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jeudi 9 mars 2006

Tant-BourrinRetour

Un couple fusionnel. Vingt-cinq ans de mariage et pourtant on n'aurait pas réussi à glisser une feuille de papier à cigarette entre leurs âmes, tant celles-ci étaient étroitement entremêlées.

Nicolas et Gabrielle s'étaient connus à vingt ans à peine. Une seconde après leur rencontre, ils étaient déjà fous amoureux l'un de l'autre et cet amour depuis ne s'était jamais démenti, malgré la râpe du temps, malgré le glacier des habitudes, malgré l'usure de la vie qui mettent tant de passions à mal.

Au contraire, entre ces deux-là, l'âge n'avait fait qu'accroître leur addiction mutuelle, perlée de mille petits rites, de mille petits jeux, de mille plaisanteries stupides qui ne faisaient rire qu'eux. Et malgré la maturité, malgré leurs deux fils aujourd'hui mariés, malgré les ridules et les tempes grisonnantes, tous les soirs Gabrielle se précipitait vers la porte dès que Nicolas rentrait du travail et sautait dans ses bras, dans la joie de l'étreinte retrouvée, dans la suavité d'un baiser aussi doux que le tout premier.

Mais ce soir-là, Nicolas était en retard. Oh, bien sûr, cela lui arrivait de temps à autre, mais à chaque fois, Gabrielle ne pouvait s'empêcher de frissonner, comme une droguée en manque de sa dose et qui craindrait que son dealer ne vienne pas.

Il y eut un coup de sonnette. Un seul coup. Nicolas avait l'habitude de donner trois petits coups secs. Elle ouvrit la porte : deux gendarmes, l'air contrit, étaient là.

Un coup au foie. Un mauvais rêve. Gabrielle se sentait déjà vaciller, pressentant le pire.

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mercredi 8 mars 2006

Saoul-FifreLa dernière rabasse

Ceci est un vrai article passé dans "La Provence". Ils me l'ont accepté avec empressement dès qu'ils ont su que je le faisais bénévolement q:^). Mais Victorin était un vieux pote. Je lui devais bien cette petite gloire posthume. J'ai caché les renseignements trop précis, mais je n'ai pas la maîtrise de Photoshop d'un Byalpel ou d'un Loïc q:^(

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mardi 7 mars 2006

Tant-BourrinSévices après-vente





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lundi 6 mars 2006

Saoul-FifreI velo you

Depuis tout petit, j'ai un petit vélo dans la tête et un petit vélo sous les fesses. J'avais 4 ans quand mon oncle, le frère casse-cou de ma mère, m'a appris cet équilibre magique du deux-roues.

- "Vas-y, pédale, appuie plus fort, regarde loin devant, n'aie pas peur, je te tiens sous la selle...", me disait-il alors qu'il m'avait lâché depuis longtemps, tout en courant à côté de moi.

Force de la confiance contre force de l'imagination. Force de la vitesse contre force de la gravité. Force de la liberté contre force de la peur et de la sclérose.

Mon vélo a été le compagnon fidèle et assidu de mon indépendance. Dès 6 ans, par tous les temps, je me tapais 6 kms le matin et 6 kms le soir pour aller m'instruire à l'école de mon petit village. 2160 kms par an. Plus les promenades et les visites aux copains. Plus tard, comme mon collège était à 15 kms, j'allais attendre le bus de ramassage à 3 kms de chez nous, le chauffeur n'osant s'aventurer plus avant dans ces terres sauvages, cet officiel trou du cul du monde. Mes potes pèquenots et moi laissions les vélos derrière une maison inhabitée dont l'auvent nous servait d'abri-bus quand il pleuvait. Nous les avons toujours retrouvés le soir. Heureuse époque ou heureuse région sans voleurs.

Je ne sélectionnais pas mes amis sur des critères de distance et de praticité des visites. Ils habitaient tous à au moins 20 bornes. 40, aller et retour. Ça ne m'a jamais freiné. Je faisais le trajet dans l'après-midi, et ça ne nous laissait que peu de temps pour nous amuser, car les horaires des repas étaient stricts , chez nous.

