Blogborygmes

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samedi 30 janvier 2010

AndiamoNotre Edam est parti

Notre Edam est parti !

Je me Saoulfifrelise, sans toutefois égaler le maître, mais que voulez-vous ? C’est contagieux, bien plus que la grippe H-hein ?-n’a rien.

Je suis allé voir l’exxxxcellente comédie musicale de Luc Plamendon et Richard Cocciante : Notre Dame de Paris.

A cette époque, les comédiens la jouaient depuis un mois seulement, le spectacle était suffisamment rôdé et les comédiens avaient leur fraîcheur intacte.

Je… Nous nous sommes régalés ! Plus de deux heures assis sans sentir mon cul ! C’est un signe qui ne trompe pas : quand tu ne sens pas tes fesses au cours d’un spectacle, c’est qu’il est bon ! (le spectacle, pas ton cul !)… Quoique.


P.S. : par avance je décline toutes les offres qui me seront faites, tant les "music Awards" que les éventuelles propositions de Patricia Coquatrix en vue d’un passage à l’Olympia.

Idem en ce qui concerne la "Starac" : j’ai passé l’âge de prendre des douches en public !

Croyez bien, cher Monsieur Manouchian, que j'en suis profondément désolé.


Après Sarkmania, voici : Notre Edam est parti.



Le temps des p’tits casse-dalles



Pelle



Ouais, bien sûr, c’est une vieille voix, mais je serais curieux de vous entendre chanter, juste un peu, histoire de me rendre compte…

vendredi 4 décembre 2009

AndiamoLes moulins à eau



Après les moulins à vent, j'ai voulu parler des moulins à eau... logique non ?


Qui n’a jamais rencontré, au détour d’un chemin, en longeant une rivière, ou un torrent, un moulin à eau ?

Peu de chance aujourd’hui de les voir fonctionner, comme leurs frères les moulins à vent : il y a belle lurette qu’ils se sont arrêtés de tourner, de moudre ou d’actionner des lames pour les petites scieries ainsi que des martinets, dont le martèlement rythmait la vie des petits hameaux de montagne.

Il subsiste dans le Haut Bréda, en Isère, une vallée qui au XIXème siècle abritait des gisements de minerai de fer, d’une très haute qualité. Ce minerai est encore exploité en petite quantité, il sert à l’élaboration des aimants de haute technologie.

Les moulins à eau actionnaient des martinets, qui ne sont autres que des marteaux pilons, servant à former l’acier, quand celui-ci a été porté au rouge. Ainsi trouve-t-on dans cette vallée, des villages, des hameaux aux noms évocateurs : La Ferrière, petit village proche d’Allevard ; Chinfert, un hameau ; et enfin La Martinière, un autre hameau qui devait héberger, en des temps lointains, un martinet. Et combien de lieux-dits du genre "La Martinette", croisés lors de randonnées dans ces magnifiques régions alpines.

Et pourtant, quel charme ! Ne sont-ils pas mignons et bucoliques à souhait ?

J’ai cherché des photos… Et j’en ai trouvé, je me suis amusé à dessiner ces jolis moulins, notamment ceux qui actionnaient des scieries, et des martinets.

Allez, un petit avant-goût de vacances montagnardes ! Personnellement, c’est à la montagne que je me sens le mieux, loin de la foule et de la "grouillerie".

Quand je pouvais encore pratiquer le ski, je m’offrais deux semaines de sports d’hiver, et l’été c’était les séjours dans le massif de Belledonne, les randonnées sur les sentiers, les cascades, et les lacs d’altitude, les cimes éternellement blanches.

J’aime bien aussi l’Ardèche, un joli compromis entre montagne et Provence, un climat propice aux longues baignades, dont je raffole, et aux descentes en canoë, dans des gorges vertigineuses.



Moulin de Vanneau (Yonne).

C'est un moulin de type "terrier" construit directement sur le cours d'eau. Si le site ne se prêtait pas à la construction, on établissait un canal de dérivation.



moulin de Saint Félix (Haute-Savoie)

Ce moulin actionnait un martinet.



Ancienne scierie Angon sur Talloires (Haute-Savoie)



Moulin des Germenais (Savoie)



Inconnu : I'm very sorry beaucoup ! Mais je l'ai trouvé tellement beau que je n'ai pas résisté à l'envie de le dessiner !



