histoire de fêter dignement la victoire du XV de France dans le Tournoi des six nations, j'ai exhumé du fond de mon tiroir un texte de chanson que j'avais écrit il y a une petite dizaine d'années.

Un texte qui n'est, certes, pas d'une finesse démesurée, mais qui rendait hommage au rugby de papa, le bon vieux rugby amateur d'avant le professionnalisme, le rugby commenté par Roger Couderc. Un rugby qui n'était pas pratiqué par des terminators au look de play-boys, un rugby où les premières lignes bedonnaient et mettaient cinq minutes pour arriver en ahanant sur les regroupements, un rugby où les trois quarts étaient filiformes mais jouaient aux anguilles dans les lignes adverses. Un rugby peut-être moins spectaculaire et physique que celui d'aujourd'hui, mais un rugby qui était alors l'art de l'évitement et non un combat de percussions bovin.

Bref, un rugby tout en créativité et non pas, comme à l'heure actuelle, tout en créatinité.

Et la créativité n'était alors pas que dans les cadrages-débordements des ailiers : le pack débordait aussi d'inventivité, mais dans un tout autre registre, celui des mêlées. Notamment les mêlées ouvertes qui étaient bien plus confuses que celles d'aujourd'hui. Un arbitre actuel siffle rapidement dès qu'un empilement n'arrive pas à accoucher du ballon, bridant ainsi la créativité des avants. Mais il y a quelques années de cela, les mêlées ouvertes étaient une magnifique foire d'empoigne où les comptes se réglaient en douce. Enfin, quand je dis "en douce", ce n'est qu'une façon de parler : les soigneurs avaient fort à faire, et un match sans au moins une bagarre générale pouvait alors être considéré comme un mauvais match.

C'est ce rugby que Iturria avait su magnifiquement croquer dans sa bande dessinée "les Rubipèdes", publiée alors dans le journal Sud-Ouest puis en albums, qui me fait aujourd'hui encore pisser de rire.



Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Mais revenons-en donc au texte de chanson promis. Le voici. Vous comprendrez en le lisant qu'il était surtout fait pour être entendu et non lu, l'avant-dernier vers de chaque refrain étant à double sens phonétique. Mais baste !




Chanson emmêlée
    (© Tant-Bourrin Inc. International Ltd)

C’est une question essentielle
Que vous n’avez pu démêler,
C’est une angoisse existentielle
Devant le poste de télé...

Ah oui, vraiment, ça vous agace
Quand les joueurs, tels des béliers,
Poussent ensemble, tous en masse :
Que se passe-t-il sous la mêlée ?

Moi qui suis pilier, messieurs dames,
Et pas seulement de bistrot,
Je vais vous dire ce qui se trame
Sous ces agrégats magistraux

Quand je vois le pilier d’en face
Avant que l’arbitre ait sifflé,
On se jette un regard de glace,
Puis v’là c’qu’on fait sous la mêlée...

Je le cogne
Sans vergogne,
Il m’décoche
Une bonne gauche,
Me fout en l’air
Deux, trois molaires,
Et il se becte
Un direct,
Il m’écrase
Bien le nase,
M’dépareille
Les oreilles,
J’lui frictionne
Les neurones,
Puis je lui toque
Les breloques,

Car final’ment
On s’aime,
On s’aime...
Les coups à tous vents !

Vous d’vez commencer à comprendre
La philosophie de ce sport :
Quand on vous donne, faut savoir rendre ;
Si tu me frappes, moi j’te mords...

Sans parler des mêlées ouvertes,
Quand tout le monde est empilé,
J’en vois des pas mûres et des vertes...
S’en passe de drôles dans ces mêlées !

J’mange une beigne,
Une châtaigne,
Il s’renifle
Une mornifle,
Je le dessoude
A coups de coude
Et il m’aligne
Une belle pigne,
Je fourchette
Ses mirettes
Il m’arrache
La moustache,
Il me piétine
Les narines,
Et j’asticote
Bien ses côtes,

Car final’ment
On s’aime,
On s’aime...
Les coups à tous vents !

Mais après l’match, on fait la fête
On s’marre avec l’autre pilier
Des coups qu’on s’est mis sur la tête
Quand on était sous la mêlée

Quand enfin, débordant de bière,
Pinté, je regagne mon palais,
Ma femme m’attend, la mine guerrière,
V’là un aut’ genre de démêlés !