Le vélo abolit presque les distances. En tout cas, il multiplie par 4 celles que l'on peut parcourir à pieds, et pour bien moins de fatigue. Au vélo de supporter notre poids, et à nous de le faire rouler. Dans les descentes, l'énergie à fournir est nulle. Dans les plats, elle est ridicule, c'est du moulinage pour entretenir l'élan, et dans les côtes, on avance quand même 3 fois plus vite qu'à petons, pour environ le même effort. Chargé comme un baudet, ou à vide, sur des routes de plaine ou de montagne, vent debout ou dans le dos, mon vélo a toujours couru ses 20 kms à l'heure. Quand je comptais me déplacer, je savais le temps qu'il allait me falloir.

Ce funeste été 69, ma sœur avait donc 16 ans, et moi 13, Maman, sachant que Papa allait mourir, et pensant sans doute nous éviter une situation traumatisante, nous dit d'aller chez son frère, style "Allez voir là-bas si j'y suis". Les 100 kms en question, nous avons donc mis 5 heures à les dérouler. Mon record de distance dans une journée, je l'ai réalisé bien plus tard : Bordeaux-Toulouse, je me suis arrêté un peu avant Toulouse, 220 kms, j'ai donc pédalé pendant ? Oui : 11 heures, je voulais juste vérifier que vous suiviez.

Ado à Bordeaux, avec mes potes aussi "vélo" que moi, ou tout seul, la plupart du temps, j'ai sillonné les environs, la plage, mais aussi la cambrousse, en dormant n'importe où, dans des granges, des cabanes. Ça c'était le week-end ou les vacances, mais bien sûr j'allais au lycée en vélo, et j'écumais la ville itou.

Vers mes 16 ans, ma mère s'est imaginée qu'un ado digne de ce nom se devait d'avoir une Mobylette. Je n'avais jamais prononcé ce mot devant elle. Son salaire lui autorisant sans problème l'adhésion aux "Pauvres mais Travailleurs", je me faisais un devoir de ne rien lui demander du tout. Mais bon. Je suis allé me renseigner sur les marques, j'ai opté pour un Peugeot 103, et elle me l'a offert. Ça ne m'a jamais branché. J'ai fait un voyage en Espagne avec un pote, on alternait son vélo et mon vélomoteur, et puis j'ai tourné un an avec ce Peugeot, et puis je l'ai revendu. Avec l'argent, je me suis payé le beau vélo de randonnée dont je rêvais, avec un grand grand pignon pour les côtes, un tout petit pignon pour aller vite dans les faux-plats descendants, avec des grandes sacoches pour mettre mon matériel de cuisine, une petite sacoche de guidon pour y glisser mes chères cartes IGN, un bidon pour y mettre mon lait concentré sucré, et puis quand même des petits garde-boues plastiques pour les jours de pluie.

Même une fois dans le monde du travail, j'ai continué à me déplacer en vélo. Je ne voulais pas passer mon permis. C'est le couteau mis sur la gorge par mon patron, que je l'ai enfin passé, à plus de 22 ans : j'en avais absolument besoin pour exercer mon boulot. Il m'est arrivé que les boites ou je bossais fassent faillite. Ayant peu de besoins, j'avais toujours assez d'économies pour ne pas rechercher de suite une place : je reprenais mon biclou, et repartais user les routes de cette France que je trouve si belle. C'est une façon exceptionnelle de la découvrir. On entend tout, on voit tout, le pied est vite mis à terre pour discuter, approfondir, se baigner...

Je rendais visite à la famille, qui m'accueillait souvent l'air de dire : "Deviendra-t-il jamais sérieux ?"

J'allai aider les paysans du Larzac à dépierrer leurs champs. C'était leur manière de dépister les espions des Renseignements Généraux. Un espion ne dépierre pas un champ pendant une semaine (c'était plutôt des rochers !). Une fois le test passé, ils m'ont donné un travail plus intellectuel : dépiauter le cadastre. C'est là que j'ai vu de mes yeux que le député UDF (ancêtre de l'UMP) De la Malène, et d'autres, connaissant le projet d'extension du camp militaire, avaient spéculé à la hausse en achetant des centaines d'hectares. Comme chacun le sait, ce fut une très mauvaise opération pour eux q:^D !

