Que fait-on pendant les vacances ? On bronze en lisant les bouquins qu'on a pas eu le temps de bout niqué, heu, de bouquiner pendant l'année. Alors je vais vous parler des derniers que j'ai lus. Je vous avais parlé de la dernière pile de bouquins que l'on m'a offerte. Ils ne sont pas forcément faciles à trouver, mais ce sont des poches, chez les bouquinistes, ou bien oubliés sur des étagères...

Il y avait Le bûcher des vanités, de Tom Wolfe.

C'est un best seller qui a dû avoir un succès de scandale aux États-Unis. Wolfe passe la ville de New-York au fil de son scanner impitoyable. Il y fustige les hypocrisies et le sacro-saint politiquement correct en prend pour son grade. Les luttes entre classes, origines, quartiers, partis, églises, sont bien à balles réelles et très loin des principes bisounours ayant institué les quotas ethniques dans les films. On y voit la chute vertigineuse d'un pilier du système, boursicoteur pro déconnecté du réel. Sa dégringolade sociale est orchestrée en sous-main par une mafia politique, dans le but d'élire un maire noir à la tête de la Grosse Pomme, et soutenue par des médias charognards. Personne ne sortira indemne de cette sinistre farce qui n'a de justice que le nom. Tous les protagonistes sont pourris, manipulés, autistes comme savent si bien l'être ces yankees certains d'avoir le gode à leur side, alors qu'ils l'ont autre part. Tous récupérés, tous achetables, tous innocents et surtout, surtout : si fiers d'approcher le bûcher des vanités et d'en distraire quelques calories.

Le héros en profite pour arracher sa vieille peau sordide, se purifier dans l'eau du torrent et retrouver en lui la force du vrai pionnier et son clair regard. En fait, c'est un livre de cow-boys.