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lundi 23 avril 2007

Tant-BourrinSpartacuître

C'est au cours d'un repas bien arrosé entre amis que tout commença. Un immense plateau de fruits de mer, dans lequel s'entremêlaient huîtres, coques, bulots et crevettes, trônait au milieu de la table. Et ça riait, et ça plaisantait, et ça se tapait sur le ventre tout en se baffrant entre deux gorgées de vin.

Et c'est alors qu'un des convives prit une huître dans le plat. Rien d'extraordinaire à cela, me direz-vous : n'en avait-il pas déjà englouti près d'une douzaine ? Certes, mais celle-ci n'était pas n'importe quelle huître : il s'agissait de Spartacuître, un mollusque doté d'une forte personnalité (qu'on aurait même pu qualifier de forte tête s'il en avait eu une), en révolte permanente contre les injustice depuis sa prime enfance, alors même qu'il n'était que naissain.

Spartacuître poussa un cri de douleur lorsqu'il reçut du jus de citron dans les yeux - évidemment, l'homme n'en perçut rien, tant il est vrai que l'ouie humaine n'est pas vraiment apte à percevoir les cris d'huître - et, recouvrant enfin son champ de vision, il aperçut une béance noire vers laquelle la main de l'homme, armé d'un couteau qui l'avait sauvagement arraché de sa coquille, le dirigeait.

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dimanche 22 avril 2007

Saoul-FifreFaire litière de ses ambitions

Longtemps, je me suis levé de bonne heure, débonnaire et de bonne humeur, pour refaire la litière des bêtes. Une ambition qui en vaut une autre. Quand je parle d'ambitions rangées dans le tiroir aux conneries, décorées d'une grande croix rouge, je parle d'ambitions matérielles, sociétales, bien sûr... En matière de développement personnel, je dirais plutôt que j'ai les dents qui rayent le plancher, avec une frénésie d'apprendre et de comprendre, d'aspirer le monde de tous mes sens exacerbés.

Mais intégrer la société n'a jamais représenté pour moi ni un but, ni un exemple, ni une réponse à mes problèmes. Consommer n'a jamais comblé aucun désir en moi. Avoir les mêmes objets que d'autres, le même niveau de vie, le même look, paraître normal, ne me rassure absolument pas. Être pareil ou mieux, plus riche, plus adapté, plus séduisant, ne me valorise ni ne me va au teint.

Une seule chose me mène par le bout du nez : mon addiction à la liberté. Paradoxe de toute beauté et mouvement perpétuel car c'est pas de la tarte, de vouloir être libre dans ce monde d'influence et de pouvoir. Je me suis d'ailleurs vite aperçu que tout influe sur tout, dès la naissance, à tel point que je me suis tenu, en horizon à atteindre, à juste prendre conscience de ces injections intraspirites ou suçages d'encéphales. La lucidité comme liberté. Appréhender sans a-priori négatifs ou positifs tout ce qu'on m'a fait, tout ce qui a concouru à ma formation ou à ma déformation. Complexe, car la même personne a pu me régaler de bonbons (bonjour les dents niquées) ET me filer une fessée mémorable (je la méritais et n'ai plus jamais recommencé).

Évidemment, que la liberté n'existe pas ! Nos croyances, nos opinions politiques, nos qualités, nos défauts, notre goût même pour l'indépendance nous ont été légués ! S'en rendre compte est la base de tout. Ici peut commencer le tri, et la Longue Marche de l'affranchissement

samedi 21 avril 2007

Manouchaine alimentaire


Merci Founette.



1-Si vous étiez coincé sur une île pour le reste de votre vie, et que vous ne pouviez choisir qu'une seule cuisine, laquelle adopteriez vous et pourquoi ?

Je me transformerais en palmier et boirais par les racines, inexorablement.

2-Quel est l'aliment ou le plat le plus inhabituel que vous ayez goûté/aimé ?

De la tortue hachée.

3-Quels aliments évitez vous de manger? (que ce soit à cause d'allergies, d'un régime alimentaire précis ou juste parce que vous n'aimez pas )

Je n’aime pas sentir l’huître se rétracter dans ma bouche. Alors je la massacre au couteau à beurre dans les secondes qui précèdent.

4-Est ce que vous cuisinez ?