Moulin à La Thuile (Entrenant), Haute-Savoie.



Nettement moins bucoliques, mais redoutablement efficaces : les turbines à eau alimentées par des "conduites forcées". Ces longs tubes d'acier de gros diamètre qui captent l'eau dans des lacs d'altitude, artificiels ou naturels. L'eau ainsi captée arrive à grande vitesse et sous haute pression dans la turbine, la faisant tourner à grande vitesse.

La turbine est elle-même couplée à une génératrice qui fournira l'électricité. Voilà une énergie propre : ça c'est vrai, ça !

P-S : Pour tous ceux qui pensent que les éoliennes sont disgracieuses et bruyantes une solution : ENTERRONS-LES ! comme le dit Laurent Gerra.

(Cht'iots crobards Andiamo pour Blogbo. 2009)

lundi 16 novembre 2009

AndiamoDessins salés

Ce billet aurait pu s’appeler : "aux hommes et aux femmes de la mer"…

La mer, je la respecte trop pour en parler, je ne dirais que des conneries ! Alors j’ai préféré faire des ch’tiots crobards, vous en connaissez certains, d’autres sont nouveaux.

J’ai demandé à Tant-Bourrin de m’aider pour faire le montage, quand je dis m’aider… Il a tout fait, oui ! Parce que je suis nul pour ce boulot.

La mer, c’est comme la montagne, impardonnable, la nature n’aime pas les cons et le leur rappelle à chaque fois qu’on ne l’aborde pas avec humilité et un profond respect.

Mais la montagne comme la mer vous offrent parfois des moments bénis, des instants uniques, qu’il faut savoir prendre et considérer comme un cadeau et non comme un dû… Un peu comme avec les femmes, Messieurs !

Aux hommes et femmes de la mer, aux conquérants de l’inutile, aux fous rêveurs, mais le rêve est-il inutile ?

A tous ceux qui ont cru aux Eldorados, aux horizons infinis, aux paradis lointains, à tous ceux qui pensent qu’ailleurs l’herbe est plus verte…

Eric TABARLY, Florence ARTAUD, Sir CHICHESTER, Isabelle AUTISSIER, Olivier De KERSAUSON , Ellen Mc ARTHUR, Sir Peter BLAKE, Alain COLAS, Maud FONTENOY, Bruno PEYRON, Catherine CHABAU, Michel DESJOYEAUX…Sans oublier : Bernard MOITESSIER Et bien d’autres...


mercredi 4 novembre 2009

Saoul-FifreGaston Couté

Si vous aimez les poètes maudits, vous allez vous en lécher les oreilles ! Il démarre très fort, puisqu'il est de Meung-sur-loire, où François Villon a fait de la prison. Fils de meunier, il n'a pas vraiment envie de reprendre l'affaire de son père. Il a le regard inquisiteur et critique envers toutes les petitesses et les égoïsmes de notre bas-monde. Précoce, à 17 ans, il a déjà accouché de son "Champ de naviot", un texte époustouflant de maturité. Poussé par un ami, il monte le dire sur les tréteaux d'une compagnie de théatreux itinérants. Le patron le félicite et l'encourage à monter à la capitale. Nous sommes en pleine Belle Époque, les cabarets pullulent, il a 18 ans, un emploi d'apprenti journaliste dans le journal local, mais il ne fait ni une, ni deux, un petit mois plus tard, il marche sur la route de Paris. Son père lui donnera un billet en lui disant : "Tu n'auras rien d'autre, mais notre porte te sera toujours ouverte".

Ses débuts sont difficiles. Il commence par déclamer ses quelques poèmes dans un café, contre un café-crème gratuit, puis se fait des amis, et sa notoriété se répand. Il passe dans plusieurs cabarets par soir, ses chansons sont reprises par d'autres, ses "petits formats" plaisent, et se vendent. Mais les droits d'auteur n'existent pas. Un éditeur peut venir, vous proposer 20 francs de votre chanson comme solde de tout compte, et faire fortune en l'éditant.

