Blogborygmes

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samedi 12 novembre 2005

Saoul-FifreTout ludique, tout lu d'eux...

Tout lu de..., chez moi, ça ne veut pas dire que l'auteur est incontournable, que je le classe parmi les 10 1ers du siècle, ou que ceux qui ne l'ont pas lu sont définitivement ridicules... Non, ça veut dire que le premier livre m'a plu, que, puisque je gagnais, j'ai continué à miser, et qu'il ne m'a jamais déçu. C'est strictement personnel. Les auteurs que je considère comme des génies, il est rare que j'ai tout lu d'eux. Exemple : Erskine Caldwell. "La route au tabac", puis "Le petit arpent du bon dieu", m'ont flanqué un grand coup de massue derrière les oreilles, un des plus gros coups littéraires que j'aie jamais reçu. Donc j'ai continué, mais je n'ai plus jamais ressenti la même chose et j'ai fini par me lasser. Il a dû s'embourgeoiser, perdre sa "flamme"... ou moi la mienne, pour lui...

Bon, les anciens, les morts, voire les classiques.
Pierre Benoit. Je suis un fan. J'ai pas tout lu car Benoit, un stackanoviste de l'écriture, écrivait un livre par an. Et il est mort vieux. Mais j'en ai lu énormément, et dès que j'en trouve un nouveau, je l'achète, ce gars ne se trouve que dans les vide-greniers.
René Fallet. Je suis venu à lui par Brassens et les deux faisaient la paire, chacun dans son domaine. Un régal.
Franz Kafka. Bon c'est pas dur d'avoir tout lu, il détruisait ses pages au fur et à mesure qu'il les écrivait. On doit le peu que nous avons de lui à son non-exécuteur testamentaire, le meilleur des traîtres, puisqu'il a refusé d'exécuter les dernières volontés de Kafka, qui étaient de tout brûler ! Là oui, c'est un "incontournable" !
Jack London. Ha, là, beaucoup de déchets, mais tellement de feu, d'énergie, de générosité, que je me suis accroché. Faut dire qu'il écrivait toujours dans l'urgence, à la mitraillette, et bon..., mais que les perles sont pures !
Boris Vian. Il est mort jeune, aussi, ça aide... C'est le grand frère, il savait tout faire, il le faisait bien, et vite. La guerre n'était pas loin dans le dos et il fallait avaler goulûment l'air frais. Qui sait jusqu'à quand il y en aurait !
Henri Bosco. J'en ai parlé ailleurs Bosco, ce sont les racines patientes du lierre entre les pierres, l'homme dans sa légèreté comme dans sa dureté, c'est le refus du mensonge...
Jules Verne. Le formateur, le crocheteur d'esprit qui libère tous les possibles. Un scénariste hors pair de films dont nous étions les réalisateurs, acteurs, caméramens... Le souffle de l'aventure.
Raymond Queneau. La plupart des romans, mais surtout l'intégrale de ses poésies. Un grand du collège de pataphysique. Quand le matheux fait de la littérature, ça pulse (voir Tant-Bourrin)
John Fante. Tout n'a pas dû être traduit en français car ça fait pas bezef. Il était surtout scénariste pour hollywood, mais ses romans à moitié autobiographiques de petit immigré italien et de son père maçon sont hi-la-rants. Et devant son style, je bave en continuité.
Bernard Moitessier. Ce n'est pas un écrivain, c'est un marin, qui, à force de faire des tours autour du monde, a développé une philosophie mondialiste, mais pas dans le sens pervers. J'ai lu ses 4 livres q:^)

Ya les polars, je suis très roman noir, et quand une série me plaît, c'est sûr que tout y passe !

