Blogborygmes

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vendredi 25 avril 2008

ManouQuestion subsidiaire : le merle moqueur






Le matin, après avoir pris le petit déjeuner et avant de courir après le bus, je me passe du crayon khôl autour des yeux. La fenêtre est ouverte. Plantée devant la glace, je profite des multiples vocalises d’un merle moqueur. En général c’est le moment que choisit le voisin d’en face pour lancer depuis son balcon : « Toujours là ce casse-couilles ? ». Voilà qui a le mérite de me renseigner sur la santé du dit voisin.

Afin d'approfondir les motivations du volatile, j’ai cherché et trouvé ici quelques informations. Il en ressort que le chant du merle lui permet, entre autres, d’affirmer la possession d’un territoire, de renseigner ses congénères sur ses aptitudes, de rencontrer un partenaire, de stimuler les hormones de la femelle.

Alors puis-je en déduire pour autant qu’en s’exprimant par la fenêtre mon voisin prend simplement soin des ovaires de sa partenaire ?

samedi 19 avril 2008

Saoul-FifreCarte postale

Pitié !

Vraiment je vous supplie de me croire : je suis absolument ravi du petit congé de blog que je me suis offert. Je suis tout à fait désolé qu'il n'ait pas duré plus longtemps. C'est pas compliqué, l'idée même d'écrire un petit billet à 3 € 6 écus vite fait sur le coin de l'archou ne m'a pas effleuré une seule seconde.

Par contre je vous imaginais parfaitement, une larme au coin de l'œil, les mains croisées, tristes, et le jour pour vous était comme la nuit. Cela paraît à peine croyable, mais cette image me réjouissait, me transportait d'allégresse. J'étais assis, l'esprit aussi vide que l'agenda de François Bayrou et je pensais à vous qui attendiez bien inutilement le texte que j'ai, que nous avons la faiblesse de vous pondre à heure fixe.

Voyez dans quel état vous met le moindre petit retard dans la pisse de copie, la souffrance qui en résulte ? Ce n'est pas un service que nous vous rendons de vous donner de si régulières habitudes. Vous considérez nos rendez-vous épistolaires comme un dû et voilà : un petit lapin déposé délicatement, en manière de farce, et ce sont les furies des grandes eaux de Versailles qui se déclenchent ...

Le cerveau le plus consciencieux, le plus décalé, n'est pas à l'abri d'une crampe de création qu'il lui faut tirer nettement, dans une prise de repos décomplexée, une sieste dont toute culpabilité se trouvera bannie, le balancement du hamac rythmant seul l'absence absolue de remords car le courage est l'apanage empanaché de l'esprit lucide, assumant de manière égalitaire ses luxuriances comme ses abstinences.

Je serai de retour quand vous recevrez cette carte. Nous nous sommes tellement éclatés que je n'avais vraiment pas la tête à écrire aux poteaux restés à Paname ou ailleurs. Bisous quand même.

mercredi 16 avril 2008

AndiamoTout fout l'camp !

Je peux plagier ce pauvre Rutebeuf ? Oui ? Bon alors j'y vais... Excusez-moi, c'est la première fois, et ce sera la dernière.

Que sont mes quartiers devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été vandalisés
Je crois le bêton les a ôtés...

Peut-être un p'tit coup d'mou, peut-être pas, en tout cas on nous a :

Burennisé le Palais Royal.

Pyramidisé la cour Napoléon du Louvre.

Pompidourisé le joli quarter Saint Merri, pauvre rue Brisemiche (elle existe vraiment, si, si).

Manque plus qu'à couvrir la Seine... Putain la belle autoroute !

Raser Notre Dame... Waouh le parkinge !

Bulldozériser le palais Médicis... Et HOP, à la place du jardin du Luxembourg... Un golf, avec tous les trous du cul qui font la une de nos quotidiens, on en trouvera bien dix-huit.

Alors voilà, j'ai pris mes plumes, mes pinceaux, un peu de couleurs, de l'encre de Chine, et j'ai modestement essayé d'illustrer cette jolie chanson de LEO FERRE, pour la musique, et de JEAN ROGER CAUSSIMON pour les paroles.

Cette chanson s'intitule : NOUS DEUX.




Ils sont partis sans crier gare
Avec leurs mômes, et leurs guitares
Nos frères Gitans de Saint-Ouen


Elles sont parties à tire d'aile
Et sans retour les hirondelles
Paris n'en avait plus besoin


Flots de béton et de bêtises
Faut des drugstores et du strip-tease
Des buildings et des souterrains


Et de Boulogne et de Vincennes
Et des quais fleuris de la Seine


Bientôt il ne restera rien

Dessins Andiamo



Je serai absent pour un bon moment, aussi je ne pourrai pas répondre à vos commentaires, veuillez m'en excuser, merci.

dimanche 13 avril 2008

ManouCorée 2















mercredi 9 avril 2008

BofBouillarbaisse

Aujourd'hui je vais vous la faire courte et instructive.

