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jeudi 19 décembre 2013

AndiamoLa cigogne


Généralement, ce sont les cigognes qui apportent les bébés... Généralement, car pour certains la cigogne s'appelle Airbus ou Boeing...

Ils sont là depuis le matin. Oh ! Ils sont arrivés bien avant l'heure, ils tournent en rond dans le hall des arrivées de Roissy, de Orly ou d'ailleurs.

Sans arrêt, ils lèvent la tête vers l'horloge, la grosse horloge, celle de l'immense hall, puis tout de suite ils consultent leur montre, des fois que...

Ils sont là depuis matines, bien avant l'heure, oui bien avant.. Ils serrent contre eux leur petit dossier, quelques feuilles de papier léger comme une feuille à cigarettes, couvertes de signes bizarres, impossibles à déchiffrer, et en dessous, juste en dessous, une traduction dans un anglais ou plutôt un américain approximatif.

Et puis, dans ce petit et mince dossier, quelques photos en noir et blanc, ça n'est pas le noir et blanc des studios Harcourt ! Loin s'en faut ! Petit bonhomme ou petite bonne femme au visage triste, avec sur la poitrine, une affichette épinglée, portant une lettre, le "K" puisqu'il ou elle vient de Corée, suivi d'un numéro...

Il ou elle porte un nom bien étrange, tous ou presque s'appellent KIM, comme Martin chez nous, suivi du prénom de leur génération et enfin leur prénom propre.

Tous ces gens se regardent, puis osent un sourire, enfin ils se parlent. Vingt mois ou plus qu'ils attendent cigogne Boeing ou cigogne Airbus, vingt mois d'un parcours du combattant et enfin ça y est : "il" ou "elle" va arriver !

Ils ont sorti les photos, ils se montrent leur enfant. Il ou elle est déjà grand, pensez, ce sont ceux là qui ont le plus besoin, 3, 4, 5 ans ou plus, qu'importe ! Pour tous ces gens c'est le premier jour, celui qui les marquera à tout jamais.

Les hauts-parleurs crachotent : "le vol XYZ en provenance de Séoul est annoncé avec du retard à cause du brouillard, l'avion a dû faire une escale à Bruxelles et reprendra son vol dès que l'atterrissage sera de nouveau possible à Roissy Charles de Gaulle"

"Fly XYZ..." L'un des hommes présent propose à un autre d'aller à Bruxelles afin de ramener les enfants...

- N'y pensez même pas, lui dit ce dernier, on ne vous la donnera pas votre fillette ! Et comment passerez-vous la frontière avec un enfant sans papiers ?

Raisonnable, et de sang-froid, le Monsieur !

Enfin la grosse cigogne s'est posée. Non, pas comme l'albatros dans "Bernard et Bianca" ! Encore une attente, puis ils les voient enfin sur la passerelle, petites bonnes femmes, petits bonhommes dans des habits un peu longs ou un peu courts.

Enfin on leur présente leur enfant, petit être apeuré, on l'embrasse. Ô cette odeur d'épices, dont ils mettront des mois à se défaire, la nourriture sans aucun doute.

Chacun remet le cadeau de bienvenue, ils sont un peu hébétés, la fatigue du long voyage, cette langue inconnue et savez-vous ce qui les frappe le plus ces petits Asiatiques ?

Non, non, pas nos yeux ! Non, non, nos tarbouifs ! Mais oui, eux ont un tout petit nez et nous Européens sommes plutôt gâtés de ce côté !

Et puis viendra le long apprentissage, apprendre à se connaître, à s'aimer, mais surtout ne pas oublier que l'on ne donne pas un enfant à une famille, mais une famille à un enfant.

(ch'tiot crobard Andiamo)

mardi 10 décembre 2013

AndiamoAsimbonanga

Asimbonanga
Nous ne l'avons pas vu

Asimbonang' uMandela thina
Nous n'avons pas vu Mandela

Laph'ekhona
A l'endroit où il est

Laph'ehleli khona
A l'endroit où on le retient prisonnier

(ch'tiot crobard Andiamo 2013 pour Blogbo)

jeudi 31 octobre 2013

BlutchCirculaire E.N.

Vous me connaissez, hein. Toujours un peu don Quichotte, prêt à secourir la jolie veuve et l’orpheline post-pubère…. Je récidive encore.