J'allai manifester contre le surrégénérateur Creys-Malville. On m'accueillait, on me demandait :
- "Tu es avec qui, dans quelle association ?"
- "Avec personne. J'ai lu les journaux, je viens vous aider."
- "Ha bon : t'es un "inorga"..."
- "Ouais, ça y ressemble : j'ai toujours été assez inorganisé..."
Malville 77, c'était 14-18. Il pleuvait à seaux, on était dans la boue jusqu'aux genoux, sous les tirs tendus des grenades défensives. Un CRS a eu la main arrachée par sa propre grenade. Un manifestant est mort. Je me souviens d'un Grüne allemand, une baraque avec un manche de pioche, qui hurlait :
- "En avant ! Avancez, bandes de lâches ! On est plus nombreux qu'eux ! Il faut rentrer dans la centrale..."
Les grenades lacrymo explosaient tout autour. Mes yeux commençaient à piquer. Je me suis dit : "Mon petit, il est temps de rentrer, Maman va s'inquiéter...". Avec plein d'autres débacleurs, nous avons échoué chez un paysan sympa et sympathisant, qui nous a séché, nourri et logé...

La France, je l'ai parcourue en zig-zags bien comme il faut. Je n'ai jamais su combien de kms j'ai pu faire, ce n'était pas vraiment le but de la manœuvre, mais une année où j'avais été particulièrement sur les routes, j'avais eu la curiosité de les compter à la louche : j'avais trouvé 8500 kms. De bonheur, de souvenirs, de diapos...

Là, j'ai un VTT. Tous les 1ers de l'an, je prends la ferme résolution de remonter dessus régulièrement. Avec le prix du pétrole, gonflé à l'hélium comme il est, cette année c'est peut-être la bonne ?

dimanche 5 mars 2006

Tant-BourrinDemain, tous chez votre marchand de journaux !

Oui, demain, n'oublie pas : précipite-toi chez ton marchand de journaux pour être le premier à découvrir Souf et son gadget surprise n°1, l'hebdomadaire favori des jeunes bouseux, tout en récits complets.





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Avec au sommaire des histoires extraordinaires de tes héros préférés :

  • Les aventures de Souf le chiant
  • Pluie acide et museaux
  • Ahan, le fils des âges à fourche
  • La basse-cour en folie
  • Julie, bête à part
  • Docteur Jus-d'pisse
  • Les aventures d'Arthur le bouc justicier
  • Les cul-terrus et les citadus
  • ...et bien d'autres encore !

... avec en plus un fantastique gadget : une vraie fourche à fumier pour aider ta maman à faire de l'épandage sur ses pots de fleurs !

Alors, pour 2 euros seulement, crions tous très fort :

Souf, Souf, Souf,
Tu nous coupes le souffle !

samedi 4 mars 2006

Saoul-FifreComptines pour adultes

Saucissons, sons, sons
des petits maris honnêtes...
Saucissons, sons, sons...
Trois tout petits tours et puis s'en vont !

Du con.

vendredi 3 mars 2006

Tant-BourrinLe vengeur masqué

L'envie de foutre le bordel, voilà tout ce que Simon Dubouillon avait chevillé à l'âme.

Après quinze ans passés dans les services comptables d'une grande multinationale dont il n'était qu'un infime rouage, il avait en effet développé une formidable aigreur envers sa hiérarchie, ses collègues, la terre entière, qu'il dissimulait sous une dégoulinante obséquiosité de façade.

Poli, servile, souriant, nul n'aurait jamais, parmi ses relations de travail, deviné les sombres profondeurs de ses pensées, mélange détonnant d'amertume, de hargne rentrée et de quasi-paranoïa, convaincu qu'il était que l'on avait sciemment barré son déroulement de carrière ("on" étant en l'occurrence un être protéiforme, dont les contours épousait peu ou prou l'ensemble du personnel de l'entreprise).

Et puis, un jour de rage fulminante, il avait laissé sa bile déborder et était passé à l'acte. Oh, n'imaginez pas quelque coup d'éclat cinglant ou quelque engueulade homérique avec ses collègues. Non, Simon Dubouillon, en bon introverti qu'il était, agit plus sournoisement que cela : constatant qu'un collègue envers qui il avait quelques griefs s'était absenté de son bureau et qu'il n'y avait personne alentours, il débrancha son ordinateur avant de rétablir le courant.

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