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samedi 18 juillet 2009

AndiamoPetite virée en Alsace

Ce qui est formidable lorsque l'on est à la retraite, c'est que l'on peut partir n'importe où sans se soucier du : KESKI Y'A COMM' MONDE !

Peinards (et non pas pinards, je commence à vous connaître), pas grand monde dans les restaus, on est aux petits soins pour vous, les commerçants prennent le temps de tailler une bavette, c'est l'I D E A L !

Ainsi en juin, avec un couple de copains nous sommes partis dans l'est de la France.

L'Alsace, un coin de France que je ne connaissais pas très bien, il n’est jamais trop tard pour découvrir, et là franchement je ne regrette pas.

Tout d’abord, merci aux Alsaciens de leur accueil, mais, franchement, partout où nous passons, nous sommes bien accueillis, peut-être aussi parce que nous arrivons avec un large sourire, disons carrément « la banane », alors forcément ça aide !

Nous avions loué un gite près du petit village de BREITENBACH, dans la vallée de Munster, non loin de Colmar et du château du haut Koenigsbourg. Je les ai fait marrer lorsque je leur ai déclaré : Ah ! Ce cher Guillaume II, nous aurions dû le laisser monter jusqu’à Versailles, ainsi il nous aurait refait le château !

On m’avait dit que les Alsaciens étaient assez pointilleux sur ce sujet… Pas du tout, ils ont suffisamment d’humour pour en rire.

Il y a des gens qui méritent que l'on parle d'eux : ainsi c'est le cas de Madame et Monsieur LAULER qui tiennent le gîte : la ferme LINDGRUBE (les tilleuls en Alsacien).

Ils sont toujours éleveurs, ainsi ils s'occupent d'un joli troupeau de vaches laitières parmi lesquelles on distingue des VOSGIENNES, car il faut conserver la race, affirment-ils.

Ils cultivent "bio", vendent également des produits de leur ferme dans laquelle ils vivent depuis cinq générations, et ce depuis 1838.

Personnellement, ça me laisse rêveur car j'ai déjà déménagé onze fois, décidément nous ne vivons pas dans le même monde !

Quelques photos du gîte, ainsi que de son environnement...

Il a fait très beau, la pluie a eu la bonne idée de tomber le soir, et puis dans notre gîte il ne pleuvait pas, alors...

Dans la journée, soleil et nuages, pas trop chaud, pas froid du tout, exactement ce que nous aimons.

Cette journée à KAYSERSBERG, tout à fait par hasard, nous sommes entrés dans un restaurant afin d'y déjeuner, et surprise, une magnifique terrasse, donnant sur un torrent : la Weiss, un décor de carte postale...

Confortablement installé, je dégustais un BAECKEOFFE, en me laissant doucement bercer par le murmure du torrent bondissant de rocher en rocher...

Non, j'déconne, j'me suis goinfré, ouais, biscotte la jaffe chez les Alsacos, c'est pas du chichiteux, de la barre caramélisée ou des polyphosphatés à la con !

Toujours la WEISS à KAYSERSBERG.

Et puis comment ne pas visiter le HAUT KOENIGSBOURG ? Cette forteresse de grès rose.

Un boulot fantastique a été accompli au début du XXème siècle sous les ordres de Guillaume II, à l'époque (triste souvenir), l'Alsace et la Lorraine étaient Allemandes.

Mais bon, en attendant ce magnifique chef-d'oeuvre a été restauré... Une merveille.

Que l'on aime ou pas la mécanique automobile : l'incontournable musée SCHLUMPF à MULHOUSE.

Mon copain et moi avions une petite appréhension : est-ce que la visite d'un musée consacré à l'automobile ne va pas prendre la tête à nos chères et tendres ?

Eh bien non, elles ont été émerveillées, et nous aussi !

Que de splendeurs, je pense qu'il faudra que je lui consacre un billet à ce musée : à suivre....

En attendant j'ai fait une photo de la merveille des merveilles : la BUGATTI ROYALE type 41, 8 cylindres, 12 litres,7 de cylindrée, 300 chevaux, 200 km/heure environ.

