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mardi 16 septembre 2008

Saoul-FifrePortable

Étant de l'époque où l'adjectif "portable" avait pour unique signification "qui peut ou doit être porté", l'excitation grandissante de ma jeune garde au cours du repas de ce soir ne m'a pas ému outre mesure.

Eux ne l'entendaient pas de la même oreille. La plus grosse catastrophe à l'Est du Rio Bravo venait de s'abattre sur la maisonnée : plus un seul "portable", comme ils disent, opérationnel. Le câble du chargeur de l'un, mordu par le Tcha, déchiqueté, la carte Sim de l'autre, out, et la batterie du 3ième qui a coulé.

La température du repas a considérablement augmenté. Je commence à prendre conscience de l'importance pour eux de ce "transbahutable". Ils n'hésitent pas à m'agonir de questions techniques indiscrètes.

C'est vrai, je fais amende honorable, il y a quelques années j'ai acquis un de ces engins qui nous évitait de partir à la recherche de cabines téléphoniques - de plus en plus rares, d'ailleurs - quand nous étions en congés. Le reste de l'année, il traînait dans un tiroir et nous n'avons jamais communiqué son numéro à personne sauf à qui devait nous rejoindre sur nos lieux de vacances. Le prix de l'abonnement était ridicule, sans forfait de communications à consommer obligatoirement chaque mois et nous ne le rechargions qu'avant de partir.

Mais Papa, depuis que tu es client, tu dois avoir plein de points ? Me dirent-ils, l'œil plein de convoitise.

Ben, sûrement pas, on les intéresse pas, on reçoit pas de pubs sur la messagerie, je n'ai jamais activé mon compte sur Internet, on n'existe pas pour eux, je vous dis !

Mais si, tu dois avoir des tas de points, depuis le temps. Ils donnent des téléphones gratuits, des cadeaux !

Mais laissez-moi rire doucement, je vous parie que non, je les connais ces margoulins, ya toujours une condition cachée et là, c'est qu'il fallait s'inscrire ou un truc de ce style. Vous voulez parier ?

Zoé, toujours primesautière au delà du raisonnable, et bien motivée à l'idée d'avoir un portable "dernier sorti", me sort : Parier ? Moi je veux bien parier ! Tu me payes un cheval si je gagne !

Mais tu en as déjà un de cheval !?

J'arrive à rien avec lui, je veux un vrai cheval ! Et la voilà qui file sur le site, elle crée un compte avec un peu de difficulté, ils lui renvoient un mot de passe par SMS (entre temps, elle a trouvé une vieille carte SIM sortie on ne sait d'où), elle active le compte et bling badablang le bandit manchot lui crache ses gains : 3270 points !!

Bon ben je vois venir gros comme une maison le gag que je vais être obligé de me fendre d'un cheval-porte-clefs, ça fait pas un pli, ni deux, ni trois !

mercredi 10 septembre 2008

Saoul-FifreLes vieilles baraques

Elles sont pleines à craquer, en général. Jeter était un crime, à une époque. "Ça pourra servir un jour, ce bout de fil de fer, mets-le dans cette boite".

Il y avait la boite à fil de fer, celle à bouts de ficelles, celle à clous tordus que l'on redressait soigneusement.

Il y avait le sac avec les restes de pelotons de laine avec lesquels on faisait des carrés au point mousse, qui, assemblés, finissaient en couvertures.

Il y avait la trousse avec les boutons dépareillés, ébréchés, ça allait tant que 2 ou 3 trous étaient encore utilisables. Celle avec les pressions, les fermetures éclairs. La grosse boite à gâteaux secs en fer blanc avec les aiguilles de toutes tailles, jusqu'à la grosse à matelas, les épingles piquées dans leur pelote, je me souviens d'en avoir bricolé une en liège pour ma mère, décorée d'un pompon rouge. Il y avait les lacets, les fins pour les chaussures du Dimanche, les plats et longs pour les gros croquenots de travail.