Il travaille beaucoup, sa plume précise et émouvante a du succès, son style de poète beauceron plait à ces snobs de parisiens, mais bon, même célèbre, même à cette époque, l'état de poète ne nourrit pas son homme. Couté mange mal, boit beaucoup, dort dehors dans un tuyau quand il n'arrive pas à payer son terme, cette vie dissolue n'arrange pas sa santé. Quand il est au bout du rouleau, il trouve la force de retourner au moulin paternel. Cela donne des chansons fortes comme La lessive . À Paris, il participe à "La guerre sociale", un journal antimilitariste qui ne lui remplira pas les poches, ne le payant jamais. Il y publie Le fondeur de canons , La Marseillaise des requins ou la bien envoyée Pour faire plaisir au colon

Il n'aura pas à aller dans les tranchées puisque son foie, trop fortement sollicité par l'absinthe, ne dépassera pas 1911. Il n'avait que 31 ans.

Dans 2 ans nous fêterons le siècle anniversaire de sa mort. Ça va guincher à Meung-sur-Loire mais Couté n'est jamais mort. Son tube Va danser a été repris par plein de monde : Piaf, Patachou... La version de Jacques Douai m'avait tapé dans le tympan au début des seventies. C'est à cette période également que Gérard Pierron le met en musique avec beaucoup de sensibilité et obtient ainsi un grand prix de l'académie Charles Cros mérité. J'ai le vinyle à la maison et je ne saurais trop vous conseiller d'acquérir "Les mangeux de terre". C'est un bijou à avoir impérativement dans sa discothèque.

Gaston Couté est le chéri des conteurs, de tous les chanteurs intimistes à message . Assez récemment, La Tordue a sorti une magnifique version de son Pressoir .

Ça fait plaisir de voir Couté toujours vivant, n'ayant pas pris une ride.

Vous pouvez aller aussi sur le site qui lui est consacré , très beau, très exhaustif, il y a une très chouette Radiogizz spéciale Gaston Couté et plein d'enregistrements gratuits.

Merci à Line Sionneau pour ce portrait si "coutesque", trouvé dans "Les mangeux de terre", sélection de poèmes publiée chez Christian Pirot.

mardi 29 septembre 2009

Saoul-FifreFort homme

Le "faux rhum" de Blogborygmes . Encore une idée géniale de Tant-Bourrin . Venez causer à mon cul, ma tête est malade ! Ah ça avait bien démarré, on avait de sacrées locomotives, des pipelettes de compétition, calune, mamasha ? Et puis tchoufa , plus personne, le grand silence blanc !

Bon, il faut dire qu'un forum, si vous le mettez pas dans un agrégateur ou dans un truc à forums qui vous tient au courant de si ça bouge, vous allez vite vous lasser, d'y aller "par hasard" et de le trouver immobile ?

Et qu'on ne se méprenne pas, je ne critique personne, je ne suis pas trop "forum", ni tchat, ni rien qui ressemble à de la discute.

Mais je n'ai pas su résister à un jeu rigolo proposé par Claudius . Tant-Bourrin et moi suivons le blog de Claudius avec attention depuis très longtemps. Perso, son goût pour la poterie me ravit, ses conseils littéraires sont solides, ses reportages photos magnifiques et puis, cerise ironique sur le gâteau, nous avons le même look !

Toujours est-il qu'il a repéré notre forum désertique et qu'il y dépose avec une régularité métronomique une photo d'actualité assez riche de sens pour titiller l'imagination cynique de gonzes dans mon genre.

Et il fait de même sur d'autres forums dont il est le visiteur coutumier. Il propose une phrase illustrant la photo, un "chapeau", quoi, et tout le monde y va de sa blague. Puis Claudius publie tous les résultats sur son blogue, ça lui fait un billet très drôle à peu de frais, surtout qu'il ne cite pas ses sources, à part un vague "de la part de mes amis forumeurs".

Je me suis dit que c'était dommage pour vous, alors maintenant vous savez qu'il faut suivre du coin de l'œil le blog à Claudius, et puis aussi notre forum, moribond mais point encore tout à fait mort ! Ci dessous, vous n'avez que ma participation, mais vous pouvez aller chez Claudius prendre connaissance des autres saillies, mais vous pouvez aussi, soyons fous, on n'a qu'une jeunesse, participer vous-mêmes !!




Con Pagny raie pub lichen d'œufs secs urine-thé

Bon maintenant, vous remontez dans les camions, mais il est interdit de s'enfiler pour gagner un peu de place !

Votre mission d'aujourd'hui sera simple : vous tapez sur les pharmaciens pour qu'ils vous donnent des somnifères à mettre dans les grenades lacrymogènes.