Jean-Claude Izzo. C'est un marseillais, mais il a fait une carrière nationale avant de décéder prématurément. Il parle de Marseille avec la langue de l'amour et avec lui, les politiciens véreux, les magouilleurs, en prennent pour leur grade. C'est aux sans-grades qu'il réservait sa chaleur.
Fred Vargas. C'est Mamascha d'oc, une de nos commentatrices (trop rare) qui nous l'a faite découvrir, à TB et à moi... Je considère qu'elle a révolutionné l'écriture du polar en travaillant et en donnant du corps à ses seconds rôles. Et elle torture la langue comme j'aime.
Frédéric H. Fajardie. Un ancien de mai 68 qui a le style le plus incisif et noir que je connaisse. Un chirurgien des phrases qui a le coup de scalpel précis et redoutable. Nostalgique de ses diamants très purs qui m'hypnotisaient, j'ai été déçu par "les foulards rouges", son dernier best-seller, qui l'a remis sur le devant de la scène. J'ai pris ça comme une auto-trahison, mais l'amour et la haine, hein ?
Pierre Magnan. C'est un auteur local (Manosque) mais très doué. Ses intrigues sont sympas et tordues à la fois. Il est très agréable à lire.
Robert Ludlum. Je n'en suis pas très fier, mais j'ai lu tous ses livres. Enfin, ses livres, je sais même pas si c'est lui qui les écrit, mais je considère que "La mémoire dans la peau" est le meilleur thriller que j'ai eu dans les mains. Et les autres n'étaient pas mal non plus. q;^)
Maurice Leblanc. Jeune, je me suis farci tous les Arsène Lupin. Et même plusieurs fois. Loin de moi l'idée de défendre becs et ongles la qualité littéraire du genre, mais le redresseur de tort, Zorro, Robin des bois, Zapatta, les bandits d'honneur, les cambrioleurs de perception, ça met de bonne humeur, on peut pas s'en empêcher ! Donna Léon. Ce n'est que la deuxième femme, ya quelque chose qui cloche, hein ? Elle habite à Venise et en parle admirablement. Ses intrigues sont un peu politiques, écolos, son commissaire est parfait et sa femme est extra. Des polars très dépaysants.

Reste Amin Maalouf, qui n'est ni mort, ni auteur de polar. Je le relis régulièrement car il nous parle d'une époque où les arabes, les juifs et les chrétiens vivaient en relative entente, en tout cas ensemble, tout autour de cette Méditerranée qui est notre mère, et qui doit pleurer toutes les larmes de son corps, de voir ainsi ses enfants se battre.

jeudi 10 novembre 2005

Saoul-FifreBorn to be Wilde

C'est Twig qui nous a fait partager sa passion pour Oscar Wilde. Je ne connais pas trop cet auteur, j'ai dû essayer de rentrer, sans y parvenir, dans le "Portrait de Dorian Gray", et feuilleter "La ballade de la geôle de Reading", mais sans plus. Je n'ai pas dit mon dernier mot et je sens qu'il faut insister. Je viens de prendre à la bibli LA biographie que lui a consacré Robert Merle. Là, je me sens moins seul, je crois que c'est Salomé qui, comme moi, a tout lu de Merle. Enfin, TOUT lu, il m'en manquait un, justement la thèse qu'il a écrit sur Wilde, et je suis en train de combler ce trou.

J'ai eu beaucoup de plaisir de lecture avec Merle. C'est quelqu'un de sérieux, c'est un universitaire, avant d'écrire il se documente, il s'immerge dans son sujet, il interviewe des spécialistes, des mecs qui savent de quoi ils parlent (pour "La mort est mon métier", sur les camps d'extermination, il s'est farci le procès de Nuremberg, a rencontré des nazis, des rescapés...) et ensuite, il se met à rédiger, et son style est simple, direct, agréable : on se régale. Tout est bon, mais j'ai particulièrement apprécié "L'île" (sans doute parce que ce mythe m'est cher) et "Malevil" (un monde post catastrophe nucléaire. On s'y croirait). Ce gars a quand même eu le prix Goncourt pour son PREMIER bouquin (si on ne compte pas sa thèse) "Week-end à Zuydcoote" !!

Revenons à Wilde. Il truffait ses livres de formules et de bons mots. En voici quelques-uns :

- Nous avons beaucoup de points communs avec l'Amérique, excepté, bien entendu, la langue...