Il y avait les tiroirs, des palanquées de tiroirs avec chacun son contenu précis. Dans les années cinquante, ils commençaient à se remplir de gadgets qui étaient encore foncièrement utiles, représentant un vrai progrès, et de fabrication solide : l'anti-monte-lait en verre, les épluches-légumes, les poches à douilles, le presse-purée, la clef à boite à sardines, le dénoyauteur, les ciseaux à découper le poulet (maintenant un simple couteau de plastique suffit), l'allume-gaz à pierres, qui revenaient moins cher que les allumettes. L'ouvre-boites était d'une simplicité et d'une solidité diabolique. On pouvait même le réaiguiser avec une lime. Ceux électriques ou sophistiqués n'ont jamais réussi à le détrôner.

Il y avait la pharmacie avec ses préparations magistrales et ses "spécialités" qui avaient fait leurs preuves, souvent inventées par un petit pharmacien, et devenues célèbres par le bouche à oreilles. Si ça ne guérissait pas, ça ne faisait pas de mal.

Et puis il y avait l'arrivée en force des lessives, portées par la vague de l'hygiénisme. Un slogan comme "Génie sans frotter", ça ne donnait pas envie d'en acheter, à ces femmes qui allaient il n'y a pas si longtemps que ça, laver de lourdes brouettes de linge dans l'eau glacée du lavoir communal ?

Et ce parti-pris d'esthétique, de qualité, de durabilité, ce choix de matériaux nobles, la faïence, le bois, le cuivre, l'acier. Ce goût et cette fierté de faire du bon boulot dont on n'ait pas à rougir, quel que soit le niveau de la société où l'on s'active.

De vieilles lunes couvertes de poussière et de toiles d'araignées, confites au fond de sales bicoques.

mardi 26 août 2008

Saoul-FifreLa course libre

Vous pouvez fouiller, vous ne la trouverez pas dans la liste des disciplines olympiques. On préfère se la garder pour nous. Et puis ce serait compliqué : la péña jouerait "La coupo santo" à la place de "la Marseillaise", ça ferait un gros scandale, et puis on voudrait nous imposer un arbitre alors que l'animateur qui crie dans son micro " Ho, je coupe le chrono, je le rallumerai quand vous serez calmés", ben ça nous suffit largement. Et puis je sais bien que nos bious, ils accepteraient pas d'aller plus loin que Saint-Jean-du-Gard ?

Alors à Pékin ???

Non oubliez ces conneries, le décalage horaire c'est mauvais pour les manaudous, alors vous imaginez, pour les manades ? On va rester par chez nous, et si vous voulez goûter à ce spectacle d'un autre monde, il vous faudra descendre en Terre de Provence.

Ha ne commencez pas à m'énerver et à confondre avec les vaches landaises, le toro-piscine ou bien même, tant que vous y êtes, avec Intervilles ? Vu que Tex et Philippe Corti remplaçant Guy Lux et Léon Zitrone, comme évolution, c'est un peu l'Homo Sapiens qui remonte dans son arbre, non ?

Et ne confondez pas non plus avec les autres bouchers-charcutiers bovins, là, les déguisés, les travelos à costumes fluos flashies qui se prennent pour des artistes venant faire admirer leurs vrilles fouettées sur pointes, en soi-disant petits rats de corrida noirs de poil, alors que leur justaucorps bariolé n'est que l'équivalent hypocrite du tablier de coton blanc du tueur d'abattoir (matador, en castillan).

Le toro espagnol de combat rentre pour la première et la dernière fois dans le cercle de son destin. Lui si habitué au silence des nuits andalouses, il est tétanisé par les hurlements sanguinaires des spectateurs. Même s'il y "gagne", fait rarissime, il sera abattu. À sa deuxième corrida, ayant un peu appris des sombres projets que l'Hombré nourrit à son encontre, il serait bien trop dangereux. Même puceau du combat, le toro fait déjà peur a l'Hombré qui lui envoie d'abord ses picadors pour l'affaiblir et commencer à le vider de son sang, par précaution préventive. Ensuite seulement se présente à lui le toréro qui connaît la vue basse du toro et sa tendance à foncer sans réfléchir, droit devant lui. Il lui suffit de ne jamais se trouver derrière la cape couleur de sang au moment dangereux et tout le reste est mascarade, frime et surtout totale absence de fair-play.