Elle m’tartine
Une praline
Et s’acharne
Sur ma carne,
Elle me décoche
Une taloche,
Puis elle m’éclate
La prostate,
Je m’avale
Une mandale,
Elle me gnaque
La barbaque,
Elle me pète
Les roupettes,
Et écrabouille
Mes petites couilles,

Car en effet
Elle m’aime,
Elle m’aime...
F’rait un bon pilier !

lundi 19 mars 2007

Saoul-FifreGazette de Bleauguebault-sous-Equesta

Kund-foudr / Ka-Raté

Notre charmante (de l'avis unanime de l'Amicale Locale des Aveugles d'un œil et Borgnes de l'Autre) administrée Manou a remporté le mois dernier sa "ceinture de peignoir Petit-Bateau" qu'elle a aussitôt défaite et brandie au dessus d'elle vers le public en signe de victoire. Le final fut éblouissant : elle saisit Maître Michuraghayardi-Meypaghéri par le petit doigt et l'envoya en vol plané, tête la première dans la machine à laver le linge des vestiaires. Puis alla le soigner et le consoler avec beaucoup de sportivité.

Félicitations à notre championne pour son coup de rein plein d'enthousiasme et pour sa rotation du buste joliment et rondement menée, comme on aimerait en voir plus souvent dans des rencontres tristounettes au niveau tirant de plus en plus vers le bas.

Les juges auront noté avec émotion la vigueur et le dynamisme de la montée de torse, l'ampleur de la forme, l'occupation de l'espace, les volumes en équilibre parfait, l'effet diabolique du jeu de jambes et l'imparable bluff de la tension du bassin vers l'avant.

Le clin de 3 ième œil déstabilisant pour l'adversaire fut apprécié et le chakra à 6 pas dans le plexus également. Un branle-bas rapide et précis, exécuté de main de maître au cours d'une mêlée tête-bêche sur le tatami, ne fut pas étranger dans sa saisie d'avantages qu'elle ne lâchera plus jusqu'à l'action finale, précédée par un implacable ciseau au cou entre ses cuisses en tenailles, qui fit rougir son adversaire jusqu'aux oreilles, lui coupa le souffle, le choqua profondément, et le vider, le décharger complètement de son énergie ne fut plus pour elle qu'un jeu d'enfant...

Nous aurons assisté avec délices à une partie jouée finement, Manou nous aura fait partager son style fécond, volcanique, pétri d'esprit et de chair dans d'agréables proportions et nous aura suscité le désir d'à nouveau nous laisser émoustiller par l'ardeur, la chaleur de ces joutes.

Qu'elle jouisse de son triomphe dans ce qui fut vraiment pour les spectateurs une partie de plaisir !

dimanche 18 mars 2007

ManouInspiration pour un billet




recette dédiée à Dan

Ingrédients: (en choisir un ou plus dans la liste qui suit) :

- 1 souvenir
- 1 photo
- 1 chaîne refilée par un blogueur coopératif
- 1 livre
- 1 geste de la vie quotidienne
- 1 article

Préparation:

Quand l’ingrédient est choisi, secouez-le mentalement une paire d’heures. Tapez sur votre micro les phrases qu’il vous inspire. Ebaudi(e), contemplez votre création.

Allez vous laver les mains. Indépendamment du fait que cette action vous permettra de vous sucer le pouce sans risque de choper n’importe quelle gastro, elle vous offrira aussi le recul nécessaire avant les opérations suivantes.

Examinez à nouveau votre embryon de billet, cette fois de façon hystérique : c’est à dire en hurlant « Je n’écrirai plus aucun billet, jamais, jamais, jamais ! ». A cet instant précis, vos proches réclament le droit au sommeil et surtout celui de ne plus vous entendre.

Couchez-vous. Le sommeil porte conseil. Il représente également la meilleure alternative à la malveillance manifeste de votre entourage. Dormez, réveillez-vous, cherchez vainement les conseils, allez bosser et à un moment opportun, revenez devant votre texte. Coupez les imprécisions, coupez les redites, coupez les références politico-érotico-religieuses. Remarquez bien que je ne suis pas contre un peu d’érotisme, mais ne venez pas vous plaindre ensuite d’avoir du mal à vous endormir.

Quand il ne reste qu’une phrase dans votre billet, demandez-vous si elle ne représente pas un ingrédient parfait. Reprenez la préparation au début.

Suggestions:

- Si vous avez l’impression que cette recette « boucle », stoppez le processus avant la coupe des références politico-érotico-religieuses et publiez.
- Si vous n’avez pas l’impression que cette recette boucle, consultez.
- Si vous êtes indifférent au fait que cette recette boucle ou ne boucle pas, vous êtes ma lampe de bureau.

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