- Le travail acharné est simplement le refuge des gens qui n'ont absolument rien à faire.

- La mauvaise poésie émane toujours de sentiments authentiques.

- Les jeunes d'aujourd'hui sont tout à fait monstrueux, ils n'ont pas du tout de respect pour les cheveux teints.

- Quand les gens sont de mon avis, il me semble que je dois avoir tort.

- La démocratie ? Des coups de bâton donnés au peuple, par le peuple et pour le peuple.

- Il réussira à coup sûr merveilleusement : il pense comme un tory et parle comme un radical.

samedi 29 octobre 2005

Saoul-FifreLe journal de Ploux II

Pandémie au village. L'original est

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mardi 11 octobre 2005

Saoul-FifreMoi fier votre très confiance

Je viens de recevoir ça, et comme je suis partageux (inscrit au parti et tout) je veux que le plus de monde possible soit au courant et puisse en profiter. J'adore. J'en ai déjà reçu un en Anglais que Tant-Bourrin m'avait traduit. Il parait que ya des gens qui répondent. Pour avoir les 15 %, il faut "bien entendu" envoyer un chèque pour le billet d'avion puisque dans le coffre, il n'y a que des pépites d'or...

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lundi 3 octobre 2005

Saoul-FifreLe journal de Ploux

Dans les piles de bouquins contre lesquelles on est obligé de se casser le nez en entrant dans n'importe quelle librairie ou point de presse, il y a "Le blog de Max". Et oui : c'est la rentrée "littéraire". Le phénomène "blogs" fait parler de lui, il fallait un livre pas trop chiant pour cristalliser un peu les sous-sous dans la po-poche, et c'est tombé sur Max. Ça aurait pu plus mal tomber, et puis, ça parle de la vie dans les bureaux, et les blogueurs sont très représentés dans le secteur tertiaire. Mais pas que ! Alors moi, je vais essayer d'attirer l'attention des éditeurs, je sais pas, moi, pour l'année prochaine, en écrivant "Le journal de Ploux", pour le public "secteur primaire".
Pour ceux qui ne connaissent pas, l'original est

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jeudi 29 septembre 2005

Saoul-FifreMûrir pour décider

Tiens, Matthieu s'est attaqué à J.J. Goldman. C'est une bonne idée à laquelle je souscris, mais les commentaires sont un peu tristounets. Ce qu'il faudrait, c'est aller sur un site de ses fans, par exemple celui-ci et y poster un lien. Ça mettrait un peu de vie, ça ferait monter les stats... J'ai un souvenir ému de fans qui se jettent virtuellement sur le blog de matthieu pour lui arracher les yeux, toutes griffes dehors. C'était pour Elsa (qui ressemblait à une bouteille d'orangina), ou pour une autre ? Ça me manque.

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vendredi 23 septembre 2005

Saoul-FifreLis tes ratures

Que veut le peuple ? Du pain, du vin, du boursin et des jeux... Que veut Blogborygmes ? Le bonheur du peuple. Bon, le pain, ça fait des miettes, le vin, je me le garde, le boursin, Tant-Bourrin se l'est baffré, alors, je vais vous faire un jeu. Étant aussi nul en html que la dernière fois, j'ai choisi un quizz lire et taire, heu... litre et verre, non : hic ether... un truc sur les livres, quoi ?

J'ai copié le début des livres, ya de tout, des classiques, des récits, des contemporains, comme la dernière fois, j'ai essayé de prendre des tubes, des bouquins qu'ont cartonné en ventes, tout de suite, et sur la durée... Allez, c'est parti ! Je serais pas chien : que vous trouviez l'auteur ou le titre, ça vous fait un point. Si vous trouvez les 2, vous avez droit à cette petite flamme brillante dans les yeux du jury, comme d'hab... Et bien entendu, ON NE TRICHE PAS !!! PAS DE GOOGLE !!!