Le taureau camarguais, lui, est l'alpha et l'oméga, la raison d'être, le noyau de cristallisation, la fierté et l'honneur de la Nacioun Gardiano. À l'exact inverse du toro espagnol, le Biou est sélectionné, entraîné pour la course. Chaque manade, élevage camarguais de chevaux et de vaches, possède son arène et jeunes gars et taurillons y font leur apprentissage ensemble, pour ensuite, s'ils en ont le talent, grimper les marches de la notoriété et devenir taureau-vedette ou compétiteur du Trophée des As.

Chaque biou rentre dans l'arène muni de ses attributs :

- La cocarde, rouge, fixée entre les cornes.

- Les glands, blancs, chacun sur une corne.

- Et les ficelles, qui font de nombreux tours à la base des cornes et qui demandent de nombreux coups de crochets avant de daigner glisser par terre.

Les raseteurs, aidés des "tourneurs", doivent les leur prendre avec une sorte de peigne fixé au bout des doigts, le crochet. Mais plus facile à dire qu'à faire car le taureau est en pleine forme et s'entraîne depuis son plus jeune âge. Et on ne fait courir que les plus vifs, les plus barricadiers, ceux qui ne freinent pas sur la planche.

En plus le public d'aficionados réserve généralement ses reproches aux "tenues blanches" :

- Laissez-le prendre son élan !

- Ne le poursuivez pas ! Jusqu'à pousser de grands cris de rage si le raseteur essaye de surprendre le taureau. Un beau raset doit être franc et loyal. L'homme attaque sur le côté, mais sous le regard du "cocardier", qui démarre aussi sec après lui dans le but évident de faire sa fête à cet effronté osant l'affronter. Les 2 rôles sont clairs : l'homme doit lui piquer un des attributs et l'animal cherche à l'embrocher, à tout le moins, l'en empêcher. Les 2 coureurs étant à touche-touche, on se demande comment il n'y a pas plus d'accidents.

La règle est claire cependant : l'attention, l'intérêt, la compassion portée au taureau est de commune mesure avec celle due aux humains. Si un raseteur se rend compte que le taureau porte une blessure, il doit en avertir immédiatement le président de course, qui avertit le manadier-propriétaire qui jugera s'il convient de faire cesser la course et de faire intervenir un véto.

Le cocardier est fier. Il a conscience de participer à un spectacle, un art, d'être un sportif de haut niveau. La plupart du temps, dès sa prestation finie, dès qu'il a entendu la musique de fin, il se retourne vers la porte de son toril, l'air de dire "Ho, vous êtes sourds, elle s'ouvre, cette porte ?", et il rentre chez lui, dans ses immenses marais camarguais où lui et les siens vivent libres et tranquilles.

Même si le taureau est un peu faible, un poil endormi, le public sera plein de mansuétude envers lui : "Ô le pauvre, il serait plus à sa place dans une course de l'Avenir (de débutants)". Le raseteur court quand même un peu pour l'argent :

- Et 2 euros de plus de la part de René, le sympathique serveur du Bar de la Poste, à Mouriès.

- Et 10 !!! euros de plus, de la part de notre grand ami Marius Roucas, conseiller municipal chargé des festivités.

- La deuxième ficelle est montée à 320 euros ! Il ne reste plus qu'une minute. Boulégan, coullègues !

Le cocardier, même s'il reçoit des récompenses (qui vont dans la poche de son manadier), court en premier lieu pour l'honneur et pour notre plaisir.

Les spectateurs, qui ont l'afecioun pèr la bouvino, lui en savent gré et lui conservent dans leur cœur la meilleure place, celle réservée aux passionnés, celle qui domine la contre-piste, devant, à l'ombre, la mieux située...

Ils ont la fé di biou.

Quelques images ici , ici et ici , pour que vous vous rendiez un peu mieux compte, bande de parisiens.

dimanche 24 août 2008

AndiamoL'auto du proprio

Je vous en ai parlé de mon proprio, dans un billet intitulé "mon p'tit monde". Il était pingre au-delà de l'imaginable, mais il possédait une AUTO, si, si, elle couchait dans le garage, situé juste sous notre salle à manger.