Tout d'abord, si vous avez comme moi la chance de posséder une boite vivante : laissez définitivement tomber la hotline.

Et au cas où vous passeriez outre, que le mardi vous écoutiez un conseiller lorsqu'il vous demande de flasher la mémoire à l'aide du petit bouton dessous, si ça ne marche toujours pas ensuite, c'est normal, vu que les identifiants et mots de passe ont été effacés. Je le savais pas, et apparemment le conseiller non plus. Du coup, j'ai eu un rendez-vous téléphonique avec super-conseiller, pas disponible avant le vendredi. Super-conseiller qui le vendredi m'a déclaré : après examen de votre ligne en ligne, ça ne marche toujours pas (ce que j'avais remarqué aussi, mais je ne suis pas super-conseiller). Je vous envoie un technicien sur place pour vérification plus complète. Un technicien en chair et en os, j'avais oublié que ça existait.

Le type a bien rigolé quand je lui ai raconté l'affaire : en fait, c'était une défaillance du central qui avait coupé ma ligne une journée, et le premier conseiller, avant de se renseigner là-dessus, m'a fait planter la boiboite vivante avec le flash mémoire. Une minute plus tard et le truc reparamétré, c'était reparti.

J'en ai raté le blogboquizz, je tente de m'en remettre.

Entre temps, on a eu notre premier assaut de touristes, caméra et appareils photos en bandoulières. J'ai rien contre les flashs, faut pas se leurrer, en grande partie ceux qui les actionnent nous font vivre, mais je me demande toujours à quel moment ils vont pas finir par nous jeter des cacahuètes.

- Bonjour, dans votre casserole là, c'est bien ce qu'on appelle la bouillarbaisse ?

- Non madame, c'est du couscous ça.

Alléluia, ils sont revenus.......

lundi 7 avril 2008

AndiamoLe sirop

DING-DONG ! Le carillon de l'entrée sonne. Simone tressaille, surprise, elle coupe la plaque à induction sous la casserole, elle s'essuie hâtivement les mains sur son tablier.

- Qui ça peut être, se demande-t-elle ? Elle se dirige vers l'entrée, aperçoit une silhouette à travers le verre dépoli, déverrouille la porte en PVC blanc de chez "Latriple".

- Ah, bonjour facteur ! Le préposé est là, casquette rejetée en arrière, un "colissimo" à la main.

- Un recommandé, M'dame Ronchard !

Signature, petit pourliche. Avant de rentrer, Simone jette un regard circulaire sur "sa" résidence, cent cinquante maisonnettes identiques, des jolies pelouses arborées (comme ils disent ces cons), un sourire satisfait illumine sa face déjà avachie.

Nous avons réussi, pense-t-elle ! Un croum qu'elle aura fini de rembourser dans dix ans, si tout va bien... A cette seule idée, elle se signe, discrètement, des fois qu'on la remarque.

Quarante-six ans, des fins de mois difficiles, un mari chef comptable dans une petite boîte d'import-export, deux mômes aux visages ingrats, plus préoccupés par leur acné que par les études, dix-neuf ans pour le garçon, deux de moins pour la fille.

Simone se retrouve dans SA cuisine, toute neuve la cuisine, une "Latriple" elle aussi, Robert la lui a offert pour leurs vingt-cinq ans de mariage, elle aime caresser le plan de travail en vrai "faux-marbre" !

Alors elle pose le petit colis jaune, ouvre le tiroir à roulettes, d'un mouvement si doux qu'on dirait une caresse. Simone a vraiment beaucoup de chance, placards à profusion, table à induction, four encastré : haute technologie a assuré le vendeur, température réglable au degré près ! Lave-vaisselle, réfrigérateur américain, avec glaçons et glace pilée à la demande !

Mais surtout LE four à micros-ondes ! Simone en fait un usage intensif, c'est incontestablement la reine des surgelés, elle pensait s'y mettre, avec une cuisine si moderne, mais cette grosse loche a bien vite repris ses habitudes : télé à longueur de journée, et vite fait la décongélation, quand arrive l'heure de la bouffe.

Sans hâte, elle ouvre son colis. A l'intérieur, bien enveloppée dans plusieurs couches de papier, une petite bouteille de Perrier. L'étiquette a été retirée, mais elle est tellement reconnaissable, grâce à sa forme si particulière.