Célestoche se plaignant régulièrement de la dysenterie verbeuse de l’EN (Éducation nationale) et bien qu’elle ne corresponde pas aux deux catégories ci-dessus nommées, je me suis dit en aparté et les yeux dans les yeux qu’il devait bien y avoir à l’EN des veuves et des orph…. P’tain je m’égare. Qu’il devait bien y avoir un moyen de simplifier la tâche de ces dirlettes (et dans la foulée (tant qu’à faire (et même si c’est pour moi de moindre intérêt)) de ces dirlos). Fort de la découverte des 912 sigles en vigueur à l’EN, j’ai tenté, avec la complicité passive de quelques-uns d’entre eux, de réduire ce genre littéraire au plus près du néant qu’il véhicule.

Je vous fais grâce des trois pages de mise en garde quant à l’urgence de lire cette circulaire et de l’importance d’en avoir bien intégré les éléments moteurs dans le canevas organisationnel du projet éducatif en cours de validation temporaire, afin de pouvoir l’appliquer au mieux dans le projet général de la réforme institutionnelle du ministère qui permet à une foultitude de pseudo-chômeurs d’être de pseudo-actifs dans un monde tellement fermé sur lui-même qu’il tourne en rond comme une tarière cherchant, dans le schiste, du gaz de pet.

Il va sans le dire que les destinataires de la circulaire donneront quittance de la bonne interprétation des points soulevés par ce document sous forme d’une réponse écrite résumant leur façon d’intégrer les points de haute philosophie pédago-psychiatriquo-débile soulevés dans le dit document. Elles/ils le feront sous huit jours, sans se perdre dans les petits détails, dans une réponse circonstanciée dont la longueur idéale se situera entre les Bienveillantes et l’intégrale en 12 volumes In folio de la Bible commentée.

J’en suis donc directement venu à l’essentiel, le résumant en trois points emblématiques et non moins explicatifs du désarroi neuronal de leurs auteurs.

nb : Afin de ne pas entrer en conflit de droits d’auteur avec la valetaille à Peillon, les exemples sont fictifs, mais comme toujours, la réalité ne dépasse-t-elle pas la fiction ?

Message à TB : J’ai déjà bien abusé de ton calme olympien avec un certain Baron, je ne vais pas te demander de trouver la signification de ces sigles à la con…

- Selon le BOEN, tous les BP des BTP sont soumis à autorisation de la Dafco si le Daet n’en dispose pas autrement.

- Les DGS prendront note que dorénavant et à partir de maintenant, les AAC seront remplacés par les AAENES. Par ordre du Ministre Buridan qui n’admet pas une concurrence hiérarchique, ils veilleront spécialement à ce que l’AE ne soit pas enlevé du service de l’AAENES.

- Les ECTS du DHCP parrainé par la BBC et certifié Toefl devront être en adéquation avec le PEDT de la FNASEPH (à tes souhaits) pour tout ce qui concerne les AVS gérés par les MDPH.


Traduction qui, pour n’être pas très académique, ne perd rien de sa limpidité :

- Selon la feuille de chou à Peillon, tout le papier-cul des bétonneurs est soumis aux verbeux du bourrage de crânes en continu, si l’inutile du service technique n’en dispose pas autrement.

- Les grands pachas des diverses castes se sortiront les neurones du popotin pour ingurgiter que c’était trop simple d’avoir un attaché à l’administration centrale et qu’il vaut mieux que depuis tout de suite, ces ligotés du bulbe sachent qu’ils sont bien dépendants de l’Énorme Nullité et son corollaire supérieur. Ils sont en outre avertis qu’enlever à ces services les adjoints d’enseignement pourrait détériorer l’image de marque de ces ex-AAC, mais que c’est néanmoins très figuratif de l’ensemble de ces bourreaux-crades …

- Les bureaugrattes du sinistère chargé de la pérennisation de la langue de Voltaire sont priés d’aller se faire voir ailleurs plutôt que de pourrir la vie des francophones avec leurs sigles à la con en sabir US. D’autant qu’en plus c’est lâche de le faire sur le dos des handicapés en éventualisant une possibilité de ne pas les laisser incultes et sur celui des larbins bénévoles qui font le boulot dont ils se dégoûtent.

