Blogborygmes

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mardi 4 mars 2008

ManouUn glacier en cinq étapes






Recette ancestrale pakistanaise trouvée dans « Courrier International n° 904 ». Source « New Scientist ».

1 - Sélectionner un site à plus de 4500 d’altitude, orienté au nord-ouest et entouré de falaises abruptes. Dans l’idéal, il sera rocailleux, avec de la glace prise au piège entre de petits rochers de 25 cm de diamètre.

2 - Prendre 300 kilos de glace « femelles » (blanche, propre et issue de la neige) et l’empiler sur de la glace « mâle » contenant de la terre et des pierres.

3 - Placer des gourdes d’eau dans les interstices. Elles éclateront au fur et à mesure que le glacier grossira. En gelant, leur contenu cimentera la glace.

4 – Recouvrir de charbon, de sciure, de balle de blé, de coques de noix ou de morceaux de tissu pour isoler le nouveau glacier et le laisser reposer pendant environ quatre hivers.

5 – A chaque saison, l’eau de fonte restera piégée dans le glacier et regèlera, venant ainsi grossir ce dernier. Le glacier naissant finira par descendre lentement la pente, comme le ferait un glacier naturel.

vendredi 29 février 2008

BofMontréal

J'aime pas les villes, c'est physique. Ça pique les yeux, ça sent bizarre, les villes c'est plein de gens dedans, et les gens j'en vois trop, alors souvent, j'ai du mal.

Ou plutôt si, j'adore les villes, mais pas y vivre, y passer en coup de vent, visiter son histoire, y chercher l'idée que je m'en étais faite, ne pas la trouver, découvrir autre chose, et rencontrer des humains.

Et y a des villes dont tu tombes amoureux, sitôt tes pieds posés sur son bitume, ça m'est arrivé, une fois.

Où je vis, il fait chaud, même l'hiver. Aujourd'hui, à 5h ce matin, il faisait 10°C, et 17°C l'après-midi, un climat tropical, je vous dis, pour une fin février. Cuit à point tout au long de l'année, quand je pars, je cherche la fraîcheur, me parlez pas des Seychelles, mais une virée sur la banquise, j'en rêve.



Parfois, chez British airways, tu as du bol, et ton voyage classe éco se termine dans un fauteuil première classe, c'est cool, tu manges dans de la porcelaine, champagne et petits fours, t'en oublierais presque ton jean et tes baskets tellement confortables, quoiqu'un un peu décatis.

Mais parfois chez British airways t'as pas de bol, et tu arrives à Dorval, aéroport de Montréal, Québec, Canada, avec juste la moitié des bagages. C'est gênant, vu qu'à Nice au départ il faisait quasiment 20°C, t'as laissé la grosse veste dans la valise bleue, celle ou y avait la trousse de toilette, celle qui stagne quelque part aux environs de Londres.

C'est gênant du fait qu'il fait -20°C, là, en sortant de l'aéroport. Tu voulais la fraîcheur, tu débarques dans un congélateur. Direction Jean Coutu, y racheter une brosse à dent, un shampoing douche, un peigne. Vu notre réputation de réfractaire à la savonnette, surtout pas donner prise à cette légende urbaine. Dire vous, s'entendre dire tu, trouver ça agréable.



Trouver le gîte du passant réservé, se faire encore tutoyer, trouver ça de plus en plus sympa. Premier repas dehors, à peine arrivé, déjà placé, la carte, un sourire, un grand verre d'eau en prime. Vite servi et bien servi. T'es définitivement plus en France. Demander l'addition, faire un savant calcul pour payer le service, arrondir au-dessus pour la réputation nationale, et même ainsi trouver ça plus qu'honnête.

Rentrer se coucher de bonne heure, vu que ton horloge interne, elle dit que t'es déjà au milieu de la nuit, que demain tu veux être en forme pour accueillir ta valise bleue, découvrir l'autochtone, son biotope, et le smoked meat de chez Schwartz.