Simone dévisse lentement le bouchon, sent le contenu, perçoit une légère odeur de cannelle, de vanille, et autre chose d'indéfinissable. Elle en verse très peu sur le bout de son doigt. La substance est sirupeuse, d'un joli vert amande, elle la goûte du bout de la langue, c'est sucré, parfumé, la cannelle sans doute : pas mauvais, conclut-elle.

Puis elle retourne à sa casserole abandonnée tout à l'heure, elle se prépare un bol de chocolat, dans lequel elle trempera des tranches de brioche achetées à "l'AUCHCLERCROISEMENT". Depuis bien longtemps, les enfants ne rentrent plus déjeûner, le lycée et la fac sont trop loin, alors cantine ! Ainsi, elle peut tout à loisir se vautrer dans son beau canapé, acheté par correspondance aux "Deux Redoutables Belges", son bol de choco dans une main, les tranches de brioche tartinées Nutella bonne couche à portée de l'autre ! Et surtout, devant son feuilleton préféré : "les feux de l'amour".

Elle ne parvient pas comme à son habitude à se concentrer sur les péripéties amoureuses de ses héros préférés, cela l'agace. Alors elle se lève, en plein milieu de l'épisode, au moment précis où Truc va peut-être, et enfin, rouler une pelle à Machine.

Elle se dirige vers la cuisine : "je vais confectionner un gâteau", dit-elle à haute voix !

Jamais elle n'a fait ça, oh ! Elle ne se lance pas dans une recette très compliquée, elle va préparer un gâteau au chocolat pour sa petite famille, ils vont être heureux, pense-t-elle.

Elle enfile un manteau, et se rend à pieds jusqu'à l'AUCHCLERCROISEMENT tout proche, afin d'y acheter les ingrédients nécessaires : chocolat noir, farine, un sachet de levure, des oeufs.

A peine rentrée, elle confectionne son dessert, dispose la préparation dans un moule à manqué, sans oublier d'y ajouter une cuillérée à café du si joli sirop reçu le matin même. Trente minutes au four, elle sort son chef-d'oeuvre, l'admire, puis le pose sur la paillasse afin qu'il refroidisse.

Waouh ! Tu nous a gâtés, s'esclaffe Robert. Ah oui, reprennent à l'unisson les charmants "boutonneux", c'est vraiment toi qui as tout préparé ?

- Ben oui, répond l'interpellée.

Et puis ce petit goût de je ne sais quoi... Vanille, cannelle, peut-être ? En tout cas, c'est rudement bon, reprennent en choeur les Einstein de la banlieue Nord.

Après le Navarro du soir, quand Simone et Robert se retrouvent, ils font ce qu'ils ont négligé depuis bien des mois.

Le lendemain, Simone est prise de la même frénésie culinaire que la veille, elle se rend dans sa grande surface préférée, et achète de quoi préparer une tarte aux pommes !

Elle confectionne elle-même la pâte brisée, tout lui semble facile, elle épluche les pommes, les coupe en fines lamelles, forme de jolis dessins en disposant les quartiers de "Golden delicious" d'une qualité exceptionnelle, l'indispensable cuillère à café de sirop, HUMMM, ils vont se régaler.

La fête ! Robert complimente abondamment son épouse, les enfants sourient, eux les "adoléchiants", comme se plaît à les appeler leur père, ils sourient !

Le soir, au moment du coucher, Monsieur est encore pris d'une rage de cul, qui fait pleinement le bonheur de Madame !

Toute la semaine, la famille Ronchard a droit à des desserts "maison" : flan, Charlotte aux fraises, et même un Saint-Honoré servi dimanche ! Rien n'arrête Simone pour régaler sa petite famille.

Quand, le lundi matin, Simone se retrouve seule dans sa belle cuisine, elle entreprend de confectionner un sirop.

Tout d'abord quelques emplettes indispensables, dans son incontournable, "AUCHCLERCROISEMENT" : du sucre de canne, une gousse de vanille, de la cannelle, sans oublier le pack de petites bouteilles de Perrier.

Alors, sur sa jolie plaque à induction, elle prépare un sirop, parfumé à la vanille, ainsi qu'à la cannelle, puis incorpore le reste de sirop reçu la semaine précédente, enfin elle ajoute des colorants : E 104, E 131, ils ne servent à rien, mais ils sont si jolis, et leur couleur vert-amande tellement en harmonie avec la teinte verdâtre qui commence à couvrir les mains de la famille Ronchard, ainsi qu'une partie de leur corps.

Simone a versé le sirop dans cinq des petites bouteilles de Perrier, c'est avec un peu de mal, qu'elle termine les petits paquets destinés à ses meilleures amies, les petites membranes qui poussent entre ses doigts la gênent un peu.



dessin Andiamo

jeudi 3 avril 2008

ManouCorée


















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