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mardi 10 juillet 2007

ManouOù a été prise cette photo ? (3)






lundi 9 juillet 2007

Tant-BourrinPensée du jour

La vacuité d'un billet est toujours proportionnelle à la complexité infatuée de sa formulation ainsi qu'à la morgue hautaine du ton péremptoire sur lequel il est rédigé.

J'ai dit.

dimanche 8 juillet 2007

Saoul-FifreMasser, c'est tromper ?

Je pensais Margotte moyennement jalouse, enfin, normalement, quoi, juste assez pour que je sois persuadé qu'elle tient à moi, qu'elle n'est pas complètement indifférente à mes activités lorsque nous ne sommes pas ensemble ? J'avais juste cru remarquer qu'elle était certaine mordicus c'est pas possible autrement, que j'avais couché avec l'ensemble de nos connaissances féminines. Bon, j'exagère. La moitié, c'est sûr, les autres, elle attend de pouvoir recouper les preuves avec les soupçons et les constats d'huissiers avec les intimes convictions.

Et bien non. Pas du tout. Margotte est une femme libérée. Enfin : libérée sur parole, je lui accorde un sursis.

Hier, j'étais occupé avec mes poules, complètement surexcitées, gloussant de contentement entre 2 prises de becs quand elles se disputaient ma semence que je leur distribuais largement, et Margotte s'activait de son côté. Voilà qu'arrive la Julie , la plus grosse cochonne à l'Ouest du Rhône, et elle avance en se dandinant et en tortillant du cul vers Margotte. Elle se colle contre elle et la pousse du nez pour se faire caresser, ce qu'elle arrive à obtenir sans insister outre mesure. Et puis, vite lassée, elle s'ébroue, et de sa démarche chaloupée qu'elle croit érotique et suggestive, elle se dirige sans plus hésiter droit vers moi, pour s'arrêter à quelques millimètres de mes cuisses. Elle relève la tête, me regarde crânement par dessous l'abat-jour de ses paupières à demi baissées et laisse échapper du plus profond de sa gorge un son rauque et plaintif.

Margotte me dit avec un sourire et une moue à la Bardot des grandes années : "Mais caresse-la, tu vois bien qu'elle n'attend que ça ? Vas-y, tu peux bien lui faire ce petit plaisir... ?"

Heu, les soies que Julie a sur la tête, c'est de vraies cordes à piano, c'est raide, on dirait des aiguilles à matelas, rien de soyeux, du tout, vraiment rien à voir avec la douceur de la soie, je sais pas le malade qui a fait un tel rapprochement ? Bon, je lui en ai tiré 2 très fort, pour voir...

Et Margotte : "Tu as vu comme sa peau est douce, douce, derrière les oreilles ? Je suis sûre que tu ne l'as jamais caressée à cet endroit. Essaye, tu ne t'imagines pas comme c'est agréable. Et elle adore qu'on la grattouille là car elle ne peut pas se le faire toute seule... Ne la laisse pas ainsi, insatisfaite, elle ne demande qu'à devenir ton amie !"

Alors je me laisse circonvenir. Moi dont la fidélité absolue pourrait servir d'exemple éclairé à toute une génération-sida allergique au latex, je me retrouve à masser les zones érogènes d'une véritable truie haletante et souffrant visiblement de carence affective, s'appuyant sur ma main, soupirant, mais elle est en chaleur, ou quoi ? Et ceci avec le consentement, que dis-je, le consentement, à la demande pressante, sous la supplique, la sommation, l'exigence de ma compagne !

Incitation à la débauche et à l'adultère, Monsieur le juge ! Et, circonstance aggravante, par personne ayant en son pouvoir arguments féminins à l'efficacité maintes fois vérifiée. Dans le vil but, subséquemment, de modifier une honnête attirance pour la charcuterie fermière en luxure perverse teintée de zoophilie !

Je demande à la cour une sévérité exemplaire !

samedi 7 juillet 2007

ManouQui est-ce et pourquoi ?






vendredi 6 juillet 2007

Tant-BourrinAutomatismes

Les techniques médicales avaient connu une fantastique accélération au cours des premières décennies du XXIème siècle. Oui, qu'il paraissait déjà loin, le temps des premières télé-interventions chirurgicales, où un praticien de Melbourne opérait de l'appendicite un patient à Chicago !