Cette automobile (t'as vu, je n'ai pas écrit bagnole, noblesse oblige) a été entièrement refaite à l'identique, comme toutes les automobiles présentes dans le musée.

BUGATTI ROYALE

RIBEAUVILLE prononcez : Ribeauvillé, une fort jolie ville également, dominée par son château de grès rose comme le Haut Koenigsbourg, ainsi que beaucoup d'autres dans la région, nos épouses ont A D O R É, tu penses : QUE des boutiques à perte de vue !

Et les cigognes ? Où sont-elles ? KLAP KLAP KLAP ! Les voilà bien sûr.

Si mon petit billet vous a donné envie d'y aller : n'hésitez pas, c'est magnifique, quant à nous, je sens que l'on va s'en repayer un tour !

Photos Andiamo 2009... pas trop terribles, mais bon c'est un métier.

mardi 7 juillet 2009

AndiamoSurprise

Juillet est là, avec lui ça sent déjà les vacances (dans ma banlieue, ça fouette vilain le pétrole, ouais !).

Mais pour nous : point de relâchement, on bosse, même T-B a préparé plusieurs billets ! Ils sont là bien rangés, ils n'attendent que leur heure.

Quant à moi, j'ai quand même bossé un peu, pas de texte, mais quelques ch'tiots crobards, une histoire en images, pour vous faire, je l'espère, sourire un peu.

Bonnes vacances à tous, et n'oubliez jamais ceci : l'avenir appartient à ceux qui ont des employés qui se lèvent tôt.










Vous avez remarqué le dessin Numéro huit ?

Tout en retenue, de la suggestion, j'aurais pu donner dans le graveleux, le bout du noeud, pardon le libidineux, et bien NON, ma délicatesse naturelle, ma timidité maladive, ma bonne éducation, les trois réunies ont fait que je n'ai pas dessiné de scènes à caractère pornographique.

Déçu(e)s ? Une autre fois peut-être alors !

samedi 27 juin 2009

AndiamoMauvaises blagues

Il y a des jours comme ça on l'on se sent non pas orphelin, car ces deux personnages étaient bien plus jeunes que moi, alors je vais dire amputé.

Le premier: une bête de scène, un musicien exceptionnel, une originalité, un style n'appartenant qu'à lui.

La seconde, avait enchanté mes années soixante-dix, blonde flamboyante, sourire lumineux, et gaulée comme une princesse de légende !

J'ai désiré entre deux billets me recueillir un petit instant, j'ai gribouillé ces deux portraits, je n'ai pas eu trop le temps de m' y attarder, de peaufiner, mais bon, l'intention y est, et n'est-ce pas ce qui compte ?

Tout d'abord, place à la musique.



C'est un bien mauvais thriller que tu nous a fait là !



Tu sais Madame : aujourd'hui tu n'es pas drôle du tout, mais alors pas du tout.

Dessins Andiamo pour Blogbo.

Samedi 27 / 06 /09 :

P-S : ce matin je rajoute ceci :

Ne pensez pas que je cautionne l'homme Michael Jackson, je rends simplement hommage au musicien... Qu'on se le dise !

mardi 23 juin 2009

AndiamoLes gardiens de l'Iroise

Une petite musique pour accompagner...



L’Iroise, un bien joli nom, ça ressemble un peu à turquoise, cette jolie pierre précieuse bleue.

L’Iroise, c’est la mer qui borde le Finistère, là où finit la terre à la pointe ouest de la Bretagne… BREIZH en breton, une langue rude et belle à l’image des femmes et des hommes qui la peuplent.

La pierre, les rochers, les récifs parsèment cette mer, d’un bleu profond, sans cesse en mouvement, belle et dangereuse à la fois, comme les femmes des légendes Bretonnes. Ces côtes sont si redoutables que les marins les plus expérimentés, les plus aguerris, s’en méfient bien plus que de la peste ! Certains lieux portent des noms engageants, ainsi : la baie des trépassés…

Au XIXème siècle, l’état Français entreprit de construire des phares, afin de sécuriser au mieux ces endroits meurtriers. Imaginez les tempêtes effroyables, les courants violents, les vents que rien n’arrêtent et qui viennent terminer leur course sur ces côtes déchiquetées, mais combien magnifiques.