Dans les années 80 l’enseignement en France était au bord du gouffre, depuis, il a fait un grand bon en avant…

Avec toute ma compassion pour son agonie, déjà bien avancée. Et mes sincères condoléances pour les générations futures.


Lexique :

AAC : Attaché d’administration centrale
AAENES : Attaché d’administration de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur
AE : Adjoint d’enseignement
AVS : auxiliaire de vie scolaire
BBC : Britich Broadcasting Corporation
BOEN : bulletin officiel de l’Education Nationale
BP : brevet professionnel
BTP : bâtiment et travaux publics
Dafco : délégation académique à la formation continue
Daet : Délégué académique à l’enseignement technique
DGS : Direction générale des services
DHCP : Dynamic host configuration protocol
ECTS : Européan crédits transfer system
FNASEPH : Fédération nationale d’associations au service des élèves présentant une situation de handicap (l’inventeur de ce sigle prêche pour sa paroisse…)
HSE : heure supplémentaire effective
MDPH : maison départementale des personnes handicapées
PEDT : projet éducatif territorial
Toefl : Test of english as a foreign language

samedi 14 septembre 2013

BlutchMa baie des anges à moi

Vautré dans son transat à regarder les mouettes, pénardibus, le Doyen nous a embarqué sur une coque de noix pour une visite marine (sans majuscule) de sa baie de Somme. Entre deux siestes c’était osé…

Plus sportive mais moins en adéquations avec les particularités régionales, Célestine nous a offert sa Baie des Anges par voie terrestre, et pédibard. Là, je m’insurge quelque peu tout de même. J’espérais un voyage organisé à dos d’Anges, avec survol de la Baie, rase-mottes of the promenade of the english emperlousées (qui, dans le cas d’espèce ne veut pas dire cernées de pétomanes). Un virage sur l’aile au-dessus de feu la Victorine et atterrissage en douceur devant le bar de Jackie et Jacky. Au final, on a eu droit au siphon, mais il manquait le pastis…

Je vous parle de ces baies parce que moi aussi j’aimerais bien vous parler d’une baie qui soit à moi, et là, ça coince parce que c’est une denrée assez rare dans les montagnes suisses. J’aurais l’air de quoi de vous exhiber ma baie de St Prex ou de Cudrefin. Personne ne sait dans quelle vague contrée ça peut se situer. Même Word est dans les choux en me proposant de changer pour pyrex et cupertino (sans même y foutre des majuscules, l’inculte !). Tu parles d’une culture pour Bill Porte de ne même pas savoir dans quels lieux Blutch a posé les sabots de son cheval… c’est vexant.

Il me restait un choix restreint avec l’abeille Maya ou l’Abbé Pierre. Finalement, j’ai opté pour ma Baie Vitrée (avec majuscules, parfaitement ! Si tu voyais sa grandeur, tu ne mégoterais pas là-dessus).

Ben oui, ma baie à moi est moins aquatique, mais bien plus vitrée que toute la Somme des Anges qui l’a précédée chez Blogbo. Je suis amoureux de ma Baie Vitrée ; pas qu’elle soit faite dans un bois rare ou ornée de ciselures particulières, mais à cause de ce qu’il y a de l’autre côté du verre.

Un joyau, une perle, une rareté qui a accompagné mon enfance :

Le Léman.


C’est ma butte Montmartre à moi qui ne suit pas parigot et c’est aussi mon Négresco.

Point n’est besoin de préciser que c’est un lac pour une telle merveille.

Viens, approche-toi de la vitre et regarde là, sur la gauche, une plaine avec en son milieu un ruban de flotte. C’est le Rhône et sa plaine. Il a plu sur le Valais car aujourd’hui il est gros et son eau est brune de tous les limons que les orages ont arrachés aux vignes produisant la Dôle et le Fendant, pour les déverser dans ce qui est le premier delta du Rhône. Dans douze ans, cette eau quittera le bas lac à Genève pour reprendre son cours vers la France. En face de toi, la côte française avec ses montagnes de la Savoie qui tombent dans la flotte. Elle est belle d’être le reflet de la côte suisse...



