Blogborygmes

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi 13 août 2015

Oncle DanLa croix et la tanière

Au collège, je me sentais plus proche de la première partie de la vie d'Ignace de Loyola (fondateur de la compgnie de Jésus en 1540) que des suivantes.

N'oublions pas que le jeune Ignace, alors qu'il était page, ou secrétaire, ou encore écuyer, était un joyeux luron. Page, oui, sage, non. Là où il passait, il scandalisait les gens par ses dérèglements. Il s'adonnait davantage aux jeux, aux rixes et aux femmes qu'à la prière. C'était un habitué des endroits malfamés, hantés de rôdeurs, de pillards et de paillards. Etudiant, il vivait dans un véritable labyrinthe de ruelles infestées d'immondices, de bordels et de petite vérole. Finalement, ce Loyola était un bien mauvais sujet. On dit même qu'à l'âge de vingt-quatre ans, il s'est trouvé impliqué dans une affaire d'assassinat. On veut bien admettre que ça n'était pas lui le meurtrier, mais il est passé en jugement, le bougre ! Il a fait de la prison ! Dans le genre "jeunesse tumultueuse" (on ne dira pas "tueuse"), voilà un courtisan qui pouvait en parler.

Tiens, c'était comme ce bon Père Charles de Foucauld. Encore un Saint qui avait fait des siennes. Pour les Jésuites, il était à classer dans la catégorie: Cachez ce saint que je ne saurais voir. Cela suffisait pour me le rendre sympathique. Cet officier fatigué d'avoir fait des frasques avec les femmes de mauvaise vie, lassé de s'enivrer de champagne qu'il buvait dans leurs chaussures, s'était fait missionnaire malgré les objurgations de son ami le général Laperrine, qui n'était encore que capitaine, et qui arrivait trop tard avec son goum pour le sauver des méchants Touareg qui assiegeaient son bordj. Selon une version, dont l'authenticité n'est pas encore tout à fait démontrée, il aurait dit "mon oeil" sur un ton pétri d'incrédulité, à l'un d'eux qui manifestait un désir évident de le tuer sans les sommations d'usage, et ceci pour une raison qui m'échappe aujourd'hui. Cet individu basané, dénué de savoir-vivre et d'imagination, mais cependant adroit, lui aurait alors tiré dans l'oeil. Le bon père Charles de Foucauld met les pouces. Il ne joue plus. Le sang coule sur sa joue. Il meurt. C'est triste, mais c'est beau.

J’avais découvert toutes ces aventures dans un bel ouvrage à la tranche dorée et à la couverture de cuir sur l'étagère d'une bibliothèque de couvent.

Cela me rappele le temps des récollections qu'il était d'usage de faire au début de chaque année scolaire.

Lorsqu'ils ne priaient pas, la principale occupation des moines était autrefois la transcription des Ecritures Saintes et de divers ouvrages pseudo-scientifiques. Sans doute, faut-il trouver dans cette réalité historique l'origine des magnifiques bibliothèques généreusement garnies qui constituaient toujours, avec les objets du culte, l'essentiel des meubles meublants de ces monastères et abbayes.

Inutile de préciser que dans ces ouvrages, nous étions davantage à l'affût de l'homme et de ses faiblesses, que du Saint et de ses miracles. Lorsque nous l'avions découvert, il était d'autant plus facile d'en faire profiter les petits copains que le livre bénéficiait d'une aura de sainteté qui le dispensait de circuler sous le manteau. Sa lecture se résumait alors au chapitre signalé par une image pieuse de première communion.

vendredi 24 juillet 2015

celestineMes étoiles

Mon amour des étoiles est un secret de Polichinelle. Du moins pour ceux qui suivent mes pérégrinations bloguesques de l’autre côté de la toile. Chez moi, là-bas. Ou pour ceux (souvent les mêmes mais pas que) qui connaissent mes petites « funambulles », ces longues filles rêveuses qui traînent leur flemme sous les constellations. Et qui me ressemblent tellement…