A demain donc...

lundi 25 février 2008

Saoul-FifrePhantasma goret-ique

Le succès sur Goût-gueule de notre truie Julie est purement mécanique. La plupart de ceux qui ont tapé cette recherche dans la petite fenêtre sont repartis bredouilles, déçus, la bite sous le bras, désabusés par notre blog d'intellos désincarnés. Ils veulent de la photo humide, de la vidéo chaude, du poil qui dépasse de la lingerie. Même nos "Comptines pour adultes" ou les poèmes mousseux de Manou n'arrivent pas à les fidéliser à Blogborygmes. Trop de texte, trop de mots compliqués...

Nous résignerons-nous à n'avoir que de l'élite asexuée comme lectorat ?

Non, plutôt crever la bouche ouverte (les filles) et le bras tendu (les garçons). Il faut leur trouver quelque chose d'appétent qui les retienne fermement, au moins le temps de lire 2, 3 billets qui leur montreront qu'il n'y a pas que le cul dans la vie. Le cul, oui, mais pas que.

Alors ils en ont marre, les adorateurs de Julie, de n'avoir droit qu'à ça ou ça ! Encore une recherche inutile, encore un célibataire qui ressortira frustré de Blogborygmes. Et ça, je ne le veux plus. Le client est roi et Julie la grosse cochonne doit assumer son appellation et ne plus usurper sa réputation. Arrêter de nous chauffer de braves obsédés innocents en jouant les allumeuses, et les laisser sur le carreau froid avec d'énormes difficultés à se finir tout seul.

Et alors ? Et alors ??? Andiamo est arrivé héhé, sans s'presser héhé, le beau Andiamo, le grand Andiamo... Avec ses godets et son gros pinceau...

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samedi 23 février 2008

ManouVoix ferrées (suite) (à la demande générale de Bof)



(Quelques jours de vacances)


Une dame invite le mendiant à boire un verre dans son 2 pièces-cuisine. Ils franchissent la porte d'entrée puis celle du petit salon/salle à manger. L’homme enlève le manteau des épaules de la femme, le pose sur une chaise.

- Vous n’êtes pas trop fatiguée de votre journée ?
- Si, mais vous boirez bien quelque chose ?
- Oui, un peu de vin rouge, s’il vous plaît ...

Assis sur le canapé il dégustent un Graves. Elle pose son verre sur la petite table basse pour s’approcher de lui. D’un geste précis, l’homme prend le visage de la femme entre ses mains. Ils s’embrassent. Le baiser dure un temps suffisant pour que le salon devienne la chambre et que la position allongée, comme le tutoiement, s’imposent.

L’homme parle. La femme en est incapable.

- Ne ferme pas les yeux, je t’en prie, regarde-moi quand je te caresse... Tu aimes ça ?

Elle aime. Elle aime ces mains, cette bouche, cette voix. Les mots la font rougir et l’engagent à chercher plus loin le plaisir. Soie humide, les sexes gonflent. Les bouches y viennent. Tout se résume à l’instant présent, au corps de l’autre qu’il faut manger et satisfaire à la fois. Donner. Partager les goûts, les odeurs, les textures. Une montée de marches, la crête d’une vague.

- Tu veux ? Maintenant ?

Elle n’attend que cela. Il s’allonge sur elle, la pénètre doucement en un seul mouvement, complètement, puis s’arrête.

- Dis-moi que tu en as envie.

A son tour la femme parle. Ses mots impulsent un rythme. Elle parle longtemps, elle demande, supplie, puis remercie tandis que les corps se rejoignent dans la jouissance.

mardi 19 février 2008

BofOpen space

Ayant épuisé mon joker paresse la semaine passée et devant rendre mon devoir avant demain 00h, je suis consterné par l'aridité manifeste de mon paysage neuronal. Aridité qui a d'ailleurs son équivalent dans la région de mes amygdales, et hop, un lagavulin. Ah, j'ai pas la bonne belle mère, une tisane alors...