Vous, les camions pare-buffle, vous empêchez les vaches folles de l'ultragauche de retarder les TGV

Scène de vide grenier : "Les fourgons dinkytoys à 1 €, je les prends, mais pas le paillasson kaki tout déchiré.




NS ne se déplace plus sans son cerveau artificiel portatif qui lui souffle des réponses polies et en français impeccable.

Après sa "faiblesse", il se lance dans le développement du râble en se goinfrant au Fouquet's.

Cette semaine, c'est le petit Nicolas qui donne les résultats de la grille infernale du Sudoku du Figaro.

Les photopiles, c'est pile-poil ce qu'il me fallait pour me changer des photos à poils !




Blanche-neige (hors-champ) apprend la propreté aux 7 nains.

Le meilleur des mondes c'est un bain à bonne température.

À l'école des bébés-nageurs, il y en a un seul qui écoute le prof.

Osez nos nouveaux yaourts à la tendresse, avec de vrais morceaux de bébés dedans.

Le clonage : une technique à affiner.

Quel est l'imbécile qui a mis les bébés dans les échantillons d'urine ?




Roselyne Bachelot l'a garanti : les stocks de masques anti-pandémie sont là. Eminence et Petit-Bateau ont répondu présents.

Je sais pas ce que j'ai ce matin, j'ai la tête dans le cul.

Ma gynéco et mon dentiste ont le même masque hygiénique. Un nouveau designer doit être en train de saturer le marché.

Le fantôme du Professeur Choron revient avec une fiche-bricolage : "Vous avez un slip, vous avez un masque anti-grippe !!"




N'envoyez plus de dons à la Banque du Sperme : les stocks débordent.

Comme les grands enfants qu'ils sont restés, les paysans jouent à "qui pissera le plus haut".

Les tonneaux sont en perce. Goûtons le beau chaud lait nouveau.

Les femmes doivent bien mesurer le rapport bénéfice/risque du vaccin H1N1 : des complications peuvent survenir sous forme de pertes blanches abondantes.

jeudi 27 août 2009

AndiamoDécalage

Ce sont les vacances, on se détend, on lit la presse PIPIPEULE, vous n’avez pas envie de vous prendre le chou ?

C’est bien, moi non plus, alors vous connaissez la formule : un peu d’encre de Chine, de l’aquarelle, des écolines…

Avant de tripoter vos claviers : essuyez vos mimines pleines de sable sur le dos du chien ou du chat. Vous n’avez pas d’animaux ? Les cheveux de vot’ bell’ doche feront l’affaire. Elle n’en n’a plus ? J’peux rien pour vous !

On connaît tous TINTIN et son fidèle MILOU, ainsi que les personnages qui les accompagnent. Mais si on mettait ces personnages dans des vignettes différentes ?

Ils sont là bien rangés depuis des décennies, chaque album et ses 62 pages, chaque vignette bien à sa place, certains personnages ne se sont jamais croisés.

Alors j’ai voulu mettre un peu de fantaisie, faire grandir Milou, un peu comme CLIFFORD le gros chien rouge (l’une de mes p’tites fillottes en raffole).

Ou encore envoyer Rascar Capac la momie des sept boules de cristal, sur la Lune.

J’ai aussi imaginé le paquebot AURORE, celui qui emporte TINTIN vers l’arctique à la découverte d’un aérolithe.

Et puis enfin l’improbable rencontre de Ranko le gorille de l’ÎLE NOIRE, avec le Migou de TINTIN au Tibet, le meilleur album de la série à mon sens.

Ch'tiots crobards : Andiamo 2009 pour Blogbo.

C’était juste un p’tit clin d’œil avant la rentrée, comme ça pour vous faire un peu sourire et rendre (peut-être) la pilule de la reprise moins amère.

Et puis je voudrais pousser un p'tit coup d'gueule : je ne fume plus depuis de nombreuses années, la fumée m'incommode, je suis très content que l'on ne fume plus dans les restaurants MAIS...

Qu'on arrête d'être cons, supprimer la sempiternelle pipe de MONSIEUR Jacques TATI, ou bien la clope de Jacques Prévert, Michel Audiard, André Malraux, ou celle de Humphrey Bogart, mais où va-t-on ?