Mon obstination à lever le nez vers la voûte enchantée pourra paraître un peu obsessionnelle. Et un rien déconnectée du monde réel. C’est à se demander si, tel E.T., le célèbre et sympathique avorton tout ridé qui fit les beaux soirs des années 80, je ne me sens pas un peu quelque part une extra-terrestre, par moments…

Et pourtant, je vous assure que l’on se sent terriblement ancré sur terre quand on porte les yeux vers l’infini et au-delà. Sans doute parce que l’on mesure sa propre insignifiance et la nécessité absolue de préserver notre bout de caillou et la vie qui s'y développe.

C’est beau, les étoiles. Croyez moi (ou pas), par des ciels comme ici, en ce moment (je suis à la montagne) on éprouve un petit orgasme intellectuel à se perdre chaque soir dans la Voie Lactée. Pourquoi petit, d’ailleurs? C’est de la balle, c’est de la jouissance à l’état pur, ce scintillement si vivant, ces connivences graphiques que les Grecs et les Arabes se sont appliqués à désigner de noms chatoyants qui font rêver… Deneb, Altaïr et Vega, ça ne vous fait pas grave rêver ? C’est mieux qu’un ticket pour la grande roue de la foire du Trône, cette affaire-là et c’est entièrement gratis. Antarès, Betelgeuse, Aldebaran, Cassiopée…quels noms prestigieux ! des héros fortiches, des reines déchues, des monstres mythologiques surgissent de la nuit et vous enveloppent de leur légende. Un bestiaire étrange, ourses, cygne, aigle, lièvre, chiens, serpent, dragon, et dont les plus connus sont ceux que vous consultez distraitement le matin, en buvant le café : bélier, taureau, lion, poissons, scorpion, bizarres bestioles prémonitoires égarées dans un monde trop pragmatique…l’horoscope, c’est la poésie du réveil.

Le ciel, la nuit, c’est le théâtre des mille et une nuits, la divine Comédie, le songe d’une nuit d’été. Un festival d’émotion concentrée.

Après cette mise en abîme céleste, cette contemplation muette des vertiges sidéraux, il devient évident que les frénésies de pouvoir et les violences haineuses de ce bas monde, orchestrées par les agités du bocal qui le gouvernent, ressemblent fort aux mouvements désordonnés d’amibes dans un tube à essai, ou de mouches à merde sur une bouse fraîche. Vu d'en haut, un ballet dérisoire et idiot.

¸¸.•*¨*• ☆

dimanche 19 juillet 2015

AndiamoUne ch'tiote balade en mer

Ce sont les vacances, ça ronronne doucement sur les blogs, les "Boss" de la Blogbo Star and co. : Saoul-Fifre et Tant-Bourrin sont carrément en léthargie profonde... Et irréversible ?

La semaine dernière, j'étais ENCORE sur les côtes de la Manche, au Tréport, nous devions faire une mini croisière départ Le Tréport jusqu'en baie de Somme, puis retour, 40 miles environ... (je me la pète je parle en miles)

Manque de bol, pas assez de participants, mini croisière annulée ! Alors grand seigneur le Capitaine nous a offert la visite des falaises du Tréport, et de Mers les Bains, avec un coup de cidre en plus ! Un Prince ce capitaine !

J'ai pris quelques photos depuis le bateau promenade, la vue est extraordinaire... Jugez vous même.



Nous sommes dans le nouveau port, le Capitaine fait le plein de pétrole



Vue d'ici l'eglise Saint Jacques, prend une autre dimension. On remarque l'écluse fermée au fond



Ce système d'écluse permet désormais aux bateaux d'être au niveau des quais, et au plus près pour expédier la pêche.



Nous atteignons le chenal d'accès au port.



Le phare et face à nous le large !



J'ai dit le large ! Restons modestes.. On vire tribord, puis nous longeons la côte direction Mers les Bains. Le temps est maussade... Dommage !