De gauche à droite depuis le Rhône : St Gingolph (bourg-frontière). Meillerie, Evian, Thonon, Ivoire (à qui Lausanne doit beaucoup pour ses carrières), puis Hermance qui nous ramène déjà en Suisse.

En bas de ma Baie vitrée, c’est Lausanne (cette provinciale qui fait ses humanités, disait Jean-Vilard Gilles) qui s’étale, avec sa cathédrale qui, depuis plus de 600 ans, abrite en son beffroi le Guet qui chaque nuit veille à la tranquillité de la ville et rassure la population en annonçant chaque heure nocturne aux quatre points cardinaux. Souvenir tenace des incendies qui détruisirent la ville.

Un peu à gauche dans le bas de la vitre, le château de Chillon, résidence des Ducs de Savoie accrochée à un îlot rocheux et qui s’est offert le Léman en guise de douves…

Un peu à droite de Lausanne, La Venoge, dont je laisse à Gilles le soin d’en parler...

Tout à droite, c’est Genève avec ce qu’il faut pour mouiller l’absinthe : 140 mètres de hauteur et 5000 apéros à la seconde.

T’as soif ? Une chansonnette écrite elle aussi par le poète vaudois Gilles.

dimanche 25 août 2013

AndiamoLe gluant

Âmes sensibles, Mamans vertueuses s’abstenir !!

La demi-queen a dépoté le gluant !! Pas de quoi en faire un cake, R.A.B., non, non, ça n’est pas le début de Rabbit !

Oui, je ne les aime pas, tout comme eux nous détestent royalement, alors on ne va pas se gêner !

Il y en a un que j’aime bien c’est Charles et ses feuilles, on dirait un taxi en maraude !

J’explique le taxi en maraude : autrefois les taxis parisiens étaient munis d’un boîtier fixé près de la portière avant gauche du taxi. C’était un boîtier en alu, muni d’une espèce de petit rectangle en alu lui aussi sur lequel était écrit "libre". Quand le taxi était libre, le chauffeur abaissait cette languette ainsi on voyait si le véhicule pouvait être hélé ! Hélé pas belle la vie ?

Alors le Parisien bon teint comparait un mec attigé des esgourdes en le qualifiant de « taxi en maraude » et voilà !

Donc ce grand con de Charles aurait déclaré à Camilla : « je voudrais vivre dans ta petite culotte ». Voilà qui est sympathique ! Biscotte l’autre, sa première épouse, elle était peut-être gironde, mais peut-être que dans le déduit elle ne valait pas un coup de stout (bière rousse) , Et Charlot premier n’est sans doute pas un constipé du kilt !

Son fiston, il n’est pas mal non plus… Non, pas chailles de poney, l’autre, Harry tas d'rouille, il se murge et finit à loilpé ! Voilà qui est sympa aussi !

Et l’autre, le British, il tient la Froome ! Il monte les côtes sans pédaler ! Je l’ai vu escalader le Ventoux sans décoller de la selle, moi je pense que c’était afin que l’on ne voit pas les seringues qu’il avait au cul …Mais bon, ça n’engage que moi, dans quelques mois, il avouera lui aussi avoir marché à l’eau pas très claire, il rendra son p’tit maillot jaune, les sous qui vont avec, en attendant il aura eu droit au GODE SAVE ça COUINE sur les Champs Elysées… Grevure !

Ouais, vous allez penser que je ne les aime pas ? Ben... C'est vrai ! Eux non plus ne m’aiment pas, NA !

dimanche 18 août 2013

celestineMa baie des anges

Il ne vous aura pas échappé que je ne sais rien refuser aux tenanciers de ce blog protéiforme (j’aime bien ce mot, ça fait toujours bien dans une conversation, essayez, vous verrez. Ca en jette. ) Bref, après la Baie de Somme de l’Ancêtre (vous noterez la majuscule déférente) on me somme d’écrire ma Baie des Anges. Je m’exécute avec d’autant meilleure grâce que ce n’est quand même pas une corvée.

Mes origines en patchwork me font balancer comme un métronome entre deux fougues : Italienne du côté de ma mère et Irlandaise du côté d’un copain à mon père. (Meuh nooon, papa, je plaisanteuh ! )

Bref cette double tare fait que j’ai la tête près du bonnet (phrygien), toujours prompte à m’enflammer au propre comme au figuré, un tempérament de feu, à côté duquel les éruptions du Vésuve ne sont que des pétards mouillés un quatorze juillet pluvieux sur la plage de Malo-Bray-Dunes.