J'ai bien quelques bribes d'idées en tête : un reportage sur la fabrication de la glace au siècle dernier, l'école primaire qui m'a permis de déchiffrer San Antonio dans le texte, la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées, la dure évolution de l'espèce qui permet aux enfants de vous foutre d'abord la pâtée aux jeux vidéos, puis de vous doubler ensuite sur la piste de karting, ce dernier fait étant totalement scandaleux. Le dernier livre lu : "chaud brûlant", ou le "no country for old men" que j'ai vraiment envie de voir au ciné. Pour l'autre film qui me tentait, je crois que je vais faire l'impasse, collègue du samedi m'a dit en parlant de ce film "ah oui il est génial, c'est celui où le gars il meurt à la fin.................... euh, désolée !" Vous noterez que je tais le titre du film hein, pas vous casser la baraque comme elle me l'a démolie. Karine si tu me lis, je te hais. Et Catherine, si tu lis aussi, faudrait voir à remettre ton devoir sur les fromages au lait cru.

Déjà tout un chapitre pour dire ce que je vais pas dire, je suis sur la bonne voie. Me reste plus qu'à trouver ce que je vais vraiment pouvoir dire, et ça c'est pas encore gagné, si on parlait boulot ?

Sur le chemin du boulot, pas de métro. Je croise sanglier, renard ou blaireau. Un peu trop près le sanglier l'autre matin, cet enfoiré s'est tiré avec un enjoliveur, j'espère qu'il court encore. Au boulot, tous ces jours, on voit défiler plein de types en cravates qui veulent serrer le maximum de mains, le sourire aux lèvres et des prospectus plein les doigts. Pasqua m'avait eu par surprise, depuis je suis méfiant. Ça me rend confiant pour l'avenir de notre profession, comment feraient-ils si l'on n'existait pas pour draguer l'électeur potentiel ? Pas sûr que le slalom entre les caddies soit plus propice à l'exercice. Une photo du bureau pour clore le chapitre boulot ?

Le dimanche matin. "Open space", c'est le terme à la mode quand on parle bureau ?


dimanche 17 février 2008

AndiamoCherchez l'appât

Tsssi, tsssi, tsssi,... Sous le soleil, les cigales entamèrent leur chant lancinant. L'Ubaye coulait, paisible en ce matin de Juin. La journée sera encore bien chaude, songea Pierre en entrant dans l'eau.

Ses cuissardes le protégeaient car, malgré la chaleur, l'eau était toujours fraîche, et au bout d'un moment franchement glacée, surtout quand il restait des heures les pieds et jambes dans la rivière à taquiner la truite.

Enfoncé sur ses cheveux noirs, un "bob", kaki autrefois mais bien pâli par le soleil, et, épinglées tout autour, SES mouches, fabrication "maison" : soies de sanglier, plumes soigneusement choisies, crins, et autres ingrédients tenus jalousement secrets !

Il avait déjà changé deux fois de mouche. D'un geste souple du poignet, Pierre envoyait l'appât juste sous les racines d'un arbre mort bordant la rive. Elle aurait dû se trouver là, "sa Princesse", comme il se plaisait à l'appeler, une jolie truite dans les trente-cinq centimètres, avait-il estimé.

Deux jours auparavant, il avait failli la choper. Il faut croire que l'hameçon n'avait pas fait son office : surprise, elle s'était laissée remonter en partie puis, quand à moitié sortie de l'eau elle s'était rendue compte de ce qui se passait, un vigoureux coup de queue et la belle argentée avait replongée.

Si elle n'avait pas été blessée, Pierre avait toutes ses chances. Par contre, si l'hameçon avait écorché sa bouche, ce serait peine perdue : on ne les trompait pas deux fois, ces animaux-là !

Alors qu'il remplaçait son leurre pour la troisième fois, il vit, à quelques mètres de la grosse souche, émerger une tête de femme. L'eau ruisselait de sa chevelure blond platine, un large sourire malicieux lui éclairait le visage. Elle sortit les bras de l'eau, puis les éleva au-dessus de sa tête.

Stupéfait Pierre constata qu'elle était nue, mais, ce qui le stupéfia davantage, ce fut de constater qu'elle brandissait "sa" Princesse encore frétillante. C'est ça que vous essayiez d'attraper ? lui dit-elle avec un petit accent dans la voix.

Curieux, je ne l'ai pas vu arriver, trop occupé par mon lancer, songea-t-il.

Elle s'avança, portant toujours la truite. Elle ondulait gracieusement du bassin, prenant son temps, tâtant chaque pierre du bout du pied, cherchant des appuis sûrs pour ne pas glisser. Petit à petit, Pierre la vit émerger de l'eau. Quand celle-ci lui arriva aux cuisses, il vit qu'elle était complètement nue !