La MAGNIFIQUE falaise de Mers les Bains.



La côte d'Albâtre la bien nommée, les falaises bordent la côte jusqu'à Ault l'Onival au fond on aperçoit Saint Valéry sur Somme et Le Crotoy.



Un magnifique demi tour par babord, et c'est le retour au Tréport, impressionnantes montagnes de calcaire, constellées de silex.



Le phare, et l'entrée du port, le court voyage se termine... La foule massée sur la jetée, est venue nous acclamer !



Le chenal dans l'autre sens, à droite une jolie digue de bois permet une balade agréable... Quand le temps le permet, car ici ça souffle !...



Le voyage est terminé, Andiamette et moi sommes à nouveau sur le plancher des vaches. Une photo de notre joli bateau, son nom ? "L'EROS", ça ne s'invente pas !

Voilà c'était une petite balade, un peu d'air marin pour ceux qui restent, l'eau n'y est pas très chaude : 16°, je me baigne tout de même ! Courageux le Doyen !

(Daguerréotypes Andiamo pour Blogbo)

vendredi 26 juin 2015

AndiamoMon pou

Le pou, c'est ainsi que j'avais surnommé ma Fiat 500, la cinquecento. Je l'avais acheté suite à la mort (de profundis) de ma R8 kittée "Abarth". Dans les années 60 on avait coutume de dire : un lièvre ? C'est un lapin qui est passé chez Abarth !

En 1969, j'avais 30 ans ! j'étais parti explorer la France profonde avec une jolie fiancée... Qui a dit que je l'explorais aussi ? Elle ronflait bien, la R8, pas la jolie fiancée, puis à Châlons-sur-Marne, dans une côte, je rétrograde en troisième, je pousse le moteur dans ses derniers retranchements afin de doubler un bahut un peu trop limace à mon goût, et badaboum ! Les bielles, follement éprises d'indépendance, se mettent à cogner vilain, vilain...

Je me suis traîné jusqu'au garage le plus proche, et là, pour une poignée d'images à la tronche Bonapartiste, j'ai abandonné ma fidèle compagne.. La R8 hein, pas la jolie fiancée, nan mais !

Rentré à Paris par le premier train, je me suis mis en demeure de trouver une voiture, j'ai ameuté un peu tout le monde afin de remplacer ma vaillante Renault. Les fonds de tiroirs bien ratissés, j'ai réuni assez de thunes pour acheter une Fiat 500 : MON POU !

Rouge, il était rouge, le dernier des poux rouges ! Une boîte à crabots, c'est à dire que les vitesses n'étaient pas synchronisées, pour rétrograder : double débrayage impératif ! pour monter les vitesses double pédalage recommandé.

Un joli jour d'été, je roulais en ville avec ma jolie fiancée, quand tout à coup deux motards de la police nationale m'encadrent à un feu rouge.

Description de la jolie fiancée : 21 ans, brunette, mini jupette à ras du paradis, dans cette voiture très basse elle avait pratiquement les genoux sous le menton ! Si j'étais vulgaire, je dirais qu'on aurait pu lire le numéro de série du moteur, mais ça n'est pas mon genre, vous me connaissez !

Discrètement, je lui glisse à l'oreille : "ne bouge pas, ne change rien, ils se rincent l'œil, mais ça vaut mieux qu'une contredanse !"

L'un des deux lardus me demande de descendre, j'obtempère... Alors il fait le tour de la bagnole avec moi et déclare froidement :

- Si je voulais je me ferais un fric fou avec cette bagnole : pneus usés, un phare fracassé, un feu rouge nase ! Il se place face à la bagnole, et me dit en me faisant un clin d'œil : "mais j'en connais un qui ne va pas s'emmerder ce soir" !

Je l'ai regardé, on s'est marrés, et il arrêté la circulation afin de me laisser repartir !

L'histoire est vraie, un peu enjolivée par le souvenir, comme quoi moins les jolies Demoiselles ont de tissu sur elles, plus on fait des économies !