Sa voiture, c'était une Renault Vivasix, limousine de 1931, de couleur noire. Elle ressemblait beaucoup à la bagnole d'Al Carbone, dans "les fous du volant".

Il ne la sortait guère, pour ainsi dire jamais, mais quand, par grand beau temps, il ouvrait les portes métalliques du garage, retirait les nombreuses et très usagées couvertures couvrant la relique, aidé de son fils, un grand costaud, ils poussaient le carrosse dans la rue, cette rue dans laquelle il ne passait jamais de bagnoles, c'était l'évènement !

Tous les mômes du quartier radinaient, admirant la calandre chromée, les marche-pieds caoutchoutés. Il ouvrait grand les portières, aérant les sièges en velours marron. Nous regardions, sans oser toucher, l'immense volant en bakélite noire, les multiples cadrans du tableau de bord.

Et lui, il roulait sa caisse, nous expliquant le levier de vitesses, trois pour la marche avant, une pour la marche "recul", le compteur étalonné jusqu'à 110 km/heure !

Cent dix à l'heure, t'imagines Paulo ? A c'te vitesse là, on s'rait à Marseille en... En... Heu... En moins de deux !

Mais là où ça devenait un rite, la grand'messe, le rituel du vin versé dans le ciboire, c'était le moment où il procédait au remplissage du réservoir !

Il n'allait pas à la pompe faire le plein, non, il avait dans son garage un jerrican plein du malodorant liquide.

Je pense qu'il devait user d'une combine pour se procurer du carburant à bas prix, radin comme il l'était, je le subodore.

Nous les gamins, nous étions priés de reculer, l'essence est très volatile, et particulièrement "flammable", disait-il, je ne voudrais pas refaire le coup de Jeanne d'Arc !

Tu penses, on était vachement impressionnés. Courageux, le père "la goutte" (j'sais pas comment il se démerdait, mais il avait en permanence une fuite au tarbouif !). Manipuler un jerrican d'essence ? Vu le cinoche qu'il nous faisait, c'était kif-kif "le salaire de la peur". Plus tard, quand j'ai vu le film, j'ai fait le rapprochement.

Mais ça n'était pas tout : le rituel n'était pas achevé, il sortait un grand entonnoir métallique, bien protégé dans son sac, puis un béret hors d'usage !

Il enfilait l'entonnoir dans le réservoir, garnissait celui-ci avec le béret, qui servait de filtre. Attention, pas de saloperies dans mon auto ! Que du clean, de la first quality, du bon pétrole, garanti première pression à froid !

Le fiston tenait l'entonnoir : "tiens ton entonnoir toujours droit" ! Et le vieux versait délicatement, religieusement, le précieux liquide ambré, le nectar, l'hydromel, sans en perdre une seule goutte !

J'aimais bien étant gamin renifler cette odeur, sans doute parce qu'elle était rare à l'époque. Aujourd'hui, elle me ferait plutôt gerber.

Puis, le rite accompli, le bouchon du réservoir méticuleusement refermé, il rangeait les accessoires, ressortait du garage en tenant sur son ventre un lourd paquet : la batterie.

Cette batterie était débranchée, après chaque usage, puis une journée avant la mise en service de la Vivasix, il la mettait en charge, il ne fallait surtout pas qu'elle s'abimât, d'où ce luxe de précautions.

Après avoir remis la précieuse batterie en place et rebranché les cosses, il faisait le tour de la vénérable, refermait les portières, s'installait au volant, alors son fils ouvrait le grand coffre de la Renault, et en sortait : "LA MANIVELLE" , heureux conducteurs d'aujourd'hui, qui n'avez pas connu ce bout de ferraille tordu, qui vous a pété plus de poignets qu'un curé peut en bénir !

Le fiston introduit l'embout de la manivelle au travers du pare-chocs, puis dans : la "dent de loup", située en bout du vilebrequin, et tourne lentement, plusieurs fois, ceci afin de dégommer le moteur, car après un aussi long repos, la mécanique est un peu coincée... Un peu comme votre dos le matin, vous les vieux !