Je passe du temps entre un évier, 4 plaques chauffantes, un réfrigérateur, des élements de cuisine trop hauts pour moi et une poubelle agressive.

5- Quel est le plat que vous préparez lorsque vous souhaitez impressionner/faire plaisir ?

Du foie gras poëllé au miel.

6-Quand vous allez au restaurant, quels plats préférez vous choisir ?

Du foie gras poëllé au miel.

7-Au restaurant, avez vous déjà demandé à ce que l'on vous change un plat ou un vin ?

Oui, lorsqu’une énorme blatte est sortie de ma salade verte et que je ne disposais pas de couteau à beurre.

8-Combien de livres de cuisine possédez vous ?

Deux. soit un de trop.

9-Quel est l'aliment dont vous ne pourriez pas vous passer ?

Le pain du boulanger du coin car il le vaut bien.

Je tiens à refiler cette chaîne à Byby, Pascal et Martine. Passe que.

vendredi 20 avril 2007

Tant-BourrinA boire et à manger

Il existe deux motivations profondes à ce que vous allez écouter.

Tout d'abord, il y a ma proposition (honnête !) faite récemment à Ab6 de collaboration artistique, histoire de booster un peu sa carrière qui me paraissait faire un peu de sur-place. Hélas, malgré l'opportunité incroyable que je lui offrais, elle a reculé devant la prise de risque que représentait une reprise de Patrick Topaloff. Ah, folle jeunesse qui croit que tout va lui tomber tout cru dans le bec sans avoir à forcer un peu son talent et sans sortir un peu des ornières tracées par le chariot de la vie !

Et puis il y a eu mon séjour très récent dans mon Sud-Ouest natal, au cours duquel j'aurais passé au bas mot 60% de mon temps à baffrer comme un goret déguster quelques mets fins. La subite déflagration, accompagnée ensuite de fumeroles noirâtres, lorsque je montai sur mon pèse-personne (paix à son âme !) à mon retour fut comme un déclic. Déclic un peu bruyant certes, mais déclic tout de même : j'allais m'atteler seul à cette reprise de Michel Topaloff et je savais désormais à quel morceau m'attaquer !

Voici donc, en avant-première mondiale, ma reprise de "j'ai bien mangé, j'ai bien bu", dans laquelle je me suis efforcé de replacer au coeur de mon interprétation l'humanisme existentiel débordant de Topaloff pour redonner sa dimension tragique à cette oeuvre essentielle du XXème siècle.

Bonne écoute !


Tant-Bourrin - J'ai bien mangé, j'ai bien bu
(C. François/JP. Bourtayre)


Play it loud !

Téléchargeable directement ici

Tu vois, Abs, ce que tu as loupé, avec tes tergiversations ?



Que les puristes me pardonnent : dans le feu de l'action, j'ai transformé la "tante Amélie" en "cousine Amélie", mais j'ai préféré garder cette prise, privilégiant l'émotion à l'exactitude des paroles...

jeudi 19 avril 2007

Saoul-FifreLe don

Y en a qu'ont du cul. Bof fait partie de cette engeance dont le seul plaisir est de rendre jaloux ses contemporains en gagnant des sommes folles aux jeux de hasard. Bon, moins que les Byalpels, Femme et Mari, qui l'ont un peu ridiculisé au Casino du Mont-Dore où tous les bandits-manchots joueurs de poker leur sortaient à peu près les cartes dont ils avaient besoin. À la demande, quoi ?

Bof, toujours classe, a prétendu a posteriori que laisser gagner ses hôtes faisait partie de l'antique politesse limousine, mais ne nous a toujours pas expliqué comment il avait réussi ce tour de force.

Toujours est-il que nos enfants étant partis en vadrouille avec le fils de Bof, ils ont pu constater que le fiston a apparemment hérité du don paternel puisqu'il a trouvé par terre des euros tristement abandonnés à leur sort. Dès que le père l'a su, il ne s'est plus tenu de joie : la chair de son sang lui avait fait honneur et reprenait le flambeau de la chance pétrie de quotidien. Tout émoustillé, il nous envoyait ce mail. Tout le monde sait que je ne suis pas le genre à publier des correspondances privées sur ce blog, surtout sans avoir demandé leur avis aux intéressés, mais il s'agit là d'une urgence, puisque nous partons en congés et qu'il faudrait quand même que je prépare quelques mails d'avance, comme ont fait mes associés. Donc, exceptionnellement, voici ce que nous écrivit ce cher Bof :

