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mardi 13 septembre 2005

Saoul-FifreRaoul Ponchon

Ponchon est son vrai nom, et déjà son destin est scellé : dans ponchon, il y a cochon, pochetron, cruchon, tire-bouchon, patachon, nichon... Comment voulez-vous faire autrement que devenir poète, et chanter les femmes, le vin et la cuisine ? Surtout si vous débarquez à Paris en pleine Belle Époque, et que vos copains de bistrot s'appellent Alphonse Allais (qui fabrique un verbe avec votre nom : nous ponchons, vous ponchez...), Paul Verlaine (qui écrit un article élogieux sur vos poèmes), Jean Richepin (l'auteur des "oiseaux de passage", mis en musique par Brassens), André Gill (celui du "Lapin à Gill)...

C'est la grande époque du Chat Noir, d'Aristide Bruant, mais, alors que Bruant était un connard fini, tout le monde s'accorde à dire que Ponchon était adorable, modeste, ne se prenant surtout pas pour un poète, ne voulant pas être publié... Il avait 72 ans pour son premier et seul livre édité de son vivant : La muse au cabaret. Il n'empêche que ses "chroniques en vers" qu'il publie dans diverses gazettes, ont un succès fou et finissent par le faire vivre. Il n'avait pas de gros besoins et menait une vie très régulière. Bon vivant néanmoins, ce gars est une publicité vivante pour le vin et l'absinthe (en quantités philosophes) : son biographe nous dit qu'il aurait vécu jusqu'à 100 ans s'il n'avait pas eu, à 89 ans, cette fracture du fémur mal soignée qui l'emporta.

Je me régale à le lire, il a dû tomber dans le domaine public car on trouve beaucoup de ses textes sur le net. Ça ne vaut pas le plaisir (et tout y est) du papier : on doit trouver assez facilement ses livres, qui sont réédités régulièrement. C'est lui qui a dit "Quand mon verre est plein, je le vide, quand mon verre est vide, je le plains" ou bien "J'ai remarqué qu'à partir de quatre-vingts ans, on mourrait beaucoup". À titre d'exemple, je vous ai recopié sa participation à mon obsession, un sujet dont je vous rabats souvent les oreilles : LA SÉCHERESSE.

Mais ne dites pas : "C'est ringard, ces histoires de procession" ! L'année dernière, il y en a eu une, pour faire pleuvoir ! D'ailleurs, le dernier billet d'Antenor est proprement incroyable : ces curés n'ont vraiment pas eu le même prof de philo que moi, qui m'avait soigneusement expliqué la différence entre la magie et la religion.

Les champs ont soif, les malheureux !
Moi, de même. Pitié pour eux !
Vierge Marie,
Aussi pour moi, je vous en prie.

Voyez, clochant sur leurs fémurs,
Les blés, avant qu’ils ne soient mûrs.
A la malheure !
Ils seront fichus tout à l’heure.

Et moi, Madone, qui n’ai bu
Depuis la mort du père Ubu,
Voyez ma gorge…
Il n’y passerait un grain d’orge.

Voulez-vous faire des heureux ?…
Du vin pour moi, de l’eau pour eux.
Oh ! L’oeuvre pie
Que de guérir notre pépie !

Intercédez, Reine des lis !
Auprès de votre divin fils :
Rien ne le touche
Comme un mot dit par votre bouche !

Dès qu’il entendra votre voix,
Je suis sûr qu’il me dira : bois,
Te désaltère.
Il dira, de même, à la terre.

Et, dans l’instant, il répandra
Un bienfaisant Niagara,
D’une main preste,
D’eau divine et de vin céleste.

« Voici de l’eau, vous dira-t-il,
Chère maman, à plein baril,
A pleine tonne,
Pour que ta campagne mitonne.

« Voilà du vin pour ton Ponchon,
Voilà du vin pour ce cochon…
Qui croit que vivre,
Ne vaut qu’autant que l’on est ivre. »

Et tout aussitôt je verrai
Un vin sympathique et doré
Sourdre, rapide
Dans mon verre à cette heure vide.