Ce grand préambule (de savon) pour vous esspliquer pourquoi on peut avoir comme ma moman des ancêtres italiens, de l’époque où Nice et la Savoie n’avaient pas encore été l’objet du Traité de Turin, tout en étant une Niçoise pur jus. Elle pratique encore couramment le Nissart, et parle avec ce délicieux accent remis au goût du jour par Mado la Niçoise, et qui n’a rien à voir avec les autres accents du sud. J’ai grandi en croyant que ses expressions étaient comprises par tous, du nord au sud de l’hexagone. Comme par exemple « j’en ai une fourre ! » qui signifie « je suis fatiguée, j’en ai plein le dos ». Ou encore « Celle-là de ficanasse ! » pour parler d’une qui se mêle des affaires des autres. Ou pour parler d’un type pas riche, « celui-là, il a pas quatre sous pour faire baler un gari » ce qui peut se traduire littéralement par il n’a pas d’argent pour faire danser un rat…

Je vous laisse imaginer mes premiers dialogues avec les copines en arrivant à l’école communale dans la ville de garnison où je suis née, grâce aux aléas de la vie d’artiste de mon père…. Forte des enseignements de ma mère, sur le quai de Rauba Capeu, par exemple, je n’ai jamais fait l’erreur que font les « estrangers » en le traduisant par « robes et chapeaux ». En réalité, le vent y est si fort qu’il vole le chapeau.

Ma mère me racontait aussi l’histoire de cet Anglais qui demandait à un Niçois « Do you speak English ? » et qui répondait « Noun, you aspeto lou tram » ce qui voulait dire, non, moi, j’attends le tram. Tram qui refait son apparition après avoir été supprimé…souvent hommes varient ! Segure que vaï ! D’ailleurs, ma mère connaît tellement d’histoires, parfois je me dis que je devrais les écrire avant qu’elle s’en aille.

Nice est comme une jolie femme, son collier de perle brille le long de la Promenade des Anglais, elle semble un peu prétentieuse sous ses beaux atours, mais elle recèle des trésors bien cachés à ceux qui savent lui parler gentiment. J’y ai connu d’insouciantes vacances sur les gros galets ronds de la grève, bercée par le parfum du mimosa de la bataille de fleurs, au Carnaval. J’aime encore me balader Rue de France et arpenter le Boulevard Carabacel où mon père et ma mère se sont connus, d’après la légende…

Dépassez donc le stade du Japonais moyen, qui va rester des heures sur la place Masséna, la Prom et l’Avenue de la Gare devenue Jean Médecin (A Nice, pour qui vos tétons ? pour mes deux seins, ha ha, la vieille blague qui circulait au moment des élections !) et laissez-vous embarquer dans le vieux Nice, où, si vous évitez les restaurants –pièges-à-touristes du Cours Saleya, vous pourrez déguster à des adresses un peu secrètes les fameuses spécialités niçoises.

La vraie salade, avec les olives de Nice, toutes petites, et marron clair, le vrai Pan Bagna,(sans concombre !) les beignets de fleurs de courge, ou de fleurs d’acacia, la pissaladière, la ratatouille et l’inénarrable socca, sorte de galette de pois chiche qui se déguste grillée comme un péché avec un verre de rosé. Et puis, les panisses, les gnocchi, les ravioli, les cannelloni maison et surtout, les petits farcis. Tomates, courgettes rondes, aubergines, poivrons, pommes de terre. Tout se farcit à Nice. Bref, rien que d’y penser j’en pleure tellement c’est bon.

Pour digérer vous pouviez aller faire un tour aux Arènes et jardins de Cimiez pour écouter un concert de Jazz. Je parle à l’imparfait, car hélas, ce lieu magique, vestige gallo-romain qui donnait à la musique une poésie étrange a cessé d’exister, au nom de la sacro-sainte « rentabilité », sous prétexte de la non moins sacro-sainte « sécurité » on ne sait jamais, c’est vrai qu’on n’est pas à l’abri d’une fracture du coccyx sur les vieilles pierres deux fois millénaires… En 2010, ce fut un dernier concert bien nostalgique, entaché par cet arrêt de mort prononcé par la Mairie.