Fiat cinquecento, image internet.

samedi 20 juin 2015

AndiamoL'auto pop... L'auto populaire

Dans les années cinquante j'ai vu apparaître les premières voitures "populaires", celles que les ouvriers, les modestes employés, pouvaient enfin rêver d'acquérir. Jusque-là réservées à une élite (de rouge pour faire plaisir à Bof), l'auto c'était : "même pas en rêve" !

Et puis début des années cinquante, ma rue même pas goudronnée, encaillassée, parsemée de trous énormes, sans tout-à-l’égout, mais un "tout au caniveau", bien ! Sauf que l'été, bonjour la fragrance, ça schmouttait sévère dans les rigoles ! J'en avais tiré un ch'tiot billet d'ailleurs.

Dans cette rue, théâtre de nos jeux de gamins, tantôt grands espaces de l'ouest américain, ou champs de batailles dignes de celle d'Hasting, moi je l'aime bien celle-là, Guillaume le conquérant foutant une torchée aux rosbifs, ça me plaît bien !! Je ne les aime pas ? Ah vous l'aviez remarqué ?

Petit à petit, j'ai vu arriver, non pas des tractions avant 15 chevaux six cylindres comme la caisse de Chauguise, ni des frégates, encore moins des Cadillacs et autres Studebakers, mais bien sûr des quatre bœufs et des deuchs, la voiture du populo, enfin l'automobile se démocratisait, en même temps que commençaient à pousser d'étranges râteaux sur les toits des petits pavillons de MA banlieue.

Mes voisins, dont au sujet desquels j'vous ai déjà causé (j'ai été prof de français dans une autre vie) ont acquis au début années cinquante une quatre bœufs ! L'évènement, tu penses !

Cette famille bien d'chez nous, aurait dit le regretté Jean Nohain (vous n'avez pas connu "Jaboune" l'animateur de 36 chandelles ?), se composait : du père, de la mère, leur fils, un gamin formidable, qui possédait la collection complète de Tintin et Milou, la grand mère (une harengère) et le grand père, tous bien en chair ! Tout ce petit monde (enfin quand je dis petit, hein ?) s'entassait dans ce qui était le fleuron de la régie nationale.

Une galerie vissée sur le pavillon, afin de contenir les indispensables valdingues, biscotte le coffiot à l'avant quand tu y avais logé une brosse à dents, et un paquet de nouilles Rivoire et Carré, et bé il ne restait plus guère de place.

Imaginez-vous qu'à l'époque la quatre chevaux (chevaux fiscaux) ne possédait en fait que 17 chevaux réels ! Aujourd'hui la moindre caisse possède au moins 80 bourrins (j'ai pas dit Tant-Bourrins).

Alors je vous laisse imaginer pareil équipage dès la moindre côte ! Ah putain, fallait lui refroidir un bock à la tire arrivé en haut de la butte ! Elle transpirait sévère autant que la mémé à l'arrière, et mon pauvre petit copain coincé entre les énormes nichons de la mémé, et le fiacre opulent de pépé, oui mais c'est cette dure loi de la vie qui a fait ce que nous sommes aujourd'hui ! NAN j'déconne !

Mon copain Pierrot, un gaillard d'1 mètre 83, 86 kilos à l'époque s'était offert une 4 chevaux, alors : lui et sa femme à l'avant, leur minot à l'arrière, premières vacances : en voiture, direction Allevard les bains, magnifique petit bourg, situé dans le massif de Belledonne en Isère, entre Grenoble et Chambéry, à droite après la Porte d'Italie !

Imaginez la route de l'époque : pas d'autoroutes, traversée de toutes les villes , Sens, Auxerre, Avallon, et... Lyon, les premiers départs, des embouteillages monstrueux dans les grandes villes car pas adaptées du tout à la circulation automobile ! L'arrivée à Allevard après le col de l’Épine au dessus de Chambéry, pas de tunnels inaugurés seulement dans les années 80 ! Pierrot m'a raconté :

- Je suis arrivé, j'ai eu encore le courage de planter la tente, puis je me suis allongé à même le sol et j'ai roupillé !