Puis il adresse un signe de tête au Paternel, retire le morceau de ferraille, alors le père "la goutte" tire sur le démarreur (ces anciennes voitures ne possédaient pas de Neiman), une petite clé de contact, puis on actionnait une tirette : le démarreur.

Le six cylindres tousse, visage tendu et angoissé du père machin, nouvel essai : le moteur hoquète, pétarade, nous on applaudit, le vieux transpire, bouche ouverte, toc, toc, les gouttes de son nez sur le volant, il s'essuie le pif d'un revers de la main, retire sur le démarreur, la batterie tient bon, deux ou trois : pouf, pouf, et ça part !

On trépigne de joie, on gueule, on vocifère, le héros exulte, il se redresse, accélère doucement, le vaillant six-cylindres tourne rond.

Il sort enfin de la bagnole, un large sourire édenté éclaire sa face d'oiseau de nuit, il est content, pépère !

Alors pour se récompenser, il fera le tour du pâté de maisons, pas plus, il ne faut pas gaspiller l'essence.

Qu'est-ce que j'aurais aimé faire un tour dans cette auto, même le tour du quartier ! Mais penses-tu, il ne me l'a jamais proposé. Je ne le lui ai jamais demandé non plus, trop timide, et puis ma mère m'aurait passé un sérieux savon, si elle avait appris que j'avais demandé quelque chose à ce vieux grippe-sous !

Enfin, avant de la remiser, pour de longs mois, dans le garage, grand nettoyage à la "NENETTE". Tous les plus de quarante ans connaissent cet accessoire merveilleux, ça ressemble à un "O'CEDAR", un peu comme la coupe de cheveux de certaines que je connais !

Cette "nénette" était imprégnée d'un produit lustrant, on la passait sur la carrosserie, et là : miracle ! La peinture brillait...

Ah ! Comme c'était beau, le père "la goutte" prenait du recul, admirait son chef-d'oeuvre, petite bave de satisfaction aux commissures des lèvres, puis opération inverse : retirer la batterie, et rentrer la belle auto dans son dortoir, "à la main", pour ne pas envahir le saint des saints avec de nocives fumées d'échappement, coupables de ternir la belle "Ripolinée".

Ensuite, il la couvrait de ses antiques couvertures, comme on le ferait pour un crack après un steeple-chase. Alors la belle endormie pouvait se reposer un long moment, avant que son Prince Charmant ne vienne, de quelques gouttes bien morveuses, la tirer de son sommeil.


mercredi 20 août 2008

Mam'zelle KesskadieMénopause-café

Quels sont les symptômes de la ménopause chez la femme ?

Ne quittez pas immédiatement, le billet deviendra intéressant dans deux lignes.

Entre autres choses, l'insomnie et les variations d'humeur vers le maussade.

Or, bien qu'encore très jeune, je souffre de symptômes pré-ménopause. Donc, je pleure pour un rien, pour trois fois rien, et encore pour rien, et je ne dors pas. Ça me fait du temps supplémentaires pour verser des larmes. Que la nature est bien faite !

Le matin, donc, j’enligne le café comme la bouée essentielle à ma journée. Je mouds les grains avant de faire le café, c’est ben meilleur de même, et surtout, pour être dans ma philosophie de vie, j’ai rien qu’une vie à vivre, autant la compliquer un peu.

Je mets donc les grains dans la moulin à café et j’appuie sur le bouton.

Rien.

Seul mon acouphène siffle dans mon oreille endormie.

J’ouvre le couvert, je vois que le déclancheur est sale. Une lumière s’allume faiblement dans mon esprit. La dernière fois que j’ai nettoyé la chose avec un cure-dents, je n’avais pas enlevé les grains. Où avait été le problème ? Ah oui. Les lames se sont remises en marche et le broyeur n’ayant pas de couvert, les grains sont partis dans les airs et le plancher fut couvert de grains de café.

La solution ? Je regarde les grains à travers mes paupières mi-closes…..

