Je pensais Margotte moyennement jalouse, enfin, normalement, quoi, juste assez pour que je sois persuadé qu'elle tient à moi, qu'elle n'est pas complètement indifférente à mes activités lorsque nous ne sommes pas ensemble ? J'avais juste cru remarquer qu'elle était certaine mordicus c'est pas possible autrement, que j'avais couché avec l'ensemble de nos connaissances féminines. Bon, j'exagère. La moitié, c'est sûr, les autres, elle attend de pouvoir recouper les preuves avec les soupçons et les constats d'huissiers avec les intimes convictions.

Et bien non. Pas du tout. Margotte est une femme libérée. Enfin : libérée sur parole, je lui accorde un sursis.

Hier, j'étais occupé avec mes poules, complètement surexcitées, gloussant de contentement entre 2 prises de becs quand elles se disputaient ma semence que je leur distribuais largement, et Margotte s'activait de son côté. Voilà qu'arrive la Julie , la plus grosse cochonne à l'Ouest du Rhône, et elle avance en se dandinant et en tortillant du cul vers Margotte. Elle se colle contre elle et la pousse du nez pour se faire caresser, ce qu'elle arrive à obtenir sans insister outre mesure. Et puis, vite lassée, elle s'ébroue, et de sa démarche chaloupée qu'elle croit érotique et suggestive, elle se dirige sans plus hésiter droit vers moi, pour s'arrêter à quelques millimètres de mes cuisses. Elle relève la tête, me regarde crânement par dessous l'abat-jour de ses paupières à demi baissées et laisse échapper du plus profond de sa gorge un son rauque et plaintif.

Margotte me dit avec un sourire et une moue à la Bardot des grandes années : "Mais caresse-la, tu vois bien qu'elle n'attend que ça ? Vas-y, tu peux bien lui faire ce petit plaisir... ?"

Heu, les soies que Julie a sur la tête, c'est de vraies cordes à piano, c'est raide, on dirait des aiguilles à matelas, rien de soyeux, du tout, vraiment rien à voir avec la douceur de la soie, je sais pas le malade qui a fait un tel rapprochement ? Bon, je lui en ai tiré 2 très fort, pour voir...

Et Margotte : "Tu as vu comme sa peau est douce, douce, derrière les oreilles ? Je suis sûre que tu ne l'as jamais caressée à cet endroit. Essaye, tu ne t'imagines pas comme c'est agréable. Et elle adore qu'on la grattouille là car elle ne peut pas se le faire toute seule... Ne la laisse pas ainsi, insatisfaite, elle ne demande qu'à devenir ton amie !"

Alors je me laisse circonvenir. Moi dont la fidélité absolue pourrait servir d'exemple éclairé à toute une génération-sida allergique au latex, je me retrouve à masser les zones érogènes d'une véritable truie haletante et souffrant visiblement de carence affective, s'appuyant sur ma main, soupirant, mais elle est en chaleur, ou quoi ? Et ceci avec le consentement, que dis-je, le consentement, à la demande pressante, sous la supplique, la sommation, l'exigence de ma compagne !

Incitation à la débauche et à l'adultère, Monsieur le juge ! Et, circonstance aggravante, par personne ayant en son pouvoir arguments féminins à l'efficacité maintes fois vérifiée. Dans le vil but, subséquemment, de modifier une honnête attirance pour la charcuterie fermière en luxure perverse teintée de zoophilie !

Je demande à la cour une sévérité exemplaire !