La tâche ne fut pas aisée, plusieurs années étaient nécessaires à l’érection d’un seul phare, les conditions météo particulièrement difficiles. Il aura fallu des bâtisseurs courageux et ô combien téméraires pour mener à bien pareilles entreprises.

Un petit hommage (on ne fait pas QUE dans la gaudriole cheu nous ) ! C’est bien la moindre chose qu’on leur doit.

Alors j’ai illustré du mieux que j’ai pu quelques uns de ces "bastions", de ces gardiens infatigables, hommage aussi aux hommes qui veillaient sans cesse sur leur fonctionnement, vivant en reclus pendant deux semaines minimum. Il est arrivé au cours de tempête mémorables, que certains gardiens soient restés plus de trente jours, se rationnant au maximum pour survivre, mais chaque nuit la lanterne s’allumait, le devoir jusqu’au bout !

Mis en place en 1806, le service des phares et balises est chargé de l’entretien des "gardiens" de nos côtes. Les employés de ce service distinguaient deux sortes de phares :

- Les paradis : les phares construits à terre.

- Les enfers : ceux construits en pleine mer.


Tout d’abord un ch’tiot crobard de l’endroit, afin de mieux situer l’emplacement de ces petits chefs d’œuvre, eh oui ! Car bâtir dans de telles conditions n’aura pas été une partie de plaisir.



LE FOUR :

LE FOUR : un enfer.

Phare donjon, bâti au large de la presqu’île de Saint-Laurent, sur la commune de Prospoder, il balise le chenal du FOUR, passage entre la MANCHE et la MER D’IROISE, un endroit où les courants sont particulièrement violents.

Les conditions d’accostage au moment de la relève, tous les quinze jours, étaient extrêmement dangereuses. Ainsi, en décembre 1978, cette manœuvre coûta la vie à deux hommes.

En septembre 1993, après AR-MEN, LA JUMENT, et LES PIERRES NOIRES, il était automatisé.



LA JUMENT :

LA JUMENT : un enfer.

Erigé entre 1904 et 1911 sur le récif d’AR GAZEC (la jument en breton), ce phare a été rendu célèbre grâce au film de Philippe Lioret "L’équipier", avec Sandrine Bonnaire, Philippe Torreton, et Grégori Derangère, excellent film au demeurant qui donne un aperçu de ce qu’était la vie "à bord" d’un phare de pleine mer.

Le phare de la jument fut construit grâce au legs de Charles Eugène Potron, à la suite du naufrage du Drummond Castle en 1896, un paquebot Anglais.

Ce naufrage coûta la vie à 297 personnes, on ne recueillit que trois survivants !



LES PIERRES NOIRES :

LES PIERRES NOIRES : un enfer.

Situé à la pointe St Mathieu, sur la commune du Conquet, construit entre 1867 et 1871, en pleine mer.

Jakez Riou, dernier gardien dira au micro de France Inter en 1992

- Aujourd’hui, mon phare a le cœur sec, c’est comme si on lui avait mis un cœur artificiel, quand j’ai fermé la porte, je n’ai pas honte de le dire… J’ai chialé !



AR-MEN :

AR-MEN… La pierre en breton, construit entre 1867 et1881, c’est sans aucun doute le plus mythique et le plus éprouvant, surnommé : l’enfer des enfers ! Par les employés des phares et balises.

Au cours des violentes tempêtes fréquentes dans cet endroit, les coups de boutoir des éléments déchaînés faisaient trembler la bâtisse, décrochant tout ce qui était suspendu !

Les conditions étaient si effroyables qu’il n’était pas rare que les gardiens restent plus de quinze jours en garde de la bâtisse, tant les conditions d’accostage étaient périlleuses.

Situé sur la zone de récifs qui s’étend sur 13 miles à l’ouest de l’île de Sein, zone excessivement dangereuse, près de la BAIE DES TREPASSES, engageante appellation n’est-ce-pas ?