Tout aussitôt les lourds épis
Réveillés, sans plus de répits,
Gonflés de sèves,
Se tiendront droits comme des glaives.

Et vous verrez les pauvres gens
A pas nombreux et diligents,
En vos chapelles,
Apporter leurs primes javelles.

En procession ils iront
Ceindre, ô Madone ! Votre front
De marguerites,
Et de lis, vos fleurs favorites.

Et moi le profane rimeur,
Si j’en dois croire la rumeur,
Moi, dont la muse
Est une bacchante camuse,

Je saurai bien, dans un couplet,
Vous égrener un chapelet
De rimes blanches,
Sur ma lyrette des dimanches.

mercredi 29 juin 2005

Saoul-FifreRions un peu

Pour ce billet, je vais pas me casser la tête, d'ailleurs pourquoi me casserais-je la tête, c'est kiki veut que je me casse la tête ? C'est bientôt les vacances, merde...?

Je me suis fait aider (je leur ai laissé tout faire, oui !) par les potes à Tant-bourrin rigoler.com Il faut que vous sachiez que Tant-bourrin est resté un temps fou (au moins un an) en tête de leur hit-parade des trucs téléchargés avec un karaoké hilarant qu'il a adapté/traduit d'un pastiche américain. Et il en a plein d'autres, tout aussi drôles, certains peut-être un peu trop cochons pour un blog de haute tenue comme le notre... Lui et Tant-bourrine sont des écumeurs de soirées karaoké, ils arrivent avec leur matos, leurs CD-ROMS et ils vous mettent le feu. Si vous voulez vous taper une sacrée soirée, et aussi leur faire un gros plaisir, vous vous les invitez ! (prévoyez large au niveau bibine)

Bon, tout ça pour dire que la blague de Rigoler.com d'aujourd'hui m'a bien plu, et que c'est pas tous les jours, et que la voilà :

Comme vous le savez tous, mes chers amis, Socrate était un philosophe grec réputé pour sa sagesse. Un jour qu'il se promenait sur l'agora, il fut abordé par un quidam qui l'interpella ainsi :
- Socrate ! Tu sais ce que je viens juste d'apprendre à propos d'un de tes élèves ?
- Attention, lui dit Socrate, avant de dire quoi que ce soit, il faut que tu passes un certain test. Je l'appelle le test du triple filtre...
- Triple filtre ?
- Oui. Avant que tu ne me parles d'un de mes élèves, ce serait bien que tu filtres ce que tu vas dire ... Le premier filtre est le filtre VÉRITÉ. Es-tu absolument certain que ce que tu vas me dire est vrai ?
- Euh ... C'est à dire ... Non. Je l'ai juste entendu dire ...
- Bien, tu n'es donc pas certain que ce que tu vas dire est la vérité. Le second filtre est la BONTÉ. Ce que tu as à me dire est-il bon pour mon élève ?
- Ben ... pas exactement ...
- Donc, tu veux me dire quelque chose de désagréable pour mon élève sans être sûr que ce soit vrai. Essayons le troisième filtre, si tu veux bien. Il s'agit du filtre de l'UTILITÉ. Ce que tu veux me dire est-il utile pour moi ?
- C'est difficile à dire, plutôt non, en réalité ...
- Tu m'accorderas donc que tu souhaites me confier quelque chose de désagréable sur mon élève, qui ne me sera d'aucune utilité et dont tu n'es pas sûr. Ne crois-tu pas qu'il vaut mieux, dans ce cas, te taire ?
- Si, Socrate, je vois bien que tu as raison. Je me tairai donc.

C'est par ce genre de raisonnement que Socrate est passé à la postérité comme un grand sage.

C'est aussi du fait de ce genre d'attitude qu'il n'a jamais su que Platon baisait sa femme...

Et aussi, en "bonus-track", une perle du bac 2004 :

"le cerveau des femmes s'appelle la cervelle"

Moi, j'aurais mis une bonne note à cet(te) élève car je trouve qu'il faudrait 2 mots différents pour parler de 2 choses différentes. Et je ne parle pas de supériorité ni de rien de vexant ni d'agressif, mais bien de DIFFÉRENCE.

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