Blogborygmes

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mercredi 21 mars 2007

ManouCeci n’est pas une montre




Cet objet m’a été transmis par le seul, l’unique, le merveilleux Michou. J’ai pour mission d’en faire un billet (On peut toujours compter sur Michou) puis de le confier à un autre bloggueur qui devra à son tour en faire un billet.

La chose de couleur rose parait avoir été maltraitée. Verre cassé, bracelet absent. Elle n’émet pas le tic-tac que l’on serait en droit d’attendre d’elle. Elle reste surtout insensible à mes recettes malgré plusieurs bains dans de l’engrais pour bonzai. Je la crois issue d’un croisement entre une lampe de bureau et un malabar à aiguilles. Nous ne réfléchissons pas suffisamment au mode de reproduction d’une lampe de bureau et d’un malabar à aiguilles, englués que nous sommes dans le rythme quotidien.

Je suis très attachée à ce que cette chose soit heureuse les quelques jours qu’elle passera avec moi. Demain je l’emmène sur le toit de la grande arche de la Défense visiter l’exposition « passé et futur dans le présent de l’architecture guatémaltèque ». Je compte ensuite l’utiliser comme projectile avec mon lance-pierre pour abattre les pigeons du parvis nécessaires à mon repas du soir.

Si vous êtes intéressé par cette chose, si vous désirez ardemment la tenir entre vos mains, si vous souhaitez écrire sur elle un billet comme jamais personne n’a su en écrire jusqu’à ce jour, racontez-moi un peu vos motivations profondes et je me charge du reste.

La chose qui tient la chose rose n'est pas à transmettre. Il s'agit aussi d'un cadeau de Michou dont je ne saurais me défaire sans raison profonde.

dimanche 18 mars 2007

ManouInspiration pour un billet




recette dédiée à Dan

Ingrédients: (en choisir un ou plus dans la liste qui suit) :

- 1 souvenir
- 1 photo
- 1 chaîne refilée par un blogueur coopératif
- 1 livre
- 1 geste de la vie quotidienne
- 1 article

Préparation:

Quand l’ingrédient est choisi, secouez-le mentalement une paire d’heures. Tapez sur votre micro les phrases qu’il vous inspire. Ebaudi(e), contemplez votre création.

Allez vous laver les mains. Indépendamment du fait que cette action vous permettra de vous sucer le pouce sans risque de choper n’importe quelle gastro, elle vous offrira aussi le recul nécessaire avant les opérations suivantes.

Examinez à nouveau votre embryon de billet, cette fois de façon hystérique : c’est à dire en hurlant « Je n’écrirai plus aucun billet, jamais, jamais, jamais ! ». A cet instant précis, vos proches réclament le droit au sommeil et surtout celui de ne plus vous entendre.

Couchez-vous. Le sommeil porte conseil. Il représente également la meilleure alternative à la malveillance manifeste de votre entourage. Dormez, réveillez-vous, cherchez vainement les conseils, allez bosser et à un moment opportun, revenez devant votre texte. Coupez les imprécisions, coupez les redites, coupez les références politico-érotico-religieuses. Remarquez bien que je ne suis pas contre un peu d’érotisme, mais ne venez pas vous plaindre ensuite d’avoir du mal à vous endormir.

Quand il ne reste qu’une phrase dans votre billet, demandez-vous si elle ne représente pas un ingrédient parfait. Reprenez la préparation au début.

Suggestions:

- Si vous avez l’impression que cette recette « boucle », stoppez le processus avant la coupe des références politico-érotico-religieuses et publiez.
- Si vous n’avez pas l’impression que cette recette boucle, consultez.
- Si vous êtes indifférent au fait que cette recette boucle ou ne boucle pas, vous êtes ma lampe de bureau.

jeudi 15 mars 2007

ManouLa Paresse (René Char)




Le Moulin

Un bruit long qui sort par le toit ;
Des hirondelles toujours blanches :
Le grain qui saute, l'eau qui broit,
Et l'enclos où l'amour se risque,
Etincelle et marque le pas.


René Char - Commune présence

lundi 12 mars 2007

ManouContre le jeu video ou tout contre ?





"De nombreuses études ont montré que la pratique du jeu video développait diverses compétences. D'abord la capacité traiter l'information en parallèle: pouvoir manier plusieurs données à la fois en les contrôlant, et savoir gérer des systèmes d'interruption de tâches (arrêter un processus en cours pour prendre en compte l'urgence, puis revenir à la tâches précédente en la reprenant au bon endroit). Les jeux video améliorent également la gestion de l'inattendu: évaluer une situation et prendre la bonne décision. Ils développent l'art de trouver des données que l'on n'attend pas et de les exploiter. Le sens de l'à-propos, en un mot. Enfin, ils accroissent les capacités d'anticipation. En résumé, ces jeux développent l'adaptabilité à des situations très différentes. Une qualité requise dans le monde du travail actuel. Tout se passe comme si les jeunes sentaient que derrière leur pratique ludique se cache un enjeu plus fondamental de mise en cohérence avec le monde d'aujourd'hui."

Jacques Perriault interrogé par Pascale Krémer (Le monde 2 - N° 141)

dimanche 11 mars 2007

Tant-BourrinLe sursis

Pourquoi avait-elle donc participé à ce concours stupide ? Calune avait beau fouiller et refouiller sa mémoire, elle ne pouvait s'en souvenir. Ou plutôt, si : elle se souvenait d'une folle impulsion, stimulée par son goût du jeu, qui lui avait fait franchir le pas, malgré la perspective d'un funeste premier prix.