La Mairie…ciel, je ne sais pas si j’en parle ! Les vieux Niçois, eux, (mais il n’y en a plus guère) pleurent de voir leur ville devenir la proie des ambitieux, des snobs parvenus et des promoteurs et, n’ayons pas peur des mots, mais ayons peur des maux, de la voir glisser peu à peu vers le bord extrême où il vaut mieux être riche, blanc et en bonne santé que pauvre noir et malade. Chiotti et Estrozizi ont bien compris le truc ; ils se servent de la splendeur de la Baie pour servir leurs appétits démesurés de pouvoir. Nice, tremplin à ministres…A sinistres, oui !

Et pourtant, dans mon cœur, Nice restera Nissa la Bella, éternellement. C’est une ville qui me rend belle. J’y suis bien, elle s’accorde à mon teint et à mes yeux. Et souvent, écrivis-je un jour, je me prends à rêver de Nice, ma ville phare, mon étape, mon escale depuis toujours. Nice de mon enfance, son collier de perles, ses eaux turquoises, son marché aux fleurs. On est à une ville comme à ses souvenirs, attaché à jamais par des liens invisibles et puissants. Et on y revient par intermittence jusqu'à ce qu'un jour, enfin, on décide de s'y retirer pour son dernier face à face avec la vie. Je sais que mon chemin me ramènera vers ses ruelles, son ciel anglais, son air doux et humide, quand, dans quelques décennies, l'appel des bateaux du vieux port et des flâneries dans le Vieux Nice s'imposera comme une évidence. Alors je reprendrai mon voyage au pays de Nucera, interrompu durant la parenthèse enchantée qu' aura été toute ma vie. Et je partagerai mes jours entre la mer et la montagne, entre la plage et les sommets, la côte et l'arrière-pays, faisant du délicieux contraste de cette région une façon unique de ne jamais s'ennuyer.

lundi 12 août 2013

AndiamoBalade en baie de Somme

Certes ça n’est pas la baie des Anges, ni Copacabana, mais par contre c’est beaucoup plus sauvage !

Cette baie est située à l’estuaire du fleuve côtier la Somme, ce fleuve a donné son nom au département. Je viens d’apprendre qu’à l’âge de pierre ce fleuve était aussi important que le Saint Laurent ou l’Orénoque ! Incredible comme on dit de l’autre côté de la Manche justement.

Hélas la baie s’ensable inexorablement, les ports de Saint Valéry, du Crotoy, et du Hourdel, n’abritent que très peu de chalutiers, il y a encore une trentaine d’années, ils en regorgeaient, les eaux saumâtres de la baie abritent de nombreuses espèces de poissons, et de coquillages.

A chaque marée un courant violent envahit la baie, modifiant sans cesse les emplacements des bancs de sable, qui forment des hauts fonds sur lesquels il ne ferait pas bon s’échouer. C’est pour cela que des bateaux spécialisés sillonnent chaque jour la baie afin de placer les bouées aux bons endroits, pour matérialiser le chenal.

Tout proche le parc de Marquenterre réserve ornithologique magnifique, je l’ai visitée il y a quelques années, elle comporte des « cabanes » permettant de photographier les oiseaux sans toutefois les déranger…

On peut embarquer à bord du bateau « commandant Charcot » pour une visite de la baie, classée site protégé depuis peu. On embarque depuis Saint Valéry sur Somme, pour rejoindre la pointe du Hourdel, qui abrite (ça va faire plaisir à Blutch) de nombreuses espèces d’oiseaux marins, on y trouve également des veaux marins (mais non pas votre voisine prenant un bain de mer !) et des phoques… Pas des pédés, les autres avec des petites nageoires…

Allez on embarque ?

Le long de cet estuaire on voit de jolies maisons, résidences bourgeoises datant de la fin du XIX ème siècle, début XX ème, cette côte assez proche de Paris attirait les citadins en mal de grand air et de bains de mer ... La mode des baignades en mer venait d'être lancée.

Vieillottes, un tantinet désuètes... Mais tellement belles !

Voilà la visite est terminée, c'était un ch'tiot billet de vacances....

Les deux premières images ont été chourrées sur le WEB, les autres sont de votre serviteur.

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