Est-ce que l'on va demander aux studios HERGE de "gommer" la pipe du capitaine Haddock ? Le mettre au Vichy-fraise ? Supprimer Nestor Halambique personnage du "sceptre d'Ottokar" et fumeur invétéré ? Les cigares de Rastapopoulos ? Prohibés ! On a déjà remplacé la clope de Lucky Luke par un brin d'herbe qu'il machouille, mais c'est suspect ça ! Et si c'était du Hach ? Le cornet acoustique du professeur Tournesol : politiquement incorrect ! Il n'est pas sourd, un peu déficient auditif c'est tout, alors on va lui coller un appareil dans les portugaises, et BASTA !

L'obèse dans "l'oreille cassée" qui se fait traiter de grrrrros plein d'soupe, par un perroquet, quelle horreur ! Il est juste affligé d'une petite surcharge pondérale.

Et enfin gommer la phrase dans "Tintin au Congo" :

-Moi plus jamais y en verrai BOULA-MATARI comme Tintin.

Il faut gommer nos petites disgrâces, nos vieilles manies, nos tics et nos tocs, tous égaux, plus de : tiges de freins, de bouboule, de vieux cons, de dégarnis du couvercle, de gros pifs ni de p'tites bites (pourtant y'en a), effacés les : jambes de laine, les employés du gaz (rapport au compteur dans l'dos), les quatre et trois, les ceusses qui en ont un tour sur la meule, une araignée dans l'beffroi, j'en passe et des meilleurs.

Tout ce beau langage imagé, dont je fus victime à cause de mes carreaux qui auraient pu servir de hublots au marin à bonnet rouge.

Perso j'étais miro comme une taupe avant une intervention, et je disais à qui voulait l'entendre :

-Je vois clair comme un tas d'sable, et j'étais le premier à en rire, prenons exemple sur Gilbert Montagné, quelle force !

Enfin pour conclure : ce sera chouette... Enfin des albums aseptisés !

vendredi 7 août 2009

AndiamoWarum ?


Le champagne lui a embué sa jolie tête, elle est nue, allongée sur le lit, les poignets noués aux barreaux du lit, elle rit, la cinquantaine épanouie, magnifiquement conservée : du sport, un régime assez strict, les kilos superflus qu’on laisse de côté, à cet âge, c’est au prix d’efforts démesurés.

Elle est complètement écartelée, impudique, elle sait que l’homme qui la regarde et qui l’a ainsi attachée est gonflé de désir.

Il est un peu plus jeune qu’elle, quarante ans ou à peine plus, ça la flatte de provoquer le désir chez des hommes plus jeunes qu’elle.

Grand, beau, le corps musclé, il n’a conservé que son pantalon de toile blanche. Lentement, l’homme s’approche. Il tient quelque chose dans sa main droite, il se penche vers elle, elle rit, il déroule ce qu’il tient dans sa main : c’est un sac en plastique, dessus est imprimée une pub pour une grande enseigne.

La femme cesse de rire, un regard interrogateur scrute les yeux bleus qui la fixent.

Alors le beau brun extirpe un objet de sa poche et lui colle sous les yeux.

Puis, brusquement, le sac est venu coiffer le visage aux cheveux blonds décolorés, les anses ont été nouées sous le menton.

Sans regarder, l’homme a remis sa chemise, blanche la chemise, a calmement ouvert la porte et s’en est allé tandis que, sur le lit, le corps d’une femme, la cinquantaine épanouie, s’agite en vains soubresauts.

Juillet 1960, Michel sur sa Vespa, a déjà la tête en vacances, trois semaines aux frais "de la princesse", une aubaine, quand il songe à son père qui au même âge n’avait que dalle !

Ils ont eu bien fait les anciens de se bagarrer, afin que eux puissent profiter un peu.

Si tout va bien, ce soir il aura passé Lyon. Depuis trois heures du mat’, il a le cul sur son scooter, et neuf heures plus tard, ses noix commencent à le chauffer sévère !

Mais bon, à la clef, seize jours de vacances sur la côte. Se dégoter un petit camping près de La Napoule, il en avait repéré les années précédentes alors qu’il était en vacances chez une tante qui habitait Cannes.

C’était bien les vacances à Cannes, mais la tantine est décédée, alors il a décidé d’y retourner sur cette Côte d’Azur, mais, à scooter, deux jours de route, c’est un minimum.