Alors oui, il y a un don. Mais le don ne fait pas tout: en bon père de famille, j'ai aussi dû leur expliquer qu'il ne fallait pas se baisser trop vite pour ramasser ses trouvailles. Je m'explique: une fois de temps en temps, se baisser très vite sans faire attention à sa colonne vertébrale, ça ne laisse pas trop de traces, normalement. Mais devant la multiplicité de ce mouvement, il convient de prendre des précautions: se baisser en pliant bien les genoux et en gardant le dos bien droit, voilà la recette pour s'enrichir en ne creusant pas plus le trou de la sécu. Préférer la liasse de billets à un sac de menue monnaie, bien évidemment, cette leçon a été assimilée rapidement. De plus, une certaine nonchalance mâtinée de décontraction et de cette classe que nous avons naturellement, ne mange pas de pain, si j'ose m'exprimer ainsi, bien entendu, mais cependant pas question pour autant de faire semblant, par exemple, de relacer ses chaussures.. Il me semble entendre des rires narquois accompagnés de réflexions du genre " ça ne marche qu'en ville, nous on est des écolos ". Non. On trouve du fric aussi en campagne, et j'en prends pour preuve la fois que le fiston a trouvé un billet de 50 Euros en sortant de la gare de Saint Priez-pour-Lyon, qui est, vous l'avouerez sans doute sans trop de réticences une gare peu fréquentée. Moi-même, il m'est arrivé de sortir du train à Saint Priez en revenant de Paris et de trouver des billets de 20 Euros sur le trottoir et donc - signe quasi divin - de pouvoir aller boire l'apéro au bar en attendant la venue d'Anne mandée pour me quérir ( t'as vu cette phrase, d'une élégance rare ) et de gratter en sirotant un ou deux jeux de hasard qui m'ont donné bien des satisfactions. Non, vraiment, en vérité je vous le dis, ne soyez ni admiratifs, ni étonnés, ni jaloux: je suis un extra-terrestre qui malgré tout assume: c'est le printemps, demain, j'attaque le jardin, avec quand même, rivé en moi à fleur de peau, l'espoir de trouver un trésor en bêchant.

Salut, les maladroits.

Bof

mercredi 18 avril 2007

ManouL'ENVIE - Jacqueline HARPMAN -





L'émoi m'envahit si vite que je fus comme une ville assaillie, après que les remparts ont cédé et que la soldatesque se rue dans tous les sens, saccageant au hasard, brisant l'ordonnance tranquille des rues et des parcs, l'incendie éclate partout, les maisons sont éventrées, les objets précieux sont brisés et les jeunes filles affolées courent sans trouver d'asile pendant qu'on tue leur père et leurs frères. J'étais sur le lit, ouverte. Gustave triomphant me regardait céder, il recevait les premiers gémissements de la reddition quand, dans un effort terrible, je repris le gouvernement de mes sens.

Jacqueline HARPMAN (La plage d'Ostende)

mardi 17 avril 2007

Tant-BourrinRêver une impassible chêvre

Les lecteurs culturés auront reconnu dans le titre de ce billet un des vers immortels de "la biquête" de Jacques Brelle.

Pourquoi cette citation ? Eh bien parce je voulais juste profiter de ce billet pour signifier au Souf' qu'il arrête de nous les brouter avec ses biquettes, à nous regarder de haut alors qu'il habite en bas de la France, parce que nous aussi, à Paris, on en a des biquettes, na !

Voici quelques clichés, shootés par votre serviteur au Jardin d'acclimatation de Paris.


Non mais, admirez-moi ce port de tête !
Et l'élégance des boucles d'oreille, créées par les plus grands stylistes parisiens !


Une sublime robe noire, toute en sobriété et en élégance.
C'est autre chose que les tenues tape-à-l'oeil des biques du Souf' !


Non mais, franchement, on le voit que l'on est à Paris !
Admirez le style aux biques !

Bref, tout ça pour dire au Souf' que ce n'est pas la peine de la ramener avec ses boucs nubiens monocornes ! Gros frimeur, va !





Rappel : je serai toujours en vadrouille à l'heure où vous lirez ce billet et, oui, il s'agit encore d'un billet de remplissage. Même pas honte !

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