Et pourtant, dieu sait que cela avait fait les gros titres des journaux de l'époque ! Mais, la chose devenant rapidement banale, on s'en était vite blasé pour s'intéresser à d'autres révolutions, déjà en marche.

C'est ainsi qu'il ne fallut guère plus d'une dizaine d'années pour que l'on annonce la première intervention chirurgicale entièrement automatisée, sans qu'aucun chirurgien n'ait à manipuler le moindre scalpel. L'humanité toute entière applaudit, émerveillé par la prouesse technique que cela représentait.

Et, après la première mondiale, il y eut la seconde, puis la troisième, et la technique se diffusa, s'affina, fut diversifiée sur les différents types d'interventions chirurgicales possibles.

Le saut technologique, en moins de cinq ans, fut considérable : on avait déjà atteint un stade industriel, fiable et relativement peu coûteux. La profession de chirurgien s'en trouva considérablement dévalorisée, et les facultés de médecine désemplirent, avant de fermer les unes après les autres.

Il faut dire que l'automatisation médicale avait atteint des sommets : n'importe quel type d'intervention était alors géré par l'appareil. Il suffisait d'installer le patient à l'intérieur du caisson, de saisir au clavier le type d'intervention souhaitée, et la machine y procédait avec une rigueur, une méticulosité et un niveau d'hygiène dépassant tout ce qui eût pu être obtenu manuellement par une équipe médicale humaine.

De fait, les dépenses de santé se réduisirent considérablement et le trou de la sécu ne fut vite plus qu'un lointain souvenir, la gestion des hôpitaux n'étant plus assurée que par des équipes extrêmement réduites et de moins en moins qualifiées.

C'est ainsi qu'un jour de 2033, un homme débarqua dans une de ces usines à santé, se plaignant d'éprouver une légère douleur au niveau d'un gros grain de beauté sur son abdomen.

Le soignant-homme de service-technicien de surface, comme à son habitude, ne chercha pas la complication.

- Tenez, installez-vous dans le caisson, s'il vous plaît. Ne vous inquiétez pas, je vais refermer le couvercle et la machine va vous faire automatiquement un petit prélèvement et l'analyser.

Une fois le couvercle hermétiquement refermé, le soignant-homme de service-technicien de surface s'installa au pupitre, sembla hésiter une fraction de seconde, puis tapota sur le clavier. Un ronronnement se fit entendre : l'automate initiait son intervention.

Sachant qu'il y en avait pour un petit quart d'heure, le soignant-homme de service-technicien de surface sortit de la pièce pour aller discuter avec un de ses collègues en sirotant une bière.

- Ouais, mon vieux Mathurin, j'te l'dis, je commence à en avoir plein le dos de ce boulot de merde !
- Je te comprends, j'ai aussi envie de tout lâcher. Je vais d'ailleurs pas tarder à le faire, vu que j'en perds le sommeil. Même mes gosses ont honte de dire ce que fait leur père !
- Ouais, c'est moche de chez moche. Moi, j'arrive plus à me concentrer sur rien et je ne retrouve souvent plus mes mots. Tiens, pas plus tard qu'il y a quelques minutes, j'arrivais plus à me souvenir de comment qu'on appelle les prélèvements pour analyse en langage machine.
- C'est "biopsie", non ?
- Heu... ah ouais, t'as raison !... Mais merde, qu'est-ce que j'ai bien pu taper, moi, alors ? J'ai un doute d'un seul coup...

A l'autre bout de l'usine à santé, la machine continuait à ronronner. Mais son ronronnement était couvert par d'atroces cris de douleurs qui sortaient du caisson. Des cris de souffrance qui faiblirent peu à peu et s'éteignirent totalement, avant que le ronronnement n'en fasse de même.

Sur l'écran de contrôle, un message clignotant s'afficha : "procédure d'autopsie terminée".

jeudi 5 juillet 2007

Saoul-FifreLe temps kiffé

Ici, le dérèglement des sens est roi, la perversion gangrène nos goûts. Quand vient l'été, nos penchants nous marginalisent aux yeux de nos contemporains, tous avides de ce soleil brûlant symbole de désir torride et haletant.