Après cet harassant voyage, il a planté sa canadienne au bord de la Siagne, au camping "les Mimosas", près de La Napoule. La tente à peine montée, il s’est écroulé à même le tapis de sol, épuisé.

Point de sortie ce soir-là, trop vanné !

Le lendemain, après un rapide passage aux douches, des courses pour célibataire : saucisson, sardines à l’huile, melon, tomates, fruits, et bien sûr du Nescafé, ainsi que l’indispensable baguette qui a fait notre réputation mondiale.

Un déjeuner vite expédié, et la plage, le sable, la grande bleue, le rêve…

Le soir, Michel est allé au p’tit guinche près du camping. Point d’orchestre, des disques, le grand tube de cette année soixante : SAG WARUM par Camillo Felgen, un slow d'enfer propre à faire chanstiquer les minettes.




Nachts geh ich dahin, ich bin allein, und frag : Warum ?

Dans un coin, près du bar, Michel a repéré une jolie brunette, c’est la fille des patrons du camping, il l’a vue en allant s’inscrire à l’accueil, mignonne, jolie même. Il s’approche, l’invite, un slow pareil, tu penses !

La jeune fille le suit jusqu’à la piste, ils commencent plus à se trémousser qu’à danser…

Die Tage gehen mir nicht aus dem Sinn.

La musique coule, ils se serrent davantage, leurs joues se rejoignent, cela va très vite…

Und Ich frag mich : Warum ?

A la fin du slow, ils s’embrassent, l’éclair, le coup de foudre ! Sylvette l’avait déjà remarqué lorsqu’il était passé à l’accueil, elle l’avait trouvé mignon, maintenant elle le trouve franchement beau, même si il est un peu pâlot à son goût, mais ça devrait s’arranger dans les jours à venir !

Ils sont restés un bon moment à s’embrasser, avant que Sylvette à regrets lui dise : tu me raccompagnes ?

Un dernier bisou, puis : à demain.

Michel est rentré seul sous sa canadienne, les bras en croix sur son matelas pneumatique, il a la tête pleine de la jolie brune.

- Merde ! C’est pas vrai, me v’là amoureux, murmure-t-il.

Lui, d’ordinaire assez dragueur, s’est fait accrocher le premier soir, c’est quoi ce truc ? songe-t-il.

De son coté, Sylvette est dans le même état. Pourtant, des types, elle en voit défiler au camping, l’été sur la Côte, c’est plutôt gavé !

Bien sûr, elle a déjà flirté, mais jamais elle n’a été "accrochée" comme ce soir.

Le lendemain, après son "Nès", Michel est allé à l’accueil. Sylvette est là, sa mère aussi, le père vaque dans le camp, ça n’est pas le boulot qui manque l’été : lavabos bouchés… ou pire ! Porte de douche dégondée, les poubelles à collecter, etc.

- Tu peux sortir ? demande-t-il.
- Non, je dois aider mes parents, j’ai fait une année pas terrible, l’an prochain c’est le bac, alors ils me serrent un peu. On se verra ce soir, promis !

De temps en temps, la Maman observe le manège, mi-sourire, mi-gros yeux.

Un bisou à la dérobée, et Michel s’en va à contre-cœur.

Une journée coeur de plomb pour nos deux tourtereaux, puis le p’tit guinche au bord de la Siagne, la soirée est douce, Michel est allé chercher Sylvette, la Maman a dit avant de partir :

- Ne rentre pas tard !
- Non M’man, promis.

La belle Sylvette en amazone sur le scooter, c’est défendu, mais froisser la jolie robe blanche, avec tous ses jupons qui la gonflent si joliment… Ah non !

Ils se sont enlacés, Camillo et sa voix profonde.

Du gingst fort, wohin ? Ich rief dich oft, doch du bliebst stumm.

Comment résister ?

Du fühlst es nicht, wie einsam Ich bin
Und Ich frag mich : Warum ?

Alors ils ont quitté la piste, Sylvette s’est de nouveau juchée sur la selle de la Vespa, en route pour un endroit plus tranquille, longer la plage en direction de Cannes, le phare et son long faisceau, le Suquet éclairé, au loin les feux des bateaux de la flotte Américaine, comme des lampions au quatorze juillet.

Le scooter s’est arrêté. Ils se sont tenus la main, ont roulés sur le sable en riant, sont devenus graves.

Pour elle c’était la première fois, pour lui guère plus.