Pas moins de quatorze années ont été nécessaires à son édification tant les conditions étaient difficiles.



LA VIEILLE :

LA VIEILLE : un enfer.

Il y a un peu plus d'un an, j'avais raconté une petite histoire, dont l'action se déroulait dans ce phare ô combien mythique : la vieille

Ce phare fut construit entre : 1882 et 1887, de forme carrée, le haut de la tour crénelé, sa silhouette est reconnaissable entre mille.

Assis sur le rocher de GORLEBELLA (la roche la plus éloignée en breton) un enfer aussi bien sûr !

Avant-dernier phare Français a avoir été automatisé, les gardiens en place refusèrent le relève en 1995 en signe de protestation.

cht'iots crobards : Andiamo, pour Blogbo.

lundi 18 mai 2009

Tant-BourrinDe l'autre côté du temps

C'était en septembre ou bien en octobre, je ne sais plus, mais cela importe peu. J'avais été lui rendre visite, là-bas, à Gabarret, juste pour lui offrir un peu de mon temps, à elle à qui il en restait si peu.

Je la revois, le visage si émacié, si menue et si frêle que le moindre souffle de vent l'eût emporté au loin tel un fétu de paille. Enfoncée dans un fauteuil, enfoncée tout aussi profondément dans son corps usé par la vie, elle laissait les secondes ruisseler sur sa peau pour s'écouler en cascade d'heures à ses pieds.

Tu sais, la voir ainsi, clouée sur ce siège comme un insecte sur une planche, si loin de chez elle, m'arrachait le coeur. Mais il avait bien fallu s'y résoudre. Le fluide vital semblait s'être asséché dans ses veines en l'espace de quelques années. Une toupie manquant d'énergie et qui vacille, voilà ce qu'elle m'évoquait alors. Ses bras manquaient de force, ses jambes ne suffisaient plus à la porter, les mots sortaient de sa bouche avec une peine croissante. Une braise incandescente dans un foyer presque éteint, c'était tout ce qu'il restait d'elle.

Et puis, tu t'en souviens peut-être, sa dernière chute avait été terrible. Dans le choc, la cage thoracique avait souffert, de l'eau s'était infiltrée dans les poumons, et le jour est venu où nous avons su que Tantine n'aurait plus ni le temps ni la force de s'occuper d'elle et qu'il fallait la mettre dans un centre, là-bas, à Gabarret.

Oh, n'imagine pas que ça a été facile, ni pour nous, ni pour elle ! Sa petite voix, le mince filet ténu qu'elle gardait encore au fond de sa gorge, un murmure plutôt, implorait qu'on la laisse à Resgaille, la vieille ferme familiale, elle y avait toujours vécu et voulait y mourir.

Mais tu sais, de nos jours, on ne laisse plus les vieux mourir en paix, et nous, lâchement, nous voulions qu'on la soigne, qu'elle continue à vivre, fut-ce au prix de son malheur. Alors elle a dû quitter Resgaille, ses vieux murs de torchis tout lézardés, son verger, la vieille mare, la grange de bois qu'avait construite le Papé.

Le Papé. Son Pierre. Qui était parti près de vingt ans plus tôt. Un accident, bête comme le sont tous les accidents, pendant les moissons. Moi qui ne l'avais jamais connue que souriante, je l'ai vu pleurer des années durant par la suite.

En l'arrachant à ses souvenirs, à ce lieu où avait vécu et était mort le Papé, c'était toute sa vie qu'on éviscérait. Nous le sentions bien, mais voilà, elle était impotente et avait besoin de soins, nous pensions faire le seul choix possible.

Mais je me suis égaré. J'en reviens à cette journée - je pense finalement que c'était en octobre - où je l'avais revue pour la première fois, plusieurs mois après qu'elle eût été essouchée de Resgaille ; il faut dire que j'habitais à des centaines de kilomètres de Gabarret et ne pouvais venir à loisir.

Elle était là, présente et absente à la fois, seule une légère lueur dans son regard m'indiquait de temps à autres que son corps était de nouveau habité. Le temps fut ce jour-là essentiellement charpenté de silence et d'immobilité, dans cette chambre propre, moderne, mais triste à en mourir.