Un peu gêné, il détourna la tête. Cela la fit sourire. Elle s'avança encore, se plaça face à lui, s'inclina respectueusement : voici pour vous, mon Seigneur, et elle partit d'un grand rire.

Pierre lui enleva le poisson des mains, c'était vraiment une belle prise, une truite "fario", elles devenaient rares, surtout les pièces de cet acabit. Comment avez-vous fait ? La belle sirène nullement gênée par sa tenue (en l'occurrence surtout son manque de tenue !), lui répondit avec un petit sourire : laissez-moi sortir, l'eau n'est pas très chaude...

Comment j'ai fait ? lui répondit-elle après être sortie de l'eau et s'être assise sur un gros rocher, je l'ai aperçue, je me suis penchée, puis je l'ai attrapée, avec les petites mains que voilà lui dit-elle en les agitant devant le nez de Pierre.

Il lui sourit à son tour, puis s'installa à son côté tout en regardant loin devant lui, visiblement troublé par la jeune femme, pas timide notre pêcheur, mais la situation le dépassait un peu.

Je m'appelle Nora, articula la jolie sirène avec son drôle d'accent. Pie... Pierre, balbutia-t-il, je voudrais vous remercier, quoique ça me gêne un peu, j'aurais aimé la sortir moi-même de l'eau "ma Princesse".

Votre "Princesse" ? Pierre lui expliqua sa précédente mésaventure, ce qui la fit rire. J'ai faim, déclara-t-elle tout de go, je casserais bien une petite croûte ! C'est bien comme ça que vous dîtes ? Oui, bravo, mais vous êtes de quelle origine ? Oh ! je suis originaire de l'ex-Yougoslavie, un petit village des Karpathes, je suis une vraie montagnarde.

Alors Pierre déballa de son sac à dos une belle boule de pain, du saucisson sec de campagne, amoureusement préparé par un paysan de la région qui tuait encore le cochon, du jambon de pays de la même provenance, et, pour arroser le tout, il sortit de l'eau, calée entre deux gros cailloux, une bouteille de Tavel "Seigneur de Vaucrose".

Le soleil avait complètement séché la peau de la jeune femme, Pierre en admirait le grain joliment satiné, je vous plaîs lui lâcha-t-elle en le regardant droit dans les yeux ? Euh... Ben... Pierre bredouilla quelque chose d'incompréhensible, tandis qu'une jolie couleur pourpre colorait ses joues. Nora lui sourit, puis lui passa le bras autour du cou, elle se pencha vers lui, ses lèvres se posèrent sur les siennes, tous les campaniles de Provence tintèrent dans la tête de Pierre.

Le lendemain quand on retrouva notre pêcheur, il était très pâle, exsangue, près de lui desséchée, couverte de mouches vertes, la truite gisait, recroquevillée, la queue touchant presque la tête, l'ardeur du soleil sans doute.

Le cadavre de Pierre fut conduit à la morgue pour y subir l'autopsie d'usage en pareil cas. Le légiste dans son rapport conclut à une mort par exsanguination.

Mais enfin, qui, au vingt-et-unième siècle, croyait encore aux vampires ?


mercredi 13 février 2008

ManouVoix ferrée






19h15, dans un train de banlieue ordinairement bondé. Un homme d’une trentaine d’années demande un peu d’argent et parle. Il parle de plus en plus lentement :

« Peut-être que je vous dérange. Nous avons tous nos problèmes. Je sais que vous êtes fatigués, que votre journée n’a sans doute pas été bonne. Mais soyez encore capable d’enlever le manteau d’une femme délicatement et de lui demander si tout va bien. Soyez capable de gestes tendres. Les hommes et les femmes sont faits pour s’aimer. N’oubliez jamais de prendre le temps d’aimer, de sourire, d’écouter… »

Son monologue se poursuit tandis que le terminus approche. Alors un vieil homme se lève, lui donne quelques pièces, le remercie en souriant. S'excusant presque, le mendiant répond « J’aurais voulu en dire plus, beaucoup plus. Il y a tant à dire ».

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