Ici, une certaine douceur s'empare du ciel, les cumuli s'amoncellent, s'agglomèrent, leur épaisseur augmente, leur poids nouveau les rend proches de nous, la lumière s'assombrit, on dirait que le soir descend en courant, un friselis des feuilles annonce que le vent s'accélère en s'engouffrant en coin sous la dépression. Ici, les sourires des gens s'élargissent, les têtes se tournent vers le ciel noir plein de promesses, de grondements lointains évocateurs d'espoir...

Un peu plus loin, les dents grincent, les insultes claquent, des divorces s'initient, des vacances sont gâchées, des chiffres d'affaire s'écroulent. Des malins qui comptaient sur les 3 mois estivaux pour vivre tranquilous le restant de l'an sont au bord de la crise d'hystérie. Des locataires de gîtes ruraux tentent d'obtenir un remboursement sur le prix du séjour. Des fourmis speedées empêtrées dans des K-ways démontent leur tente en catastrophe. L'oreille vissée aux messages enregistrés de la météo nationale, ils rouleront sous le plafond bas et noir à la recherche d'une trouée de ciel bleu horizon pour accueillir leurs tendances UMP. Leurs marmots, drogués à l'iode, infra-rougeauds-dépendants, hurlent leur inquiétude à l'idée de quitter la bande côtière civilisée pour l'inconnu des terres encore sauvages où le pire peut arriver. Si la pluie continue, les indigènes auront-ils un simple jeu de 1000 bornes à leur vendre ?

Ici, les grosses gouttes se déposent à nos pieds comme autant de présents. Nous restons dessous cet arrosage naturel pour bénéficier d'un rafraîchissement à bas prix après cette suffocante période de canicule. Les arbres entonnent un hymne à la joie en l'honneur du grand Aigadier, leurs tiges se redressent sous la caresse liquide, leurs racines sont tendues dans les starting-blocks pour se gorger les cellules d'eau bienfaisante, s'en bâfrer, reconstituer leurs stocks de guerre, le vert des feuilles tourne au luisant, au vif, il se lave des poussières poussées par le vent sec. Le troupeau de cabres, statutairement sevré de piscine, de brumisateurs et autres jacuzzis, frétille sous cette vague fraîche bienvenue, cette douche à poils, cette trempette revigorante.

Le monde végétal, animal, paysan connaît la liesse absolue.

Partout ailleurs, les airs catastrophés s'installent. Les présentateurs de JT se confectionnent un masque misérabiliste et contractuel. Lors de congés pluvieux, le deuil national et solidaire est de rigueur. Les señors y señoritas météos sont les proches parents du défunt beau temps. Par symbiose, osmose, somatisation, analogie, déformation professionnelle, mais surtout par crainte d'une foule toujours prompte à se choisir des coupables parmi les innocents présents, ils laissent couler leurs larmes sans pudeur, elles ruissellent, creusent des canyons, emportent des ponts... Leur tristesse a des zèles, ils s'excusent, ils mouillent la chemise à vos côtés, ils souffrent, ils compatissent. Vous ne méritiez pas que l'horreur la plus inhumaine depuis Hiroshima vous tombe dessus : un orage estival.

Ici, l'eau, c'est le Messie. Qu'on l'attende ou non, on sait qu'il ne viendra pas en Été, alors c'est Fête quand il arrive. La pluie, on la voudrait au quotidien. Je suis content même si elle me mouille du foin sec, prêt à rentrer : mon revenu est écorné, mais la Nature entière autour de nous a la banane, elle susurre un grand Ouf de soulagement. Une bonne pluie, ici, sauve la vie d'un arbre en train d'agoniser, freine un feu, réalimente une source, une nappe, elle reverdit les gens, met de bonne humeur tout ce qui est vivant. Car sans Eau, la Vie ne serait jamais apparue sur la Terre.

Et sans Eau, elle disparaîtra.

Je radote, hein : le nombre des billets sur le même sujet commence à prouver un côté obsessionnel certain. ici , ici , ici et

mercredi 4 juillet 2007

ManouOù a été prise cette photo ? (2)






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