Et puis sa voix, son infime chuchotement, s'éleva.

- Hier, je suis allée au Lugnon et j'ai passé la journée avec Elise Téchené.
- Ah... Ah bon ? Tu... tu es sortie ?
- ...
- Avec Elise Téchené, c'est ça ?
- ...
- Mamée ?
- ...

La lueur était repartie. Seule restait sa carapace, ce corps si fatigué, si épuisé par une vie de labeur constant. Un peu plus tard, je l'embrassai et repartis.

De même qu'elle avait dû savoir, en quittant Resgaille, qu'elle n'y reviendrait jamais, je sentais bien que c'était un baiser d'adieu que j'avais déposé sur ses joues creusées.

Pourquoi te parlé-je de ça aujourd'hui ? Je ne sais pas. Tout cela est si ancien déjà. Vois-tu, même si je n'en avais rien montré devant elle, ses mots m'avaient fait sursauter. Tu es trop jeune pour l'avoir connue et tu l'ignores donc : Elise Téchené était une lointaine cousine à nous mais, à l'époque, cela faisait déjà près de trente ans qu'elle était morte.

Bien sûr, son esprit, prisonnier qu'il était d'un corps impotent, avait dû divaguer, revivre des souvenirs, ressusciter des cadavres depuis longtemps décomposés au fond de la terre. Tantine et Maman rapportèrent également de telles résurgences lors d'autres visites : elle leur avait affirmé avoir revu Marie Daliès, Jeanne Danglade, les frères Garoste, Luce Briscadieu, et d'autres encore qui, tous, reposaient en paix dans les cimetières environnants de longue date. Son esprit s'embrumait, voilà tout. A son âge et dans son état, cela était bien normal, au fond, c'est ce que nous nous sommes dit alors.

Mais tu sais, je connaissais bien ma grand-mère pour avoir, gamin, passé l'essentiel de mes vacances scolaires et de mes étés là-bas, à Resgaille. Et, crois-moi, quand elle m'a parlé de sa sortie au Lugnon, de sa visite à Elise Téchené, j'ai vu la vie brûler au fond de ses yeux. Elle était là, terriblement là, et il y avait trop de vérité dans ce regard et dans ces mots.

Je sais, tout cela te paraîtra ridicule, mais je suis convaincu qu'elle était vraiment allée au Lugnon la veille et qu'elle y avait passé l'après-midi avec Elise Téchené. Qui peut savoir la force de l'esprit quand le corps est déjà mort, ou presque ? Je suis sûr qu'elle a franchi la barrière de sa propre peau et parcouru les ans à rebours pour retrouver sa cousine, la couvrir de baisers, papoter et jouer avec elle comme il y a si longtemps. Oui, quand nous la voyions absente, l'oeil éteint, comme momifiée, je sais qu'elle était juste allé retrouver le goût d'éternité des années et des visages disparus, rire en pleine innocence, courir dans les prés, faire l'amour avec son Pierre, loin, si loin de la carcasse ridée vissée dans le fauteuil, là-bas, à Gabarret.

Tu vois, le jour où l'infirmière l'a retrouvée morte dans son lit quelques semaines plus tard, je suis persuadé qu'elle était juste de nouveau partie leur rendre une petite visite et que son Pierre, Elise Téchené, Marie Daliès, Jeanne Danglade, les frères Garoste, Luce Briscadieu et tous les autres l'ont convaincue de rester définitivement avec eux, que cela ne servait plus à rien de revenir de temps à autre habiter ce corps flétri qui ne lui obéissait plus et la faisait souffrir.

Alors, tu sais, même si tant d'années se sont écoulées depuis, même s'il ne reste d'elle aujourd'hui sûrement plus que quelques os dans sa tombe, je sais qu'elle est toujours bien en vie et heureuse là-bas, au pays de la jeunesse éternelle, de l'autre côté du temps.

Non, s'il te plaît, ne souris pas, ne te moque pas, fais au moins semblant d'y croire un peu !