ET ON NE RÉPOND PAS DANS LES COMMENTAIRES POUR LAISSER JOUER TOUT LE MONDE ! ON ME MAILE

1) En août, dans nos pays, un peu avant le soir, une puissante chaleur embrase les champs. Il n'y a rien de mieux à faire que de rester chez soi, au fond de la pénombre, en attendant l'heure du dîner. Ces métairies que tourmentent les vents d'hiver et que l'été accable, ont été bâties en refuge et, sous leurs murailles massives, on s'abrite tant bien que mal de la fureur des saisons.

2) L'été craonnais, doux mais ferme, réchauffait ce bronze impeccablement lové sur lui-même : trois spires de vipères à tenter l'orfèvre, moins les saphirs classiques des yeux, car, heureusement pour moi, cette vipère, elle dormait.

3) Ceylan, décembre 1936. - Le voici celui qui vient de débarquer : tout seul, tout blanc, tout honteux, tout désemparé, harcelé par ceux qui vendent, par ceux qui promettent, par ceux qui implorent, par ceux qui le veulent mener au temple de Bouddha ou à la maison des femmes.

4) Il y a aujourd'hui trois cent quarante-huit ans six mois et dix neuf jours que les parisiens s'éveillèrent au bruit de toutes les cloches sonnant à grande volée dans la triple enceinte de la Cité, de l'Université et de la Ville. Ce n'est cependant pas un jour dont l'histoire ait gardé souvenir que le 6 janvier 1482. Rien de notable dans l'événement qui mettait ainsi en branle, dès le matin, les cloches et les bourgeois de Paris.

5) Colin terminait sa toilette. Il s'était enveloppé, au sortir du bain, d'une ample serviette de tissu bouclé dont seuls ses jambes et son torse dépassaient. Il prit à l'étagère de verre, le vaporisateur et pulvérisa l'huile fluide et odorante sur ses cheveux clairs. Son peigne d'ambre divisa la masse soyeuse en longs filets orange pareils aux sillons que le gai laboureur trace à l'aide d'une fourchette dans de la confiture d'abricots.

6) Le 25 septembre 1937, un courant de perturbations circulant de Terre-Neuve à la Baltique dirigeait dans le couloir de la Manche des masses d'air océanique doux et humide. À 17h 19 un souffle d'ouest-sud-ouest découvrit le jupon de la vieille Henriette Puysoux qui ramassait des pommes de terre dans son champ, fit claquer le store du Café des Amis de Plancoët, rabattit brutalement l'un des volets de la maison du docteur Bottereau en bordure du bois de la Hunaudaie, tourna huit pages des "Météores" d'Aristote que lisait...

7) L'adjudant retraité Chalumot approcha le briquet de sa cigarette, tordit le cou pour préserver de la flamme ses longues moustaches, puis, clignant l'œil à cause de la fumée, épousseta le revers de son veston. Au contact des rubans multicolores rayonnant autour de la boutonnière, sa main se fit plus caressante; et ravi, le menton au creux de l'épaule, il contempla ces derniers attributs d'une gloire ancienne. Le petit arc-en-ciel des décorations était à jour : médaille militaire, croix de guerre, croix du combattant, médailles du Maroc, de la victoire, des blessés, Dragon d'Annam...

8) C'était une journée d'avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith, le menton rentré dans le cou, s'efforçait d'éviter le vent mauvais. Il passa rapidement la porte vitrée du bloc des "Maisons de la Victoire", pas assez rapidement cependant pour empêcher que s'engouffre en même temps que lui un tourbillon de poussière et de sable.

9) La gifle a été si forte que je ne m'en suis relevé qu'au bout de treize ans. En effet, ce n'était pas une baffe ordinaire, et pour me la balancer, ils s'étaient mis à beaucoup. Nous sommes le 26 octobre 1931. Depuis huit heures du matin, on m'a sorti de la cellule que j'occupe à la Conciergerie depuis un an. Je suis rasé de frais, bien vêtu, un costume d'un grand faiseur me donne une allure élégante.

10) Un bâtiment gris et trapu de trente-quatre étages seulement. Au dessus de l'entrée principale, les mots : Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central, et, dans un écusson, la devise de l'Etat mondial : Communauté, Identité, Stabilité.

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