Vous imaginez cette grande carcasse ? Pour entrer dans la voiture il lui fallait un chausse-pieds et un tube de vaseline, et le reste du tube pour en ressortir !

Ma première voiture a été une deuch. Je le confesse, je l'avoue, j'ai lâchement abandonné la moto, pour un maigre chauffage et des essuie-glaces !

mercredi 10 juin 2015

BlutchAvec la Modà, faut marcher droit

Malgré une littérature à gogo (j’ai pas dit DE gogo, mais quoi que parfois…), Mars n’ayant toujours pas compris Vénus, j’apporte ma contribution à la pacification des relations entre les sexes. Bien que nul ne soit prophète en son pays, j’offre la primeur de cette leçon de maintien marital aux maris pas marris de ces dames de mon coin de pays.



Salut c’t’ami,
écoute voir c'que je peux te dire.

Tu viens de dégoter une modà*. Congratulations t’as tiré un bon numéro.
Pour pas t’empêtrer avec ta Louise* et qu’elle fasse de l’usage, faut respecter les consignes, comme dans un cours de répèt*.
Ta modà, c’est du chtoff*, mais y a quand même des trucs qui ont des susceptibilités*, rapport à Jean Rosset* ou les frimas, alors vas-y molo pour l’espédier au plantage*. Quand ça tape trop fort sur la tchoupe*, tu lui offres un chapeau de paille, et une pèlerine quand ça roille* comme vache qui pisse.

Parfois, une modà, ça dégouline à répétition sous les mirettes.
T’y fais pas trop gaffe, parce que ça revient comme le mildiou sur les vignes pas sulfatées, mais en plus souvent. Recta, t’y essuies tout en douceur les quinquets* avec un moqueux*.
Quand ça dégouline comme la Pissevache*, tu prends la panosse* et tu lui racontes des gentillesses avant de guinguenatsser* pour la consoler. T’as une liste de gentillesses dans la partie interdite pour les bouèbes*.

Dans la modà, t’as des trucs importants à savoir. Ça t’a une mémoire d’éléphant que t’as pas idée. La modà standard n’oubliera jamais le bouquet de chrysanthèmes acheté par mégarde pour sa fête.

Pour pas qu’elle fasse la meule*, à la paie du lait, te faut l’inviter à aller manger le bout-de-fat* à Payerne, mais sans ramener une machurée... Dans les cas graves, faut-y aller d’un vincande à Moillemargot ou carrément à Villeneuve.

Tu peux aussi faire tout ça sans attendre qu’il y ait du pétard parce qu’elle risque bien de te faire la potte* pendant que tu t’esquintes à lui faire plaisir.

Les modàs, t’en a pas deux pareilles, mais t’as un truc où elles se ressemblent toutes : deux trois fois par an, faudra lui changer son costume du dimanche, parce que pour elle, elle ne veux pas du rapietcé*. Avant de te décider, regarde voir à la Placette*, c’est moins cher que l’Inno* et y z’ont aussi les éclaffe-beuzes qui vont avec.

Elle t'a vite poussé des siclées* qui peuvent ridiculiser les cloches de la cathé si y a du chnabre*.
Et y a vite des bringues* si une bedoume* bien foutue s’approche de toi. Le dernier avertissement avant la crêpée de chignons, c'est toujours pareil :

- Dis-voir la gueïupe*, t’arrête de faire les yeux doux à mon mari ou je te file une grulée*.

Là, y a plus à pétasser*, une des deux doit déhotter*.

Ta modà est multifonction, comme le couteau suisse : Moutre*, infirmière, femme de ménage, pasteure, régente*, meneuse à la promenade dominicale, couturière, masseuse, organisatrice des fêtes des grillots*, et une raquaquée* d’autres trucs.