J'ai tellement besoin d'y croire moi-même.

samedi 16 mai 2009

Saoul-FifreLa petite Julie, quatre ans

Oui la petite Julie a quatre ans. Oui je sais, elle est habillée comme une pute, à son age je n'en vois pas l'intérêt, mais il faut demander à notre doyen Andiamo pourquoi il nous l'a dessinée ainsi. Je ne suis pas dans son cerveau de Pervers Pépère ou de Pépé Malin et c'est lui l'auteur de ce dessin allusif, les autres blogbomembers en seraient bien incapables.

Bon je vais quand même un peu le défendre, c'est notre ancêtre à nous et on y tient très fort. Après, l'ambiance du blog se dégrade, faudrait que j'essaye de déconner un peu moins et de faire gaffe à mes propos.

En fait, quatre ans, pour une cochonne, c'est un bel age ; elle a largement dépassé celui de sa majorité et elle peut donc s'habiller comme elle veut, non mais ?

Et faire ce qu'elle veut de son cul, oui Madame.

On a dit "petite" car Julie est un cochon nain chinois. Je rappelle, pour ceux qui prennent l'arrière-train en marche, que Julie est la mascotte du blog

C'est elle qui est nonchalamment alanguie sur le divan de Juliette Récamier, dans le bandeau Blogborygmes, oui, en haut de la fenêtre, levez les yeux !

Pourquoi une cochonne comme mascotte ? Ah ça !? Je laisse aux exégètes, aux chercheurs universitaires, aux psychanalistes de l'Histoire, dans quelques décennies, le soin de mener cette enquête et d'en tirer des conclusions trop hâtives, comme à leur habitude. Nous ne serons plus là pour nous défendre et ils s'en donneront à cœur joie, ces charognards !

Comme tout cela est prévisible, mesquin, et si loin de nos idéaux inspirés en priorité par la lecture inlassable de Madame de Lafayette ou de Mademoiselle de Scudery.

Ceci précisé, à fins de postérité, comme le billet sur Julie est un de nos premiers billets, si Julie a quatre ans, notre blog aussi.

Vouivoui, vous pouvez vérifier, notre billet de présentation , notre programme plein de promesses alléchantes et tenues, jusqu'à présent, date du 16 mai 2005.

JOYEUX ANNIVERSAIRE, BLOGBORYGMES !

Quatre ans, dis donc ! ? Tu sais que tu es un grand garçon, maintenant ! Pour un blog, c'est limite grabataire, même !

D'ailleurs, je me sens un peu faible et, puisque personne n'offre à boire, je vais aller m'allonger un poil...

lundi 4 mai 2009

AndiamoLes aventuriers



Cet air m'est revenu en mémoire, chanté par Charles Aznavour. Je n'ai pas trouvé la version originale, mais par contre j'ai trouvé celle interprétée par LES COMPAGNONS DE LA CHANSON, et je souhaite aux jeunes générations de faire ne serait-ce que le quart de leur carrière, des millions de disques vendus, et la voix de Fred Mella, une pureté....

Cela m'a inspiré quelques crobards, pratiquement pas de texte, mais un peu d'encre de Chine, de l'eau pour les lavis, ça change un peu.



Ils s'en sont allés
Aussi loin que leur bateau pouvait les emporter
Pour savoir ce qu'on trouvait au bout de l'univers
Pour savoir où finissait la mer.



Ils se sont perdus
Entre le soleil et l'eau qui n'en finissait plus
Accrochés dans les haubans, les yeux vers l'horizon
A deux doigts d'en perdre la raison.

Ils étaient partis
Parce qu'ils trouvaient le monde trop petit
Dégoûtés par les amis, déçus par leurs amours
Fatigués de vivre au jour le jour.



Pour pouvoir tenir
Pour ne pas se laisser mourir
Ce qui leur a fallu subir
Nous ne le saurons jamais.

Et puis enfin pour vous Mesdames (et tous les autres) celui qui à mes yeux est le Prince des aventuriers : CORTO MALTESE.

Dessins : Andiamo 2009 pour Blogbo.

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