Vous voyez le tableau ? La bonne femme en jaquette de flanalette qui date de la première grossesse (on se souvient que son aîné est majeur et vacciné), les yeux petits et rouges, le teint blafard, le cheveu pas reposé lui non plus, debout dans la cuisine en vacillant légèrement dû au manque de café et de sommeil, qui regarde son moulin à café d’un air dubitatif.

Il y a une solution, laquelle…. La lumière clignote dans ma tête, signe que le neurone de service va s’éteindre bientôt. Ah oui ! Débrancher le moulin avant de nettoyer.

Dire que ça a son diplôme universitaire et que ça vote !

Bof, tant qu’il y aura du café, il y aura de l’espoir.

En parlant de café, j’ai espoir d’en arrêter la consommation.

Je suis allée aux aliments naturels, voir s’il n’existe pas une patch, style nicorette pour la cigarette, là, ça serait Caféirette. Ben non. Y a du café biologique, organique, équitable, importé, moulu, décaféiné, vert, brun, noir, mais pas de patches.

Il faut boire un truc cher style tisane, accompagné d’un autre truc très aussi cher, pour se défaire de la caféine.

Et pourquoi arrêter ?

Parce que il paraît que c’est pas bon pour les types thyroîdiens, dont je fais partie, les gens qui ont des problèmes d’hypoglycémie, dont je fais partie, les gens du groupe sanguin O-, dont je fais partie, que ça flushe tous les bons enzymes de notre corps, que ça augmente les chaleurs de pré-ménopause, etc.

Le seul avantage, voyez-vous, c’est qu’on encourage l’économie tiers-mondiale en achetant équitable… Vous me connaissez, quand il s’agit de faire une bonne action…

Ok, charité bien ordonnée commence par soi-même.

Bref, c’est mon dernier sac de café en grains.

Si je faisais une diète à la place ??? Ah oui, j’en fais déjà une….

J’aimerais ça arrêter de fumer à la place, mais je ne fume pas.

Si j’arrêtais de mémérer ? Que je ne dise que l’essentiel et rien d’autre ?

Ben là, je prendrais du café, mais toute seule, personne avec qui jaser.

Bof, il me reste du café pour au moins une semaine, d’ici là, ou j’ai trouvé une raison de ne pas arrêter, ou j’ai trouvé la motivation pour le faire.

À suivre…

mardi 5 août 2008

Tant-BourrinÇa mérite bien la Mayenne

Et voilà, c'est la reprise en ce qui me concerne, après une dernière semaine de vacances passée à découvrir les environs de Laval. C'est marrant, mais la Mayenne, je n'imaginais pas que c'était aussi... primitif !

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jeudi 31 juillet 2008

Mam'zelle KesskadieUn peu de quotidien

Faut que j'écrive sur le blog, c'est mon tour ! Arggggg !!! J'ai pas eu le temps !!!! Je vous raconte et je mets en parenthèse la traduction des expressions qui me sembleront trop exotiques.

Il me fait un grand thonneur de vous faire part mon périple dominical de nettoyage hebdomadaire ainsi que mes achats préparatoires. Vous, là, en avant, ne baillez pas, sinon je vous y colle à mon stie (putain) de ménage.

Tout d'abord, j'ai commencé par aller chez Sears (grande surface) pour acheter des sacs pour mon aspirateur. Et un filtre. Ils avaient des sacs, mais pas de filtre.

Eh ben, je passerai l'aspirateur une autre fois. (c'est un début de planification idéééééééal !)

Deuxième étape : magasiner chez Canadian Tire (quicaillerie) pour acheter des ampoules pour la salle de bain et des tites lumières pour le luminaire du sous-sol qui n'éclaire plus.

Simple ? Comment ça, simple ? Vous avez déjà essayé de magasiner pour des luminaires des tites ampoules ?

La première fois, ô malheureuse ignare que j'étais comme vous, je me suis fiée à la forme de l'ampoule et me suis rendue directement au magasin avec ma seule mémoire.

Simonac.

Si vous pensez que le jeu des sept erreurs est enfantin, essayez de repérer les sept différences entre les diamètres, ampérages et attachements, de mémoire !!!!