Mais elle a aussi des fonctions délicates dont y faut pas trop abuser, comme « cuisinière » ou « femme de ménage », parce que ça peut tout faire péter dans le ménage, surtout si tu ramènes une fédérale*. Evite alors de dégobiller* sur la moquette, parce qu’elle aurait raison de bouéler*

Si tu la prends pas avec des pincettes, ta modà fera bien de l’usage parce que la qualité suisse, c’est pas de la gnognotte* et tu regretteras pas d’avoir été chez le pétabosson*.

n.b. : Il existe le modèle bourbine*, blonde aux yeux bleus. Mais attends un peu avant de fantasmer... C'est un modèle spécial K3. Ce qui ne veut pas dire qu’elle rupe* trois fois des céréales le matin (quoi-que…), mais qu’elle a trois occupations exclusives: Kinder*, Küche*, Kirche*. Probablement que certaines ont été bercées trop près du mur, alors ça fait forcément du tort pour causer philosophie.

Alors voilà c’t’ami, à la revoyure* et salutations au gouvernement*.

Blutch

vendredi 5 juin 2015

AndiamoMon dentiste

Enfin quand je dis "mon", c'est une image !

J'habitais à l'époque une banlieue vachement rupinos, bobo et tout le toutim, Aubervilliers pour ne pas la nommer. Une banlieue rouge, les maires qui se sont succédés s'appelaient au hasard : Pierre Laval et Jack Ralite (qui n'hésitait pas à vendre l'Huma le dimanche matin). Plus rouge, t'es un coquelicot !

Quand j'y habitais, c'était populaire, des usines, des façonniers, un tas de petits commerces de premier ordre. J'avais un pote "Gègène" que j'avais connu chez Rateau, le constructeur de turbines du même nom, qui vendait l'Huma sur le marché, lui aussi. Quand la simili révolution de 68 a foiré, j'ai cru qu'il allait se couper les loukès avec la faucille figurant en bonne place à la une de l'Huma, mais vu qu'il s'était déjà pris un coup de darak de la même image du dit journal sur la tronche, il en était resté là !

Donc, pour en revenir à mon dentiste, il créchait à proxénète de chez moi, il filait rembourre à tous ses patients à la même heure, après tu "patientais" une heure voire plus dans la salle d'attente.

Mais bon, même pas grave ! Il me laissait m'installer dans le fauteuil, un "salut môme" (j'avais tout de même 30 balais, comme quoi tout est relatif), puis il se marrait.

- Attends, je vais te faire rire, lâchait-il.

Il se levait assez péniblement, sa large face vermillonne, patient résultat du travail de levage de godets aux Côtes du Rhône garanties grande cuvée, puis se traînait dans l'arrière-boutique, et revenait porteur d'un bouquin des éditions "Fleuve Noir", série "police", auteur : SAN ANTONIO !

Et pendant un quart d'heure, il me lisait des passages qu'il avait relevé, les pages marquées, d'une corne, et c'était le bidonnage à donf : les exploits Béruréens, on ne s'en lasse pas, on s'esclaffait tous les deux comme des mômes.

Ensuite, la séance de bricolage des chailles, l'amalgame enfourné dans le chicot avec le pouce ou l'index, pourquoi prendre une spatule hein ? On se demande ? Après faut faire la vaisselle.

Mais ce qu'il préférait en connaisseur, c'était recevoir les jolies Dames et Demoiselles. C'était entre 1968 et 1972, les mini-jupes fleurissaient, et le garenne se rinçait l'œil ! Bah, il a eu raison d'en profiter, il n'a pas survécu longtemps à la mode des ras-la-touffe.

Quant à moi, j'ai connu nombre de dentistes depuis, aucun je le jure ne m'a fait autant marrer, ni lu du San Antonio, et pourtant le rire atténue la douleur !

(ch'tiot crobard délicat : Andiamo pour Blogbo)

< 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 >