Et elle avait gagné.

Et voilà qu'elle tremblait. Car se retrouver propulsée au rang d'héroïne d'une nouvelle de Tant-Bourrin n'était pas une sinécure, loin de là. Elle avait lu les derniers cits de ce sombre individu, et elle avait vite compris qu'il ne faisait pas bon en être le personnage principal : tous ses héros mourraient immanquablement à la fin des nouvelles.

Et comme une idiote, elle s'était creusé la cervelle deux jours durant pour gagner le concours et, par la même occasion, la place du mort. Elle maudissait sa terrible inconséquence, maintenant que la nouvelle était commencée. Mais l'heure n'était plus aux regrets, elle était à l'effroi, l'effroi d'une fin terrible programmée, l'effroi d'un rouleau compresseur livré à lui-même qui écrasait tout sur son passage, l'effroi de sentir qu'il lui restait peu de temps à vivre.

Elle avait bien essayé d'infléchir la détermination bornée de l'auteur - de son auteur, maintenant qu'elle avait rejoint le rang de ses personnages de fiction - en lui envoyant un courrier électronique. Pour lui dire qu'elle préférait renoncer à son prix. Pour le supplier de lui laisser la vie sauve. Pour l'émouvoir en faisant valoir son statut de mère de famille. Mais rien n'avait pu infléchir la détermination bornée de celui-ci : la nouvelle était désormais commencée et Calune se retrouvait tristement engluée dedans.

Ses tripes étaient nouée. Elle avait préféré ne pas sortir de chez elle en se faisant porter pâle auprès de son employeur. Barricadée, verrouillée et double-verrouillée chez elle, terrée au fond de son lit, immobile. Ne rien faire, ne pas bouger, il ne pourrait peut-être rien lui arriver ainsi... Mais ce fou de Tant-Bourrin était capable de faire tomber une météorite sur la maison. Ses yeux s'emperlaient de larmes d'angoisse.

Elle regarda vers le bas du billet en cours. Elle discerna que la fin approchait, il ne restait que deux paragraphes après celui-ci. Comme dans un cliché de roman de seconde zone, elle revoyait sa vie qui repassait devant ses yeux. Faire durer les phrases, faire durer les paragraphes. Mais celui-ci se terminait déjà.

Et l'avant-dernier paragraphe commençait. Elle n'osait plus respirer : c'était souvent vers ce niveau du récit que l'irréparable arrivait pour les héros de Tant-Bourrin. Dans le silence assourdissant qui l'encoconnait, le battement de son coeur résonnait comme un solo de batterie. Crescendo.

Le dernier paragraphe. Elle regarda vers le bas du billet. Plus que quelques phrases. Il lui sembla même distinguer le mot "survécu" dans la dernière phrase. Elle n'osait pas y croire et pourtant, cela semblait bel et bien vrai : la nouvelle de Tant-Bourrin se terminait et rien de funeste ne lui était arrivé. Peut-être s'était-il finalement laissé attendrir ? Oui, sûrement, car cette fois, cela se confirmait, il ne restait plus que quelques mots à venir. Elle soupira d'aise et sourit radieusement : elle avait survécu à une nouvelle de Tant-Bourrin !

vendredi 9 mars 2007

ManouLe poulet basquaise est à la Tarentaises ce que tes yeux de braise.

Point barre.



Remettons un peu d’ordre dans la recette du poulet basquaise si souvent galvaudée. En fait, c’est réellement d’une simplicité obscène, il suffit de remplacer :

1 poulet par 1 policier des plaines,
1 kg de tomates par 1 kg de tomates,
Des poivrons taillés en lanière par des menottes taillées en pointe,
De l’ail par une pastille d’eau de Javel,
Des oignons émincés par de jeunes athlètes ambidextres,
1 verre de vin blanc par 1 bouteille de cocktail molotov 0%,
1 bouquet garni par 1 paire de menottes (Tiens, ça fait deux paires de menottes),
4 cuillères à soupe d’huile d’olive par 1 plumeau à poussière,
1 cocotte par 1 éolienne.

Dans un suprême élan de créativité, vous pouvez ensuite remplacer :

Le policier des plaines par une horde échevelée des coyotes à foie jaune,
Le kg de tomates par 1 kg de tomates (incontournable),
Les menottes taillées en pointe par un ficus millénaire,
La pastille d’eau de Javel par 10 gélules de décontractant,
Les athlètes ambidextres par une ronde de desserts,
La bouteille de cocktail molotov par du glutamate liquide,
La deuxième paire de menottes par deux magnifiques jeunes femmes touaregs imberbes,
Le plumeau à poussière par une séance de massage shiatsu,
L’éolienne par une poussette pour jumeaux.

Voilà, le tour est joué.

Je vous épargne le rappel de la préparation que tout le monde connaît.

Suggestion :

- Il est recommandé d’utiliser uniquement des policiers élevés en libre parcours.

mercredi 7 mars 2007

EpicteteRéflexion du 7 mars

Tombe de Roger COUDERC 12 Juillet 1918 – 25 Février 1984 MAUVEZIN

La tranquillité est un état de la compréhension, et devenir est contraire à cette compréhension. Devenir fait naître le sentiment du temps, et ce sentiment ne peut que retarder la compréhension. Le « je serai » est une illusion causée par l’importance que s’attribue le moi.

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