- Je t’aime, a-t-elle dit la première.
- Moi aussi, a-t-il murmuré.

Sag : Warum ?

Le chemin du retour, heureux. Elle a Michel dans son corps, c’est ce qu’elle pense au moment où, à la sortie d’un virage, une décapotable surgit, pleins phares, elle empiète largement sur la partie gauche de la chaussée. Michel veut l’éviter. Trop tard : le pare-chocs accroche le tablier du scooter, et c’est la chute.

Roulé-boulé pour Michel, sa ceinture marron de judo lui a laissé des bons réflexes. Un peu sonné, il se relève, une grande tache blanche au milieu de la route, la robe de Sylvette, il s’approche, la jeune fille ne bouge pas.

Alors il lève les yeux, la décapotable est arrêtée, moteur tournant.

- Hep ! a hurlé Michel tout en se dirigeant vers la voiture rouge.

Au moment où il s’approche, il distingue une femme au volant. Dans le hurlement des pneus, le cabriolet redémarre et disparait.

Michel a couru pour le rattraper, en vain.

Son pied a heurté quelque chose, il se baisse, c’est un logo il le met dans la poche de son blouson sans le regarder, se préoccuper de Sylvette d’abord.

ENFIN un automobiliste s’arrêtera et conduira la jeune fille à l’hôpital, elle sera transférée à Marseille où elle décèdera trois jours plus tard.

Bien sûr les gendarmes ont enquêté, mais cela n’a pas abouti.

Michel est rentré à Paris, dans sa valise, le blouson déchiré qu’il portait le soir….

Avant de le jeter il a "fait" ses poches, il en a sorti un logo, celui qu’il avait ramassé le soir de l’accident, il l’avait oublié, un truc en métal nickelé : OCEANE écrit en lettres découpées.

Près de vingt ans ont passés, Michel ne s’est jamais marié. Il a connu des aventures, bien sûr, mais rien qui ne le retînt.

Chaque année : direction la Côte d’Azur, chercher, parler, interroger l’air de rien, le vide, le bide, le néant, au début les gens se souvenaient un peu de l’accident, tu penses, Sylvette la fille Escouffier, voui, la pitchoune du campinge, qué malheur ! Oh fan !

Et puis les souvenirs se sont fait plus rares, et plus rien jusqu’à ce soir.

Michel entre dans un bistro de Pégomas, un petit village situé dans l’arrière-pays, au dessus d’Auribeau sur Siagne, se pose le fion sur un haut tabouret, et commande un demi.

La patronne la cinquantaine alerte, je dirais même bandante, le sert et engage la conversation, ses yeux se sont allumés à la vue du beau quadra.

Michel sourit, il est assez fier d’être dragué, ça le flatte !

Tandis qu’il discute avec la patronne, son regard se promène sur le grand miroir placé derrière les bouteilles, des cartes postales et des photos en délimitent le périmètre.

Soudain, une photo attire son regard, elle représente une jeune femme, négligemment assise sur le capot d’une voiture rouge décapotable. Michel reconnait la patronne, elle a guère changée songe-t-il, il avance un peu la tête afin de mieux voir.

- Qu’est-ce que vous regardez ? demande la femme.
- Cette photo-là, c’est vous ?
- Oui, oui, mais il y a bien longtemps, j’ai changé n’est-ce pas ?
- En mieux, oui !
- Flatteur !
- Je pourrais la voir d’un peu plus près ?

La femme s’est retournée a saisi la photo, puis l’a tendue à Michel.

- C’est quoi cette voiture ?
- Une Océane, une Simca Océane, je l’ai eue en avril 1960.

Puis elle ajoute dans un murmure :

- Je m’en suis séparée, je ne l’aimais plus.

Michel a regardé la photo de plus près, elle est suffisamment grande pour qu’il distingue nettement sur l’aile gauche de la voiture, une éraflure et deux petits trous, là où aurait dû se trouver le logo.

Alors Michel retourne la photo, derrière une date : septembre 1960, mon Océane et moi.

Quand les policiers arriveront dans la triste chambre où gisait Mariette la patronne du bar l’oustaou, ligotée aux barreaux du lit, un sac plastique sur son visage bleui, ils ne trouveront comme indice qu’un logo de Simca Océane, posé entre les seins de la morte.

SAG WARUM ?

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