Alors, je ne prends pas de chances, j'apporte toujours le modèle avec moi, dans un sac à part, question de ne pas l'écraser dans ma sacoche.

On dira ce qu'on voudra, le jeu des sept erreurs est plus facile quand on a le modèle original devant les yeux.

Je reviens donc, toute heureuse de mes achats, ah oui, j'ai aussi acheter de l'Oxyclean pour nettoyer l'assise de mes chaises de cuisine en me fiant à l'annonce télévisée (j'ai réussi à faire avaler du sirop Berckley à mon fils de huit ans grâce à cette annonce ! bienheureuse télévision ! et on dira que la violence qu'ils y voient ne les influencent pas... m'enfin), du répulsant à fourmis (mes cris effarés n'étant que très peu efficace sur la colonie dans ma cour), un tapis pour l'entrée (les chiens ayant imbibé son prédécesseur) (je ne sais pas pourquoi, mais ils indiquent toujours la grandeur du tapis. Pour ma part, j'ai peu d'idée de ce que ça représente, je perds les papiers où sont incrites les grandeurs que j'ai, de toute façon, mal mesurées. Par contre, apporter le bout de plancher que je veux couvrir est un peu embarassant, je me fie à ma bonne étoile et à mon budget. Je prends le moins cher).

On ne rit plus. (expression québécoise qui signale l'insignifiance des propos précédents)

Bon, toujours est-il que, de retour, je me mets ten train de vaporiser mon arbre à fourmis. Je ne sais pas si les fourmis ont réussi à être atteintes du produit, mais je vous garantis que mes souliers et mon oeil gauche seront sans fourmis pour le reste de la semaine.

De bien bonne humeur, je me concentre à remplacer les ampoules de la salle de bain.

La première qui fait une farce (blague) platte (non-avenue) comme quoi les blondes ne sont pas capables de changer les ampoules parce que c'est facile, je lui en mets une pointue là où je pense !!!! Ça l'éclairera sur cette chiante question.

Bon, alors, première étape, enlever la vieille ampoule. Ce qui rentre doit sortir, dit un proverbe et une parapéticienne d'expérience.

Ouin, mais comment

Trois ans d'université plus trois ans de célibat sont venus à bout du problème des trois ampoules.

Voulez-vous me dire, me faisais-je la réflexion muette, pourquoi la plupart des luminaires sont en nombre impairs et qu'ils vendent les ampoules en nombre pairs ? Toujours est-il que je finis de remplacer les TROIS luminaires avec les deux paquets de deux ampoules et il me reste......

deux ampoules neuves.

Simonac.

J'allume pour vérifier quelle vieille ampoule j'ai remis.

Les trois ampoules fonctionnent.

.......................

C'est la multiplication de la lumière, faisons acte de foi et prenons en note où seront entreposées les ampoules de trop.

Question de les chercher comme on cherche la lumière dans la nuit noire de l'âme, mais qu'on les trouve comme un ado trouve le dernier muffin, celui qui vous revenait de droit, avant de partir pour l'école.

Et pour terminer cet interminable message aussi palpitant qu'un après-midi de nettoyage, la question qui tue :

Est-ce que l'Oxyclean est efficace ?

Mes chaises de cuisine sont recouvertes d'un joli tissu coquille d'oeuf avec un léger carreauté café. Tsé. J'ai sept enfants.

Comme disait une amie juste un peu plus réaliste que moi, mais à quoi as-tu pensé quand tu les as achetées ?

Ben, il y avait une jolie fleur dessinée dans le dossier, pis un peu de fer forgé, c'était telllllllllement cute (joli)...

Voilà.

Donc, j'endure les tâches sur mes chaises et j'avais espoir, en écoutant la publicité d'Oxyclean, que je pourrais assoir mes enfants sur du propre.

Verdict :

ÇA MARCHE !!!!!!!!!!!!!!!! Mes chaises sont de nouveau présentables à tout postérieur, qu'il soit chic ou choc !

Que demander de plus ?? Heu, que je sache un jour comment compter les heures du décalage horaire pour faire mes billets à temps ?

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