À la suite d'un de mes récents billets sur les chèvres, Ophise me demandait des photos car pour elle, les chèvres sont dépourvues de cornes. Dans les gros élevages quasi industriels, il est vrai qu'une mode barbare veut qu'on écorne les bêtes pour éviter des bagarres sanglantes. Ceci se pratique surtout sur les vaches, les éleveurs de chèvres étant en général plus respectueux de l'intégrité de leurs animaux, mais les caprins aussi se font brûler ou scier leurs décorations cornées, quand ils ont la malchance de tomber chez des patrons obsédés par la maîtrise totale et l'autorité absolue sur leur troupeau.

L'étonnement d'Ophise peut venir aussi du fait que les chèvres qu'elle connaît sont "mottes". Dans toutes les races, il sort des "sans cornes" de temps en temps. Apparemment, il existe en Suisse des chèvres qui n'en ont naturellement pas, et par croisement, le gêne s'est répandu un peu partout, mais bien sûr surtout autour des alpes : ce sont les Saanen (blanches) et les Alpines chamoisées qui possèdent le plus de cas.

Les éleveurs ont tendance à sélectionner les individus mottes pour éviter les accidents, mais ils feraient bien de se méfier : des recherches semblent indiquer que le gène "motte" s'accompagnerait d'un autre, lié à des problèmes de sur ou sous-fécondité, voire d'inversion sexuelle !

Donc, prudence : bien renifler le lait des chèvres mottes après la traite ! Vous venez peut-être de traire un bouc !

En attendant, les nôtres ont de belles cornes, et donc du vrai bon lait de mamelle.

Le bouc Nubien s'en est cassé une en se bastonnant avec le bélier. Ça lui donne un style un peu déstructuré, la mèche sur le côté, voyou, bravache, le mec qui a vécu et qui montre ses cicatrices.

Vision d'ensemble du reste du troupeau. On voit bien le bélier qui suit toujours assidûment sa copine chèvre . La brebis de droite, sa "régulière", s'en branle complètement, je dirais même que ça la repose. Et le bouc, mon Dieu, avec l'âge, il s'est fait une raison...